le phoque arrêtons ce massacre ! ! ! Le phoque barbu, le phoque de Webbell, le phoque crabier, le phoque moine de Méditerranée, le phoque à capuchon, le phoque de Groenland, le léopard de mer, le phoque gris, etc… Nombreuses sont les espèces de phoques, mais aujourd’hui, il n’en reste que très peu. Les phoques sont une espèce menacée, et rares sont les sous-espèces qui ne le sont pas. Heureusement, c’est avec des images telle que celle du pauvre bébé phoque blanc attendant le coup mortel de l’homme qui veut sa fourrure que les gens, marqués et choqués, ont contribué à leur sauvegarde. Aujourd’hui, nous leur consacrons un dossier entier qui te raconte leur monde passionnant. Bonne découverte ! Les espèces de phoques Il y a de nombreuses espèces de phoques : dix-huit en tout. Voilà pourquoi, dans ce document, nous ne pourrons pas te parler de toutes, mais plutôt te donner les informations générales. Les phoques font partie de la famille des phocidés, contrairement aux otaries qui, bien que très ressemblantes, forment la famille des otariidés (quatorze espèces) – cependant, ces deux-là se retrouvent dans l’ordre des pinnipèdes, qui comprend aussi le morse (une seule et unique espèce). Comme il y avait déjà beaucoup à dire sur le phoque, nous n’avons pas voulu le prolonger encore en parlant de l’otarie et du morse – ce sera pour une autre fois ! La famille des phocidés est divisée en deux sous-catégories : les phocinés (neuf sous-espèces), qui vivent dans les régions de l’Arctique, et les monachinés (neuf sous-espèces aussi), que l’on rencontre dans les eaux plus chaudes et en Antarctique. Voilà quelques espèces de phocinés : Le phoque à capuchon : mesurant de 2,5 à 3 m – la femelle étant un peu plus petite que le mâle – et pesant de 300 à 400 kg, il vit dans l’Atlantique Nord et dans l’océan Arctique et s’étend jusqu’à l’Islande. Le veau marin : petit phoque au corps rond que beaucoup ont aperçu, malgré son tempérament craintif. Il vit près des côtes d’Amérique du Nord, Scandinaves et à l’est de l’Asie, la plupart du temps, et s’aventure dans les ports et les estuaires. Il mesure entre 1,40 m et 1,85 (la femelle étant plus petite que le mâle) et près de quarante-cinq à cent cinq kilos. Le phoque du Groenland : c’est un petit phoque qui ne mesure qu’un mètre quatre-vingts et qui ne pèse pas plus de 180 kg. On le trouve tout au nord dans l’Atlantique et dans l’océan Arctique. Le phoque gris : (voir photo au dessus) on le trouve sur les côtes Scandinave et anglaises, ainsi que sur les mers bordant les côtes est du Canada. Les mâles atteignent 3,30 m et pèsent jusqu’à 3,15 kg. Le phoque annelé : c’est le plus petit des phoques car il ne mesure qu’un mètre cinquante. Il est très commun et on le rencontre sur la banquise. Très grassouillet, on le reconnaît à ses taches souvent entourées d’anneaux qui ornent sa fourrure sombre. Et voici quelques espèces faisant partie des monachinés : Le phoque crabier : le phoque crabier qui peut atteindre 2,5 mètres et un poids de trois cents kilos, vit en Antarctique. Il ne lui arrive que très rarement de s’aventurer vers l’Afrique du Sud. Le phoque de Weddell : (voir photo) pouvant mesurer jusqu’à trois mètres et peser jusqu’à quatre cents cinquante kilos, il vit, lui aussi, tout au Sud, dans les zones froides de l’Antarctique, même s’il ne s’aventure pas trop près de la côte. Le phoque moine de Méditerranée : mammifère le plus rare d’Europe, on ne le trouve que dans certaines zones méditerranéennes, près des côtes africaines et aux alentours de la Grèce. Sa longueur varie entre deux et trois mètres et il pèse de deux cents à quatre cents kilos. Le léopard de mer : (voir photo page précédente) C’est le phoque le plus redoutable dont la femelle peut mesure jusqu’à 3,6 m (mais pour le mâle, c’est « seulement » trois mètres) et peser jusqu’à quatre cents kilos (plutôt 270 pour le mâle). Ils vivent dans les mers du Sud de l’Amérique et au Sud des côtes australiennes. Le phoque de Ross : c’est un petit phoque découvert en 1940 et encore relativement méconnu aujourd’hui. Il possède une petite tête et de grands yeux globuleux. Sa fourrure est unie, sans marque, à part quelques rayures derrière la tête. On sait juste qu’il se nourrit de calamars et pêche en eaux profondes. L’éléphant de mer : les mâles peuvent atteindre jusqu’à six mètres de long. Ce sont les plus grands pinnipèdes. Les femelles, elles, mesurent entre 3,50 et 4 m. Les éléphants de mer vivent dans l’Antarctique, mais aussi près des côtes des Etats-Unis et du Mexique, à l’ouest. un corps de rêve Tous les phoques n’ont pas le même physique. Alors que le phoque du Groenland possède un pelage argenté avec la tête noire et des taches de cette même couleur sur les flancs et le dos, le phoque barbu, lui, a de longues moustaches blanches et une fourrure grise fumée avec une bande plus sombre sur le long du dos, sa tête prenant plutôt des couleurs variant entre le brun et le roux. D’autres, comme le phoque à capuchon (voir photo), ont des particularités à ne pas négliger. Par exemple, pour celui-ci, une sorte de cavité nasale pendant sur son visage. Malgré tout, nous pouvons établir quelques généralités : Tout d’abord, précisons que le corps des phoques est modelé comme une belle forme fuselée et tous possèdent de courtes antérieures et des nageoires postérieures rapprochées, traînant derrière eux. On peut aussi voir des sortes de petites moustaches (plus longues chez le phoque barbu que chez les autres espèces) et de grands yeux qui dégagent une expression assez triste. Certains phoques parviennent, en se courbant gracieusement, à toucher leur tête avec leur queue. Impressionnant ! Les phoques n’ont pas d’oreilles visibles, mais seulement de petits trous, qui leur permettent d’entendre à merveille. Ils ont des épaules fines et un tronc plutôt musclé. Les phoques ont un peu de mal à se déplacer sur terre. Quelques fois, ils tentent de se propulser et utilisent le griffes pour progresser, voûtant le dos et ramenant vivement leurs nageoires postérieures pour certaines espèces. Mais ils ne peuvent soutenir ce rythme bien longtemps. Dans l’eau, par contre, même s’ils sont moins à l’aise que les dauphins, ils évoluent avec grâce. Leur fourrure étant lisse, elle n’offre aucune – ou presque – résistance. De plus, son corps est rendu encore plus hydrodynamique grâce à l’épaisse couche de graisse sous-cutanée tendant à lisser les parties saillantes du squelette. Ils flottent également très bien ! Une résistance impressionnante La température du corps du mammifère est de trente-sept degrés environ. Et pourtant, il passe la majorité de sa vie dans des océans très froids, comme ceux de l’Arctique. Si un homme y était plongé pendant une ou deux minutes, sa température chuterait et il mourrait sans doute au bout de quelques minutes. Le phoque, lui, possède quelques armes pour lutter contre les eaux gelées, comme son épaisse couche de graisse d’une dizaine de centimètres qui recouvre son corps entier à l’exception des nageoires et de la tête. Ainsi, il l’isole du froid : la graisse étant un mauvais conducteur de chaleur, cette dernière sera conservée à l’intérieur. De plus, le flot sanguin peut être réduit dans les parties contenant de la graisse, ce qui a pour effet de garder la chaleur. Ajoutons encore que la surface de son corps, par rapport à son volume est plutôt petite, ce qui joue à son avantage, puisque cela favorise la rétention de la chaleur. Toutes ses adaptations lui ont permis de s’installer dans les zones les plus inhospitalières de la terre, comme tu as pu le voir précédemment. Par exemple, le phoque de Weddell vit dans des endroits où la température avoisine les – 40°C. Pas très accueillant ! Mais il existe également quelques phoques, comme le phoque moine d’Hawaï, qui vivent dans des lieux très chauds et qui doivent régulièrement se baigner pour se rafraîchir. Leur couche de graisse est alors plus mince et ils paraissent plus minces que leurs congénères qui vivent en région polaire. La fourrure des phoques doit se renouveler régulièrement pour continuer à remplir son rôle correctement. C’est la mue, qui est parfois très impressionnante (voir photo). Elle intervient, chez les phoques, dans un laps de temps relativement court et nécessite une irrigation sanguine de la peau, ce qui encourage l’échappement de la chaleur. La plupart du temps, les phoques préfèrent donc rester tranquillement sur la côte et attendent que leur fourrure ait entièrement « repoussé » pour se jeter à l’eau. Une très bonne vue Certains phoques, comme le phoque de Weddell, peuvent plonger à plus de six cents mètres de profondeur, où il fait extrêmement sombre. Ils sont donc tous dotés d’une excellente vue, même si on peut supposer qu’ils voient en noir et blanc, puisqu’ils sont dépourvus de cellules spéciales nécessaires à la vision polychrome que l’on trouve, par exemple, dans les yeux de l’homme. Ils voient également très bien lorsqu’ils sont sur terre, car ils restent toujours à l’affût d’un quelque danger qui pourrait survenir. Leur ouïe est également très développée, puisqu’ils sont capables de situer avec certitude la provenance d’un son sous l’eau. Sur terre, ils sont très bruyants : les mâles émettent des grondements sonores pour établir leur territoire, les femelles appellent leurs petits qui, eux, répondent par des appels que leur mère reconnaisse. Bref : une vraie cacophonie ! ! ! Sous l’eau, les gazouillements et grondements émis par le phoque de Weddell peuvent être entendus à plus de trente kilomètres à la ronde. Belle performance ! Pour trouver leur nourriture, ils se servent aussi de leurs moustache qui très sensibles aux vibrations de l’eau, leur permettent de détecter les mouvements d’un poisson nageant aux alentours. Lorsque les phoques chassent, ils pointent leurs moustaches vers l’avant, ce qui les aident à localiser la proie. Sur terre, les phoques utilisent également leurs moustaches pour communiquer. Lorsqu’elles sont pointées vers l’avant, elles signifient l’agression. Quelques fois, les femelles, agacées par une attitude trop entreprenante, peu tenter de mordre les moustaches d’un mâle. Le rassemblement annuel Chaque année, à la même période, les phoques se retrouvent tous sur les côtes dans de grandes colonies pour les accouplements. C’est de début avril à fin mai pour le phoque barbu, fin mars pour le phoque à capuchon, de septembre à novembre pour le phoque crabier ou encore de février à avril pour le phoque du Groenland. Beaucoup se rassemblent sur des îles désertes et lointaines, mais d’autres se retrouvent sur de grandes plages. Parfois, ils sont cent cinquante mille. Ce sont les mâles qui arrivent les premiers. Ils s’affrontent sur le rivage pour marquer leur territoire (voir photo page précédente : deux éléphants de mer se battent). Puis, les femelles viennent. En fait, elles sont déjà enceintes de l’accouplement de l’année précédente, puisque la gestation dure un an. Elles mettent bas sur le rivage, puis s’accouplent à nouveau. Les phoques atteignent leur maturité sexuelle entre deux et six ans environ, car cela dépend beaucoup des espèces et les chiffres diffèrent entre mâles et femelles. Chez le phoque du Groenland, par exemple, la femelle peut se reproduire dès l’âge de cinq ans, les mâles à quatre. Chez l’éléphant de mer, les âges sont exceptionnels : le mâle ne s’accouple pas avant neuf ou dix ans. La femelle, elle, est déjà prête à trois-quatre ans. Sur chaque territoire, il y a un mâle et jusqu’à une cinquantaine de femelles. Les mâles ne quittent jamais le rivage, car ils surveillent toujours leur territoire et doivent aussi s’accoupler. Pendant ce temps, ils perdent beaucoup de poids et sont parfois dans l’obligation de manger des galets et du sable pour se remplir l’estomac. Les mâles aident également les femelles, qui s’occupent de leur petit – car oui, sauf cas exceptionnel, les phoques n’ont qu’un seul jeune – de l’année précédente. Il ne doit pourtant pas s’approcher trop près, sous peine d’être mordu violemment. Il se contente de la protéger des léopards de mer et autres prédateurs qui pourraient en vouloir à son petit. Ce n’est que lorsque le jeune sera sevré – un âge qui varie selon les espèces de phoques : cela va d’une à huit semaines – que le prétendant aura des chances de pouvoir s’accoupler avec la belle. L’œuf fécondé ne commencera pas tout de suite son développement, mais attendra plusieurs mois, ce qui explique la longue période pendant laquelle la femelle phoque est enceinte. Le phoque de Weddell : le jeune phoque est brun ou gris, ébouriffé et il porte une ligne sombre sur le dos. Il pèse environ vingt-sept kilos et mesure 1,20 m. Sa mère l’allaite jusqu’à huit semaine environ. Le phoque à capuchon : le petit (voir photo) est bleu-argenté, pèse 37 kg, et est allaité pendant seulement dix à douze jours. Ensuite, il reste une quinzaine de jours sur la banquise avant de se décider à se jeter à la mer. Le phoque barbu : en avril-mai, le mâle émet un chant caractéristique sous la glace. Les strophes durent pouls d’une minute et se terminent en gémissement bas. C’est sa façon de proclamer ses « droits territoriaux ». Le petit mesure 1,30 m et pèse 33 kg. Sa fourrure varie du gris au brun et est très épaisse. Allaité pendant dix à douze jours, il commence rapidement à jouer avec sa mère : ils se grattent mutuellement et se frottent le nez. Au sevrage, il pèse 85 kg et est déjà un bon nageur ! ! ! Le phoque crabier : le petit pèse une vingtaine de kilos, mais un mois plus tard, il en atteindra déjà 110. A quatre semaines, il sera sevré. Le phoque moine de Méditerranée : les phoques moines ne se reproduisent qu’une seule fois tous les deux ans et la femelle accouche d’un seul jeune qu’elle nourrit pendant six à sept semaines, couchée sur le rocher, lui offrant ainsi quatre mamelles. C’est au sevrage que le jeune phoque perd son pelage laineux et noir et entre dans l’eau pour la première fois. Ensuite, il restera encore trois ans avec sa mère. Le phoque du Groenland : le bébé phoque (voir photo) a une fourrure toute blanche et pèse environ huit kilos. Trois semaines après, ils ont triplé leur poids et sont alors sevrés. Leur mère peut alors gagner l’océan pour se nourrir, ce qu’elle ne faisait pas durant la période d’allaitement. Le jeune va rester alors pendant deux semaines seul sur la banquise, sans rien manger. Puis, il mue et va pouvoir se jeter à l’eau. Il va apprendre à se débrouiller seul. Le léopard de mer : chez le léopard de mer, l’accouplement ne donne pas lieu à d’immenses colonies, au contraire, la femelle accouche isolée de tous et donne donc naissance à un bébé phoque qui ressemble simplement à un adulte en miniature. Il pèse vingt-cinq kilos et mesure un mètre cinquante. Au bout de deux à trois semaines, il est sevré, mue et se jette à l’eau. Sa mère cesse alors de l’allaiter pour le laisser se débrouiller. Elle regagne la mer pour s’accoupler. Comme chez tous les phoques, l’ovule fécondée n’ira s’implanter dans la paroi utérine que trois mois plus tard. Le petit naîtra ainsi l’été suivant, dans des conditions très favorables. Le phoque gris : le petit bébé phoque est couver d’une fourrure blanche caractéristique et est allaité pendant quatorze à dix-sept jours. C’est à la fin de la troisième semaine que le pelage vire au gris. A peu près au même moment, la mère entre en chaleur et se désintéresse de son petit pour aller s’accoupler. Le veau marin : contrairement à presque tous les autres bébés phoques qui n’apprennent à nager qu’après être sevré, le bébé veau marin, lui, se jette à l’eau juste après sa naissance. En effet, les veaux marins se retrouvant sur des côtes à fortes marées, le jeune naît entre deux marées et doit être assez développé pour aller dans la mer tout de suite. En fait, il mue dans l’utérus et se débarrasse de la fourrure blanche avant de naître. Il est allaité pendant trois à quatre semaines puis sa mère le laisse se débrouiller seul et va s’accoupler. L’éléphant de mer : chez les éléphants de mer, c’est beaucoup plus brutal que chez les autres espèces de phoque. Ce sont donc les mâles qui arrivent en premier sur les plages. Ils se battent très férocement et ne prêtent guère d’attention aux femelles et à leur petit. Environ 10% des jeunes sont tués au cours d’accouplements forcés. Ensuite, après le sevrage du petit (à quatre semaines), les femelles devront affronter un danger supplémentaire en retournant à la mer, car les mâles d’un rang inférieur ayant perdu aux durs combats attendent leur tour. Friands de poissons Tout le monde le sait, même toi : les phoques, ça mange du poisson. Quant à la manière dont ils les attrapent, les scientifiques ne savent pas énormément de choses dessus. Lorsque le phoque plonge, son cœur se ralentit pour n’utiliser que très peu d’air. Habituellement, le phoque reste cinq à dix minutes sous l’eau avant de remonter pour reprendre son air, mais en cas de besoin, il peut nager sous l’eau pendant une bonne vingtaine de minutes. Mais il existe des exceptions, comme le phoque de Weddell, qui n’a aucun problème à rester environ quarante-cinq minutes sous l’eau sans respirer et qui descend à plus de six cents mètres de profondeur. Donc, les phoques se nourrissent de poisson, mais aussi de coquillages, calamars, harengs, poulpe, plancton, moules, crabes, clams, crevettes, étoiles de mer, morues, harengs, anguilles, sardines, homards, soles et pieuvres. Tout dépend des espèces ! ! ! Les éléphants de mer, eux, pouvant plonger jusqu’à mille mètres de profondeur, attrapent requins et autres gros poissons. Les phoques marbrés se nourrissent plutôt de pingouins et d’autres bébés phoques. Certains, comme le veau marin, ne se montrent pas trop difficile et attrapent ce qui leur tombe sous la dent. Le léopard de mer, lui, n’hésite pas à manger des phoques crabiers ou de jeunes éléphants de mer, optant également de temps en temps pour les manchots pour lesquels il réserve une technique spéciale : il creuse un trou sous la banquise et les prend ainsi par-dessus. Peu parviennent à s’échapper ! ! ! Le phoque moine, toujours aussi adorable, a parfois été aperçu en train de jouer avec sa proie, souvent un poisson, avant de le manger, l’envoyant en l’air pour le rattraper ensuite. Précisons également que le phoque crabier ne se nourrit pas de crabes, comme on pourrait trop facilement le croire, mais de krill (petit crustacé vivant dans les eaux froides de l’Antarctique) qui compose 94% de son régime alimentaire ; régime qu’il complète avec d’autres crustacés, calmars et petits poissons. Le phoque crabier chasse la bouche grande ouverte dans les bancs de krill et lorsqu’il en a assez dans sa bouche, il la referme et expulse l’eau. En effet, sa denture spéciale ne laisse que passer l’eau et garde les krills prisonniers à l’intérieur. Ajoutons quand même que la population de phoques crabiers mange chaque année plus de six millions de tonnes de krill, soit plus que les baleines. D’habitude, lorsque les phoques attrapent un petit poisson, ils l’avalent tout rond. Par contre, s’il est plus gros, ils ont plutôt tendance à le ramener à la surface. Le phoque à capuchon Le phoque à capuchon, également appelé phoque à crête, est un phoque assez spécial, puisqu’il porte déjà un nom bizarre qui s’associe à une particularité physique. Tu peux voir la tête d’un phoque à capuchon, ci-contre, et tu peux observer une sorte de « gros nez » peu habituel. Mais qu’est-ce que c’est ? Un capuchon, justement ! C’est en fait une phoque gonflable que seul le mâle possède. En fait, c’est une extension de la cavité nasal qui pend au dessus de la bouche. Mais il peut aussi la gonfler, comme sur la photo, et le « capuchon » peut atteindre la taille d’un ballon de foot. Pour cela, il ferme une narine et souffle l’air dans la poche. Cette dernière n’apparaît qu’à la quatrième année de sa vie. Il s’en sert principalement pour attirer les femelles durant la période d’accouplement. Mais on a aussi vu des phoques au repos gonfler leur ballon. La protection du phoque Tu le sais sûrement : des milliers de bébés phoques ont été massacrés par les chasseurs de fourrure. Heureusement, on peut dire aujourd’hui que l’ordre est (presque) revenu ! ! ! hommes en manque de fourrure Les phoques ont peu d’ennemis naturels. Seuls les ours polaires dégustent de temps en temps des phoques à rubans ou des phoques marbrés. Bien sûr, quelques fois les baleines et les requins ne résistent pas à s’offrir l’un de ces mammifères pour le dîner, mais les phoques se défendent alors en nageant près du rivage ou en plongeant à des profondeurs records. Mais alors, pourquoi ont-ils été si longtemps menacé ? La réponse est claire : c’est l’homme qui est le responsable, une fois de plus. Longtemps appréciés pour leur viande par les Esquimaux qui faisaient avec leur peau des vêtements et avec leur chair de l’huile à éclairage et pour qui leur chair était la principale ressource alimentaire, les phoques ont ensuite été la proie d’hommes sans cœur pour qui le commerce valait plus que la vie d’un animal. En effet, à une époque très récente, on a massacré d’innombrables bébés phoques pour récupérer leur fourrure. Heureusement, ce ne sont pas toutes les espèces qui ont été victimes de cet effroyable trafic, mais seulement quelques espèces dont les petits possèdent un beau pelage blanc. « gênants » pour la pêche Malgré l’arrêt presque total de ce massacre, les phoques restent gênant pour certains pêcheurs. En effet, ceux-ci les accusent de détruire une grande quantité de saumons et de morue ainsi que d’abîmer leurs filets. Mais – ouf – les scientifiques sont là pour défendre nos amis les phoques en déclarant que l’activité prédatrice des phoques ne peut contribuer sérieusement à la diminution du nombre de poissons. Il y a cent cinquante ans, on dénombrait de neuf à dix millions de phoques du Groenland ! ! ! C’était avant le massacre, puis que dans les années 1960, la population se trouve réduite de plus de deux tiers. Egalement accusés par les pêcheurs d’appauvrir les bancs de poissons, les phoques étaient systématiquement massacrés et on prenait la fourrure des jeunes pour alimenter le commerce. Heureusement, comme nous l’avons noté tout à l’heure, c’est des images attendrissantes de bébés phoques qui ont parcouru le monde entier pour tenter de crier aux gens d’agir. Des réglementations ont été faites et, pour une fois, n’ont pas été un échec puisqu’actuellement, la population de phoques du Groenland augmente de 5% environ tous les ans. Un beau pas pour se retrouver « comme avant ». Mais d’autres problèmes restent encore, mis à part les pêcheurs, comme par exemple le problème des colonies. Autrefois, les phoques n’avaient aucun mal à trouver des plages désertes pour s’y accoupler. Aujourd’hui, elles sont bombées de touristes et ils ne savent plus où aller – je parle bien évidemment des phoques monachinés et pas ceux qui vivent en Arctique ou en Antarctique. Un autre problème, aussi : la pollution des mers. On se souvient encore de l’incident de l’Erika et puis, plus récemment, de la marée noire aux Galapagos. La mer est pleine de déchets, et les marées noires ne sont pas les seules responsables. En 1988, de nombreux phoques ont péri à la suite d’un mystérieux virus. Les scientifiques supposent que le virus a été amené par la grande quantité de déchets versée chaque année dans la mer. Aujourd’hui, le phoque est un animal protégé et on peut espérer que sa survie ne sera plus mise en jeu pareillement et que bientôt, tout ira au mieux pour cette espèce. Terminons avec Brigitte Bardot, LA sauveuse de phoque qui raconte son plus grand moment : « C’était sur la banquise, en 1977, à Blanc-Sablon, au Canada. Contre le gouvernement canadien et une grande partie de la population, seule avec une poignée dd défenseur des animaux, j’ai affronté l’amour des bébés phoques mes premières épreuves de combat sur le terrain. Autour de moi, la haine, la cruauté, la bêtise, le sang, les dépouilles, le froid, l’horreur, les traditions. Puis, un hélicoptère m’a déposée sur un banquise encore intacte de l’homme et est reparti, me laissant au milieu des mamans phoques et de leurs petits blanchons, dans un silence ouaté où leurs cris m’arrivaient tamisés, où leur beauté m’éblouissait, où le temps s’est arrêté, où j’ai juré que ma vie servirait à leur survie. » Source : le Courrier International Phoques en danger ! Tu as sûrement lu notre document du mois d’avril, qui parlait des phoques. Il se trouve que lorsque j’ai vendu un exemplaire du numéro 51 à une abonnée, celle-ci m’a demandé si les massacres avaient cessé – car il lui semblait que oui. Peu informée sur l’actualité de cet animal, je me suis contentée de répondre que cela s’était plus ou moins arrêté… Plus ou moins ? Juges-en par toi même ! Tués – ou même pas – de façon cruelle Début mars. Banquise de la mer Blanche. Région d’Arkhangelsk. Saison de la chasse. De quoi ? De phoques. On y tue des milliers de bébés phoques à la fourrure immaculée (qui n’est pas encore totalement développée). Chez le phoque du Groenland, la gestation dure onze mois – la femelle reste en mer tout le long. Elle ne gagne la banquise que pour accoucher et allaiter son petit. Pendant deux semaines, le jeune possède ce pelage blanc et soyeux caractéristique, puis, il mue et ses poils se colorent d’une teinte grisâtre. Les russes ne s’en prennent qu’aux bébés, encore couvert de fourrure blanche ou alors à ceux d’une trentaine de kilos, déjà gris. Pour les plus jeunes, ils leur assènent un violent coup de bâton sur le museau et, quand les bêtes ne meurent pas immédiatement, elles crient comme de jeunes enfants, perdant leur sang et versant de véritables larmes. Ensuite, ils sont entassés en paquets de deux cents à deux cents cinquante animaux dans des filets de pêches qui sont accrochés sous des hélicoptères. Les petits phoques, dont un tiers sont encore vivants, sont ensuite amenés à la terre ferme pour y être dépecés. Quant à ceux qui ont déjà commencé leur mue et qui sont déjà en mer, ils les mettent en cage et les transporte par hélicoptère sur le contient, où ils sont parqués dans un enclos jusqu’à la fin de leur mue avant d’être abattus. Terrorisés et affamés, ils hurlent nuit et jour pendant deux semaines. Les femelles affluant près des enclos à l’appel de leurs petits, les chasseurs les repoussent violemment à coup de bâtons. Victimes d’un commerce non rentable Mais pourquoi utilise-t-on ces phoques ? Eh bien pour un commerce non rentable ! En effet, cette chasse est économiquement absurde ! En voici les preuves : En 2000, il a fallu 280 rotations d’hélicoptères, à 600 dollars l’heure, pour évacuer 70 000 bébés de la banquise. Et il a fallu verser un salaire – un dollar par animal – aux chasseurs et aux femmes qui aident à dépecer les animaux. Après un petit calcul, on peut voir que le total des dépenses a atteint deux millions de dollars (environ trois millions quatre cents mille francs suisses). Or, les peaux, elles, ne rapportent pas de quoi faire des bénéfices. En effet, une fourrure de bébé phoque ne permet de fabriquer d’une chapka à oreillettes (bonnet russe qui protège les oreilles). Et ces chapkas sont vendues 800 roubles pièces (ce qui équivaut à cinquante francs suisses). Dans le meilleur des cas (donc, il se peut que cela rapporte beaucoup moins), les 70 000 bébés phoques ne pourront donc générer que 56 millions de roubles, soit exactement deux millions de dollars. Donc, le bénéfice est égal à zéro. Ce commerce ne sert donc qu’à tuer des vies et à torturer de pauvres bêtes. La peur d’une révolte Mais alors ? Pourquoi continuer ? La réponse vient de Johan Williams, ministre de la Pêche norvégien : « Il est inexact de dire que chasser le phoque est peu rentable. En fait, ce n’est pas rentable du tout. Mais nous devons soutenir cette industrie afin de conserver les emplois. En 1999, mon ministère a subventionné la chasse à hauteur de treize millions de couronnes. En l’an 2000, nous offrirons entre 15 et 17 millions. Nous prévoyons également de financer les Russes afin qu’ils nous soutiennent dans notre volontés de bloquer les prochaines tentatives des organisations de protection de la nature visant à mettre hors la loi la chasse aux phoques. » En effet, il est beaucoup plus facile de résister à deux contre les associations qui aident la nature et les animaux, que tout seul. Les dirigeants ont peur d’une explosion sociale si la chasse est interdite. Vraiment ? En 2000, seulement trois cents kolkhoziens ont pris part à la chasse et chacun a touché environ 3000 roubles pour sept à huit jours de travail. Monsieur John Efford, ministre Canadien des Pêches pour la province de Terre-Neuve, a dit : « Je voudrais voir six millions de phoques tués et vendus ou détruits ou brûlés. Je me fous de ce qu'il leur arrivera. Ce que les chasseurs veulent, c'est d'aller tuer des phoques et plus ils en tueront plus je serai heureux ! » Il faudrait aussi peut-être rappeler que durant ces dix dernières années, les élevages russes, noyés sous les problèmes économiques et les importations massives de fourrures, ont laissé les carcasses des bébés tués pourrir sur place. Il faut enfin savoir que la mise en valeur des fourrures est loin d’être optimale. Une partie des peaux qui partent à l’usine de Kazan pour être traitées et transformées en chapkas est en effet maculée de taches. Ces fourrures de deuxième choix sont teintes en marron ou en noirs et sont réexpédiées comme produits bon marchés de « tradition populaires » vers les magasins et les marchés de la région d’Arkhangelsk. Le poil blanc de bébé phoque teint en noir : voilà bien le point le plus aberrant. Nadège Hirsch AGISSEZ POUR FAIRE SAVOIR QUE CETTE PRATIQUE EST AFFREUSE : http://www.petitionpetition.com/cgi/petit ion.cgi?id=1387