Thérapie Cellulaire : La thérapie cellulaire consiste à greffer des cellules pour réparer ou régénérer un organe ou un tissu endommagé. L’être humain est composé de environ 60 000 milliards de cellules, qui ont chacune une fonction précise. Peau, cœur, foie, cerveau… Il existe environ 230 types de cellules. Certaines d’entre elles, comme le foie ou la surface des intestins, sont capables de reconstituer les tissus quand ils sont détruits. Mais ce n’est pas le cas de tous les organes. Si nous perdons trop de sang, qu’une brûlure est trop importante ou que l’on est atteint d’une maladie neurodégénérative, notre corps peine à régénérer ces cellules et ces tissus. Pour reconstruire ces organes et tissus abîmés, les chercheurs ont donc eu l’idée d’utiliser les cellules souches, ces cellules de l’organisme qui sont capables de se reproduire et de renouveler les tissus. La greffe de moelle osseuse ou la transfusion sanguine peuvent être considérées comme les premières thérapies cellulaires. Après le traitement de certains cancers ou dans certaines maladies, la moelle osseuse, qui fabrique les globules rouges, les globules blancs et les plaquettes, ne fonctionne plus. Pour y remédier, il est possible de greffer des cellules de moelle osseuse provenant soit du patient, avant le traitement, soit d’un donneur compatible. Premiers succès prometteurs L’utilisation des potentialités des cellules souches embryonnaires représentent un espoir majeur pour les maladies rares. Ainsi, en 2009, les équipes d’I-Stem sont parvenus à reconstruire, à partir de cellules souches embryonnaires, un épiderme, puis un épiderme pigmenté. L’objectif des chercheurs : proposer un jour une ressource illimitée de cellules pour le traitement de maladies rares de la peau (maladie des enfants de la lune) . Une cellule souche est une cellule indifférenciée, capable de s'autorenouveler, de se différencier en d'autres types cellulaires et de proliférer en culture. Les cellules souches sont issues soit de l'embryon, soit du fœtus, soit de tissus adultes avec ou sans transformation, elles peuvent aussi être obtenues par transfert de noyau. Grâce à ces propriétés, elles peuvent servir à régénérer ou recréer des tissus détruits : c'est la thérapie cellulaire. Toutes les cellules souches ne disposent pas du même potentiel de différenciation. Ainsi, on trouve : des cellules souches unipotentes, en mesure de ne fournir qu'un seul type cellulaire (foie,peau, cerveau etc.), mais capables d'autorégénération, ce qui les distingue des cellules précurseurs ; des cellules souches multipotentes (cellules fœtales et adultes) capables de donner naissance à plusieurs types cellulaires, comme les cellules souches myéloïdes de la moelle osseuse qui sont à l'origine des cellules sanguines . des cellules souches pluripotentes (cellules souches embryonnaires ou cellules souches pluripotentes induites), issues d'un embryon de 5 à 7 jours ou obtenues artificiellement après transformation de cellules adultes, qui peuvent donner naissance à plus de 200 types cellulaires représentatifs de tous les tissus de l'organisme ; des cellules souches totipotentes, cellules issues des premières divisions de l'œuf fécondé (jusqu'au 4e jour), capables de donner naissance à tous les types de cellules de l'organisme et les seules à permettre le développement complet d'un individu. Les cellules souches ont différentes fonctions dans les organismes. À l'état fœtal ou dans les premières phases du développement embryonnaire, elles se multiplient pour générer peu à peu toutes les cellules du corps, qu'elles soient différenciées ou non. Dans les tissus adultes, les cellules souches sont beaucoup plus rares et regroupées dans des régions particulières des organes. Elles contribuent au renouvellement naturel des tissus (un globule rouge vit en moyenne 120 jours et doit être remplacé, par exemple) ou à leur réparation en cas de lésion. Cependant, tous les organes n'en sont pas pourvus, comme le cœur et le pancréas. Les cellules souches fœtales et embryonnaires, aux propriétés les plus intéressantes, sont délicates à utiliser, pour des raisons éthiques, même si elles sont utilisées pour des essais cliniques. Les cellules souches pluripotentes induites (Nobel de physique 2012), découvertes en 2006 chez la souris, s'avèrent plus risquées à l'utilisation, pour le risque plus important de provoquer des tumeurs. Les cellules souches multipotentes ont quant à elles un champ d'action plus limité. Leur étude peut donc aider à comprendre les mécanismes qui commandent ces transformations. La recherche sur ces cellules ouvre également des pistes pour le traitement de certaines maladies graves. La perspective d’une « médecine régénérative » est parfois évoquée. Les recherches autorisées sur les cellules souches embryonnaires en France se répartissent en 3 grands groupes : celles qui visent à comprendre de quelles façons se transforment les cellules embryonnaires pour devenir des cellules spécialisées de foie, de rein…Ces travaux pourraient conduire, dans le futur, à des développements thérapeutiques palliant les défaillances des organes (thérapie cellulaire) ; celles qui visent à développer des travaux portant sur la compréhension de la survenue des maladies (modélisation de maladie) ; celles qui servent à tester en laboratoire l’efficacité et la toxicité des médicaments. Le but des recherches sur les cellule souche embryonnaire est de pouvoir plus tard les reproduire pour soigner les maladies jusque là incurable. Il ne faut pas confondre le clonage dit reproductif et le clonage dit thérapeutique. Le clonage dont il est question ici est la technique qui consiste à transférer le noyau d’une cellule d’une personne (exemple : noyau d’une cellule de peau) dans un ovule auquel on a retiré son noyau. L’objectif du clonage thérapeutique est d’obtenir également un «embryon» dans le but d’extraire des cellules embryonnaires » susceptibles d’apporter un traitement à la personne qui a fourni initialement le noyau de la cellule (dans l’idéal par greffe compatible). En France, le clonage à visée thérapeutique est également interdit. D’emblée, le clonage pose un premier problème éthique et technique majeur : se procurer des ovules humains. Cela supposerait que des femmes prennent de fortes doses de médicaments pour produire ces ovules (stimulation ovarienne), uniquement à des fins de recherche et non pour permettre la naissance d’un enfant. Pour contourner le problème de cet « approvisionnement » en ovules humains, certains scientifiques, à l’étranger, utilisent les ovules d’autres espèces (lapin, vache). Dans ce cas, c’est un embryon « hybride » qui est obtenu à des fins de recherche.