Modèle EDMS : I-011163 Vers.01 3/14
1 Présentation succincte du projet R&D détecteurs pour
LC
Depuis 2006, le groupe Linear Collider Detector (LCD) développe des détecteurs Micromegas pour
une calorimétrie ultra-granulaire auprès d'un futur collisionneur à électrons. Ce type de calorimétrie
permettrait d'atteindre une résolution excellente sur l'énergie des jets en séparant lors de la
reconstruction les signaux de gerbes de particules chargées et neutres (méthode dite du Particle
Flow). L'ambition première du groupe était la construction et la caractérisation d'un prototype
réaliste de calorimètre hadronique (HCAL) utilisant des chambres Micromegas de 1x1 m2 dotées de
damiers d'anode de 1x1 cm2 et d'une lecture à 2-bits (ou 3 seuils). Dans cette optique, quatre
prototypes ont été construits. Ils répondent aux principales exigences du cahier des charges d'un
ILC comme l'épaisseur de moins de 1 cm par couche active, l'intégration de l'électronique frontale
au plus prés du milieu sensible (littéralement entre les absorbeurs), l'auto-déclenchement et
l'alimentation pulsée (ou power-pulsing).
En parallèle du travail sur les Micromegas de grande taille, le groupe se consacre depuis 2011 sur
les Micromegas à anode résistive qui permettent d'éviter la formation d'arcs électriques entre les
bornes du détecteur. Contrairement à leurs prédécesseurs, ces Micromegas ne nécessitent pas de
circuits de protection de l'électonique frontale. Leur dessin est donc plus simple et leur fabrication à
grande échelle moins coûteuse. Toutefois, les règles régissant leur comportement sont aujourd'hui
peu connues. Après validation du concept de protection résistive sur quelques prototypes dessinés
sur des bases empiriques, une étude systématique des propriétés des Micromegas résitifs est menée
depuis 2014. Cette R&D générique ouvre de nouvelles perspectives car elle permet d'envisager des
applications à très haut flux, dans des gaz purs ou dans l'air. Elle dépasse du cadre LC/HCAL et
pourrait être capitalisée dans les upgrades LHC, dans des prototypes de TPC argon liquide ou par
des applications hors de la physique des hautes énergies (muographie).
Le détecteur Micromegas consiste en un volume gazeux plan séparé en deux régions par une fine
grille d'acier de 20 μm d’épaisseur. Les électrons libérés dans la région de faible champ électrique
(3 mm, 400 V/cm) dérivent vers la grille et pénètrent dans la région de fort champ (128 μm, 40
kV/cm) où ils sont multipliés par effet d'avalanche. Le plancher d'anode est segmenté en damiers
conducteurs qui permettent une mesure de la charge totale des avalanches, de leur position et du
moment où elles se sont produites. Le Micromegas résistif intègre en plus un fin dépôt résistif sur la
surface des damiers. La capacité de ce film lui permet de se charger et lorsque la charge des
avalanche devient trop importante, le champ électrique est localement réduit. L'étincelle est alors
avortée. L'exédent local de charge est ensuite évacué suivant une constante de temps RC qui
détermine entre autre, la tenue en flux du détecteur.
La méthode de fabrication (dite Bulk) fournit un détecteur robuste où la grille est solidaire du circuit
imprimé d'anode (ou PCB). Les Micromegas sont utilisés principalement comme trajectographes en
physique appliquée et en physique des particules. Par exemple pour la recherche de matière noire
(plan focal du télescope à axions CAST), l'étude de la matière hadronique (spectromètre de
COMPASS au CERN) et la mesure des oscillations de neutrinos (TPC du détecteur proche de
T2K). Ils ont été choisis pour le remplacement des chambres à muons d'ATLAS dans la région vers
l'avant et sont pressentis pour la TPC d'une des deux expériences auprès d'un ILC (expérience ILD).
Le groupe du LAPP est le premier à étudier les Micromegas pour la calorimétrie sur collisionneurs.
Depuis quelques années, il a été rejoint par Demokritos (Athènes) et l'IRFU (Saclay). Egalement, le