
1. Introduction et but
Avec l’augmentation des loisirs, le tourisme à l’étranger est aujourd’hui accessible à
beaucoup de monde. Mais nombreux sont ceux qui s’installent dans un pays pour y travailler
ou y étudier. Il y a aussi beaucoup de personnes qui recommencent leur
vie dans un nouveau pays : les immigrés, les réfugiés et autres. Avec les autochtones cela fait
un grand mélange de cultures. De ces sociétés multiculturelles pleines de savoirs, et espérons-
le, de respect mutuel, vont naître de nouvelles générations. Ces enfants ont, si les conditions
sont bonnes, la chance de devenir bilingues et même peut-être plurilingues. Mais qu’est-ce
que le bilinguisme ?
La première définition du mot bilingue qui vient à l’esprit est sûrement : quelqu’un qui parle,
connaît deux langues. Cette définition est identique avec celle que nous donne le dictionnaire
le Petit Larousse Illustré (1991). Le Petit Robert précise ce terme en disant qu’un bilingue est
une personne « qui parle, possède parfaitement deux langues » (2004). Mais que signifie la
possession parfaite d’une langue ? Et qui peut s’en flatter ? Comblain et Rondal (2001)
affirment que le « bilinguisme parfait ne peut sans doute être atteint. Une langue domine
souvent l’autre, elle est mieux connue et plus fréquemment utilisée [...] » (2001:28). Mais « Il
existe plusieurs définitions du bilinguisme ; il est dit parfois qu’il y a autant de définitions que
de chercheurs » (Virta, 1983 ; d’après Osbeck-Svensson, 2001:1). Lietti (1994:68) écrit avec
humour que « par souci de cohérence, de nombreux linguistes appellent « bilingue » aussi
bien l’enfant élevé à travers deux idiomes dès le berceau que l’adulte en première semaine de
son cours Berlitz ».
Chaque cas de bilinguisme est un cas particulier (Kielhöfer et Jonekeit, 1994) et nous allons
dans ce mémoire décrire et analyser, à partir de notre corpus, le français de six enfants d’une
famille franco-suédoise, âgés de 7 à 15 ans, qui ont déménagé de la France vers la Suède il y a
quatre ans. Notre but est de décrire le français spontané de ces enfants et d’indiquer leur
niveau de développement linguistique en nous basant sur l’étude d’Inge Bartning et Suzanne
Schlyter : Itinéraires acquisitionnels et stades de développement en français L2 (2004), et les
critères du niveau grammatical d’enfants monolingues francophones de Sabrine Heinen et
Helga Kadow (1990). Pour parvenir à notre but nous établissons aussi la Longueur Moyenne
des Énoncés (LME) des enfants et identifions leur cas d’alternance codique. Nous pensons
que les enfants les plus âgés ont un français plus nuancé, ceci dû aux nombres d’années