(1949) en tant que «totalisme» (tout est dans tout) et «historicisme» (tout est relatif).
L’influence de l'institutionnalisme sur l’anthropologie (Herskovits, 1952) est très importante.
Elle creuse une opposition définitive entre l'anthropologie économique fondée sur des
comparaisons «réelles» et l'analyse économique «déductive» (Knight, 1941).
Les chercheurs francophones
développent une anthropologie économique sous
l’impulsion d’André Nicolaï, dans les années 1960. Cette approche est très attachée au terrain,
plutôt pluridisciplinaire, monographique, qualitative plutôt que quantitative, et essayant de ne
pas tomber dans l’ethnocentrisme. Elle «est davantage une démarche, une méthode qu’une
théorie de référence» selon Gastellu (1984). A l'image d'autres perspectives, l'anthropologie
économique n'est pas une discipline, elle représente une problématique de l'homme sous
l'angle économique. L'anthropologie constitue une partie de l'analyse économique ; partie
méconnue, car les besoins de la politique économique obligent à la macroéconomie.
L’approche est particulière, à la fois du point de vue du domaine de réflexion et du point de
vue de la méthode. Si l’anthropologie économique est souvent assimilée à l'ethnologie
économique, à savoir l’étude des sociétés primitives, elle s’en détache pour traiter de la
personne dans la société contemporaine.
SON OBJET
Le point de vue anthropologique en économie traite des mœurs de l'homme
économique dans son universalité et son altérité. La totalité
ne veut pas dire le totalisme,
mais une totalité construite par interactions entre structures et comportements. Tel est le
vieux conflit entre holisme et individualisme. Le point de vue anthropologique postule
l'individu et son autonomie (dans l'universalité) dans sa capacité à créer le social (même
inconsciemment) et à en adapter les contraintes. L'homme est le point de passage obligé des
normes, fussent-elles l'expression de contraintes sociales très fortes. L'anthropologie étudie
comment l'homme internalise les normes. L'anthropologie n'oppose pas l'individu au social ;
l'individualisme méthodologique consiste à utiliser l'individu comme représentation des
contraintes sociales, tout en sachant que c’est la relation entre le pouvoir de la communauté et
celui de l’individu qui fonde le Malaise dans la culture (Freud, 1930).
L’universalité ne renvoie pas à un point de vue ethnocentrique, mais à une lecture
récurrente à partir des progrès de la raison. L'ethnocentrisme peut s'introduire dans les
internalisations et les déviations ; par exemple, on peut estimer que les relations familiales
sont de même nature en Afrique et en Amérique du Nord. L’effet de miroir joue dans
l’espace, mais aussi dans le temps. L'histoire nous apprend ainsi qu'il existe des universaux
dans le comportement économique passé et des modalités spécifiques dans leur adaptation.
Les modalités spécifiques d'échange (Potlatch, Kula), de destruction (Bilabia), les facilités de
certaines zones d'abondance (M. Sahlins, 1972) permettent de mieux comprendre l'adaptation
des principes généraux de la maximisation sous contrainte. Le don, la consommation
ostentatoire, la destruction du surplus ont des finalités politiques et culturelles que nous
devons comprendre. L'anthropologie étudie ainsi l'homme dans son universalité et son altérité
«économique» ; elle met en relation ces caractéristiques avec la pragmatique économique, les
actes économiques quotidiens. La tâche des outils économiques, dans cette perspective,
consiste à mettre en valeur l'universalité et l'altérité. Il est nécessaire de saisir comment
En particulier de l'Office pour la Recherche Scientifique et Technique en Outre-Mer, devenu Institut Français
de Recherche Scientifique pour le développement en coopération et, finalement Institut pour la Recherche pour
le Développement (IRD)
Objet initial des recherches de Husserl, critiqué par Frege.