(Ecolo), présidente de la commission de la Santé publique à la Chambre. Le lobby de quelques
entreprises en Allemagne et en Pologne rencontrant la lâcheté de nombreux gouvernements
qui ne veulent pas trop embêter les entreprises, risque d’aboutir à ce qu’on autorise encore
l’importation d’amiante alors qu’il existe des alternatives économiquement équivalentes et
garantissant les mêmes avantages de consommation d’énergie et de sécurité. »
Des solutions existent
Ce qui est choquant, c’est que ceux qui agissent pour obtenir cette dérogation ne peuvent
ignorer que la toute grande majorité des industries concernées ont trouvé des solutions de
substitution. Au Japon, au Brésil, en Arabie Saoudite, l’usage, archaïque, de l’amiante a été
banni.
Certes, en Europe, on ne peut plus construire de nouvelle unité qui l’emploie… mais on peut
les prolonger, sans limite de temps. Plus fort : l’une des firmes concernées invoque
l’économie d’énergie que procurerait ce vieux procédé, mais modernise d’autres unités
ailleurs… pour économiser de l’énergie. L’argumentation pseudo-scientifique des
demandeurs a d’ailleurs été démontée point par point par Laurent Vogel, directeur du
département santé de l’Institut syndical européen, et chargé de cours à l’ULB : « L’Union
européenne ne peut pas à la fois demander une interdiction mondiale de l’amiante pour
raison sanitaire et continuer à importer ce minerai. »
Au cabinet de la ministre fédérale de la Santé, on tient à souligner que la Belgique est opposée
à cette dérogation, mais on soutient par ailleurs la proposition de la Commission européenne
sur les interdictions d’usage des substances chimiques… qui proroge les fameuses exceptions.
« Nous ne pouvons pas voter contre cette exception sans rejeter toute la proposition de la
Commission. D’autre part, les unités concernées sont des outils qui travaillent sous vide et
n’entraînent pas de contact direct avec un travailleur. Le risque est donc extrêmement limité.
» Du côté des associations de patients, l’indignation est grande face à ce qui ressemble à un
grand écart entre les principes et la pratique.
Un tueur invisible et des maladies incurables
SOUMOIS,FREDERIC
Samedi 13 décembre 2008
L’amiante est très toxique lorsqu’il est présent à l’état de poussières, invisibles à l’œil nu, en
suspension dans l’espace ambiant. Le risque provient principalement de l’inhalation de fibres
d’amiante qui pénètrent au plus profond des tissus pulmonaires, dans les alvéoles. Sa toxicité
dépend de la taille des fibres et de leur morphologie, de leur composition chimique (structure
cristalline, propriétés de surface), de la durée de l’exposition et de leur concentration dans
l’espace ambiant. Cependant, si le matériau est en bon état, il n’y a aucun danger à le toucher.
Le danger réside dans la manipulation du matériau, particulièrement lorsqu’il est abîmé et
susceptible de libérer des fibres microscopiques.
Les maladies que peut provoquer l’inhalation d’amiante sont l’asbestose, le mésothéliome et
le cancer du poumon. Entre l’exposition à l’amiante et leur développement, la période de