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1.3 À bien des années de distance, l'occasion se présente à nouveau d'une nouvelle phase de
coopération. L'Union pour la Méditerranée (UPM) pourrait être le vecteur du développement
d'un grand Protocole de coopération Nord-Sud. Dans ce contexte, le rôle des partenaires
sociaux et de la société civile organisée, qui ont des missions très importantes à remplir,
comme le décrit bien l'avis intitulé "Relever les défis du changement climatique – Le rôle de
la société civile"
doit être dûment reconnu.
1.4 Le changement climatique est une circonstance extraordinaire aggravante qui vient se greffer
sur une situation déjà en soi critique. Nous courons contre le temps. Il faut procéder à une
modification des modèles de développement adoptés séparément au niveau national et à
l’origine des processus dégénératifs en cours, avant que leurs effets ne deviennent
irréversibles. La structure anthropique des pays du bassin méditerranéen s’est développée au
fil des millénaires sur la base d’un cadre d’événements naturels considérés comme immuables
(on n’en veut pour preuve que les exemples d’implantations urbaines dans les zones côtières
et les plaines d’inondation). Aujourd’hui, ces certitudes sont remises en cause, et nous
sommes confrontés à la nécessité de redéfinir une carte des risques qui, en l’état, est
totalement inconnue.
1.5 Les pays de l’UPM devraient définir une approche commune, et afficher à Copenhague la
même volonté de parvenir à un accord global, en identifiant des objectifs communs et en
prenant des engagements réciproques, à développer dans des projets spécifiques qu’il
conviendrait d’intégrer dans les axes de coopération arrêtés. Il est proposé de donner vie, dans
le cadre de l’UPM à l’"Alliance de la Méditerranée pour le climat et la durabilité",
laquelle est appelée de ses vœux et soutenue par la société civile. L'UPM devrait faire
connaître de manière transparente les projets d'étude et travaux de ses conférences
ministérielles sectorielles en accordant le statut d’observateur à une assemblée de conseils
économiques et sociaux de la Méditerranée.
1.6 En 1999, à Antalya, le sommet des CES euro-méditerranéens et institutions analogues a
proposé l’adoption d’une Charte programmatique pour le développement durable de la
Méditerranée et l’instauration d’un Observatoire des conventions et des instruments
internationaux de collaboration dans la région méditerranéenne. Il continue d’être
aujourd’hui estimé que ces projets maintiennent toute leur actualité, et qu’il faut les mettre en
œuvre.
1.7 Il existe un problème concret de gouvernance des politiques environnementales et de
développement durable en Méditerranée. La situation de crise permanente ne permet pas
de les lancer avec l’efficacité ni la rapidité voulues. Or, les risques pour les populations de
toute la zone s’accroissent tant que des politiques intégrées et communes ne sont pas mises en
œuvre. Les conflits existants entre PPM rendent tout engagement et tout projet aléatoires. La
JO C 318 du 23.12.2006.