
ANNEXE 2
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Affection concernée et présentation de la proposition d'innovation :
La tuberculose pulmonaire est une maladie d’évolution subaigüe pour laquelle la durée moyenne d’évolution
avant le diagnostic est d’environ 2 mois, durée pendant laquelle le malade est contagieux. Un malade
contamine en moyenne 8 à 10 cas contacts proches, y compris des membres du personnel hospitalier lorsque le
malade est hospitalisé. Les outils diagnostiques « classiques » de la maladie et de la résistance aux
antituberculeux sont encore la référence (cf ci-dessous). Ils sont majoritairement basés sur la microscopie, la
culture comme pour les autres bactéries, mais la bactérie cultivant très lentement (10 j à 1 mois), les résultats
des tests de sensibilité phénotypiques s’échelonnent entre 1 semaine et 2 mois dans les meilleurs des cas. Ces
dernières années, plusieurs tests basés sur l’amplification des acides nucléiques ont été développés par
plusieurs industriels. Ces tests sont utilisés de façon très inégale dans les laboratoires de microbiologie
médicale hospitaliers, en particulier parce qu’ils sont coûteux et parce qu’il n’y a pas de recommandation sur
l’ordre de leur mise en œuvre (simultanément ? successivement ?).
Notre proposition est d’utiliser de façon séquentielle (en cascade) les nouveaux tests rapides pour le diagnostic
(détection des patients tuberculeux) et la prise en charge thérapeutique (détection de la résistance aux
antituberculeux majeurs) avec les objectifs a) d’accélérer le dépistage des cas, b) de permettre la mise en route
précoce d’un traitement adapté, et c) de diminuer la contagiosité pendant l’hospitalisation.
Nous proposons de mesurer l’impact de l’utilisation séquentielle des nouveaux tests rapides sur les délais de
prise en charge des patients (mise en isolement, mise en route d’un traitement adapté), la durée de la
contagiosité et les coûts de prise en charge (durée d’hospitalisation, durée d’isolement et examens
complémentaires) en comparant à la prise en charge conventionnelle (période A de 6 mois avec les tests
comparée à une période B de 6 mois de prise en charge conventionnelle avec randomisation des centres pour
les périodes A et B).
L’étude repose sur des équipes de cliniciens et de microbiologistes très impliqués dans la tuberculose dans leur
établissement, associé au Centre National de Référence des mycobactéries qui a l’expertise des tests. Les
centres participants sont choisis parmi ceux qui reçoivent le plus de cas suspects de tuberculose pulmonaire
(de 300 à 2000 cas par an) parmi lesquels environ 5 à 10% sont des cas avérés. L’utilisation en première
intention d’un test de diagnostic rapide et automatisé (GenXpert TB®) permettra d’identifier rapidement les
cas de tuberculose y compris ceux à examen microscopique négatif et de les signaler. Le cas seront alors
rapidement caractérisés pour leur l’espèce au sein du complexe tuberculosis et pour leur résistance aux
antituberculeux (MTBDRplus® +/- MTBDRsl®) et pourront ainsi être mis immédiatement sous traitement
adapté.
Le fait que les tests qui seront utilisés nécessitent moins de manipulation de bactéries vivantes que les tests
classiques de référence, nous fait aussi penser qu’un coût-bénéfice pourrait être mesuré dans l’augmentation
de la sécurité biologique au laboratoire.
Nombre de malades pour la France entière susceptibles de bénéficier de l’innovation en
une année (population cible) : 150 000 suspicions et 5000 cas avérés
En l’absence de l’innovation, technique, traitement ou méthode de référence, actuellement
utilisés dans la même indication ?
- examen microscopique des sécrétions respiratoires après coloration à l’auramine ou au Ziehl-Neelsen
(résultat en 2 heures mais fait en série 1 fois/jour)
- suivi de la mise en culture sur milieu spécifique solide de Lowenstein et milieu liquide de 7H9 après
homogénéisation et décontamination des sécrétions par l’action de Nacétyl-cystéine et NaOH
- suivi des cultures pendant 42 jours à 3 mois
- identification des cultures positives par examen microscopique (coloration de Ziehl-Neelsen), suivi
d’un test moléculaire par hybridation (GenProbe M. Tuberculosis complex utilisé depuis 1992).
- Identification au sein du complexe tuberculosis par caractères culturaux sur milieu solide (1 mois) et
tests biochimiques (niacine, nitrate réductase et catalase)
- Test de sensibilité aux antibiotiques par culture sur milieu solide de Lowenstein (méthode de référence
des proportions) (28 à 42jours) ou en milieu liquide (14j dans 90% des cas)
Selon la cotation des analyses biologiques, le coût total de cette séquence conventionnelle est estimé à
B650 (150 euros environ) et nécessite 3 ETP de technicien pour une activité de 100 cas avérés par an
(c’est-à-dire 10 000 prélèvements).