Biopathologie- Me Sevestre 08/02/12 Lésions élémentaires des cellules et des tissus Cellules : - Taille, forme. - Groupement. - Mort cellulaire. - Surcharges. Tissus : - Cellules. - Substances intercellulaires. - Architecture. - Surcharges. I. Cellules 1. Atrophie Atrophie : diminution du volume cellulaire, plutôt liée à une réduction du cytoplasme. L’atrophie est : - Soit physiologique : épithélium prostatique - Soit pathologique : dénervation musculaire Dans un muscle strié : - Si l’atrophie se fait sur des fibres qui sont triangulaires : origine neurogène due à une perte de l’innervation motrice. - Dans l’atrophie d’origine primitive au muscle : les fibres restent rondes ou ovalaires (jamais anguleuses). Origine : - Physiologique : ovaire (fibreux + perte follicules ovariens), thymus. - Pathologique : cirrhose alcoolique (aspect de vacuolisation des cellules, nodules séparés par une plage fibreuse) - Atrophie du lobe temporale droit : origine mystérieuse, personnes deviennent très apragmatiques. - 2. Hypertrophie cellulaire Augmentation réversible du volume cellulaire (cytoplasmique). Origine fonctionnelle ou hormonale ou métabolique : certains organes sont sensibles aux hormones (sein, myomètre, foie) o Muscle du sportif. o Myomètre gravide. o Foie et triglycérides. 3. Hypertrophie tissulaire - Augmentation de volume du tissu par multiplication et/ou hypertrophie cellulaire. - Attention aux pseudo-hypertrophies par involution adipeuse ou fibrose. Exemples : - section transversale d’un cœur humain déséquilibre de l’épaisseur du myocarde. Une hypertrophie concentrique ou homogène intéresse tout le tour du ventricule gauche, elle est le résultat d’un aspect d’adaptation du cœur. Le cœur travaille contre une résistance: l’HTA afin d’éjecter le sang dans les vaisseaux. - pseudo-hypertrophie tissulaire par augmentation du tissu adipeux du sein. On réalise des mammographies pour trouver un K du sein. - 4. Aplasie Soit une absence d’organe par défaut embryologique (rein, thymus, rate, ...). Soit arrêt brutal de la multiplication des cellules (aplasie médullaire). L’aplasie médullaire est très grave, elle conduit souvent à la mort. On peut injecter des facteurs de croissance pour traiter le patient. 1 - - - - - 5. Hypoplasie Soit développement insuffisant d’un organe. Exemple : cryptorchidie testicules qui ne descendent pas dans le scrotum, ils deviennent petits et non fonctionnels. Soit régression d’un organe par diminution de stimuli hormonaux. C’est l’hypoplasie acquise. Exemple : glandes parathyroïdiennes expérimentation animale : selon la stimulation hormonale on a des thyroïdes de tailles différentes. 6. Hyperplasie Ne s’applique qu’à un tissu ou un organe. C’est l’augmentation de volume par multiplication de cellules. On sous entend une augmentation du nombre de cellules. Origine : o Physiologique (exemple : sein en fin de grossesse et au cours de la lactation. C’est un phénomène d’adaptation). o Pathologique (goitre thyroïdien souvent du à un manque d’iode, hormone surrénale). 7. Métaplasie Transformation d’un tissu en un autre, de morphologie et de fonction différentes. Rarement physiologique (décidualisation du chorion cytogène). Sous l’influence des œstrogènes l’épithélium endométriale se multiplie puis les glandes deviennent sécrétoires par l’effet de la progestérone. L’endomètre décidualisé protège de l’invasion trophoblastique. Plus souvent pathologique, en réaction à une agression (Maladie malpighienne des bronches, Maladie intestinale gastrique, ...). 8. Dystrophie Altération cellulaire ou tissulaire d’origine nutritionnelle. Elargie à d’autres circonstances : étiologie mal connue ou inconnue. Ex : dystrophie musculaire. On a pu classer les maladies ophtalmologiques. II. - - Mort cellulaire Interruption définitive et irréversible des fonctions cellulaires, accompagnée d’anomalies morphologiques particulières. Précédée ou non de lésions réversibles. Trois grands types de mort cellulaire apparaissant dans des circonstances différentes et qui reflètent un état normal ou pathologique : o Nécrose de coagulation : condensation des protéines avec création de liens. o Nécrose de liquéfaction : dissolution. o Apoptose : mécanisme avec participation essentielle dans au moins 3 domaines. 1. Dégénérescence cellulaire Ensemble de lésions réversibles de la cellule : o Hydropique : gonflement cellulaires (tubes rénaux, foie) comme s’il y avait de l’œdème dans les cellules. Ceci reflète l’augmentation du RE qui est induite par une intoxication ou un processus infectieux. Dans le parenchyme hépatique on a aussi des dépôts brun verdâtre (= bile) par paralysie des hépatocytes n’arrivant plus à évacuer la bile. Ex : parenchyme hépatique et rénal. o Graisseuse : accumulation de triglycérides (stéatose). On en arrive à une insuffisance hépato cellulaire pouvant conduire à la mort. 2 - - - 2. Nécrose Cytoplasmique et nucléaire. Elle intéresse un grand nombre de cellules. Causes variables, mécanisme pas toujours connu. Hypoxie = manque d’O2 aboutit à l’arrêt progressif de la respiration cellulaire et de l’ATP. Elle induit une réaction inflammatoire visant à la détersion. Cette réaction élimine les déchets ainsi que l’agent agresseur. Cytoplasme : Nécrose de Coagulation (nécrose ischémique) : Condensation, Rétraction, Eosinophilie. On a un arrêt de la vascularisation d’un organe. Liquéfaction (pus) : Gonflement cytoplasmique, Pâleur, Dissolution des organites. Lors d’un processus infection, aigu important. Noyau: Pycnose : condensation chromatinienne = rétraction du noyau. Caryolyse : dissolution du noyau = le noyau perd ses contours, se dilue. Caryorrhexis : fragmentation du noyau. Regroupements synthétiques: - Nécrose coagulation (d’origine ischémique) avec coagulation du cytoplasme et pycnose nucléaire - Nécrose de liquéfaction :destruction cytoplasmique + caryorrhexis ou caryolyse - Nécrose caséeuse : couleur blanchâtre: d’abord nécrose de coagulation + puis liquéfaction du matériel nécrosé. - Nécrose gangréneuse (induite soit par germe particulier, soit par ischémie prolongée). Elle peut être sèche ou humide. La gangrène humide tue en quelques heures (ex : avec le clostridium). - Nécrose fibrinoïde : nécrose extrêmement localisée, se développant lors de conflit entre Ag des cellules et Ac dans le sang. Les parois artérielles sont les zones de conflit Ac – Ag, les cellules se nécrosent ce qui créé des fibrines.( très éosinophile). - - 3. Apoptose « Mort cellulaire programmée », « suicide cellulaire » Mécanisme physiologique d’élimination de cellules devenues inutiles. Ce mécanisme est nécessaire et essentiel pour le développement embryonnaire. Ex : formation des doigts. Mécanisme impliqué aussi en pathologie, o le plus souvent par défaut d’apoptose en cancérologie o que par excès (SLA : Sclérose latérale amyotrophique réduction progressive de la force musculaire par perte de motoneurones). Difficile à identifier car monocellulaire, sans réaction inflammatoire. La cellule disparait sans laisser de trace. Cellule rétractée, ronde, coagulée : corps de Councilman, corps acidophile (rouge). Fragments cellulaires : corps d’apoptose. Les gens mourant de la fièvre jaune présentaient ces corps dans le foie. Ils ne sont pas spécifiques de la fièvre jaune, on en trouve aussi dans les hépatites C. 3 III. Surcharges pigmentaires - Pigment : substance spontanément colorée, parfois normalement présente, intra- ou extracellulaire. On en trouve sur la peau, au fond de l’œil mais la pigmentation devient parfois excessive, par ex : bronzage ou quand des maladies font bloquer le substratum de ce pigment (surcharge en fer de l’hémochromatose (surtout en Bretagne)). La pigmentation anormale est représentée par le fer, la bile et des pigments exogènes (carbone…) - La surcharge est pathologique : o Défaut d’élimination : cholestase. o Production excessive : hémosidérine. o Pigment exogène : carbone. - 1. Cholestase Accumulation de bile dans le foie puis dans la peau (jaunisse par dispersion de la bilirubine, le blanc de l’œil devient jaune). Intracellulaire ou canalaire. Soit « paralysie » hépatocytaire. Soit obstacle sur la voie biliaire. 2. Surcharges en fer De 2 types: - - - Diffuses : hémochromatose, maladie génétique de l’absorption du fer, prédomine au foie. Localisées: post-traumatiques, hémorragies intra-alvéolaire, etc. 3. Surcharges intracellulaires non pigmentaires On les rencontre de moins en moins, on fait plus facilement le diagnostic des maladies grâce à des marqueurs et on peut donner par conséquent des conseils génétiques. Stéatose. Glycogénose : surcharge en glycogène. Les fibres musculaires peuvent stocker du glycogène mais elles ont une incapacité métabolique de la fibre à poursuivre l’effort. La maladie de Mac Ardle, maladie de Cori, maladie de Pompe, ... sont des maladies que l’ont voit de moins en moins. Gangliosidoses (maladies de Tay-Sachs) : surcharge glycolipidique dans le système nerveux avec troublez majeur : état démentiel, épilepsie fréquente. Maladie de Gaucher (glucocérébrosides). Maladies de Nieman-Pick (sphingomyéline). Déficit en α-1-anti-trypsine. IV. - - - Pathologie du tissu interstitiel Modifications de la matrice extracellulaire : o Œdème. o Substance fondamentale (protéoglycanes pouvant être altérés). Modification du tissu conjonctif : o Innées : maladie de Marfan, d’Ehlers-Danlos. En particulier dans les zones d’ancrage = les maladies du tissu élastique ou élastopathies. Ces maladies tuent souvent les gens jeunes. o Acquises : cicatrices chéloïdes, fibrose. Surcharges : amylose = surcharge acquise.(cf cours Pr. Chatelain) 4 V. - Vieillissement Phénomène physiologique. Responsable de manifestations pathologiques. Frontière difficile à tracer entre la vie normale et le pathologique. Observations traditionnelles : Syndrome de vieillissement rapide - Werner : défaut d’hélicase, une enzyme de réparation de l’ADN - Cockayne : instabilité génétique - Gilford : maladie héréditaire encore appelée progéria - Anthelme Limonaire (P Daninos), Benjamin Button Concept d’horloge biologique : - Perte de matériel chromosomique à chaque division, le télomère - Compensée par une enzyme de réparation, la télomérase, très active dans les cellules germinales et les cellules souches - Activité anormale dans la cellule cancéreuse Gène horloge : Le gène clk-1 du ver Caenorhabditis elegans contrôle : - La vitesse de croissance - La vitesse des déplacements - La durée de vie de la bête Facteurs d’adaptation : - Equilibre entre lésion cellulaire déclenchée par le métabolisme et capacité de réparation : - Un ennemi auto-formé, les espèces réactives de l’oxygène : liaisons covalentes (très forte) avec protéines, lipides et acides nucléiques - Plusieurs observations peuvent s’expliquer ainsi : o Les animaux en régime hypocalorique permanent vivent 30% plus longtemps, en bonne santé o La longévité des espèces est corrélée à la production d’anion superoxyde par les mitochondries o La surexpression des enzymes oxydatifs (superoxyde dismutase et catalase) augmente la durée de vie de Drosophila o La gène daf-2 de C elegans, qui contrôle la durée de vie du ver code la récepteur de l’insuline, soulignant la relation glucose / durée de vie. 5