1872
4 juillet : loi d’Empire interdisant la Compagnie de Jésus = loi d’exception donc plus grave, qui
marque un nouveau pas dans l’opposition entre les catholiques et Bismarck.
30 décembre : rupture des relations diplomatiques entre la Prusse et le Vatican.
1873
Lois de mai : symbole du Kulturkampf.
Ingérence de l’Etat dans les affaires religieuses : nationalisation du clergé, loi sur la formation et la
nomination des ecclésiastiques en Prusse. Les prêtres ne doivent plus être formés dans les séminaires
et sont soumis à un « examen culturel ».
Ex : examens de philosophie, histoire, culture générale pour le clergé et lors de leur nomination,
mesures disciplinaires de l’Eglise discutées devant les tribunaux civils.
Déclaration de l’épiscopat prussien contre les lois de mai.
B. Le Kulturkampf à son apogée : 1874-1878
Le 9 mars 1874 Bismarck rend le mariage civil obligatoire en Prusse : ceci l’oppose non seulement
aux catholiques mais aussi aux protestants orthodoxes.
Un certain nombre de lois répressives sont mises en place, dues au fait que la quasi-totalité des
catholiques, prêtres et laïques, se soustraient à la législation d’Etat contraire au droit canon. Ex : Loi
sur l’ « interdiction de l’exercice illégal de fonctions ecclésiastiques » dite loi d’expropriation du 4
mai 1874 qui permet l’expulsion des ecclésiastiques réfractaires hors du territoire prussien.
De nombreux diocèses deviennent vacants, et le gouvernement obtient, par la loi du 20 mai 1874 qui
porte sur l’ « administration des diocèses catholiques vacants », un droit de contrôle sur les
administrateurs des diocèses non occupés et donne aux autorités locales la possibilité d’intervenir dans
la vie des paroisses, mêmes contre les autorités ecclésiastiques.
Parmi les dispositions les plus stupéfiantes de cette loi, une rappelle la Constitution civile du clergé :
dans les paroisses vacantes, on procède à l’ élection d’un desservant par l’ensemble de la population
masculine en possession de ses droits civiques, l’appartenance à la religion catholique n’étant même
pas exigée !
Dans l’arsenal répressif il faut également mentionner la loi prussienne du 22 avril 1875 sur la
« suspension des prestations de l’Etat aux évêques et aux ecclésiastiques catholiques romains », loi
destinée à affaiblir le clergé et surnommée pour cette raison « loi de la corbeille de pain ».
Enfin, une des mesures les plus graves fut l’abolition des articles de la Constitution prussienne relatifs
aux libertés des Eglises. Cette loi, du 18 juin 1875, avait l’inconvénient pour le gouvernement de
frapper, au nom de la parité constitutionnelle, l’Eglise évangélique comme l’Eglise catholique. Cela
avait déjà été le cas de la loi sur le mariage civil obligatoire dont avaient particulièrement pâti les
Eglises protestantes.
En mai 1875 la loi de juillet 1871, qui a contraint des milliers de religieux à l’exil, est étendue par
l’interdiction de tous les ordres religieux catholiques excepté ceux qui avaient vocation sanitaire et
hospitalière.
C. La résistance
Bismarck prévoyait qu’il parviendrait sans mal à faire plier l’Eglise. Or contrairement à son attente
elle entre en résistance, haut et bas clergé réunis.
La résistance a d’abord un aspect proprement ecclésial : évêques et prêtres ignorent les lois contraires
aux droits de l’Eglise : sur les 4000 prêtres de Prusse, il y eut au maximum deux douzaines de
Staatspfarrer (curés de l’Etat), l’équivalent des assermentés sous la Révolution française. Ils sont
d’ailleurs boycottés par le peuple catholique. Les fidèles soutiennent cette opposition.
La résistance émane également des plus hautes autorités ecclésiastiques puisque le 5 février 1875, au
plus fort de la résistance des évêques, Pie IX,par une encyclique adressée aux évêques d’Allemagne
déclare « nulles » les lois de mai , « parce qu’elles contrecarrent absolument la constitution divine de
l’Eglise.
Mais cette résistance a également des relais en dehors de l’Eglise :