Forêt Méditerranéenne – Préparation F’11 – Réunion du 10 février 2011 – Groupe
« Concepts… » 4
naturelles » et des termes pour les désigner : « nature », « ressources naturelles », puis
« diversité biologique », et enfin « biodiversité ». En écho à cette évolution, on observe le
passage en parallèle de la protection statique à la restauration puis à la définition de
nouvelles politiques publiques telles que La Trame Verte et Bleue, avec le risque de
jouer les « apprentis sorciers », sans un réel suivi ou une évaluation (notamment coût-
bénéfice). Sur le concept de trames, plusieurs organismes se penchent actuellement sur
des trames de vieux bois au sein des forêts (par exemple, le CRPF accueille actuellement
une stagiaire « naturalité » qui travaille sur la mise en perspective de gestion courante
avec de vieilles forêts pour comparaison, sur les concepts de trame verte et de trame de
vieux bois ; le WWF et le PNR Luberon travaillent également sur cette question).
Par ailleurs, on a pu observer une évolution du concept, avec d’un côté une
politisation, un transfert de la recherche vers la politique (extinction, banalisation des
espèces, des milieux) et, de l'autre, un déplacement de la connaissance vers la gestion
(très volontariste) avec Natura 2000 par exemple.
De plus, le focus s'est déplacé de la « biodiversité remarquable » vers la « biodiversité
ordinaire » ; cela pose un problème, car c'est un concept flou, sans priorisation (on ne
peut pas tout sauver, et d’ailleurs tout n'est pas en danger).
L’évolution des sociétés a conduit à des modifications profondes de certains systèmes
agro-sylvicoles, viables pour la plupart, et auxquels la recherche s’intéresse désormais
comme alternative aux systèmes actuels, notamment dans le cadre de l’article 8J de la
Convention sur la Diversité Biologique de la Conférence de Rio (étude et maintien des
pratiques traditionnelles d'utilisation des écosystèmes). Il pourra donc être opportun
d’aborder ce sujet, notamment via l’étude réalisée par Ostrom (prix Nobel d'économie).
Les choix de gestion et la biodiversité
Les territoires et les dynamiques spatiales
Il a paru nécessaire de ne pas se cantonner au débat sur les milieux forestiers purs (et
donc de s’en tenir aux seuls forestiers), mais plutôt d’élargir le débat à tout le territoire
et tous les acteurs. Il est en effet plus juste de se pencher sur les territoires, notamment
de par le caractère changeant de leur vocation au fil du temps (forêt, milieu ouvert,
espace cultivé).
Cela permet en outre de dépasser le clivage traditionnel entre milieux ouverts et
milieux fermés. En effet, il y a une impression, parmi certains forestiers, que l’on
surprotège les milieux ouverts et que l’on considère les milieux boisés, fermés, comme
peu riches en biodiversité. En réalité, il semblerait que l’attention se focalise plus sur les
milieux ouverts car, dans certaines zones particulièrement dynamiques, on observe une
tendance à leur fermeture et donc à une transformation, souvent avec appauvrissement,
de la faune et de la flore qui sont inféodées à ces espaces.
Par ailleurs, l’approche territoriale permet de mieux prendre en compte le
développement, en cours et à venir, de la filière bois énergie (par exemple avec le projet
de la centrale électrique de Gardanne qui souhaite passer du charbon au bois), et de tous
ses acteurs. Ce projet, en redonnant un intérêt économique à la forêt méditerranéenne,
pose des questions notamment sur la gestion de la biodiversité ; cela concernera sans
doute davantage le groupe « Usages », mais il convenait de l’aborder. De manière plus
générale, l’évolution en cours des territoires est un aspect essentiel du débat.