Comme vous le savez, Monaco a contribué à faire émerger l’acidification des
océans comme un sujet politique. Nous espérons que cela renforcera encore la
détermination à réduire les émissions de dioxyde de carbone.
Monaco vient d’ailleurs de proposer au Président de l’Assemblée Générale des
Nations-Unies Sir Peter Thomson des Fidji, d’animer en juin prochain, lors de la
conférence de suivi de l’objectif de développement durable 14 relatif aux
océans, la séquence relative à ce domaine.
A la fin de sa vie, voici un siècle, le Prince Albert Ier s’inquiétait des effets
dévastateurs des nouveaux chalutiers à vapeur qui épuisaient les côtes
européennes. Les travaux de Daniel Pauly nous montrent depuis clairement que
la surpêche s’est depuis répandue à travers tout l’océan. Merci de nous éclairer
sur la nécessité d’agir, maintenant que nous avons atteint les frontières de
l’océan et dépassé les limites de la planète.
Le cas du thon rouge que j’évoquais est symptomatique de la nécessité d’assurer
le lien entre connaissance et décision. Depuis 2006, grâce à l’action de S.A.S. le
Prince Albert II, une gestion vertueuse s’est mise en place. Nous espérons que le
recensement des thons rouges qui sera effectué l’an prochain confirmera ce
succès. Il bénéficiera tant à l’environnement marin qu’aux pêcheurs.
La réunion de l’ICCAT qui s’est achevée lundi me laisse espérer que ce modèle
s’appliquera à l’espadon, et conduira à moyen terme le retour à une pêche
durable en Méditerranée. Car ce berceau de notre civilisation est
paradoxalement très en retard en matière de gestion de l’environnement marin,
alors même que cette mer subit une pression extraordinaire. Ce point sera au
cœur de la prochaine édition de la Monaco Blue Initiative, le 3 avril 2017 à
Monaco.
Enfin, une bonne gestion des ressources marines est essentielle, mais doit
s’accompagner d’une réduction des pollutions. Dans le prolongement de Beyond
Plastic Med, plateforme lancée notamment par la Fondation Prince Albert II pour
réduire l’accumulation de déchets plastiques, Monaco participera à la coalition
internationale contre les sacs plastiques souhaitée par la France.
S’agissant des solutions, nous savons à quel point les Aires Marines Protégées
sont essentielles au développement d’une nouvelle approche de la protection
de la mer, partie d’un projet concerté pour construire un développement
économique et social autour et sur la préservation de l’environnement. Je me
réjouis de la dynamique qui s’est mise en place à travers le monde. Le
programme Global Ocean Legacy mené par Pew a été un aiguillon très
appréciable.