LA RELIGION GRECQUE Introduction I) La mythologie grecque A) Les origines du monde vues par la mythologie grecque B) Le Panthéon grec C) La représentation des dieux II) Rituels et cérémonies de la religion grecque A) Les rites eux-mêmes B) Le personnel religieux C) Les lieux de culte III) Religion civique et cultes panhelléniques A) Les rites de passage B) Religion et vie politique C) Les cultes panhelléniques Conclusion Bibliographie Introduction La religion grecque, omniprésente dans leur société, est complexe à étudier, en raison notamment de ses variations locales sur toute la Grèce et de son évolution au cours du temps, bien que certaines choses soient communes à tous les Grecs ; la religion grecque nous est également déroutante parce qu’elle fait appel à des valeurs ou des distinctions qui nous sont étrangères, et ignore certaines distinctions qui nous sont familières (public-privé). C’est une religion essentiellement politique, comme le montrent la non-séparation des faits religieux et politiques et la mythologie (luttes de pouvoir entre Olympiens et Titans). C’est une religion plus basée sur l’observation des rites que sur un ensemble de dogmes organisés (ce qui est d’ailleurs une caractéristique du polythéisme), bien que ces dogmes existent. Enfin, un certain nombre de rites sont communs à l’ensemble du monde grec, tout comme certains cultes dits « panhelléniques ». La religion est donc un des éléments fédérant le monde grec. Comme l’a dit l’historien Hérodote (485-425), « ce qui fait que nous sommes Grecs, c’est que nous parlons la même langue, adorons les mêmes dieux et menons la même vie ». Nous verrons la religieux grecque à travers trois grand thèmes : sa mythologie, ses rites (ainsi que le personnel religieux et les lieux de culte), la religion civique et les cultes panhelléniques. I) La mythologie grecque La mythologie explique l’origine du monde, des dieux et de certains problèmes de l’humanité, comme par exemple sa condition mortelle. A) Les origines du monde vues par la mythologie grecque Il s’agit à la fois de l’origine des dieux et de celle des hommes. 1) Le mythe de la création (selon Hésiode) Il s’agit ici de la vision qu’Hésiode a de la création du monde. Hésiode est un poète du VIIe siècle qui est l’auteur de deux œuvres : la Théogonie et Les Travaux et les Jours. La Théogonie raconte l’histoire des dieux. L’œuvre commence par les temps primordiaux puis relate ensuite les luttes pour la souveraineté. L’œuvre insiste d’ailleurs beaucoup sur ce point : il peut s’agir d’une influence du contexte de l’époque au moment de l’élaboration de l’œuvre. Les premières divinités sont Chaos, dieu informe, Gaia (la Terre) et Eros (le Désir). Chaos et Gaia donnent seuls naissance à plusieurs divinités. Ainsi Chaos crée Erèbe (les Ténèbres permanents) et Nyx (la Nuit) ; Gaia crée Ouranos (le Ciel) et Pontos (le Flot marin). Ouranos s’unit à Gaia, qui enfante les six Titans (masculins) et les six Titanes (féminins), ainsi que les trois Cent-bras (géants à cents bras). Ouranos bloque Gaia, ce qui l’empêche de mettre au monde ses enfants. Gaia crée alors une serpe qu’elle donne à Kronos, le plus jeune des Titans. Kronos castre son père, ce qui provoque la séparation d’Ouranos et de Gaia (c’est-à-dire du Ciel et de la Terre) et permettra au monde de s’organiser. Le sexe d’Ouranos tombe dans Pontos où il donne naissance à Aphrodite. Le sang d’Ouranos féconde une dernière fois Gaia, qui enfante les Erynies, les Géants et les Nymphes. Kronos et Rhéia, une Titane, règnent sur leurs frères et sœurs, qui forment des couples et donnent naissance à d’autres divinités. Pour éviter d’être détrôné par un de ses enfants, Kronos les dévore un à un à leur naissance. Il avale ainsi Hestia, Héra, Hadès et Poséidon. Rhéia sauve le plus jeune, Zeus, grâce à une ruse. Ce dernier grandit et force son père à vomir ses frères et sœurs. Puis les six dieux doivent combattre les Titans et leurs monstres (les Géants et Typhon, dernier fils de Gaia, monstre énorme à forme vaguement humaine et aux bras terminés par des serpents crachant le feu). Une fois vainqueurs, ils confient la royauté à Zeus, qui met en place un règne de paix et de justice. 2) Le mythe des races Il est tiré de Les Travaux et les Jours, d’Hésiode. Il relate l’histoire de l’humanité. La version traditionnelle du mythe des races relate la longue et inexorable déchéance de l’humanité, se dégradant toujours plus au fil du temps. Elle se divise en quatre « races » : la race d’or, la race d’argent, la race de bronze et la race de fer. Ces maux sont causés par Pandore, la première femme, envoyée par Zeus pour punir l’humanité (Prométhée, créateur de l’humanité, a volé le feu aux dieux pour la lui confier) : elle a avec elle une boîte contenant tous les fléaux, mais tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle n’a pas le droit d’ouvrir la boîte (imaginez la suite…). Pandore est également le symbole de la vie : elle représente la fécondité de la terre et de la femme. Hésiode change radicalement la signification du mythe en insérant une autre race, la « race des héros », entre la race de bronze et la race de fer. Hésiode place ainsi les périodes par couples, opposant les races deux à deux (la race de fer est divisée en deux périodes). Cette opposition se rapproche de l’opposition entre l’hubris (démesure) et la dikè (justice). Dans le couple race d’or – race d’argent, la dikè triomphe. Dans le couple race de bronze – race des héros, l’hubris triomphe. La race de fer, époque d’Hésiode, est divisée en deux. L’hubris et la dikè sont mélangés, l’hubris et le malheur menacent de triompher. D’un point de vue symbolique, la race d’or représente un passé mythique, celui du bon roi, héritier de Zeus, pratiquant la justice. Lui succèdent les rois impies de la race d’argent, qui sont eux à l’image des Titans. Puis viennent les hommes de la race de bronze, des guerriers évoquant les Géants, qui se révoltèrent contre Zeus et furent vaincus par lui. A la race de bronze s’oppose la race des héros, composés de guerriers justes. La plupart mourront sous les murailles de Troie ou devant les portes de Thèbes. Viendra ensuite la race de fer, marquée par le travail, la souffrance et la mort. Le bien et le mal sont devenus indissociables. L’homme doit choisir entre la soumission à la dikè ou l’abandon à l’hubris, ce qui conduit fatalement au triomphe du mal. B) Le Panthéon grec La religion grecque est une religion polythéiste présentant un panthéon très nombreux et divers ; un certain nombre de divinités sont très locales. Ce n’est pas la manifestation d’une pensée religieuse confuse mais c’est au contraire un système symbolique très élaboré classant les divinités selon leurs liens entre elles. Dans la religion grecque (comme dans les religions polythéistes de manière générale), TOUT possède sa divinité. On y rencontre surtout deux types d’entités : les dieux et les héros. 1) Notions de base Les dieux sont immortels mais ne sont pas éternels : ils ont eux-mêmes été créés. Ils sont plusieurs milliers ; un certain nombre d’entre eux ne reçoivent qu’un culte local. Ils sont mis en scène comme ayant des traits très humains (colère, jalousie, …). Les dieux sont corporels. Tout d’abord ils boivent du nectar et se nourrissent d’ambroisie et de la fumée montant des autels. Ensuite ils ont des veines dans lesquelles coule un liquide éthéré nommé ichor. Enfin certains récits (notamment l’Iliade, d’Homère) mettent en scène des batailles où les dieux sont physiquement présents, agissent et peuvent être blessés par les mortels. Un héros est mort, à la vie et à la mort glorieuse. Il reçoit un culte important (parfois aussi important que celui d’une divinité) autour de son tombeau ou du lieu supposé où sont ses restes. Certains des héros, comme Achille, Persée, Héraclès ou Asclépios, sont des demi-dieux, et certains d’entre eux ont été divinisés après leur mort. Les plus connus des héros sont Thésée, Héraclès et Asclépios. 2) Les dieux du Panthéon Les principaux sont les douze Olympiens. Sur la frise du Parthénon, il s’agit de Zeus, Poséidon, Déméter, Héra, Arès, Aphrodite, Artémis, Apollon, Athéna, Hermès, Dionysos, Héphaïstos. Mais dans d’autres sources Arès et Dionysos sont souvent remplacés par Hestia et Hadès. Zeus est le fils de Kronos et Rhéia. Il règne sur les hommes et les dieux. Ses symboles sont la foudre et l’aigle. Héra est la sœur et l’épouse de Zeus. C’est la divinité du mariage. Son symbole est le paon. Déméter est sœur de Zeus. C’est la déesse de l’agriculture. Ses symboles sont la gerbe et la faucille. Poséidon est frère de Zeus. C’est le dieu des océans. Ses symboles sont le trident et le cheval. Hestia est la sœur de Zeus. C’est la déesse du foyer. Aphrodite est « née de l’écume » (signification de son nom) lorsque les organes génitaux d’Ouranos sont tombés dans la mer après avoir été tranchés par Kronos. Aphrodite est la déesse de l’amour, de la fécondité et de la beauté. Son symbole est la colombe. Artémis (ou Phoïbé) est la fille de Zeus et de Léto. C’est la déesse de la Lune, de la musique, de la chasse et des vierges. Ses attributs sont le croissant de lune, l’arc et la biche. Apollon (ou Phoïbus) est le frère jumeau d’Artémis. C’est le dieu du Soleil et des arts. Il est symbolisé par son arc, sa flûte et sa lyre. Arès est le fils d’Héra et de Zeus. C’est le dieu de la guerre. Il est symbolisé par son casque et ses armes. Athéna est la fille de Zeus et de Métis (déesse de l’intelligence rusée). En fait Zeus a avalé Métis enceinte ; Athéna est sortie toute armée du crâne de Zeus fendu par Héphaïstos. Athéna est la déesse de la sagesse. Ses symboles sont la chouette et sa cuirasse. Hermès est le fils de Zeus et de Maia (déesse de la croissance). C’est le dieu des marchands et des voleurs, ainsi que le messager des dieux. Ses symboles sont le caducée (baguette autour de laquelle s’enroulent deux serpents) et des sandales ailées. Dionysos est le fils de Zeus et de Sémélé, une mortelle. C’est le dieu du vin. Il est symbolisé par des feuilles de vigne et une panthère. Héphaïstos est selon les versions le fils de Zeus et d’Héra ou alors il a été engendré par Héra seule. C’est le dieu des forgerons. Il est symbolisé par son enclume et son marteau. Il y a de nombreuse divinités liées à la Mort et au monde des morts. Le monde des morts est le monde souterrain. Ses divinités sont dites « divinités chthoniennes » (chthôn veut dire « la terre »). Le monde des morts peut être nommé « l’Hadès » ou « l’Erèbe » (du nom d’Erèbe, divinité des ténèbres permanents engendrée seule par Chaos). Les Romains l’ont appelé « les Enfers » (en latin, inferii signifie « en dessous »). Les Enfers sont une sorte d’île entourée par quatre fleuves : l’Achéron, le Styx glacial, le Cocyte, dont les eaux sont des larmes, le Pyriphlégeton, fleuve de feu. Pour les traverser, le défunt doit avoir eu des funérailles ; ceux dont le corps n’a pas connu de sépulture doivent errer sans fin sur la rive. Il faut également payer le passeur, Charon : c’est ce qui explique que lors des funérailles on place une pièce dans la bouche du défunt. Une fois les fleuves traversés, l’âme du mort passe devant Cerbère, grand chien à trois têtes et gardien des Enfers. Il laisse entrer tout le monde (même les vivants) mais ne laisse sortir personne. Puis l’âme du mort passe devant les trois Juges des Enfers, Minos, Eaque et Rhadamanthe. Ce sont eux qui décident de ce qu’il adviendra de l’âme du mort. Celui qui a mené une vie ni glorieuse ni mauvaise passera le reste de sa « mort » dans la morne plaine des Asphodèles. Les héros et les vertueux iront dans les « Champs-Elysées » (ou « Champs-Elyséens »), endroit verdoyant empli de lumière et de musique et où coule le fleuve Léthé, dont les eaux donnent l’oubli. Enfin, les méchants sont enfermés dans le Tartare, l’endroit le plus bas du monde, prison entourée d’une triple muraille de bronze et servant de support aux fondements de la terre et des océans ; c’est dans le Tartare que les impies et les criminels connaissent un châtiment éternel. C’est là où les Titans, les Géants et Typhon ont été précipités après leur révolte contre Zeus. Les Enfers sont dirigés par Hadès et son épouse Perséphone. Hadès est fils frère de Zeus, ses symboles sont un sceptre et un casque rendant invisible. Perséphone est la fille de Zeus et de Déméter. Elle a été un jour enlevée par Hadès. A cause du désespoir de Déméter, les dieux sont arrivés à un compromis : Perséphone passe six mois sous terre avec son époux (Déméter est alors déprimée et ne laisse rien pousser : c’est la cause de l’hiver) et six mois à la surface avec sa mère. On trouve d’autres divinités aux Enfers. Ainsi Thanatos, la Mort elle-même, engendré par Nyx. Les Enfers abritent également les palais de la Nuit, du Sommeil (Hypnos, frère de Thanatos, comme lui engendré par Nyx seule) et des Songes (Morphée, fils de Nyx et d’Hypnos). Enfin, on trouve aux Enfers deux groupes de trois divinités : les Erinyes et les Moira. Les Erinyes (ou « Euménides », c’est-à-dire « Bienveillantes ») sont des divinités de la vengeance, nées de Gaia fécondée par le sang d’Ouranos. Ce sont des femmes à chevelure de serpent et brandissant torches et fouets. Elles se nomment Mégère, Tisiphone et Allecto. Les Moira, déesses du destin, sont également filles de Zeus et de Thémis (déesse de la Justice). La première, Clotho, symbolise la naissance : elle déroule une pelote de ficelle. La deuxième, Lachésis, représente les jours de la vie : elle mesure la longueur du fil. La troisième, Atropos, représente la Mort : c’est elle qui tranche le fil. D’autre divinités enfin sont importantes : les Muses et les Nymphes. Les Muses sont les neuf filles de Zeus et de Mnémosyne (déesse de la Mémoire) ; ce sont les déesses des Arts. Clio représente l’Histoire, Melpomène représente la Tragédie, Thalie symbolise la Comédie, Euterpe incarne la Musique, Terpsichore symbolise la Danse et le Chant, Erato représente la Poésie pastorale et l’Elégie, Calliope incarne l’Eloquence, Uranie qui symbolise l’Astronomie, Polymnie qui incarne la Poésie lyrique. Les Nymphes sont des divinités féminines habitant les fleuves, les sources, les forêts ou la mer (Océanides, qui personnifient les Vagues). Elles sont plusieurs milliers. C) La représentation des dieux La plupart des divinités sont anthropomorphes. Leur représentation la plus connue est la statue anthropomorphe (exemple : statue Chryséléphantine d’Athéna au Parthénon, faite d’or et d’ivoire). Chaque temple en abrite une. C’est la représentation la plus connue mais ce n’est pas la seule. On trouve par exemple les bretas, ou xoanon, qui sont des masses informes censées être tombées du ciel. Elles restent habituellement dans les temples, mais il arrive qu’elles sortent au cours de certaines cérémonies religieuses. Il y a également les hermès, qui sont des piliers carrés avec à la base un sexe, et surmontés d’une tête sculptée. Les hermès se trouvent surtout à l’entrée des sanctuaires et le long des routes. II) Rituels et cérémonies de la religion grecque A) Les rites eux-mêmes La religion grecque est surtout basée sur l’observation de rites particuliers. Les rites décrits dans ce qui suit (sacrifice – libation – prière ) sont généralement combinés entre eux. 1) Les sacrifices Les sacrifices sont parmi les rites les plus connus. Ils font partie de la plupart des rituels. Ils peuvent avoir lieu dans un sanctuaire à la demande d’un individu privé, d’une organisation ou de la cité ; ils sont généralement pratiqués par les prêtres du lieu. Ils peuvent aussi avoir lieu chez un particulier pour une occasion précise (banquet, etc) ; le sacrificateur peut alors être le chef de famille. Il existe différents types de sacrifices. Le sacrifice le plus souvent pratiqué est un sacrifice sanglant consistant en l’égorgement rituel d’un ou de plusieurs animaux. L’animal sacrifié est offert par le sacrifiant, il varie selon la richesse du sacrifiant et la nature et l’importance de la cérémonie. Il peut s’agir d’un coq, d’une chèvre, d’un porc, d’un mouton ou d’un bœuf (la victime la plus somptueuse). La victime est égorgée puis une partie est brûlée sur l’autel : les fumées qui s’élèvent alors servent de nourriture pour les dieux. Le reste est consommé par les participants au cours d’un repas. La cérémonie est à peu près identique dans un sanctuaire ou chez un particulier. Chez un particulier, le sacrificateur est soit le chef de famille soit le mageiros, un artisan spécialisé à la fois sacrificateur est cuisinier. Un type spécial de sacrifice est l’holocauste. La victime est entièrement brûlée, ce qui veut dire qu’elle est entièrement offerte aux dieux. C’est réservé à des cultes spéciaux. On trouve également des sacrifices non sanglants, c’est-à-dire sans victime animale. On offre aux dieux des aliments, des végétaux ou des parfums en les brûlant avec une flamme allumée sur l’autel. Il y a enfin le dépôt d’offrandes, qui n’est pas un véritable sacrifice (il n’y a pas destruction de l’objet offert). Il consiste à abandonner à un endroit spécial les objets à offrir aux dieux. Les endroits concernés sont des endroits sacrés : sur une table spéciale située à côté d’un autel, au pied d’une statue, sur un tombeau (enagismata), etc. 2) Les libations La libation est une offrande de boisson ou de liquide. La part de liquide consacrée aux dieux est versée à terre ou sur un autel alors qu’une prière est récitée ; le reste est bu. Le liquide utilisé est le plus souvent du vin mélangé avec de l’eau (c’est le mélange habituellement bu), mais il peut s’agir, selon les rituels, de vin pur, de lait, ou d’un mélange de vin, d’eau et de miel. La libation accompagne la vie quotidienne. On la pratique notamment durant les banquets. Elle accompagne également certaines occasions solennelles de la vie politique engageant directement la cité, comme les alliances. Certaines libations sont totalement consacrées. Ainsi, la libation de vin pur accompagnant les serments est entièrement versée à terre, ce qui établit un lien avec les puissances chthoniennes, prêtes à frapper le parjure. Sont également entièrement versées à terre les choai (chein : répandre en quantité), qui sont en particulier destinées aux morts. Elles consistent à verser à terre ou sur un tertre funéraire un mélange de l’eau pure ou un mélange de lait et de miel, afin d’établir un lien entre les morts et les vivants. Les choai sont parfois associées aux enagismata. Enfin, les choai sont également utilisées pour honorer les Muses, les Nymphes et les Erinyes. 3) Les prières La prière est très courante. Elle met les entreprises des hommes sous la protection des dieux concernés. Elle est souvent associée à la libation, notamment lors des banquets ou des cérémonies funéraires, où elle accompagne les choai et les chants funéraires. Elle accompagne de nombreuses cérémonies religieuses. Ainsi le prêtre la prononce à voix haute pour ouvrir le sacrifice, ce qui met le sacrifice sous les yeux des dieux auxquels il est dédié. Puis à chaque moment du culte correspondent des paroles spécifiques. De même, la prière a son importance dans la vie politique. A l’Assemblée les discours des orateurs sont précédés d’une prière suivie d’imprécations contre ceux qui enfreindraient les lois ou trahiraient la cité. De même, lors des fêtes civiques elle accompagne les chœurs et le péan (chant solennel à plusieurs voix, étant selon les circonstances chant de combat, de victoire, de joie ou chant funèbre). La prière se retrouve aussi dans le domaine de la guerre. Tout chef d’armée adresse avant la bataille une prière solennelle aux dieux. B) Le personnel religieux Il n’existe dans la religion grecque véritable clergé, aucun détenteur exclusif d’un savoir permettant de communiquer avec les dieux. Ainsi, tout citoyen peut, chez lui ou dans un temple, accomplir des rites sacrés. S’il n’y a pas de clergé à proprement parler, on trouve deux types de personnel religieux : d’abord les citoyens recevant de la part de la cité des charges religieuse, ensuite le personnel des sanctuaires. 1) Les charges religieuses confiées par la cité L’essentiel de l’autorité religieuse appartient au démos, qui l’exerce par l’intermédiaire de différents personnels. Les hiéropes, présents dans de nombreuses cités, sont chargés du maintien de l’ordre et du respect des lois dans l’enceinte des sanctuaires. Avec les prêtres et les magistrats, ils organisent les grandes fêtes religieuses. Les hiéropes gèrent le budget des cultes. Les trois premiers archontes d’Athènes ont également des pouvoirs religieux. L’archonte-roi est l’héritier des fonctions religieuses du roi. C’est le principal dignitaire religieux de l’Etat. Il dirige les sacrifices des cultes hérités des ancêtres, c’est-à-dire des cultes les plus anciens encore pratiqués. Sa fonction judiciaire est liée à la religion. C’est ainsi lui juge les affaires d’impiété, arbitre les conflits sur les prêtrises, fixe le calendrier religieux, proclame l’interdit religieux sur les impies. Le deuxième archonte, l’archonte-éponyme (celui qui donne son nom à la cité), s’occupe lui d’organiser les fêtes récemment établies. Enfin l’archonte-polémarque, qui originellement dirigeait les affaires militaires de la cité, n’a plus dans l’Athènes de Périclès que les rôles de veiller aux jeux funéraires en l’honneur des soldats morts à la guerre et de veiller à la fête commémorant la victoire de Marathon. 2) Les prêtrises Les prêtres et les prêtresses ont un rôle d’intermédiaire entre la cité et les dieux. Ils sont liées aux sanctuaires. Leur rôle d’intermédiaire leur vaut le respect de la population et certains honneurs. Ils ne sont pas obligés au célibat et à la chasteté, sinon de manière temporaire et liée aux exigences du culte. Le sacerdoce fonctionne généralement comme une magistrature de la cité. La plupart des sacerdoces sont annuels. Le prêtre est ainsi désigné par un tirage au sort et doit rendre des comptes à la fin de la période de sacerdoce. Le sacerdoce est accessible aux citoyens et fermé aux métèques. Mais il est interdit à ceux souffrant d’une infirmité physique. Certains sacerdoces sont liés à des familles particulières. Les prêtres sont ainsi choisis dans la famille selon des règles spécifiques et plus ou moins compliquées. Ceux choisis de cette manière sont parfois nommés à vie, mais ils restent de simples citoyens obéissant aux mêmes règles que les autres prêtres : ils sont ainsi soumis aux décrets du Conseil et de l’Assemblée. Une fonction du prêtre est d’assister aux cérémonies religieuses (publiques ou privées). La victime d’un sacrifice n’est pas obligatoirement égorgée par un prêtre (c’est d’ailleurs interdit à une prêtresse). La principale tâche d’un prêtre est le service intérieur du temple ou du sanctuaire auquel il est attaché. Dans les sanctuaires importants il dispose d’un aide, le néochore. Le travail du prêtre consiste principalement à entretenir la statue du dieu, à entretenir le bâtiment, à assurer le fonctionnement et le maintien de l’ordre du sanctuaire, ainsi qu’à en contrôler les finances. C) Les lieux de culte Il existe deux types de lieu de culte : le sanctuaire et le temple. 1) Le sanctuaire En grec, on l’appelle hieron, c’est-à-dire « sacré ». Tout lieu peut devenir sanctuaire ou lieu de culte. Il suffit que lui soit reconnu un caractère sacré : présence d’une source, d’une tombe, d’un arbre, de rochers, ou tout autre signe de la manifestation des dieux. Le terrain est alors délimité et prend le nom de temenos, ce qui veut dire « coupé » (coupé de la terre non sacrée) et est délimité par des bornes (les hermès peuvent jouer ce rôle) ou un mur continu. Un sanctuaire peut tout aussi être dévoué à une qu’à plusieurs divinités. Les sanctuaires sont dispersés sur le territoire d’une cité. On les trouve autant en ville que hors des murs. En ville ils sont englobés dans un enchevêtrement de bâtiments et de ruelles. Dans la campagne, un certain nombre d’entre eux ne sont qu’un terrain entouré d’une clôture et englobant un bois sacré, une source, etc et ne comportant aucune structure définitive. Les sanctuaires sont soumis à des interdits, qui s’expliquent par le caractère sacré du lieu. Il est interdit de pénétrer dans un sanctuaire en étant porteur d’une souillure (physique ou morale), c’est pourquoi on trouve à l’entrée des vases sacrés remplis d’eau et servant à se purifier. De même il est interdit d’accoucher, d’avoir des relations sexuelles ou de mourir dans un sanctuaire. Enfin, un sanctuaire est une terre inviolable et peut devenir un refuge pour un individu poursuivi. Assassiner quelqu’un dans un sanctuaire est un crime si grave qu’il peut déclencher un fléau. 2) Le temple Les premiers temples à plan rectangulaire apparaissent au VIIIe siècle. Ils étaient alors en brique avec des colonnes de bois. L’utilisation de la pierre date de la fin du VIIe. Le plan le plus courant est le plan rectangulaire ; on trouve des temples circulaires (tholos) mais ils sont plus rares. Les dimensions d’un temple sont très variables. Un temple rectangulaire est composé de deux parties : le sékos (partie fermée) et le péristyle (colonnade extérieure, qui peut aussi bien être limitée à la façade que faire tout le tour du temple). La partie fermée contient au moins une pièce, le naos, où est abritée la statue du dieu. Le naos est souvent précédé par un pronaos (vestibule). On trouve également un adyton, pièce cachée où habituellement seuls entrent les desservants du culte, et un opisthodome, chambre arrière du temple. Les temples sont peints de couleurs vives qui n’ont pas survécu jusqu’à nous. Le temple n’est pas indispensable aux cultes, la plupart des rituels se déroulent à l’extérieur (certains rites, comme ceux d’Apollon Pythien à Delphes, peuvent néanmoins avoir lieu à l’intérieur). Il est même rare que les Grecs puissent y entrer. La fonction du temple est de conserver la ou les statues du dieu. Un temple peut être entouré d’autres structures, comme les trésors (où l’on entrepose les offrandes), des fontaines nécessaires aux ablutions, ou différents bâtiments servant de salle de repas ou de repos pour les prêtres et les pèlerins. III) Religion civique et cultes panhelléniques A) Les rites de passage Sont dits « rites de passage » les pratiques rituelles et croyances marquant un changement d’état par rapport à la société. Les rites de passage sont ici ceux ayant trait à la naissance, à l’entrée dans le monde adulte (c’est-à-dire dans le monde civique), au mariage et à la mort. 1) La naissance Lorsqu’un enfant naît, on accroche un rameau d’olivier ou une bandelette de laine (selon que l’enfant soit un garçon ou une fille) au dessus de la porte. Cinq ou sept jours plus tard a lieu la cérémonie des Amphidromies : le nourrisson est promené en cercle autour du foyer (siège d’Hestia) puis on le dépose à terre. L’enfant est ainsi rattaché à son foyer. C’est à cette occasion que l’enfant est officiellement reconnu par son père et reçoit parfois un nom. Si l’enfant n’est pas reconnu par son père, il est exposé dans un espace lointain, l’agrios (ce qui signifie « sauvage », c’est-à-dire espace non cultivé). A Sparte la décision d’exposer ou non le nourrisson est prise par le Conseil des Anciens. L’enfant est ensuite abandonné dans un précipice, l’Apothètes (ce qui veut dire « lieu des dépôts »), près du mont Taygète. Après la naissance, la maison subit des rites de purification, notamment la mère et tous ceux ayant eu un rapport avec l’accouchement (le sang versé est vu comme une souillure. Les rituels les plus courants sont des aspersions d’eau pure, des bains de mer, le ruissellement de sang d’un porcelet, la combustion d’encens et de soufre. Les divinités liées à la naissance, comme Artémis, reçoivent des offrandes, par exemple les linges salis lors de l’accouchement. Le dixième jours après la naissance, la famille est réunie pour un sacrifice suivi d’un banquet. 2) L’entrée dans le monde adulte C’est très importants pour les garçons car cela correspond avec l’entrée dans le corps civique de la cité. Il n’existe rien d’équivalent pour les filles. Prenons comme exemple la fête des Apatouries, célébrée dans de nombreuses cités ioniennes (c’està-dire du centre-Est de la Grèce, sur l’île d’Eubée et une partie de la côte de l’Asie mineure), qui est l’occasion de l’intégration de nouveaux membres dans la communauté. A Athènes cette fête a pour cadre les phratries (branche de lignage). Elle dure trois jours au mois d’octobre. Le premier jour est caractérisé par un repas pris en commun entre les phratères. Le deuxième jours voit l’accomplissement de nombreux sacrifices, notamment à Zeus Phratrios et à Athéna, divinité poliade d’Athènes. Le troisième jour, les nouveaux citoyens sont inscrits dans leur phratrie. Le même jour a lieu trois sacrifices liés au changement de statut des jeunes : le kouréion (sacrifice accompagnant l’offrande de sa chevelure à Artémis au sortir de l’enfance), la gamélia (le sacrifice et le repas offerts à ses phratères par l’Athénien voulant faire connaître son mariage récent et son épouse), le méion (nature mal connue). 3) Le mariage Il faut dès le départ préciser que les rituels du mariage n’ont en soi aucune valeur légale. Ils marquent pour les conjoints un changement de statut, plus important pour la femme, car elle passe du foyer de son père à celui de son époux. Les différents rites s’adressent à différentes divinités ayant une fonction précise. La veille du jour du mariage (gamos), des sacrifices sont offerts aux divinités protectrices du mariage : Zeus, Héra, Artémis, Apollon, Peithô (déesse de la Persuasion, compagne d’Aphrodite ; elle peut également entraîner à la mort). La jeune fille consacre à une divinité (le plus souvent Artémis) les symboles de son enfance (jouets, objets personnels, mèches de cheveux). Il y a également des rites de purification, comme le bain des futurs conjoints. Les rites du gamos commencent dans la maison du père de la jeune fille par un sacrifice suivi d’un banquet. Hommes et femmes sont séparés. La jeune fille est voilée et porte une couronne. Le soir un cortège part de la maison du père de la mariée pour rejoindre celle de la famille de son époux. Elle reçoit alors une part de gâteau, un coing ou datte (ce qui symbolise la fécondité). Puis ont lieu deux rites intégrant la femme dans le foyer : elle fait le tour du foyer (c’est exactement comme les Amphidromies) puis, près du feu, on lui répand sur la tête des fruits secs (c’est le même rituel que celui célébrant l’arrivée d’un nouvel esclave dans la maison). Puis les époux gagnent la chambre nuptiale. Le lendemain ont lieu d’autres sacrifices et d’autres banquets. Dans l’année qui suit le mari offre parfois, au cours de la fête des Apatouries, un sacrifice et un banquet aux membres de sa phratrie : c’est la gamélia. Cela rend le mariage public et peut servir de preuve du mariage en cas de procès. Il y a plusieurs divinités liées au mariage. Artémis protège le monde sauvage de l’enfance et de l’adolescence, c’est pourquoi les époux la remercie pour sa protection au moment où ils quittent cette période de leur vie. Aphrodite symbolise le désir, sans lequel l’union ne peut être totale. Enfin, Héra protège le statut d’épouse légitime. 4) La mort Les rites décrits ici sont les rites les plus communs au monde grec. Il y a une grande variété dans les coutumes locales. Les funérailles commencent par la toilette du mort. On le parfume, on le revêt de vêtements blancs, son corps est enveloppé de bandelettes et d’un linceul, le visage restant visible. Puis a lieu la prothêsis. Le cadavre est exposé sur un lit dans le vestibule de la maison pendant un jour ou deux. Autour de lui, des femmes (uniquement de sa famille) font des gestes de lamentation : elles se griffent le visage, se tirent les cheveux, pleurent. Puis a lieu le cortège funèbre, qui amène le mort au cimetière (=nécropole). Le corps reste sur le même lit, transporté sur un char ou une charrette à bras. Une femme est à la tête du cortège. A Athènes, cette cérémonie est forcément nocturne. Le cimetière est en dehors de la ville. Le corps peut être inhumé ou brûlé sur un bûcher ; les cendres sont alors recueillies et placées dans une urne. La sépulture est obligatoire : les âmes des morts sans sépulture sont obligées d’errer sur la rive du Styx jusqu’à ce qu’elles reçoivent une sépulture. On place également une pièce dans la bouche du cadavre, pour payer Charon, le passeur. Puis de nombreuses offrandes sont déposées dans le tombeau et tout autour. Il est recouvert d’un tumulus de terre surmonté d’un grand vase ou d’une stèle souvent ornée du nom du mort. Le tombeau est le lieu d’offrandes, de libations, de sacrifices. On y pratique également des banquets les troisième, neuvième et trentième jour après les funérailles. B) Religion et vie politique Il n’y a aucune séparation entre la religion et la vie religieuse. Chaque cité est placée sous la protection d’une divinité, la divinité poliade. Ainsi, Héra est la divinité poliade d’Argos, Artémis est celle de Sparte, Zeus est celle de Cos, Athéna est celle d’Athènes. La religion se manifeste dès la fondation d’une cité. Ainsi on demande l’accord des dieux par des oracles. Lors de la construction de la ville, prières et sacrifices précèdent le tracé du plan de la cité et accompagnent la construction des principaux bâtiments. Les séances de l’assemblée débutent par un sacrifice. On jure sur les victimes du sacrifice en prononçant une formule prenant les dieux à témoin, ce qui attire sur le parjure un châtiment terrible. C) Les cultes panhelléniques 1) Définition Il s’agit de cultes communs à l’ensemble du monde grec (comme l’indique leur nom). Ils ont lieu dans des sanctuaires précis. Les grandes cérémonies de ces cultes ont lieu durant des trêves annoncées par des délégations parcourant le monde grec. C’est notamment le cas des Jeux Olympiques. Ces trêves sont assez longues pour aller au sanctuaire et en revenir. Mais d’autres cultes panhelléniques sont permanents. Les plus connus d’entre eux sont ceux ayant trait à l’Oracle de Delphes et ceux autour du culte d’Asclépios à Epidaure. 2) Premier exemple : l’Oracle de Delphes Un oracle a pour but de recueillir et de transmettre la parole du dieu. Delphes se situe entre la Béotie et la Phocide. L’Oracle de Delphes est l’un des plus connus de la Grèce antique. A l’origine il y avait là la Pythie, une prêtresse d’Apollon chargée de transmettre sa parole. Elle délivrait une prophétie chaque année, précisément le jour de la naissance d’Apollon. A l’époque classique, il y avait une consultation par mois. Le fidèle commence par accomplir les rites préliminaires que sont les ablutions, le payement d’un droit de consultation et l’accomplissement d’un sacrifice, tout cela sous le contrôle d’un prêtre. Puis il entre dans le temple, où a lieu un autre sacrifice. Dans le temple, le fidèle entre ensuite dans l’adyton, où se trouve la Pythie. Pour la suite, il n’y a que des hypothèses. La Pythie serait en dessous du niveau du sol du temple, assise sur un trépied placé à côté d’un puits ou d’une fissure d’où viendrait le souffle divin. Le consultant pose sa question et la Pythie, envahie par le souffle d’Apollon, répond par des paroles interprétées par les prêtres présents. Ils remettent ensuite au fidèle une réponse écrite. 3) Deuxième exemple : Epidaure, sanctuaire d’Asclépios le guérisseur Epidaure est une cité d’Argolide, région de l’Est du Péloponnèse. Asclépios est un demi-dieu, fils d’Apollon et d’une mortelle. Il est devenu un guérisseur habile, au point de pouvoir redonner vie aux morts. Pour cette raison il sera foudroyé par Zeus. Après sa mort Asclépios sera honoré comme un dieu. Asclépios vient régulièrement être consulté par ceux qui veulent savoir comment guérir de leurs maux. Après une purification obligatoire, le pèlerin se rend sous un portique où il doit passer la nuit. Là le pèlerin voit dans un songe Asclépios lui parler et lui indiquer un remède. Parfois, il y a guérison instantanée. Lorsque le dieu donne des conseils, ils sont interprétés par les prêtres du sanctuaire. Des guérisons ont été attestées (effet placebo ?) : des noms de pèlerins, accompagnés du nom de leur maladie, ont été gravés sur des stèles à l’intérieur du sanctuaire. On a également trouvé dans le temple de nombreux ex-voto représentant la partie du corps malade et guérie. Conclusion La religion grecque fait partie à part entière, par ses croyances et ses rites, de la vie politique des cités. Comme l’ensemble de la culture grecque, dont elle est une part essentielle, elle aura une énorme influence dans le monde. C’est ce qui explique sa grande influence sur la religion romaine. La religion grecque sera pratiquée en Grèce jusqu’à l’arrivée du christianisme, c’est-à-dire quelques siècles après la conquête romaine (146 avant notre ère). Bibliographie L. BRUIT ZAIDMAN, P. SCHMITT PANTEL, La religion grecque, Armand Colin, coll. Cursus, 1989, Paris C. ORRIEUX, P. SCHMITT PANTEL, Histoire grecque, PUF, 2005 D. FREMY, M. FREMY, Quid 2002, Robert Laffont, 2001 C. POUZADOUX, F. MANSOT, Contes et légendes de la mythologie grecque HESIODE, Théogonie HESIODE, Les Travaux et les Jours HOMERE, Iliade