Tollié Mylène M1 BGAE-EFDD-IEGB
Ecologie générale et appliquée
Le succès des invasions biologiques de vertébrés.
Mots-clés utilisés pour la recherche : biological invasion, vertebrate, invasive species, success, invader.
Bibliographie :
Brown Gregory P., Phillips Benjamin L., Webb Jonathan K., Shine Richard (2006) Toad on the
road: use of roads as dispersal corridors by cane toads (Bufo marinus) at an invasion front in
tropical Australia. Biological Conservation, 133, 88-94.
Harris Donna B., Gregory Stephen D., Macdonald David W. (2006) Space invaders? A search
for patterns underlying the coexistence of alien black rats and Galápagos rice rats. Oecologia,
149, 276-288.
Jeschke Jonathan M., Strayer David L. (2006) Determinants of vertebrate invasion success in
Europe and North America. Global Change Biology, 12, 1608-1619.
Lee Kelly A., Martin II Lynn B., Wikelski Martin C. (2005) Responding to inflammatory
challenges is less costly for a successfull avian invader, the house sparrow (Passer domesticus),
than its less-invasive congener. Oecologia, 145, 244-251.
Sol Daniel, Timmermans Sarah, Lefebvre Louis (2002) Behavioural flexibility and invasion
success in birds. Animal Behaviour, 63, 495-502.
Synthèse bibliographique:
Les invasions biologiques sont une menace pour la biodiversité. L’étude des facteurs qui
influencent le succès des espèces invasives est un des buts de la biologie de la conservation.
Jeschke et al. (2006) définissent une espèce invasive comme une espèce qui a gravit les trois
étapes du processus d’invasion : l’introduction, l’établissement et la propagation. Leur étude menée sur
des poissons, des mammifères et des oiseaux, a montré que le succès envahisseur des vertébrés est
principalement corrélé à la pression du aux propagules (le nombre de pays où une espèce a été introduite)
et à l’affiliation humaine : ce succès augmente lorsque l’affiliation humaine augmente et que la chasse
diminue.
Une étude menée sur 69 espèces d’oiseaux introduits dans différentes régions du monde a montré
que la flexibilité comportementale est un déterminant majeur du succès envahisseur (Sol et al. 2002).
Cette flexibilité confère aux oiseaux un avantage pour survivre et se reproduire dans un nouvel
environnement. La taille relative du cerveau des oiseaux et la fréquence d’innovations dans leur
recherche de nourriture augmentent avec le succès d’introduction.
D’après Lee et al. (2005), les animaux invasifs présentent une fréquence d’infection plus basse
que les populations natives. Chez le Moineau domestique, un challenge immunitaire ne provoque pas de
changement métabolique, ni comportemental, ni de diminution de la reproduction, contrairement au
Moineau friquet, moins envahisseur aux Etats-Unis. Cette diminution de coûts, dû à une plus faible
réponse immunitaire, permettrait au Moineau domestique d’avoir une meilleure capacité d’invasion.
Harris et al. (2006) ont étudié la compétition interspécifique et la coexistence d’espèces
écologiquement similaires telles que le rat des Galápagos et le rat noir. Le premier est présent au seul
endroit de l’île où se trouvent des cactus, alors que le second a colonisé tous les habitats des Galápagos.
Le succès d’invasion du rat noir est lié à sa flexibilité ou plasticité écologique et à sa dominance
comportementale. Cette coexistence n’est possible que grâce à un environnement hétérogène. Elle est
facilitée par la variation temporelle de la disponibilité des ressources, couplée à une différence dans
l’utilisation de celles-ci.
En Australie, le crapaud toxique Bufo marinus utilise les routes comme corridors. Cette espèce
qui préfère les habitats ouverts, se déplace plus rapidement sur les routes que dans la végétation dense
(Brown et al. 2006). Ainsi, il serait nécessaire de diminuer le nombre de clairières, de bloquer le passage
des crapauds avec des clôtures trop hautes et de veiller à la conservation des espèces natives vivant
proches des routes, où l’impact écologique de ce crapaud est intense.
La connaissance de ces mécanismes soulignant l’écologie des invasions permet d’établir des
moyens de conservation pour lutter contre les espèces invasives, grâce aux modèles informatiques par
exemple.