
 
Introduction 
Au  Vietnam,  l’industrie  cimentière  joue  un  rôle  important  dans  le  développement 
économique du  pays, notamment dans  celui de la  construction.  L’industrie  cimentière  a 
contribué à une croissance de 9-11% sur le taux du PNB de l’Industrie du Vietnam, et ce 
avec une croissance de plus de 10%  par an. Ainsi, avec de la croissance économique 
globale  du  pays,  le  secteur  de  la  construction  des  infrastructures  et  du  logement  se 
développe rapidement.  
Avant 1996, la demande du ciment dépassait la production, la quantité manquante était 
comblée par les importations. En 1995, la «fièvre » du prix de ciment a violemment affecté 
le secteur du bâtiment et de la construction. Par ce fait, l’association du ciment a privilégié 
les investissements étrangers directs. Il en résulte la naissance des coentreprises dont le 
Chin Fon (Taiwan), Morning Star Cement, une coentreprise de la Société de Ciment Ha 
Tien 1 et du groupe suisse Holcim-Vietnam  (ex-Holderbank), Nghi Son, co-entreprise du 
Groupe Mitsubishi. 
La  naissance  des  entreprises  conjointes  a  fait  changer  la  structure  de  marché, 
transformant ce dernier, monopole à l’origine en en un marché d’oligopole à partir de 1997. 
La  compétition  est  devenue  plus  vive  entre  les  sociétés  provinciales  (appartenant  aux 
provinces), celles du gouvernement central, les sociétés nationales, et celles appartenant 
aux groupes étrangers. Cette compétition est surtout présente dans les domaines de prix, 
qualité,  technologies,  prestige.…  Mais  elle  est  aussi  à  l’origine  de  la  disparition  des 
entreprises moins performantes des provinces. 
Il est à noter en outre que : 
 Le Vietnam a rejoint le 28 juillet 1995 l’Organisation des pays d’Asie du Sud-Est 
(ASEAN), en devenant ainsi le 7ème membre. Et en dehors des programmes de 
coopération en économie et en finance, l’ASEAN a voulu accélérer les échanges 
commerciaux  entre  ses  pays  membres  afin  de  renforcer  l’économie  et  les 
investissements. Pour ce, l’ASEAN s’est fixé comme objectif la création d’une zone 
de libre échange commercial (l’AFTA ou ASEAN Free Trade Area) en instaurant 
des  tarifs  douaniers  préférentiels  communs  (CEPT  ou  Common  Effective 
Preferential  Tarif).  Il  est  prévu  qu’en  2003  le  traité  sur  ces  tarifs  entrerait  en 
vigueur.  
  Le ciment figure sur la liste des articles dont la dégression tarifaire serait rapide. 
L’entrée en vigueur de CEPT constituera alors de nouveaux défis pour l’industrie 
cimentière vietnamienne, qui devrait entrer en compétition avec celles des pays de 
l’ASEAN déjà très actifs, tels que la Thailande, la Malaisie, l’Indonésie... 
 
L’industrie cimentière constitue un exemple typique de secteur oligopolistique.  
 Le ciment est un produit courant et pondéreux. La concurrence par les coûts est donc déterminante et doit 
tenir compte de ceux inhérents au transport.  
 Par ailleurs, les coûts de production dépendent principalement du type de procédé utilisé (voie sèche et voie 
humide), et de la capacité de production.  
 Au  fil  du  temps,  les  procédés  sont  devenus  moins  coûteux  en  énergie  (25%  du  CA)  et  les  capacités 
envisageables s’en sont trouvées agrandies.  
 Une usine de ciment est en général construite pour une durée d’utilisation de 30 ans. Il s’agit d’une industrie 
à très forte intensité en capital, et même si une usine particulière se trouve dépréciée à un moment donné par 
rapport  à  l’usine  la  plus  performante,  elle  peut  continuer  à  générer  des  liquidités  pendant  encore  de 
nombreuses années.