
Commentaires sur liminaires du Gouvernement au projet de loi sur la recherche thérapeutique
Rappel de ces liminaires :
Le souhait du Gouvernement est d'ouvrir la possibilité de mener des recherches sur les embryons in vitro ne faisant plus
l'objet d'un projet parental, alors que celles-ci étaient interdites par la loi de 1994. (…)Les cellules d'un embryon à
ses premiers stades de développement sont totipotentes, c'est-à-dire capables de se différencier en autant de types
cellulaires qu'il en existe dans l'individu. Elles ont de plus un grand pouvoir de multiplication. (….) Cette phase est
indispensable pour étudier les mécanismes spécifiques de la différenciation cellulaire humaine. Or, les cellules
totipotentes humaines n'existent, avec leurs caractéristiques ci-dessus mentionnées, qu'aux stades embryonnaires
initiaux. Certes, des cellules souches ont été trouvées récemment dans des tissus adultes, mais elles sont plus
proches de la pluripotence que de la totipotence, et jusqu'à présent ce sont les cellules embryonnaires qui restent le
meilleur modèle pour comprendre les mécanismes de la différenciation cellulaire et servir de base à la création de
lignées cellulaires différenciées. C'est pourquoi le Gouvernement a décidé, à l'occasion de cette révision législative,
d'ouvrir la possibilité de mener des recherches à partir de cellules souches embryonnaires. (…) la finalité de la
recherche (…) ne peut être que thérapeutique (…) Ceci signifie notamment que dans les cas où des résultats
équivalents pourraient être obtenus dans une même pathologie grâce à une recherche menée autrement qu'à partir de
cellules souches d'origine embryonnaire (l’autorisation sera retirée)
Le Professeur Axel Kahn déclarait : “ il ne sert à rien dans un premier temps de faire (de la recherche sur le)
clonage thérapeutique alors qu’on ne maîtrise pas la technique de reproduction des souches embryonnaires ”
que le projet de loi veut ouvrir explicitement à la recherche, en libéralisant la destruction cruelle d’embryons
issus de la Fivete et abandonnés par leurs parents (privilégiant ainsi le droit des parents sur le droit de l’enfant)
De son côté Mr JF Mattei dans son exposé à Issy les Moulineaux (Semaines Sociales de France fin novembre
2001) a laissé entendre “ qu’il convenait d’autoriser l’expérimentation sur les embryons congelés délaissés,
dans l’intérêt même des embryons à venir (et) pour tenter de mieux comprendre ces mystères du début de la
vie ” , déclarant encore “ je peux comprendre qu’un embryon , dans sa fragilité puisse faire ‘objet de
recherches médicales et scientifiques dans la mesure où nous ne pouvons pas considérer que la connaissance
s’arrête là ; car ça veut dire que beaucoup d’autres embryons à venir pourraient être privés de ces
connaissances nouvelles ” C’est consacrer la décision de continuer à produire des embryons surnuméraires
pour pouvoir maîtriser la technique des cellules souches et du transfert nucléaire (clonage)
Autoriser cette première étape ( technique des cellules souches) c’est accéder plus vite à la deuxième (clonage):
lorsque le premier stade sera maîtrisé qui décidera de l’accès au second ?! C’est l’AGPH et les Ministères de la
Recherche et de la Santé, institués par ce projet de loi pour servir de contrôle et de régulateur qui seront tout-
puissants à décider des “ principes éthiques ” à retenir pour autoriser ou non un laboratoire à le faire ou ne pas
le faire ; alors que le projet de loi n’interdit pas explicitement que, dans le cadre de cette autorisation de
recherche, l’expérimentation de la technique du clonage soit interdite, la menace de dérive vers le transfert
nucléaire de noyaux totipotents humains (clonage) est largement ouverte. La rédaction du projet de loi
libéralise nettement la recherche jusqu’à ne pas lui interdire d’expérimenter la technique du clonage, sinon
sous la seule limite de ne pas faire aboutir tout clonage réussi à une naissance, ou à le faire se développer au
stade embryonnaire ( ce qui en embryogénèse signifie jusqu’au stade postérieur à celui du blastocyste, 7 à 12
jours après la conception)
Quant à la menace de la réalité du clonage aboutissant à une naissance, Mr Axel Kahn n’a pas hésité à
déclarer qu’elle était inévitable dès lors que la technique du transfert nucléaire et de l’activation du clone
sera maîtrisée. Les laboratoires qui travaillent sur la Fivete sont les mêmes qui pourront travailler sur les
embryons qui leur seront livrés : il est impossible de distinguer, et donc contrôler, après transplantation
dans un uterus féminin (ou un équivalent artificiel ou animal) si l’embryon transféré provient d’un
embryon décongelé ou non issu de la Fivete, ou s’il provient d’un clonage. La voie est donc largement
ouverte aux contrevenants à l’article interdisant le clonage reproductif , la puissance publique ou les
plaignants n’ayant aucun moyen de prouver la transgression.
Enfin à défaut de disposer de ces sources de chair humaine d’enfants vivants, du stade de la fécondation au
stade de fœtus ( 2 mois et plus), la loi prévoit une modification majeure de la notion de consentement dans la
loi sur les dons d’organes, même par une personne décédée - ce qui n’est pas le cas de l’embryon mais de ceux
que la médecine actuelle produit après amniosynthèse (IAT) et/ou dans le cadre des avortements provoqués
(IVG) . Le projet de loi envisage que pour les dons d’organes les personnes qui n’auront pas déclaré de leur
vivant s’opposer à un prélèvement sur leur dépouille ( post mortem) seront réputées consentantes pour ces
mêmes manipulations : est ce bien admissible pour notre humanité ? D’autre part l’embryon ne pouvant
donner ce consentement il est donc naturellement exposé à être ipso facto au consentement des parents ou de