Gestion de production Stratégies d’alliances
Annissa CHEKROUN- Patrick BERTHON- Fabien MATHIEU
économique, développement de la qualité…), les conséquences sur le plan économique à long
terme ne sont pas forcément positives pour toutes les entreprises participantes.
En effet, la dépendance du client ou du fournisseur, les risques et les incertitudes changent de
nature mais ne disparaissent pas.
En premier lieu, la coopération verticale transforme le rôle que jouent les fournisseurs dans le
processus de production. Pour s'adapter à cette évolution, les fournisseurs doivent être
capables d'élargir l'éventail de leurs compétences techniques et de leurs capacités
industrielles. En particulier, des compétences de conception et de développement deviennent
indispensables.
De plus, le fournisseur est lui même de plus en plus amené à travailler avec des fournisseurs
ou des sous-traitants classiques. Si ces évolutions favorisent les fournisseurs capables de s'y
adapter le plus rapidement, elles ont sur les autres des effets négatifs. Certains vont se trouver
reléqué en position de sous-traitants de rang supérieur, sans aucun contact avec le maître
d'œuvre, tandis que les plus vulnérables vont purement et simplement disparaître.
En second lieu, l'évolution du rôle et de la place des fournisseurs peut se modifier à son tour
ou encore inverser la relation de dépendance traditionnelle.
Le client abandonne à son fournisseur les compétences et moyens nécessaires à la réalisation
de certaines fonctions, en risquant la perte de son propre savoir-faire. A long terme, on peut
aboutir à un inversement de situation complet. C'est ainsi le cas du partenariat IBM :
Microsoft, au terme duquel IBM était dominant au départ. Ce partenariat a essentiellement
profité à Microsoft en lui permettant d'imposer son standard dans le monde entier.
Cette situation de dépendance est particulièrement forte lorsque le client ne maîtrise pas les
compétences de son fournisseur partenaire.
C/ LES ACCORDS INTERSECTORIELS
1. Définition
Les alliances intersectorielles lient entre elles des entreprises aux activités complètement
différentes. Ces entreprises n'interviennent ni dans le même secteur, ni dans la même filière;
elles ne sont donc ni concurrentes, ni client ou fournisseur l'une de l'autre. De plus, ces
alliances n'ont pas pour objectif principal de faciliter l'internationalisation de l'un de leurs
partenaires. Par conséquent, les accords intersectoriels relèvent d'une logique clairement
distincte de celle des joint-ventures de multinationalisation, de celle des partenaires verticaux,
ainsi que de celle des alliances stratégiques entre concurrents.
2. Les intérêts de ces alliances
Les entreprises combinent leurs compétences pour créer une activité nouvelle. L'alliance entre
SNCF et American Airlines en étant un bon exemple : la mise sur le marché d'un nouveau
système de réservation ferroviaire bâti sur le modèle des systèmes globaux de réservation
aérienne exige en effet la combinaison des savoirs faire détenus respectivement par chacun
des partenaires.