PATHOLOGIE DE L’ARTICULATION TEMPORO-MANDIBULAIRE
DYSFONCTIONNEMENT DE L’APPAREIL MANDUCATEUR
L’Articulation Temporo-Mandibulaire (ATM) joint le condyle mandibulaire à l’os
temporal, par l’intermédiaire d’un disque articulaire fibro-cartilagineux.
Elle offre une grande capacité de mouvement à la mandibule, permettant les
mouvements d’ouverture buccale, de propulsion et de diduction mandibulaire, tout en
assurant la stabilité condylienne et l’absorption des contraintes, du fait de la grande
cohésion entre le disque et le condyle mandibulaire.
C’est cette cohésion qui est altérée dans le Dysfonctionnement de l’Appareil
Manducateur (DAM), caractérisée par la luxation antérieure du disque articulaire.
Il faut intégrer l’Articulation Temporo-Mandibulaire au sein de l’Appareil Manducateur,
qui englobe les tissus ostéo-articulaires et musculaires intervenant dans la mastication,
ainsi que les dents et leur occlusion. Une fonction masticatoire normale requiert une
intégrité osseuse, capsulo-ligamentaire, discale, musculaire et occlusale. La rupture de
cette intégrité provoque le Dysfonctionnement de l’Appareil Manducateur (DAM),
malgré sa grande adaptabilité.
Ses facteurs déclenchants, nombreux, peuvent être intriqués. L’élément prépondérant
est l’hypercrispation des mâchoires, prépondérante pendant le sommeil, manifestée par
un grincement dentaire ou bruxisme. Le serrement dentaire étire à terme les attaches
discales, provoquant une luxation antérieure du disque, d’abord réductible puis
irréductible. Le déséquilibre articulaire est favorisé par une mauvaise occlusion
dentaire, que ce soit une malformation orthodontique ou un édentement même partiel,
surtout dans les secteurs dentaires postérieurs, sollicités lors de la mastication.
Cependant, la mise en cause de la malocclusion est discutée dans la littérature médicale.
Les facteurs psycho-sociaux interviennent aussi, avec une prédisposition lors des
périodes de stress notamment. Les traumatismes articulaires sont impliqués plutôt dans
la décompensation d’un DAM préexistant à bas bruit.
Le DAM se rencontre dans les 2 sexes et à tous les âges, avec une prédilection chez les
femmes jeunes, sujettes à l’hyperlaxité ligamentaire.
La symptomatologie se manifeste par une limitation de l’ouverture buccale, voire de
trismus en cas de crise. Les douleurs pré-auriculaires, spontanées ou provoquées par la
palpation ou la mobilisation, sont parfois prises pour des symptômes ORL et irradient
souvent aux muscles masticateurs, ou plus largement, à type de céphalées, cervicalgies
ou scapulalgies, dans le cadre d’un dérèglement postural. En cas de bruxisme, ces
douleurs sont généralement plus importantes le matin au réveil, diminuant à la
mobilisation. Un claquement pré-auriculaire, audible et palpable (sensation de ressaut),
est le signe d’une réduction de la subluxation discale lors de l’ouverture buccale,
d’autant plus précocement que le disque est peu luxé. Un chemin d’ouverture buccale en
baïonnette est lié à l’asymétrie de fonctionnement des deux articulations. L’absence de
claquement est du à une luxation discale irréductible, alors accompagnée d’une latéro-
déviation lors de l’ouverture buccale.
L’examen clinique recherche ces signes de désunion condylo-discale.
Votre praticien teste et mesure les mouvements d’ouverture buccale, de propulsion et
de diduction mandibulaire, palpe les pôles latéral et postérieur du condyle, à la
recherche de craquements, de claquements ou de crépitations. Des tests statiques et
dynamiques permettent de déterminer l’origine musculaire ou articulaire des
symptômes.
Des examens complémentaires peuvent vous être prescrits. Le scanner permet une
étude des structures osseuses, tandis que l’IRM apprécie la position du disque et relève
ses anomalies de position lors des mouvements mandibulaires.
Le traitement est pluridisciplinaire. Autrefois chirurgical, il est désormais
essentiellement conservateur, même si la chirurgie garde quelques indications rares en
cas d’échec des autres traitements.
En phase aigue, le traitement médicamenteux de la crise associe des antalgiques, des
décontractants musculaires et des anti-inflammatoires.
En traitement de fond, l’objectif est de recréer un environnement occlusal, musculaire,
articulaire, correct et stable. La kinésithérapie, l’ostéopathie et le port nocturne d’une
gouttière de libération occlusale aident à la relaxation et au reconditionnement
musculaire, diminuant l’hypercrispation et favorisant le recaptage discal
En plus des conseils comportementaux, la prévention passe par la réhabilitation d’une
mauvaise occlusion dentaire : orthodontie, réhabilitations prothétiques, traitement
occluso-dental par meulages sélectifs dentaires.
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