Les recherches démontrent que nous ne retenons que 20% de ce que nous entendons, 30% de
ce que nous voyons, 70% de ce que nous disons et 90% de ce que nous faisons. En utilisant un
symbole concret pour intervenir auprès de l’enfant, le cheval, nous facilitons ses apprentissages,
nous lui donnons également accès à un monde beaucoup plus riche, plus vrai et plus direct que
celui que nous pourrions atteindre par la seule parole.
Loin du rêve, le cheval est réalité imposante, obligeant ainsi l’enfant à prendre conscience que
ses actions entraîneront des réactions. Pour communiquer avec son cheval, le cavalier doit lui
transmettre adéquatement ses intentions. Il doit s’affirmer clairement et, pour ce faire,
concentrer toute son attention sur l’action en cours.
Le cheval place le cavalier dans une situation où il doit organiser sa pensée, prévoir son action
et transmettre sa volonté au cheval afin d’obtenir le résultat souhaité. Le cheval réagit donc au
projet que le cavalier a à son égard. Or, le cheval répond soit en se pliant de bon gré, soit en se
défendant, selon que les signaux sont transmis avec calme et précision ou impatience et
incohérence. C’est une approche qui favorise le développement du sens des responsabilités et
des habiletés cognitives.
Lorsque le cavalier découvre qu’il peut lui-même contrôler son cheval, s’en faire obéir, sans
confrontation et sans conséquences négatives, non seulement il ressent une immense fierté qui
contribue à augmenter son estime de soi, mais il prend aussi conscience de l’intérêt de maîtriser
ses propres comportements et son agressivité pour arriver à ses fins dans l’harmonie et le plaisir.
Le cavalier intègre peu à peu le fait qu’en exprimant adéquatement ses sentiments, en utilisant
des stratégies de résolution de problèmes plus subtiles, il obtient de meilleurs résultats qu’il pourra
reproduire par la suite dans ses relations avec ses pairs. Progressivement, l’enfant apprend à
mieux se connaître dans ses forces et dans ses difficultés, il apprend à exprimer ses besoins, à
demander de l’aide; il apprend à exprimer ses insatisfactions plutôt qu’à les agir par la
désorganisation. L’enfant, expérimente une relation d’attachement significative et privilégiée
avec le cheval. Ce dernier ne l’abandonnera pas, ne le rejettera pas ou ne marchandera pas
son affection.
Les éducateurs, grâce à des jeux, à des activités avec le cheval, mettront l’enfant en situation
d’expérimenter l’entraide et le partage avec ses pairs cavaliers. Ainsi, ayant un modèle positif,
un souvenir heureux, l’enfant sera davantage disposé à reproduire des actions bienveillantes et
des relations saines dans son quotidien.
L’équitation, c’est aussi l’école du courage, de la volonté et du dépassement. La mise en place
d’un environnement adéquat, c’est-à-dire des chevaux calmes, un lieu sécuritaire, des
intervenants compétents, va permettre au cavalier de se décontracter. S’il fait face à des
difficultés, il le fera dans un contexte qui lui permettra de surmonter son anxiété et de dépasser
ses limites. Ainsi, les périodes de déséquilibre pourront être vécues comme des occasions de
développement.
L’expérience nous démontre que l’équitation thérapeutique est une des rares méthodes qui
permet à autant d’événements de se vivre au même instant, simultanément, dans laquelle les
informations, les actions et les réactions sont aussi nombreuses. C’est vraisemblablement une
des raisons qui explique la force et l’efficacité de cette approche.