Puis, au début des années soixante-dix, l'Utica a repris rapidement son rôle de chef de file pour soutenir le
développement de l'économie nationale, avec l'émergence d'un noyau de tissu industriel national suite à
l'ouverture économique et industrielle de l'économie tunisienne. Au cours de cette période, l'Utica a eu une
contribution significative dans le développement de l'entreprise nationale et dans la mise en place des bases
d'une croissance économique durable.
En effet, l'Utica, durant cette période, joué un rôle majeur dans la promotion de l'entreprise nationale, dans son
encadrement et son encouragement à renforcer sa production et sa productivité, en particulier celle des
entreprises actives dans le domaine de la production industrielle et de l'exportation.
Depuis cette période, l'Utica n'a cessé de contribuer activement au rayonnement de l'économie tunisienne aux
niveaux régional et international, grâce à un réseau de relations qui ont contribué de manière effective à la
promotion de nouveaux horizons aux entreprises.
C'est ainsi que l'Utica a été l'un des fondateurs de l'Union méditerranéenne des confédérations d'entreprises
(UMCE), de l'Union maghrébine des employeurs (UME) et elle est l'un des plus anciens membres de l'Union
générale des chambres de commerce, d'industrie et de l'agriculture des pays arabes. En outre, l'Utica a assuré la
présidence de l'Organisation mondiale des employeurs et de l'Union africaine des chefs entreprises.
Sur le plan social, l'Utica a joué un rôle clé dans le dialogue social et dans la réussite de la politique sociale
contractuelle en Tunisie visant à assurer la paix sociale dans le pays et c'est dans ce cadre qu'en 2013 un
contrat social a été conclu entre l'Utica, l'UGTT et le gouvernement.
Avec l'avènement de la révolution de 2011, qui a conduit à la chute du régime autoritaire de Ben Ali, l'Utica a
réagi positivement aux demandes et aux exigences exprimées lors de cette révolution notamment en appelant
ses adhérents à assurer et garantir l'approvisionnement du marché national, surtout dans les circonstances
difficiles et exceptionnelles que le pays a connues au cours des 6 dernières années, et en appelant les
commerçants et les industriels à ouvrir leurs entreprises et usines et à restaurer l'activité économique.
En parallèle, l'Utica a intensifié ses efforts pour défendre les intérêts de l'entreprise tunisienne notamment
après la recrudescence des incendies et des actes de pillage, qui ont touché un certain nombre d'entreprises
dans différentes régions.
Consciente de l'ampleur de sa responsabilité et de l'importance du moment historique que traverse le pays et de
la nécessité de faire face aux événements qu'a vécu la Tunisie, et de s'adapter à la nouvelle situation socio-
économique, l'Utica a entrepris une révision de son règlement interne et a entamé une vaste réorganisation
interne ce qui lui a permis de réussir sa transition vers une nouvelle phase de son histoire en toute souplesse, et
avec sagesse et responsabilité.
Au cours des années qui ont suivi la révolution de 2011, l'Utica a continué à assumer son rôle national aussi
bien au niveau du soutien à l'entreprise tunisienne qu'au niveau de sa participation à la vie publique.
C'est ainsi qu'en 2013, l'Utica a contribué, dans le cadre du quartet du dialogue national, avec l'Union générale
tunisienne du travail (UGTT), l'Ordre national des avocats et la Ligue tunisienne de défense des droits de
l'Homme (LTDH), dans la mise en œuvre et réussite de ce dialogue, qui a contribué de manière significative à
la réussite de la transition politique pacifique dans le pays et lui a permis de surmonter une crise politique
paralysante dont les conséquences auraient été désastreuses pour son avenir.
Le point culminant de cet engagement de l'Utica pour défendre la cause publique pendant cette période et
même pendant les sept décennies de son histoire, est sans nul doute l'obtention du quartet du dialogue national
du prix Nobel de la paix en 2015.