3.1. Neutre relié directement à la terre (réseau du type américain) :
3.1.1. Principe d’exploitation et de fonctionnement :
Par suite de la mise directe du neutre à la terre au poste source, complétée par la distribution
généralisée de ce neutre par un quatrième conducteur mis régulièrement à la terre le long du
réseau, la valeur du courant de défaut monophasé est délibérément augmentée à son
maximum.
Le défaut monophasé, dont l’intensité de courant peut être très forte (jusqu’à 10 000 A voire
davantage), est ainsi facilement détecté et éliminé, d’autant plus rapidement que sa valeur est
élevée, grâce à des protections à temps dépendant. Près des transformateurs MT/BT, ou en
tête de petites dérivations, on installe des fusibles à expulsion et ailleurs sur le réseau des
interrupteurs à coupure automatique dans le creux de tension, mais le plus souvent des
disjoncteurs réenclencheurs, qui tirent leur énergie de manœuvre du courant de défaut,
suffisant pour cela compte tenu de sa valeur élevée.
La plupart du temps, le réseau principal et les dérivations les plus importantes sont constitués
de quatre conducteurs : trois phases et le neutre, confondu avec le conducteur de terre qui
est ainsi distribué.
Par contre les raccordements de transformateurs ou les dérivations moins importantes sont
réalisés en monophasé entre deux conducteurs : la phase et le neutre.
D’une façon générale, distribuer l’énergie en basse tension monophasée constitue un handicap
coûteux dans les pays du tiers-monde, où il faut alimenter de très faibles charges dispersées,
contrairement à l’Amérique du Nord où le réseau basse tension n’existe pas, les charges
domestiques étant directement raccordées sur le transformateur.
3.1.2. Avantages et difficultés :
La qualité de service est bonne puisque les protections éliminent normalement une portion
limitée du réseau en défaut, mais il existe quatre inconvénients majeurs :
- Le réglage des protections le long des lignes est complexe et délicat : le calcul
théorique engendrant ce réglage masque les approximations ou les incertitudes qui
expliquent un certain nombre de dysfonctionnements des protections ; par exemple :
o en amont d’un défaut, l’impédance réelle de ligne peut être plus forte que la
valeur théorique calculée (présence de mauvais contacts par exemple) ;
o la résistance d’un défaut à la terre dépend bien sûr de la résistance du
conducteur de retour mais aussi des valeurs de résistance de mise à la terre le
long du quatrième conducteur, qui ne sont pas connues ;
o même si les temps de fusion sont garantis pour les fusibles neufs (la fabrication
doit en être très soignée), les caractéristiques d’un fusible installé depuis
quelque temps en réseau et qui a vu passer des défauts auxquels il a résisté
peuvent varier.