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16/04/17 18:04
Conférence de J. Villemain Fiche de lecture (Vanessa El Khoury)
L’Asie
L’indispensable des conflits du 20ème siècle Sophie Chautard
2ème édition (3ème trimestre 2003)
I. L’Asie centrale
A. L’Afghanistan
Le Traité de Rawalpindi d’août 1919 proclame l’indépendance de l’Afghanistan.
En 1933, le roi Zaher Shah (d’origine pachtoune) accède au trône, et maintient la
neutralité du pays pendant la 2ème Guerre mondiale.
A partir d’août 1947 (scission de l’Inde en deux Etats et création du Pakistan, selon les
tracé britanniques du début du siècle entre leur Empire des Indes et l’Afghanistan, qui
n’avaient pas respecté les emplacements des tribus pachtounes), l’Afghanistan réclame
une zone pachtoune située au nord-est du nouvel Etat pakistanais.
Cette tension entre Afghanistan et Pakistan est instrumentalisée par les deux grandes
puissances : en 1955, les Soviétiques déclarent appuyer la création d’un « Etat
pachtounistan », tandis que les Etats-Unis prennent parti pour le Pakistan.
La même année, une coopération militaire est conclue avec les Soviétiques.
Une ouverture politique à l’intérieur rend possible le rétablissement, en 1967, des
relations avec le Pakistan.
En 1965, est fondé le Parti démocratique du peuple afghan (PDPA), le Khalk (parti du
peuple), soutenu par Moscou mais rapidement interdit par Zaher Shah.
En juillet 1973, Mohammed Daoud, cousin et beau-frère du roi, prend le pouvoir.
Il tolère au début la présence d’un parti communiste afghan (branche politique du PDPA),
mais se rapproche par la suite de l’Iran et du Pakistan, ce qui provoque l’irritation des
Soviétiques.
Ayant réussi à rapprocher les deux tendances communistes, Moscou soutient le coup
d’Etat du 27 avril 1978, au cours duquel Daoud est assassiné.
Le pouvoir est confié au PDPA, qui instaure d’abord une république populaire (et signe le
05.12.78 un traid’amitié et de coopération avec l’URSS, incluant la possibilité d’un
soutien militaire), puis tente d’instaurer un « socialisme scientifique », consistant
notamment à laïciser la société.
Celle-ci, profondément religieuse, ne peut l’accepter : 200 000 Afghans se réfugient au
Pakistan, et les islamistes afghans lancent le « djihad » contre le régime communiste de
Kaboul.
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La capitale perd le contrôle de régions entières.
A l’automne 1979, le président afghan est assassiné, et son successeur demande aux
Soviétiques d’intervenir, en vertu du traité d’assistance de 1978.
Le 27.12.79, 85 000 soldats de l’Armée rouge pénètrent en Afghanistan.
La réaction américaine est immédiate : embargo sur les céréales, condamnation officielle
de l’intervention par les Nations Unies, boycott des JO de Moscou en 1980, refus du
Sénat américain de ratifier les Accords Salt II sur le désarmement…
A partir de janvier 1980, le président Reagan met en place une aide financière et militaire
aux « moudjahidin » (combattants de Dieu) afghans, aide qui transite par le Pakistan
(notamment les armes) et à laquelle se joignent les monarchies du Golfe.
Malgré un matériel moderne et performant, les Soviétiques ne parviennent pas à venir à
bout des combattants afghans (dont les effectifs se doublent de volontaires venus des
pays arabes), qui parviennent, malgré leurs rivalités religieuses et tribales à s’associer et à
résister à la stratégie d’Andropov (successeur de Brejnev, qui tente de semer la division
dans la résistance afghane).
En 1986, le nouveau dirigeant soviétique, M. Gorbatchev, constate que seuls 15% du
territoire afghan sont contrôlés par l’Armée rouge, au prix de pertes humaines devenues
insupportables pour la population et dans le contexte d’une faillite économique de
l’URSS.
Les troupes soviétiques entament un retrait progressif d’Afghanistan, et les Accords de
Genève (auxquels participent les Etats-Unis et le Pakistan) sont signés le 14.04.88.
Le pouvoir revient aux Pachtounes, l’ethnie la plus importante du pays, mais il est
convoité par d’autres ethnies minoritaires, dont les chefs sont parvenus pendant la guerre
à établir des fiefs territoriaux indépendants : notamment les Tadjiks (descendants des
Perses, sunnites), les Ouzbeks, les Hazaras (chiites).
La résistance ses fissure entre les partisans d’un islam traditionnel, les fondamentalistes,
les chiites pro-iraniens et les sunnites pro-pakistanais.
Les moudjahidin parviennent cependant, en avril 1992, grâce à l’alliance passée entre le
commandant Massoud (d’ethnie tadjik) et les milices du Nord, à renverser le régime.
Désormais, la lutte pour le pouvoir se réalise par pays interposés, chacun apportant son
aide à une ethnie :
- le Pakistan soutient le chef pachtoun Hekmatyar ;
- l’Iran appuie les Hazaras ;
- l’Ouzbékistan soutient l’ethnie ouzbèk.
En 1993, les étudiants en religion (les « taliban ») se regroupent en un mouvement
politico-militaire fondé par le mollah Mohammad Omar Akhunzadah, et rapidement
soutenu par le Pakistan (en raison de l’influence du ministre de l’Intérieur pakistanais
nommé en 1994, Fazi-ur Rehman).
Les Taliban conquièrent sans difficulté et avec force massacre toutes les zones du pays,
dont la capitale, excepté le Nord-Est, tenu par les hommes du commandant Massoud.
En 1996, ils contrôlent les 2/3 du territoire. Leur « gouvernement » n’a jamais été
reconnu par la communauté internationale.
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A partir de mai 1996, ils donnent asile à Oussama Ben Laden. Celui-ci est accusé d’avoir
organisé les attentats contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie en août
1998, ce qui provoque le vote par les Nations Unies de sanctions, à partir de juillet 1999.
En mars 2001, ils dynamitent les statues de Bouddha à Bamiyan, classées au patrimoine
commun de l’humanité.
Le 09.09.2001, le commandant Massoud est assassiné.
A la suite des attentats du 11 septembre, les Etats-Unis demandent à l’Afghanistan
l’extradition d’Oussama Ben Laden.
Devant le refus du mollah Omar, l’opération « Liberté immuable » est lancée le 19
septembre.
Les opérations militaires, auxquelles se joignent notamment la France et la G-B,
commencent en octobre par des bombardements, et sont accompagnées d’opérations au
sol menées par les « Forces du Nord ».
Les dernières forces du régime taliban capitulent en décembre.
Fin janvier 2002, une administration intérimaire est désignée, mise en place par Hamid
Karzaï (proche de l’ex-roi Zaher Shah, qui est revenu à Kaboul en mars 2002), suite aux
accords de Bonn, dans l’attente de la formation d’une Lloya Jirga (assemblée de sages),
devant constituer un gouvernement provisoire.
Elle a été formée en juin 2002.
Hamid Karzaï demeure le président du nouveau gouvernement intérimaire.
Une force internationale sous commandement britannique, l’ISAF (International Security
Assistance Force) a été mise en place : composée de 4500 hommes (essentiellement des
Britanniques, des Français et des Allemands) et en coopération avec les soldats de
l’Alliance du Nord, elle œuvre à maintenir des conditions favorables à la sécurité et à la
reconstruction de l’Etat afghan.
B. Le Tadjikistan
Le pays devient indépendant, par séparation de l’URSS, le 09.09.91.
Guerre civile entre les communistes, situés au Nord, et les démocrates et islamistes,
situés au Sud.
En mai 1992, une coalition composée de plusieurs ethnies et surtout d’islamistes se
rebelle contre le maintien au pouvoir des communistes, toujours soutenus par Moscou, et
contre les avantages offerts par le régime à certaines ethnies.
Les forces gouvernementales, soutenues par les Russes, gagnent les premiers combats, ce
qui oblige islamistes et démocrates à trouver refuge en Afghanistan, auprès du
commandant Massoud.
Le président Eltsine envoie un corps expéditionnaire protéger Douchanbe et assure, avec
d’autres pays de la région, la surveillance de la frontière entre le Tadjikistan et
l’Afghanistan, où se trouvent de nombreux moudjahidin.
En 1996, l’opposition armée, réfugiée en Afghanistan, gagne du terrain jusqu’à approcher
la capitale.
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La prise de Kaboul par les Taliban fait craindre aux Russes un ralliement des rebelles
tadjiks au nouveau régime afghan. Ils acceptent alors la médiation du commandant
Massoud entre le gouvernement tadjik (le Président Rakhmonov) et les forces rebelles
(notamment le chef de l’opposition islamiste, le mollah Nuri), qui aboutit à un cessez-le-
feu en décembre 1996, puis à la création d’une « commission pour la réconciliation
nationale » en février 1997.
Le processus s’achève par un accord de paix signé à Moscou en juillet 1997 et négocié
sous l’égide des Nations Unies et de deux pays observateurs, l’Iran et la Russie.
Les élections présidentielles de novembre 1999 et législatives de 2000 reconduisent avec
des scores très élevés le président Rakhmanov et son parti : elles n’ont pas été reconnues
par l’OSCE.
II. Le sous-continent indien
A. Le Cachemire
La délimitation des territoires de l’Inde et du Pakistan, en 1947, ne respecte pas les zones
d’influence religieuses et l’absence des Britanniques laisse désormais le champ libre aux
conflits.
Une guerre civile secoue l’Inde, et la résistance musulmane du Cachemire profite des
troubles pour prendre les armes dès la déclaration d’indépendance en août 1947, et
réclamer un Cachemire libéré du pouvoir des hindous.
Secourus par des volontaires venus d’Afghanistan, ils contraignent le Maharadja du
Cachemire à fuir et à faire appel à l’Inde.
1er conflit indo-pakistanais
Celle-ci consent à venir à son secours, sous la condition d’un rattachement de sa
principauté à l’Union indienne.
Le Pakistan s’engage alors pour soutenir le mouvement de libération du Cachemire.
L’Inde lui reproche devant l’ONU ce soutien à la guérilla musulmane, mais le Conseil de
sécurité se contente de demander un cessez-le-feu en janvier 1949, ainsi que le retrait des
troupes indiennes et pakistanaises, et la tenue d’un référendum d’autodétermination (sans
cesse reporté).
Le Cachemire et la principauté voisine de Jammu sont partagés entre l’Inde et le Pakistan
en fonction des zones religieuses.
1962 : La Chine conteste la zone de souveraineté indienne et lance une offensive dans le
Ladakh (Est du Cachemire) en octobre.
Les militaires indiens ripostent, et la Chine renonce aux combats un mois plus tard, en
conservant pourtant une portion de territoire : l’Aksaï-Chin.
2ème conflit indo-pakistanais
Août 1965 : A l’occasion de combats frontaliers entre Inde et Pakistan, les
indépendantistes musulmans, soutenus par des mercenaires pakistanais, attaquent la
partie indienne du Cachemire.
Les Etats-Unis et la Chie font pression pour faire accepter une trêve.
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Une médiation soviétique est acceptée et la Déclaration de Tachkent, garantissant le
cessez-le-feu, est signée le 10.01.66.
2 entités co-existent alors :
- l’Etat de Jammu-et-Cachemire (composé d’hindous, de bouddhistes et de musulmans),
sous administration indienne ;
- l’Azad Cachemire (Cachemire libre), sous le contrôle du Pakistan.
En 1972, après un nouveau conflit indo-pakistanais propos du Bangladesh), les deux
pays signent l’Accord de Simla, qui établit une nouvelle ligne de cessez-le-feu au
Cachemire et fait de la diplomatie l’unique moyen de règlement des conflits.
Au printemps 1999, des séparatistes cachemiris et des mercenaires pakistanais
envahissent la partie indienne du Cachemire.
L’armée indienne riposte par des bombardements intensifs, et finit par l’emporter.
La guérilla se retire, sur ordre du Pakistan.
La lutte semble depuis se poursuivre par la voie terroriste :
- attentat sur un marché quelques mois plus tard ;
- 13.12.2001 attaque suicide sur le Parlement régional du Cachemire.
L’inde accuse le Pakistan de soutenir des groupes terroristes, des changes de tirs ont lieu
à la frontière cachemirie, entraînant une concentration de troupes de part et d’autre de la
ligne de contrôle.
Les deux pays possédant l’arme nucléaire, ils s’en servent comme moyen de dissuasion
concernant le Cachemire.
Malgré le Sommet de Katmandou de janvier 2002, les relations entre les deux Etats
demeurent très tendues.
B. Le Bangladesh
Ancien Pakistan oriental, créé lors de l’indépendance de l’Inde et du Pakistan en août
1947.
Décembre 1970 : Elections au suffrage universel au Pakistan la ligue Awami (portant
les revendications autonomistes des Bengalis) obtient la grande majorité des sièges à
l’Assemblée nationale pakistanaise.
Son chef, Rahma, proclame l’indépendance du Pakistan oriental et le baptise Bangladesh,
ce qui provoque une forte répression par le gouvernement pakistanais (massacres de
milliers de civils) et l’emprisonnement de Rahma.
Le 03.12.71, l’Inde intervient militairement, après s’être assurée du soutien matériel et
diplomatique soviétique, et de la non-ingérence américaine.
En moins de deux semaines, Dacca est prise, et l’armée pakistanaise est rapidement
battue.
Moscou impose son veto à une résolution de cessez-le-feu au Conseil de sécurité des
Nations Unies.
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