retourna en Allemagne immédiatement après sa mort. Bien que Philippe et Richard
atteignirent tous deux la Palestine sans encombre, ils furent incapables de reconquérir
Jérusalem et l'ancien territoire du royaume latin. Ils réussirent toutefois à arracher au contrôle
de Saladin une série de villes dont Acre (aujourd'hui en Israël) le long du littoral
méditerranéen. En octobre 1192, lorsque Richard quitta finalement la Palestine, le royaume
latin avait été reconstitué. Plus petit que le royaume originel et considérablement moins fort
militairement et économiquement, le second royaume survécut tant bien que mal durant un
siècle.
Les croisades ultérieures
Les croisades qui suivirent n'atteignirent jamais le succès militaire de la troisième croisade. La
quatrième, qui se déroula de 1202 à 1204, fut marquée par des problèmes financiers..
En 1208, le pape Innocent III proclama une croisade contre les albigeois, un mouvement
hérétique du sud de la France. Cette croisade fut la première à se dérouler en Europe
occidentale. Elle dura de 1209 à 1229, provoquant un bain de sang sans parvenir à éradiquer
l'hérésie cathare.
Frédéric II
La croisade de l'empereur Frédéric II eut une approche différente des croisades antérieures.
Frédéric avait fait le vœu de diriger une croisade en 1215 et renouvela sa promesse en 1220,
mais pour des raisons de politique intérieure il différa son départ. Sous la menace d'une
excommunication du pape Grégoire IX, Frédéric et son armée quittèrent l'Italie par mer en
août 1227, mais revinrent au port quelques jours plus tard lorsque Frédéric tomba malade. Le
pape, irrité par ce nouveau retard, excommunia l'empereur. À sa guérison, Frédéric
s'embarqua pour la Terre Sainte en juin 1228, comme un croisé anonyme, sans la protection
de l'Église. Frédéric arriva à Acre pour y trouver la majeure partie de son armée. Il n'avait
toutefois aucune intention de combattre si Jérusalem pouvait être récupérée par des
négociations avec le sultan égyptien Al-Kamil. Ces négociations débouchèrent sur un traité de
paix par lequel les Égyptiens rendaient Jérusalem aux croisés et garantissaient une trève de
dix ans. Malgré ce succès, Frédéric fut bouté en raison de son excommunication, tant par le
clergé que par les chefs laïques des États latins. Au même moment, le pape avait proclamé
une croisade contre Frédéric, levé une armée et lancé une attaque contre les possessions
italiennes de l'empereur. Frédéric retourna en Occident pour faire face à cette menace en 1229
Résultats des croisades
L'expulsion des Latins de Terre Sainte ne mit pas un terme aux efforts des croisés, mais la
réponse des rois et des nobles européens aux appels répétés pour de nouvelles croisades était
réservée et les expéditions ultérieures eurent peu d'effet. Deux siècles de croisades laissèrent
peu de traces en Syrie et en Palestine, sinon de nombreuses églises croisées, des fortifications
et un chapelet de châteaux impressionnants comme Marqab, sur la côte de Syrie, Montréal en
Transjordanie, le krak des Chevaliers, près de Tripoli, et Montfort près d'Haïfa, en Israël. Les
effets des croisades se firent principalement sentir en Europe, pas au Proche-Orient. Les
croisades avaient soutenu le commerce des cités italiennes, avaient suscité un intérêt pour
l'Orient et avaient établi des marchés commerciaux de première importance. Les tentatives de
la papauté et des monarques européens de lever des fonds pour financer les croisades
conduisirent au développement de systèmes de taxation générale directe qui eurent des