CONTEXTE ET OBJECTIFS DU COLLOQUE
La Principauté de Monaco, à l’initiative de son Prince Souverain, a depuis toujours une profonde
implication dans le domaine de l’environnement et du développement durable ainsi qu’en attestent ces
dernières années, la « Déclaration de Monaco » qui a attiré l’attention de la communauté internationale
sur le risque de l’acidification des océans, les nombreuses actions de Sa Fondation qui visent à protéger la
biodiversité, mais également la politique de coopération internationale au développement menée par le
Gouvernement Princier.
Les changements environnementaux qui font peser de nouvelles menaces sur l’humanité sont un domaine
dans lequel la Principauté se sent particulièrement concernée. L’urbanisation, les migrations, les
changements climatiques facilitent la prolifération de maladies, connues ou nouvelles, qui peuvent se
transformer subitement en épidémie mondiale. De tels constats conduisent à de nombreuses voies de
recherche et de réflexions scientifiques, sur le développement global de nos sociétés.
Les engagements de la Principaude Monaco, et de Son Prince Souverain, en matière de changements
environnementaux et de lutte contre les maladies, rejoignent ici ,les préoccupations et les missions qui sont
celles de l’Institut Pasteur depuis plus de 120 ans.
En conséquence à la demande du Prince Albert II, le Gouvernement Princier a décidé d’étendre le champ
de son action en s’impliquant dans le domaine de la santé humaine et à cet effet de développer un
partenariat avec l’Institut Pasteur, concrétisé par la signature d’un accord-cadre le 21 décembre 2010.
Cet accord-cadre, d’une durée de 5 ans, prévoit le financement de projets communs en faveur de la lutte
contre les maladies émergentes, l’accès à la formation de scientifiques et des personnels de santé des pays
les moins avancés ainsi que l’organisation d’événements scientifiques, à visée caritative, et en lien avec la
protection de l’environnement. Il a été signé le par S.E. M. Michel Roger, Ministre d’Etat, le Professeur Alice
Dautry, Directrice Générale de l’Institut Pasteur et S.E. M. Bernard Fautrier, Vice-Président Administrateur
Délégué de la Fondation Prince Albert II de Monaco.
Depuis cette date, plusieurs opérations conjointes ont été entreprises :
- Deux accords entre l’Institut Pasteur et le Département des Relations Extérieures de la Principauté ,
signés par S.E. M. Franck Biancheri, Conseiller de Gouvernement.
Le premier pour lutter contre la méningite bactérienne aiguë au Niger à travers une meilleure
compréhension des facteurs climatiques, environnementaux, sanitaires et socio-démographiques
sur la dynamique des épidémies.
Le second, pour combattre les infections infantiles résistantes aux antibiotiques dans les pays à
faibles revenus. Un million d’euros sera alloué par la Direction de la coopération monégasque pour
la mise en œuvre de ces deux projets de 2010 à 2013.
- Un protocole entre l’Institut Pasteur, le Centre Scientifique de Monaco et la Fondation Prince Albert
II de Monaco afin d’organiser en Principauté un colloque biennal, sur les changements
environnementaux et leurs effets sur la santé humaine.
Ce colloque a pour objectif de répondre à un besoin de vision intégrée des questions de santé et
d’environnement et de mettre en place un dialogue interdisciplinaire associant chercheurs en science
biomédicales et sociales, historiens, économistes, financeurs, acteurs et décideurs politiques.
De plus, au cours de cet événement, auquel seront conviés les experts internationaux reconnus dans ce
domaine, sera remis le Prix Prince Albert II/Institut Pasteur. Ce prix scientifique, doté de 40.000 €, sera
remis à un chercheur de renom qui a apporté une contribution importante dans le domaine des missions
environnementales et de la santé humaine.
Intervenants
Ibrahim Assane MAYAKI, ancien Premier Ministre du Niger, est le Secrétaire
exécutif de l’Agence de planification et de coordination du Nouveau partenariat
pour le développement de l’Afrique (NEPAD).
Il est également le président de la Global Alliance Against Cholera (GAAC). Créé
en 2010 par la Fondation Veolia Environnement, ce consortium d'acteurs publics
et privés a pour objectif d'intégrer les différentes approches des partenaires du
programme dans une stratégie globale en apportant, de manière concertée, les
fonds et les compétences nécessaires pour éliminer durablement le choléra en
République Démocratique du Congo. Il sera le grand témoin de ce symposium et fera un exposé sur les
conséquences des changements climatiques sur les maladies liées à l’eau.
Anthony McMICHAEL, ancien directeur du Centre National Australien
d'Épidémiologie et de Santé de la Population de l'Université Nationale de
Canberra, professeur de Santé Publique, y dirige actuellement le
département « Environnement, Climat et Santé ».
Il a enseigné précédemment au sein de l’École d’Hygiène et de Médecine
Tropicale de Londres, il a contribué à la création du Centre pour la
mondialisation, le changement climatique et la santé. Il a été parmi les
premiers à développer des méthodes et à mener des études sur les impacts sanitaires des changements
climatiques et des autres modifications environnementales.
De 1993 à 2001, il a coordonné les évaluations de l’impact des changements climatiques sur la santé
humaine pour le compte du Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC). Expert
auprès de l’OMS, il est l’auteur principal du livre édité en 2003, « Changement climatique et santé humaine
Risques et mesures à prendre ». Membres du comité éditorial de plusieurs revues scientifiques
prestigieuses, Anthony McMichael est l’auteur de plus de 250 articles et plus de 150 chapitres d’ouvrages.
Il traitera des conséquences des changements climatiques sur l’émergence et l’intensification des
zoonoses.
Diarmid CAMPBELL-LENDRUM, docteur de l’Université d’Oxford, a travaillé pendant
dix ans au sein l’École d’Hygiène et de Médecine Tropicale de Londres où il est devenu
un spécialiste de la maladie du sommeil. Depuis 2003, il dirige l’équipe « Changement
Climatique & Santé » au sein du département Santé Publique et Environnementale de
l’OMS.
Il a joué un rôle important dans les premières estimations quantitatives de l’impact
sanitaire des changements climatiques, dans le développement de la stratégie de
l’OMS sur ce thème et dans des projets d’adaptation au changement climatique dans
les pays vulnérables.
Il est un des auteurs principaux du rapport du GIEC sur la gestion des risques d'événements extrêmes et de
catastrophes en vue d'une meilleure adaptation aux changements climatiques. Il traitera de la prévention
contre les maladies vectorielles et représentera l’Organisation Mondiale de la Santé lors du colloque.
Formé à l’Université John Hopkins, James L. A. Webb Jr. enseigne l’histoire au
Colby College. Auteur de nombreux livres, en particulier « Humanity’s Burden: A
Global History of Malaria », il est également le fondateur de la collection «
Series in Ecology and History ». Ses domaines d’expertises sont l’épidémiologie
historique, l’histoire africaine et l’histoire du paludisme. Au cours de ce
colloque, il présentera une mise en perspective historique des maladies
vectorielles et des changements environnementaux.
David ROGERS
Professeur d’écologie à l’Université d’Oxford, David Rogers est un spécialiste de
l’écologie et de l’épidémiologie des maladies vectorielles. Il a développé des
techniques et des modèles d’études impliquant l’usage de données satellitaires pour
mettre en parallèle la distribution des insectes et des vecteurs avec la prévalence et
l’incidence de ces maladies.
David Rogers préside le Comité de Pilotage du projet EDEN (Emerging Diseases in a Changing European
Environment), projet appuyé par la Commission Européenne regroupant des chercheurs de 49 institutions,
réparties dans 24 pays. En comprenant et quantifiant l’impact des changements environnementaux sur le
risque d’introduction, d’implantation et de diffusion de maladies émergentes sur le territoire européen, ce
projet permettra de développer des méthodes et des outils de surveillance, de suivi et d'alerte précoce.
Au cours du colloque, David Rogers nous présentera ces outils et en particulier une modélisation de
l’émergence des maladies vectorielles dans l’Europe du Sud.
Professeur d’écologie formée au Massachusetts Institute of Technology et au Woods
Hole Oceanographic Institution, Mercedes PASCUAL est une spécialiste de l’écologie
des maladies infectieuses.
Professeur à l’Université du Michigan et chercheur au Howard Hugues Medical
Institute, elle a développé des modèles mathématiques permettant d’étudier les
épidémies de choléra et de paludisme et qui ont permis de mettre valeur le rôle
majeurs des phénomènes climatiques dans la survenue et l’importance de ces
épidémies.
Elle présentera au cours de ce colloque comment les variations de la température
de l’eau joue un rôle majeur dans la survenue des épidémies de choléra.
Lluis QUINTANA-MURCI Docteur en Génétique, Lluis QUINTANA-MURCI est Directeur
de l’Unité « Génétique Évolutive Humaine » de l’Institut Pasteur de Paris.
Ses travaux visent à étudier la variabilité génétique du génome humain à l’échelle de
la planète afin de mieux comprendre l’histoire de l’homme et de ses migrations et, à
terme, de faciliter l’identification des gènes responsables de maladies complexes. Ces
recherches permettent d’identifier des gènes ayant joué un rôle majeur dans la
défense de l’hôte humain contre les agents infectieux, et permettent également, en
retraçant l’évolution naturelle des maladies, d’anticiper les conséquences en termes
de santé publique et ainsi mieux les combattre.
Membre du Conseil Scientifique de l’Institut Pasteur, Lluis QUINTANA-MURCI est également membre de
l’Advisory Board de la revue Journal of Experimental Medicine et membre du Comité de Rédaction de la
revue PLoS One. Il envisagera au cours du colloque les effets de l’environnement sur le génome humain.
Arnaud FONTANET Professeur titulaire de la Chaire Santé et Développement au
Conservatoire National des Arts et Métiers, Docteur en médecine (Universi
Paris V) et en Santé Publique (Université de Harvard), Arnaud Fontanet est
spécialisé en épidémiologie des maladies infectieuses et tropicales. Depuis
janvier 2002, il dirige l’Unité d’Épidémiologie des Maladies Émergentes à l’Institut
Pasteur de Paris.
Ses principaux thèmes de recherche sont, outre le SIDA en Afrique et en Asie,
l’hépatite C en Egypte et le SRAS en Chine. Il coordonne de nombreux projets
scientifiques internationaux, européens et nationaux. Co-Directeur de l’École
Pasteur-CNAM de Santé Publique de Paris, il est également responsable du Pôle
« Épidémiologie et Santé Publique » du Centre d’Enseignement de l’Institut
Pasteur de Paris.
Il est membre de différents conseils scientifiques (Institut Pasteur de Paris, AC12 de l’ANRS, Institut de
Recherche en Santé Publique (IRESP), Association pour la Médecine Préventive (AMP), Institut de Médecine
et d’Épidémiologie Africaines (IMEA), Institut Fédératif Français de Médecine Tropicale et Santé
Internationale.)
Alexis ARMENGAUD Docteur en Médecine, spécialiste en Santé Publique et en
Épidémiologie, est en charge de l’épidémiologie d’intervention et de la surveillance
des arboviroses (Chinkungunya, Dengue, West Nile, Toscana) à la Cellule
Interrégionale d’Épidémiologie d’Intervention Sud (CIRE-SUD). Les Cire, sont
spécialisées en épidémiologie d'intervention et en évaluation quantitative des
risques, principalement dans le domaine des maladies transmissibles et des
maladies liées à l'environnement.
Il traitera de l’émergence du Chikungunya et de la Dengue dans le Sud de la
France.
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