Amérique centrale - Aquariums de Veronique

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Poissons ovovivipares, originaires d’Amérique centrale.
En pensant aux poissons originaires d’Amérique Centrale, l’aquariophile pense très vite aux
Platys et Xiphophorus divers. Ce sont des poissons de taille raisonnable, qui sont souvent
proposés comme des « poissons pour débutants » car ils sont vifs et colorés, pas trop difficiles
quant aux paramètres de l’eau, et se reproduisent très simplement.
Trois familles de poissons vivipares occupent le Mexique. La première regroupe les
Poeciliidés ovovivipares, qui compte plusieurs genres dont les Priapella, Brachyrhaphis,
Phallichthys, Gambusia, Poecilia, Xiphophorus, ce sont entre autres les Platy, Xipho et Molly
régulièrement rencontrés en aquarium et dont il sera question ici.
La seconde famille est celle des Goodeidés qui sont eux des vrais vivipares car la femelle
possède l’équivalent d’un placenta pour nourrir les jeunes qu’elle porte. Elle compte une
quarantaine d'espèces dans une dizaine de genres : Ameca, Characodon, Goodea, Ilyodon,
Skiffia, Xenotoca, Zoogoneticus.
On trouve aussi la famille des Anablepidae, qui est composée de poissons vivant plutôt en eau
saumâtre.
(Prochain texte sur les vivipares et les ovovivipares en voie de disparition : encarté de
présentation ??)
A l’état sauvage bon nombre de Goodeidés sont menacés d’extinction à cause de la pollution,
de l’irrigation et de la destruction de leur habitat. Actuellement, on en a décrit environ une
quarantaine d’espèces et l’on a certainement pas fini d’en découvrir de nouvelles, à condition
qu’elles ne s’éteignent pas avant... Par exemple les Ameca splendens sont assez répandus dans
nos aquariums mais ils ont quasiment disparu à l’état sauvage au Mexique. Skiffia francesae
originaire du Rio Teuchitlan, au Mexique, qui a disparu du milieu naturel depuis plus de 20
ans, mais qui continue lui aussi d’être élevé en aquarium.
Le développement de l’industrie, l’augmentation de la population humaine, le pompage de
l’eau, bouleversent le milieu et augmentent encore le taux de pollution. Bon nombre de
poissons souffrent de l’introduction d’autres espèces destinée à l’alimentation (Tilapia surtout
et carpes) qui entrent en concurrence avec eux.
Les vivipares les plus menacés font partie du groupe des Goodeidae. Leur fécondité est
faible : 10 à 30 alevins tous les 2 à 3 mois, qui naissent entre mars et octobre.
Mais tous les vivipares ne sont pas des espèces menacées, certaines au contraire sont très
envahissantes (Guppys, Gambusia affinis).
Pour créer un bac destiné aux ovovivipares, on peut faire cohabiter plusieurs espèces de
poissons, à condition qu’ils aient besoin des mêmes paramètres d’eau. Ils vivent facilement en
groupe et présentent des belles couleurs. Généralement ils ne sont pas belliqueux ni
territoriaux, bien que certains Xiphos par exemple, ou les Gambusies soient souvent très
belliqueux...) se reproduisent aisément et surtout pardonnent quelques erreurs de maintenance
On les trouve dans les cours d’eau rapide, dans les ruisseaux et les mares, ainsi que dans les
cénotes, ces points d’eau naturels, qui sont le résultat de l’effondrement de cavernes calcaires.
Cette eau est filtrée à travers le calcaire et souvent très dure.
Comme tous les poissons grégaires, ils sont mieux si on les maintient en groupe de 8 à 10
individus au moins ; plus le groupe est grand plus ils sont actifs et vifs. Mais on peut observer
que l'organisation du groupe est assez lâche et que les individus ne restent pas
continuellement ensemble. Ils se dispersent dans tout le bac. Il ne semble pas y avoir de
hiérarchie très marquée ni de domination d'un individu sur les autres. Ce sont des hôtes
paisibles et pas trop agités, qui se pourchassent souvent. Par contre les mâles sont très
entreprenants et pourchassent en permanence les femelles. Comme pour tous les membres de
leur famille, les femelles doivent être en surnombre si l'on ne veut pas les voir mourir
rapidement, épuisées par les assauts des mâles et les pontes trop rapprochées. L'introduction
de 3 femelles pour un seul mâle est vivement recommandée.
Nourriture
Les (ovo)vivipares ne sont pas exigeants mais ils apprécient une nourriture variée. Un
important apport végétal est indispensable, sous forme d'épinards et de laitue pochée ainsi que
de paillettes végétales. Ils sont omnivores et mangent généralement toutes les sortes de
nourritures, avec une prédilection pour les petits insectes vivants, les larves de moustiques et
les petits crustacés d'eau. Ils acceptent aussi volontiers les aliments congelés, artémias, larves
de moustiques ou vers de vase et prennent des flocons et des paillettes. Il faut simplement
adapter la taille des aliments à leur bouche. Une alimentation riche et variée ainsi qu'un apport
de vitamines une fois par semaine, permettent de garder des poissons vifs et en bonne santé et
prévient les éventuelles carences. Il faut donner à manger plusieurs fois par jour mais en
petites quantités : Tout doit être avalé en 1 minute.
Les Guppys, Poecilia reticulata
Les Guppys d'élevage qu'on trouve dans tous les magasins aquariophiles et qui sont
considérés comme « les poissons faciles pour débutant » n'ont plus qu'un lointain rapport avec
les souches sauvages. Ils ont été introduits dans de nombreux pays pour lutter contre les
moustiques en mangeant les larves et se sont adaptés à tous les types d'eau. De plus les
sélections dues aux aquariophiles ont permis d'obtenir des variétés avec des nageoires très
colorées et très larges qui parfois les empêchent de nager correctement. On trouve des Guppys
aux 4 coins du monde, ils sont capables de vivre dans certaines eaux très douces de
l’Amazonie comme dans les fossés et les égouts des grandes villes d’Asie du sud-est ou
même en eau saumâtre comme c’est le cas des Guppys en Martinique.
Le dimorphisme est facile : les mâles sont petits, et portent une grande queue très colorée, les
femelles sont bien plus grandes, presque transparentes ou de couleur terne, jaunâtres, grises,
ou légèrement colorées sur la queue. On peut placer des Guppys en bac d’ensemble à
condition que les autres poissons ne soient pas trop grands et ne les considèrent pas comme de
la nourriture vivante. Il faut aussi éviter de les faire cohabiter avec un Betta splendens,
(Combattant) qui les attaquera en les prenant pour des concurrents à cause de leurs nageoires
colorées. Mais ils peuvent cohabiter avec d’autres vivipares comme les Platys. L’important
est d’introduire un seul mâle pour 3 femelles, ou éventuellement de créer un aquarium peuplé
exclusivement de guppys mâles. Ils apprécient une eau bien brassée et oxygénée et s’adaptent
à un pH compris entre 6,5 et 8 et une dureté entre 4TH et 30TH. Les Guppys d’élevage vivent
fort bien en eau du robinet, souvent assez dure, à une température de 22 - 24 degrés. Il faut
prévoir une plantation dense pour que les femelles puissent se soustraire aux ardeurs des
mâles et des tiges flottantes pour que les inévitables alevins trouvent facilement des cachettes
et de la nourriture. On peut utiliser des Bacopa, Diplidis diandra, Hemianthus
micranthemoides, des Ludwigia repens et des Sagittaria subulata, ainsi que des tiges de
Ceratophyllum demersum qui flottent. Dans un aquarium de 35 litres, on peut placer 5 guppys
mâles ou un mâle et 3 femelles, en évitant de conserver les alevins. Dans un bac plus grand,
60 ou 100 litres on garde une vingtaine de guppys en respectant la proportion d’ 1 mâle pour
3-4 femelles.
Pendant bien des années, les guppys étaient très solides et recommandés comme poissons
faciles, l’idéal pour débuter. Ce n’est plus vraiment le cas : bon nombre de Guppys superbes,
dotés de queues immenses et bariolées, élevés en Asie du Sud-est, en Tchéquie ou encore en
Israël, sont dopés à coup d'antibiotiques, élevés dans des aquariums presque stériles à force
d'UV, bourrés de colorants et tellement sélectionnés qu'ils en deviennent quasiment
impossible à conserver plus de quelques semaines et à reproduire dans nos bacs... L'emploi
de certains colorants semble rendre bon nombre de ces mâles stériles, souvent les alevins sont
mal formés et ne se développent pas correctement. Pour trouver des souches résistantes il vaut
mieux s’adresser à un éleveur privé ou à un club aquariophile qui conserve des espèces moins
traficotées et plus résistantes.
Un bac pour des Platy Xiphophorus maculatus
Les Platys sauvages sont moins colorés que les variétés obtenues par les éleveurs. A l’état
sauvage on trouve des X.maculatus au Mexique, Belize,Honduras et Guatemala. En croisant
des Xiphophorus maculatus ,X. helleri et des X. variatus, les éleveurs ont obtenue des
hybrides, dont le type a été plus ou moins fixé.
Il s’agit de poissons très colorés, on trouve des sujets rouges, orange, jaunes, à reflets bleus ou
verts, parfois tachetés de noir. Les magasins les vendent sous les noms de Platy wagtail, Platy
lune, Platy perroquet Platy-miroir bleu, Platy-mickey, noir, tuxedo, calico, marigold,
pinceau… Les couleurs semblent innombrables ; certaines variétés présentent même des
nageoires voiles. Les Xiphophorus maculatus, sont affublés de divers noms qui ne sont que
des appellations commerciales. Ils peuvent donc tous se reproduire entre eux et donner
naissance à des Platys diversement colorés. Dans un aquarium chauffé, température entre 24
et 26 degrés et rempli d’eau du robinet, qui présente un pH proche de 7 et une dureté
moyenne, (15° à 25° TH) on peut introduire un groupe de Xiphophorus maculatus. Le
dimorphisme sexuel est apparent : Les mâles sont plus petits que les femelles, mais surtout ils
portent un gonopode, une nageoire anale modifiée pour permettre l’accouplement. Il n’y a
généralement pas de différence entre les mâles et des femelles, tous deux sont brillamment
colorés. Ils ont des bonnes relations intra spécifiques et interspécifiques. On peut en garder
tout un groupe avec plusieurs mâles ensemble sans vraies bagarres ni problèmes de territoire.
Il faut simplement penser à mettre 2 ou 3 femelles pour chaque mâle. L’installation de 3
mâles implique donc la présence de 8 à 10 femelles pour qu’elles ne soient pas épuisées par
les avances incessantes des mâles.
Il faut prévoir un aquarium bien planté, on peut choisir des espèces originaires d’Amérique
comme les Bacopa, Diplidis diandra, Hemianthus micranthemoides et Micranthemum
umbrosum si le bac est bien éclairé, Hydrocotyle verticillata, Ludwigia repens et des
Sagittaria subulata, ainsi que des tiges de Ceratophyllum demersum
L'eau du robinet convient généralement bien, en étant moyennement dure et avec un pH entre
7.0 et 8.0. Il faut prévoir une filtration assez forte, qui crée un bon courant pour oxygéner
l’eau et qui assure le nettoyage de 2 à 3 fois le volume du bac par heure. Pour un aquarium de
120 litres on installera donc une pompe capable de filtrer 400 à 500 litres par heure, en
sachant que le débit annoncé diminue sérieusement dès que les masses filtrantes sont un peu
encrassées ou trop tassées. Un bac bien filtré et dont on change régulièrement une partie de
l’eau permet de garder ses poissons en bonne santé. L’idéal est de renouveler peu d’eau mais
assez souvent pour garder très bas les taux de nitrates et de polluants. Un apport de 15% à
20% d’eau neuve chaque semaine est une bonne solution. Comme tous poissons, les Platys
sont sensibles aux brusques variations des paramètres, il faut donc éviter de bouleverser
brutalement leur milieu par un apport important d’eau trop froide, ou dont les qualités
physico-chimiques (dureté, pH) seraient trop éloignées de l’eau de leur aquarium.
Pour un bac de 60L il suffit d’introduire 2 mâles et 5 femelles pour se retrouver rapidement à
la tête d’un petit élevage…Dans 120L on peut mettre 4 mâles et 10 à 12 femelles.
Un bac pour des Xiphophorus helleri, Xipho porte-épée.
Le genre Xiphophorus compte actuellement plus de 20 espèces décrites, certaines ne
possédant d’ailleurs pas d’épée. Ils vivent en eau courante, dans les mares des hauts plateaux,
les lacs et les rivières du Mexique.
Les plus fréquentes en aquarium sont les Xiphophorus helleri helleri (Le Xipho vert)et les
Xipho tachetés ainsi que les produits des croisements de ces diverses espèces avec des
variétés d’élevage et avec divers Platys.
Au Mexique on trouve dans les cours d’eau des X.nigrensis, X.cortesi, X.signum, X.alvarezi,
et bien d’autres espèces peu commercialisées ou simplement pas encore décrites. Les
couleurs, formes et tailles des Xiphophorus varient selon les bassins et les rivières. Ils vivent
en banc, des grands groupes dans les eaux rapides, ou près des rives du cours d’eau là où ils
peuvent brouter les algues qui poussent sur les pierres. Les mesures de l’eau des rivières où
l’on trouve des Xipho donnent ces chiffres : pH entre 7 et 8, dureté entre 10 à 30° T.H.,
T.A.C. compris entre 5° et 25°C.
De taille un peu plus grande que le Platy maculatus, les Xiphophorus réclament un bac de 150
à 200 L, et une eau à 24-26°C. Il faut prévoir un bac chauffé, dont la température est proche
de 24 degrés et d’un bon brassage qui crée un courant dans l’aquarium. Le bac doit être planté
assez densément afin que les femelles et surtout les alevins puissent trouver refuge parmi les
plantes et s’y nourrir. Un large espace libre, sans plantes ni obstacles est nécessaire pour leur
laisser la place de nager et de se pourchasser. Leurs parades et tentatives d’accouplement sont
agitées et ils se déplacent vite. Il faut aussi prévoir du bois, souches et racines qui fournissent
aussi des cachettes aux mâles dominés et la possibilité de se soustraire aux yeux des rivaux.
Ils doivent être copieusement nourris, avec une bonne part de végétaux et de protéines
animales. Toutes les larves d’insectes, vers de vase et autres petites bestioles, vivantes ou
congelées ont beaucoup de succès et permettent de garder des poissons actifs et en bonne
santé.
Un bac pour des grands Poeciliés.
Dans un aquarium de 300 litres, on peut installer des poissons plus grands, qui nécessitent
plus d’espace, comme les Poecilia velifera (Molly voile) et les variétés d’élevage les Velifera
noirs ou les formes dorées, ainsi que les Poecilia sphenops (Black Molly) et P. latipinna.
(Molly dalmatiens).
Les Molly voiles sont des superbes poissons de grande taille, 12 à 15 cm, les mâles portent
une nageoire dorsale très haute, qu’ils déploient largement lorsqu’ils paradent. Comme ils
réclament un grand espace libre et sont d’excellents nageurs, on ne doit pas les placer dans un
bac de 120L ou une cuve carrée, qui les empêcherait de se déplacer correctement. Il leur faut
au minimum un aquarium de 250 litres et même 350L ou 500L. Ils sont trop souvent vendus
pour des bacs de petite taille.
Il leur faut une eau entre 24 et 27° degrés et un pH assez haut, entre 7,5 et 8,5. À l’état
sauvage, ils vivent dans une eau peu profonde chauffée par le soleil et si on les maintient à
24° ce qui est souvent la température d’un bac communautaire, ils risquent de tomber
malades, attraper des points blancs et mourir. Lors de l’acclimatation et pour soigner une
maladie, on peut utiliser de l’eau légèrement salée, on ajoute 1 cuillère de sel pour 10 L.
Actuellement les poissons du commerce sont habitués à l’eau du robinet et peuvent vivre dans
une eau à 24°C. avec un pH de 6,8 . Ce qu'il leur faut surtout c'est une eau très propre, donc
fréquemment renouvellée et du calcium, donc il est nécessaire ajouter du sable de corail dans
le bac. On peut même les faire vivre en eau de mer en augmentant petit à petit la salinité
jusqu’à 1,024. Idéalement il leur faut un bac spécifique de grande taille ou un aquarium à
partager avec d’autres espèces qui aiment l’eau dure. On introduit un mâle pour 4 ou 5
femelles. Les portées comptent de 30 à 150 alevins, selon l’âge et la taille de la mère. Les
éleveurs ont obtenu des P.velifera noirs, et d’autres albinos et certains poissons présentent une
nageoire caudale en forme de lyre.
Les Poecilia sphenops, Black Molly sont des poissons paisibles et bons mangeurs d'algues.
Les adultes font de 8 à 13 cm, les femelles étant plus grandes et plus rondes que les mâles. Ils
vivent bien dans une eau assez chaude avec un PH de 7,5 à 8,2. Dans des bonnes conditions,
ils vivent 3 à 5 ans mais on les garde malheureusement trop souvent dans des aquariums
communautaires trop petits et trop froids et ils meurent après avoir attrapé des points blancs et
diverses infections car ils sont fragilisés par des conditions de vie qui ne leur conviennent pas.
C’est le même souci que pour les Velifera, le problème c'est la propreté... si on change 50%
de l'eau du bac toutes les semaines et ils se portent bien. Pour obtenir des Black d’une bonne
taille il faut leur proposer un aquarium de 200L au moins sinon les poissons restent petits et
mal développés, souvent aussi à cause de la consanguinité et des mauvaises conditions
d’élevage. À force de sélections, on a obtenu des poissons complètement noirs, portant une
grande nageoire dorsale légèrement orange et une caudale en forme de lyre. À Singapour, des
éleveurs obtiennent des Poecilia sphenops rouges ! Il faut noter que les variétés sélectionnées
ont besoin d’eau plus chaude que les souches proches des formes sauvages.
Poecilia latipinna, Molly dalmatien,
Ils vivent dans les eaux chaudes et douces ou saumâtres, parfois stagnantes. Ils atteignent 10
à 12 cm, les mâles portent un gonopode et sont plus petits que les femelles.
Ils apprécient aussi un aquarium spacieux, 250L au moins et lumineux. Ils ont besoin de place
pour nager et il faut garder un grand espace sans plantes. Ils se nourrissent d’algues, de
végétaux et de petites proies, on peut leur distribuer des flocons et des granulés, mais pour
favoriser les reproductions et mettre les géniteurs en bonne condition il est nécessaire
d’ajouter de la nourriture vivante ou congelée à leur régime : daphnies, larves de moustiques,
artémias… Les sélections ont permis d’obtenir des poissons albinos, d’autres presque
intégralement noirs, en passant par toutes les formes tachetées. Le P.latipinna « Starbust
molly » présente une coloration de base dorée parsemée de taches rouges ou orange. En Asie,
les éleveurs ont aussi produit une variété de « Molly ballon » difforme, doté d’un gros ventre
tout rond et d’un corps plus court, ils nagent en se dandinant. Ces poissons qui s’éloignent
trop des formes naturelles, sont souvent fragiles et plus délicats, et leur achat ne devrait pas
être recommandé, il y a assez d’espèces colorées et attractives sans avoir besoin de manipuler
la nature à outrance.
Reproduction des ovovivipares.
Elle est la plus accessible de toutes. C’est généralement avec ces poissons que les nouveaux
aquariophiles ont le plaisir d’avoir leurs premières naissances en aquarium.
Il est aisé de différencier les sexes. La nageoire anale du mâle est transformée en organe
génital. Cet organe sexuel n'apparaît chez les jeunes qu'après la sixième semaine de vie. Les
3ème, 4ème et 5ème rayons ont été modifiés pour se transformer en une espèce de gouttière
qui lui permet de déposer le sperme tout près de l’orifice uro-génital des femelles, lors d'un
pseudo accouplement. Il n’y a pas vraiment de pénétration mais le gonopode dépose les
spermatophores sur la muqueuse de la papille et les mouvements cellulaires les acheminent
jusque dans les voies génitales. Comme les spermatozoïdes ont une longue durée de vie, la
femelle peut produire 4 à 6 portées successives séparées par quelques semaines, et ceci sans
rencontrer de nouveau mâle.
Les mâles paradent devant les femelles en permanence, même si celles-ci ne sont pas
réceptives : Lorsqu'un mâle approche son gonopode de l'orifice génital d'une femelle pour
déposer ses spermatozoïdes, ceux-ci sont stockés dans des replis de l'oviducte pour être utilisé
quand les ovules seront matures et prêts à être fécondés. Les œufs incubés se développent
dans les ovaires des femelles, sans lien avec la mère et les embryons se nourrissent du sac
vitellin inclus dans l'œuf. La gestation dure environ 1 mois et au moment de la naissance
l’alevin brise la membrane de l’œuf et sort du ventre de sa mère. Il est immédiatement
capable de nager et de se nourrir de façon autonome. Ces alevins sont de grande taille par
rapport à des larves de poissons ovipares, on peut donc tout de suite les alimenter avec des
nauplies d'artémia fraîchement écloses ou directement avec des poudres pour alevins. Le bac
doit être bien planté, il faut surtout y placer des tiges qui flottent comme les Ceratophyllum
demersum pour permettre aux alevins de se cacher immédiatement après leur naissance.
Mais que faire de ces innombrables alevins qui vont grandir et être adultes à 4 mois... et se
reproduire à leur tour ? C'est pour cela qu'il vaut mieux laisser les femelles portantes dans le
bac d'ensemble et laisser les alevins se cacher dans les plantes flottantes, au lieu de tenter d'en
élever le plus grand nombre dans des pondoirs mal fichus, qui stressent la femelle, qui sont
trop petits et mal aérés, et complètement inadaptés au grossissement des jeunes.
Les jeunes les plus malins et les plus solides grandiront et les autres se feront manger par les
habitants du bac. Pour garder longtemps un bac peuplé de poissons en bonne santé il vaut
mieux acheter quelques individus à des éleveurs privés qui ne sélectionnent pas leurs poissons
à outrance et tenter d'éviter la consanguinité en choisissant différentes souches.
----------------------------------------------------------------------------------------Pondoir ou pas ?
On recommande parfois d’isoler les femelles prêtes à mettre bas dans un pondoir. Il s’agit un
petit récipient en plastique, percé de quelques trous, qui flotte dans le bac communautaire.
L’idée est de permettre aux jeunes à peine nés de ne pas se faire manger par les autres
poissons du bac ou même par leur mère. Mais en réalité ces pondoirs sont mal fichus, et
beaucoup trop petits et surtout l’eau n’y circule pas et stagne, dépourvue d’oxygène. Si on y
laisse trop longtemps une femelle, elle peut y mourir ou mettre bas trop tôt des alevins pas
viables. Il est plus simple de placer dans le bac d’ensemble quelques tiges de plantes
flottantes, juste à la surface, où les nouveaux-nés iront trouver refuge les premiers jours.
Si on tient à garder et élever les jeunes, l’idéal est simplement de placer la femelle portante
dans un petit bac de 10 ou 25 litres le temps que les jeunes soient tous nés puis de les laisser
grandir pendant un ou 2 mois, pour qu’ils soient assez gros et ne risquent plus de se faire
manger. Dès qu’ils mesurent 1,5 à 2 cm, les jeunes poissons ne sont plus considérés comme
des proies potentielles par leurs parents mais peuvent toujours servir de nourriture aux autres
poissons du bac communautaire. Bon nombre d’amateurs de grands Cichlidés élèvent
d’ailleurs des guppys comme nourriture vivante.
Info ou Intox ? Le changement de sexe des Xipho.
On lit parfois dans quelques ouvrages ou sur certains sites web que des femelles Xipho se sont
transformées en mâles après s’être reproduit.
Et bien c’est une légende… Ce phénomène se produit bien chez d’autres poissons, mais pas
chez les Xiphophorus helleri. Dans cette espèce, il existe deux types de mâles : certains sont
« précoces », et capables de se reproduire dès l’âge de 6 mois environ. On les reconnaît bien à
leur gonopode et à leur petite taille. D’autres mâles sont plus «tardifs» et ne sont adultes qu’à
un an ou un an et demi mais ils deviennent alors plus gros, dépassant souvent la taille des
femelles et ne portent un gonopode qu’après un an environ. On peut les confondre avec des
femelles si on les achète avant qu’ils n’aient acquis leurs caractères sexuels.
L’aquariophile peut alors croire que ce poisson qu’il considérait comme une femelle, s’est
d’un coup transformé en gros mâle…
Plantes d’Amérique centrale et du sud des USA.
Azolla
Bacopa
Diplidis diandra
Echinodorus grandiflorus
Hemianthus micranthemoides
Hydrocotyle verticillata
Limnobium laevigatum
Ludwigia arcuata
Ludwigia repens
Micranthemum umbrosum
Sagittaria subulata
Sagittaria platyphylla
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