PREMIERE PARTIE – TOME I LES SOCIETES TRADITIONNELLES OCCIDENTALES ET LA REVOLUTION INDUSTRIELLE (1500 1850) 1. LES ECONOMIES TRADITIONNELLES EN EUROPE Préambule 135 Il y a un « avant » et un « après » de la révolution industrielle même si celle-ci s’est faite de manière progressive. Au niveau de la population on observe un décollage au XVIII siècle qui prend la forme d’une progression exponentielle. Vue générale des économies traditionnelles 137 L’agriculture est le secteur majoritaire, non que les industries soient inexistantes puisqu’elles existent de partout mais sont fortement reliées à l’agriculture. 75 à 80 % de la population est occupée dans le secteur primaire : culture, élevage, économie forestière. Les investissements sont donc majoritairement dirigés vers l’agriculture également, dans de placements fonciers aux alentours des villes. Les cultures riches sont celle de la vigne et l’élevage. L’industrie se caractérise par de petites concentrations éparses et par une dépendance forte sur le secteur agricole puisque toute matière première servant à l’industrie provient de l’agriculture, les fibres pour le textile par exemple. C’est d’ailleurs cette branche des textiles qui domine dans l’industrie ancienne, succédée de celle du bois et du bâtiment. Les principaux problèmes rencontrés par cette industrie sont ceux du transport des matières premières, d’acheminement des produits finis, de la main d’œuvre et de financement des entreprises. Le secteur tertiaire est très difficile à évaluer, mais le commerce est déjà très développé, et même au niveau international puisqu’on voit une multiplication des métiers : colporteur, marchand fabriquant, les transporteurs du grand commerce d’outre mer, le rich trade, des épices et des soieries au Moyen-Âge. Ce secteur se comporte donc comme un secteur entraînant. La population : les économies traditionnelles se caractérisent par un population jeune, 40% de la population a moins de 20 ans et rurale. Il y une forte paupérisation et un mauvais emploi des facteurs de production puisqu’on met de grandes surfaces en culture pour des résultats médiocres. Le capital : il est en tant que facteur de production, toujours insuffisant car les sociétés industrielles étaient beaucoup moins monétarisées et la masse de monnaie en circulation était très faible. De plus la mauvaise organisation du crédit et des institutions bancaires rendait les sommes d’argent difficilement mobilisables, et seul l’Etat pouvait aider les entreprises. Les profits venaient principalement des placements fonciers et immobiliers. Des écarts de développement peu importants Les écarts entre pays du Nord et pays du Sud étaient relativement réduits. Selon Paul Bairoch, les écarts de richesse entre le pays le plus pauvre et le pays le plus riche d’Europe ne serait que de 20 à 30%. Les grands écarts de développement existent cependant entre les villes et les campagnes. Les grandes villes sont principalement des ports sachant que les principaux moyens de transports sont maritimes du fait de leur coût relativement faible. Le poids des contraintes Ce monde est soumis à des contraintes énergétiques et techniques aggravées par des contraintes climatiques qui pèsent lourd comme l’a montré l’hiver de 1709. La population dépend directement des bonnes et des mauvaises récoltes. Ce monde presque immobile 146 - Les populations Pour recenser la population, on ne possède pas beaucoup de sources si ce n’est celle des églises qui recensent les baptisés, les morts, les mariages, etc. ou des enquêtes comme celles de Vauban en France au XVII. Forte natalité et mortalité, mais faible densité Mortalité à 38 pour 1000. Natalité à 40 pour 1000. Faible excédent de population 10 à 12 pour 1000. On dit avec exagération que la croissance de la population a été freinée par une faible croissance des subsistances mais c’est en fait par d’autres régulateurs comme le mariage tardif des femmes, le célibat définitif et surtout par l’impuissance de la médecine en face de la morbidité et des épidémies. La densité avoisine les 20 habitants au km², ce qui est très faible. Villes et campagnes Vers 1700, le taux d’urbanisation était encore très faible, 15 à 20% de la population totale. Le nombre de grandes villes sont rares, au XVII, entre 80 à 90% des villes comptaient moins de 20 000 habitants, du fait des problèmes de rationnement en produits agricoles, en bois, en matériaux divers. Au sein même des villes, il y une coupure avec par exemple la région londonienne qui comptait plus de 500 000 habitants vers 1700 alors que la deuxième ville la plus peuplée, Bristol, n’en comptait que 30 000. - L’agriculture : pesanteur et inertie L’agriculture est essentiellement céréalière et la production est évidemment, le blé, car elle demande moins d’exploitation foncière que le bétail : 1 ha de blé nourrit 10 fois plus d’hommes qu’A ha consacré à l’élevage. La faiblesse des rendements céréaliers Les rendements sont très faibles (10 fois inférieurs à aujourd’hui) par manque d’outillage rudimentaire et de fumure suffisante pour bonifier les sols. C’est donc une culture extensive. Des mondes agricoles diversifiés L’Europe se caractérise par des cultures situées en zones de champs ouverts (openfield). L’openfield crée un paysage caractéristique où le village est entouré de trois zones concentriques : le jardin, le finage et les communaux. Le finage est la partie labourée avec un assolement Triennal. Les prémisses des bouleversements à venir L’économie est donc qualifiée de globalement stationnaire. Des îlots techniques apparaissent pourtant, au Pays Bas avec les premiers outillages en fer, avec la constitution de drainages, la constitution de polders et l’abandon de la jachère. - Les industries Le textile : c’est le domaine de prédilection des économies anciennes, il regroupe plusieurs pays où l’Italie produit les draps de haute qualité, l’Angleterre, l’Afrique du Nord et le pays du Levant la soi, la Syrie et l’Egypte le coton. Cette industrie est très complète puisqu’elle fait appel aux fixatifs, et aux teintures. La construction : un secteur mal connu mais important L’industrie minière et métallurgique : partout présente Les minerais de fer existent partout en Europe mais l’extraction est encore soumise à des productivités faibles du fait des manques de technicité. Les pesanteurs du système industriel ancien La main d’œuvre est peu mobile et disponible puisqu’on ne peut la mobiliser qu’à mi-temps. La concentration d’ouvriers est rare. Les communications et les transports sont lents, dangereux, onéreux et difficiles. Donc, pour accéder aux matières premières les industries doivent elles mêmes se déplacer (bois). Ce secteur n’intéresse pas les investisseurs. - Les échanges Echanges régionaux surtout Les échanges s’organisent autour des villes qui demandent aux campagnes des denrées de subsistance d’abord (blé, viandes, produits laitiers, vins et huiles), puis des matériaux de constructions (charbon de bois, bois, pierre et terre). En période de disette on s’oriente vers des régions lointaines (Sardaigne). Par voie de terre ou par voie d’eau On privilégie autant que possible la voie maritime fluviale (Pays Bas) ou en canaux comme en France avec le projet du canal du midi de Colbert en 1681. Les produits transportés sont généralement ceux qui pouvaient supporter des frais de transport élevés : soie, pierres précieuses, épices, or. Des économies bloquées ? Le bilan est celui d’une économie limitée par un pauvreté qualitative et quantitative de la population, une agriculture retardataire et des échanges quasiment inexistants du fait des problèmes de transport. Et pourtant il bouge… 173 - Les grandes tendances des économies préindustrielles 175 XII et XIII siècle, un temps de prospérité Dans l’agriculture on passe à l’assolement triennal qui implique un gain de production et de diversité et un développement des outils (passage de la faucille à la faux). Il y a également une croissance démographique et une urbanisation créant une agriculture de jardinage. Les communautés religieuses interviennent dan le défrichement et la mise en culture des terres. Avec l’urbanisation naissent des échanges de subsistances, de bois, de matériaux de construction… Les grands centres commerciaux se situent en méditerranée orientale avec comme capitale Venise. Aux Pays Bas le marché de Champagne est très puissant tandis qu’en mer Baltique, un marché de la fourrure se développe. Les échanges entre le Nord et le Sud s’intensifient par l’établissement d’une ligne directe en bateau passant par Gibraltar. L’intérieur, comme la Suisse fondent leur indépendance sur la prospérité qu’apporte la route du Gothard. Du XIV siècle au milieu du XV, une longue dépression Les causes : les famines meurtrières à la suite de mauvaises récoltes, des pluies destructrices, la peste noire de 1348 qui enlève en deux ans 1/3 de la population européenne. Les villes sont surpeuplées sans installation hygiénique pour les habitants dont la moitié meurt de misère et de maladie. Les guerres précipitent les banquiers dans la faillite du fait de leurs engagements avec le pouvoir, il s’en suit un déclin des foires de Champagnes et autres activités mercantiles. Tout cela est le signe de l’essoufflement général de l’économie médiévale. L’Angleterre est une des rares à lisser la crise. XVI siècle, une nouvelle phase de croissance Après une phase de décimation démographique, on assiste à une redistribution des terres les meilleures pour une population moins nombreuse. Donc celle-ci est mieux nourrit et plus résistante. Donc on est dans une phase d’expansion démographique. L’augmentation de la demande et la montée des prix (donc des profits) accroît la production tant agricole qu’industrielle. Donc selon Pierre Chaunu, « tout commence par la démographie » dans les société préindustrielles. Le XVII sera un siècle « noir », marqué par une stagnation des affaires et par une grande inflation. Les éléments d’une croissance 182 - Plus de gens à nourrir Le nombre d’européens ne cesse d’augmenter petit à petit, Amsterdam au XVI passe de 15 000 en 1500 à 100 000 à la fin du siècle. Et cependant : Pas d’innovation alimentaire Pour pallier les insuffisances du blé à nourrir la population, on importe du maïs, du riz et la pomme de terre. Mais ces nouvelles cultures ne s’acclimateront que progressivement et leur diffusion sera lente. Pas de progression des rendements agricoles Les hauts rendements agricoles restent des cas isolés et le rendement moyen tourne autour des 4, 5, 6 pour 1 grain semé. Pas de recul de la jachère Le système de la jachère correspond à un manque à gagner. Terres nouvelles ou remises en culture Le XVI siècle est un siècle de reconquête des terres abandonnées (déboisement, assèchement) par les catastrophes démographiques. Les cultures gagnent sur les cultures et les forêts. Aux Pays Bas, il y a création de polders et d’opérations de drainage. En Angleterre, un double mouvement s’opère, celui de la transformation des pâturages en culture à blé dans les régions les plus peuplée, et ailleurs, une transformation des cultures en pâturages pour les moutons pour alimenter l’industrie de la laine : « les moutons mangent les hommes » (Thomas More) qui s’accompagne du premier mouvement des enclosures où les paysans désertent les villages pour mendier dans les villes. D’autres produits agricoles Un véritable commerce du vin s’installe avec des fonction de production et de distribution dissociées. Les régions alpines développent l’élevage pour répondre aux besoins de viande, de laine et de produits laitiers. - Pus de gens à vêtir, à loger, à chauffer… La montée du charbon La pénurie de bois force à se tourner vers le charbon qui est utilisé dans l’usage domestique, dans l’artisanat (boulangeries) et dans l’industrie (fours à chaux). Ainsi la production de charbon ne cesse d’augmenter qui s’accompagne d’une multiplication des mines à ciel couvert et des puits de faible profondeur pour l’extraction de la houille. Le fer : de la mine à la quincaillerie On assiste à une spécialisation des régions d’Europe pour les productions de métaux (fer et cuivre). Il y a donc un essor des mines, des forges. Cette nouveauté industrielle donne lieu à des perfectionnements techniques (martinet hydraulique, hauts fourneaux) qui engendrent eux-mêmes l’apparitions de nouveaux domaines industriels comme la fonte. le procédé de l’amalgame est à la source des échanges en bateau de l’Espagne avec l4amérique espagnole puisque le mercure supplante l’or et l’argent. Des industries naissent comme celle des verreries des raffineries de sucre dans certains ports, la construction navale en hollande, et l’imprimerie. Revenons au textile La production textile est très marquée par une demande de luxe de bourgeois qui ambitionnent de parader au dessus de leur état. Cette production connaît des demandes de l’industrie navale pour les cordages et les voiles dans un siècle de navigation triomphante (Christophe Colomb). Le « domestic system » C’est le travail à domicile des femmes et des enfants à domicile sans besoin de grande qualification. Donc le travail n’est qu’à temps partiel. Le marchand fabricant donne au paysan la matière première et l’outillage, fixe les délais et prend la livraison une fois le travail achevé. Il s’oppose au système des corporations qui est un regroupement de patron enfermés dans un système de règle qui garantit des privilèges économiques et sociaux. Ce monde connaît donc des phases de large expansion comme en témoigne l’analyse, même controversée, de l’économiste John U. Nef (1932), qui associe une première révolution industrielle à l’Angleterre des années 1540 à 1640. - Le désenclavement de l’Europe ancienne Les négociants européens Une première concurrence du monde arabe sur le marché des épices. Les effets sur l’économie de l’Europe de l’économie monétaire La mondialisation n’est pas encore d’actualité puisque seulement quelques bateaux sillonnent les mers chaque année. Un véritable commerce pourtant s’établit avec les colonies, dès 1520, l’océan indien est portugais : à l’aller, les bateaux sont remplis de métaux et de produits du textile, au retour, ils sont faits d’épices, de thé, de porcelaine et de soierie. Avec l’Amérique, 90% de toutes les expéditions se font pour l’or et pour l’argent. Mais c’est également le siècle du « désenclavement de la connaissance » (Chaunu, 1990). Une nouvelle géographie économique L’Espagne et le Portugal connaissent d’abord leur période de gloire mais dès la fin du XVI siècle c’est « la revanche de l’Europe protestante » selon l’expression de P. Chaunu. Séville reste pourtant un grand pôle commercial mais les transactions commerciales ont déplacé leur centre de gravité vers le nord. - Prix et revenus Les prix montent puisqu’ils s’étalonnent tous sur le prix du blé qui lui augmente rapidement à cause de la crise des subsistances. Les revenus de la population sont alors consacrés à la subsistance et il s’en suit donc une mévente industrielle. Donc la population est touchée par le sous emploi et en période d’inflation cela est fatal. Une grande phase de misère s’annonce. En même temps, la masse monétaire introduite dans le circuit économique augmentant proportionnellement aux nouvelles exploitations minières des colonies, on assiste à une dévalorisation des métaux précieux. L’économie contractée ou les hésitations de la croissance 207 Les trois fléaux bibliques : la peste, la disette et la guerre Le long XVII siècle (jusqu’en 1730) est le siècle de toutes les calamités du fait des guerres et des troubles politiques ainsi que des révoltes paysannes. Les guerres pillent, détruisent, ruine les campagnes, comme la guerre de Trente Ans, aggravée même par les disettes et la peste. L’Allemagne ne retrouvera sa population de 1620 qu’en 1760 environ. Les composantes de la récession L’Angleterre et la Hollande sont imputables à ce schéma, préservées des catastrophes démographiques. De même, alors que les pays du Sud souffraient d’un ralentissement industriel marqué, ces deux pays tirent leur avantage de la catastrophe et leur industrie textile devient ainsi florissante (phénomène de bascule du Sud au Nord). L’Angleterre s’approprie cet art et diversifie la draperie et les échanges intercontinentaux sont peu touchés par la crise puisque la compagnie des Indes connaît une croissance de son activité. C’est également un renversement du pôle financier en faveur de Londres qui s’effectue. Certains en profitent Les Hollandais d’abord avec leur redoutable commerce maritime, puis les Anglais et enfin les Français. 2. ORIGINES ET CAUSES DE LA REVOLUTION INDUSTRIELLE ANGLAISE Où est née la révolution industrielle ? 216 La réponse est sans équivoque, elle est née en Angleterre, même si l’écosse a joué un rôle non négligeable dans l’innovation technologique. Un phénomène sans précédent historique Une avance considérable En 1790, l’Angleterre qui ne représentait pas 1% de la population mondiale produisait déjà 10% de la production en fer, car produit avec des nouvelles méthodes (charbon de terre, filature de coton mécanisée et donc temps de filage divisé par 10). Révolution agricole, révolution industrielle Arnold Toynbee: The Industrial Revolution. (1884) Quand la révolution industrielle anglaise s’est-elle produite ? 220 Pourquoi le développement économique moderne a-t-il commencé en Angleterre ? 223 - La religion et les mentalités ? Max Weber (1864-1920) et Werner Sombart (1890-1951) : le protestantisme est à l’origine du capitalisme européen (appelé aussi capitalisme moderne), il est donc le déclencheur de la Révolution Industrielle, car la Réforme introduisit l’esprit d’initiative et d’accumulation du capital, ce que l’Eglise catholique réprouvait. De même l’austérité du mode de vie protestant est un facteur d’investissement économique (témoignage de Charles Véridique Archinard : « les richesses sont un moyen que Dieu a mis entre leurs mains [aux hommes] pour travailler à leur perfectionnement. ») Le protestantisme oui, mais Aux Pays Bas et en Belgique on était aussi en présence d’un groupe d’influence de protestants, or ce n’est pas là que c’est produit la Révolution Industrielle en premier. - La structure politique ? L’Angleterre se caractérise dans son système politique par un Parlement qui représente divers groupes socio-économiques, ce qui est bénéfique au développement. Ailleurs aussi En France, Louis XIV avait un Parlement mais avec un rôle relativement réduit. Aux Pays-Bas en revanche le Parlement avait un grand pouvoir. Mieux, à Venise, le pouvoir des Doges de Venise était largement celui des marchands. En France, Colbert Son action était portée sur le développement économique avec la création de grandes manufactures d’Etat (les Gobelins, Saint-Gobain). Il subventionna également les manufactures privées et a soutenu la venue de techniciens étrangers. Mais le règne du « Roi Soleil » a été ponctué de guerres et de l’exode de quelques 200 000 français à la suite de la révocation de l’Edit de Nantes. - La dotation en ressources naturelles ? Surtout le charbon et le fer L’Angleterre produisait entre 60 à 65% de la production de charbon en Europe et 45à 50% de celle du monde vers 1750, ce qui fait un ordre de grandeur de 5 millions de tonnes. En production de fer par habitant, elle se situait à la deuxième place mondiale avec 3kg de fer par habitant. A la fin du XIX, cette production dépassait les 200kg. Mais aussi les communications Ce sont surtout les moyens de transport par voies fluviales et maritimes (12 à 18 fois moins onéreuses que terrestres), avec depuis le XVI siècle un réseau de canaux assez étendu. Même si, une fois encore, les PaysBas possédaient des avantages comparatifs. Les canaux et les routes : le retard anglais Le premier canal ne fut ouvert à la circulation qu’en 1761, alors que l’Italie avait ouvert la marche depuis 1209. Il en fut de même pour les routes. - Le commerce international et la colonisation ? Dès le XIX siècle, l’Angleterre est de loin la première puissance coloniale. Une primauté commerciale mais assez tardive En effet, l’Angleterre se trouvait en retard quant à s a flotte au tout début du XVIII, et c’est la prise de conscience de ce retard qui la poussa en 1651 à promulguer les Navigation Acts destinés à la flotte marchande. Un domaine colonial très limité Vers 1700, l’empire colonial anglais ne représentait qu’un quinzième de l’ensemble colonial européen. Les empires français, espagnols et portugais dominaient. - La présence d’une grande ville : Londres ? J. F. Fisher, le pionner des statistiques comparatives, mis en évidence en 1930, l’importance de cette ville en tant que marché de produits agricoles. Puis c’est surtout E. A. Wrigley (1967) qui a le plus insisté sur la corrélation qui pouvait exister entre Londres et la Révolution Agricole. Mais un certain nombre de restrictions s’imposent : Une progression non exceptionnelle De 1603 à 1695, la croissance de Londres est de 0,5%, tout comme dans la période 1695 à 1740. Amsterdam par exemple a une croissance urbaine qui dépasse les 1,9%. Une ville éloignée des centres d’innovations agricoles Ces ressources proviennent le plus souvent de sont commerce extérieur. - Un niveau de développement et une croissance démographique rapide ? La technologie : l’Angleterre n’occupe pas la première place Au niveau technologique, l’Angleterre se trouve au mieux à la 4ème place. Ce sont les apports du continent lors de l’immigration des huguenots français par exemple au cours du XVII siècle qui ont favorisé l’essor de ce domaine. Ce sont les Pays-Bas qui, sur la période 1600 1670 sont responsables de 20% des innovations pour 2% de l’Europe en habitants. Soit 4 fois plus que l’Angleterre. D’ailleurs sont agriculture était moins modernisée que celle des Pays-Bas. Bodin et Malthus, ou le rapport entre population et développement économique L’accroissement de la population conduit à une régression économique car celle-ci croît plus vite que la production. En effet Malthus tire cela d’une croissance démesurée passant de 0,3% par an entre 1550 et 1750 à 1,1% par an entre 1790 et 1800. Jean Bodin (1530-1596) : « Il n’y a de richesses que d’homme ». - Alors que conclure ? Si l’Angleterre n’a pas été le seul pays à posséder des avantages d’éclosion de la Révolution Industrielle, elle a été les seul à cumuler quatre d’entre eux : religion et mentalité, structure politique, dotation en ressources naturelles et présence d’une grande ville. Un cas voisin de l’Angleterre fut celui des Pays-Bas, mais ce pays n’en connaissait pas une production suffisante en charbon pour qu’un véritable démarrage industriel ouvre la marche. L’Europe à la veille de la révolution industrielle : un civilisation spécifique 251 - Une technologie et une science européenne sans précédent dans l’histoire ? - L’esprit d’ouverture de l’Europe - Caractéristiques démographiques ; de l’ouverture sur la mer aux larges disponibilités en énergie - Un fractionnement politique : facteur de force La révolution industrielle un événement inéluctable ? 267 Le scepticisme d’éminents économistes contemporains de la révolution industrielle Le mouvement lent et progressiste a fait perdre à certain le goût d’une véritable révolution. Selon Fernand Braudel (1979), ce n’est après tout qu’un « long processus d’industrialisation ». 3. LA REVOLUTION AGRICOLE ET SES INTERACTIONS AVEC LA REVOLUTION INDUSTRIELLE La révolution agricole anglaise : origines, composantes et modalités 274 Dans les débuts du XVIII siècle, l’Angleterre qui, 50 ans auparavant jouait un rôle négligeable dans le commerce des produits d’outre mer se hissait progressivement au premier rang. Elle devint progressivement le « grenier de l’Europe avec des exportations en céréale et en farine qui touchaient les 220 000 tonnes vers 1750 soit près de la moitié des exportations européennes. - Les pays bas, la Mecque des agronomes Les Pays-Bas et l’Italie sont les pays où les progrès techniques dans l’agriculture ont été les plus marqués. Cependant, si les rendements y étaient plus élevés qu’en Angleterre, là-bas la productivité y était plus élevée car il y avait moins d’actifs pour une même unité de surface. C’est ce qui a pu dégager un surplus particulièrement fort propice aux exportations en Angleterre. Rendement et productivité : deux notions très différentes - Les principales composantes de la révolution agricole anglaise Suppression progressive de la jachère et rotation continue des cultures Dans la majeure partie de l’Europe il y avait deux types de cultures : - par l’assolement biennal : une année de culture suivie d’une année de jachère - par l’assolement triennal : deux années de cultures suivies d’une année de jachère Le progrès apparaît avec la mise en place de mises en cultures sur 3 ou 4 ans et où la jachère disparaît. La régénération des sols se fait grâce à des cultures qui puisent les minerais présents à différentes profondeurs, par des plantes régénératrices (trèfle), et enfin par une fumure abondante. La Chine avait déjà adopté ce système au XVIII siècle. Introduction ou extension de cultures nouvelles Il s’agit principalement des raves, du trèfle, du chou et de la fameuse pomme de terre aux conséquences économiques très larges. Amélioration des outillages traditionnels et introduction d’outillage nouveau La charrue en est l’exemple premier. Son amélioration se fut sur deux fronts : sur celui de la forme et de la structure et sur celui de l’emploi généralisé du fer. On passe également de la faucille à la faux. Le semoir permit également d’économiser des semences et donc d’en laisser plus à la consommation. De plus par là, les plantes seront plus solides et moins sujettes aux maladies. Sélection des semences et des reproducteurs animaux Il s’en est suivi un accroissement du poids des bêtes, de la production de lait et de laine de mouton. Amélioration et extension des terres arables Les progrès en matière de drainages sont immensément importants pour l’Angleterre dans l’assèchement des marais. Extension de l’usage des chevaux dans les travaux agricoles La vitesse de traction du cheval est en moyenne supérieure de 50% à celle du bœuf. Il fut également à l’origine de l’assolement triennal puisque celui-ci nécessitait des céréales de printemps comme l’avoine, nourriture privilégiée du cheval. - Modalité de la révolution agricole anglaise Le rôle des pionniers et des vulgarisateurs Les publications d’Arthur Young ont été le reposoir des techniques utilisées par Georges III dans la culture de ses terres. Les enclosures acts C’est une mesure judiciaire faisant passer de l’open fields au common fields. Ils ont favorisé la mise en rotation continue des terres et ont également contribué à leur amélioration. Le déclin des Yeomen et le déracinement des Cottagers Ce sont des classes de paysans qui furent expulsés de « leurs » terres. Ce qui a appelé toute une frange de la population à faire appel aux Poor Laws de 1536. De la révolution agricole à la révolution industrielle 293 En même temps que le secteur agricole connaissait des bouleversements, le secteur industriel commençait à être affecté. - L’agriculture et la sidérurgie Entre 1720 et 1760, la demande de fer en Angleterre s’est accrue de 70%. Cet accroissement a conduit à des goulets d’étranglements et notamment au niveau de la production de bois, qui a surtout compté sur l’importation a cause des faiblesses de l’Angleterre dans ce domaine. - L’agriculture et le textile ou pain et vêtement La sidérurgie qui comptait beaucoup sur le charbon de bois a essayé de se tourner vers un autre type d’énergie : le coke. Bien que ce procédé date de 1603 (Hugh Platt), le procédé ne fut réellement apprécié par les entrepreneurs qu’à partir de 1709 avec Abraham Darby, maître des forges à Coalbrookdale. A partir de là, la production de fer s’est accélérée passant de 22 millions de tonnes en 1720 à 580 en 1825. La Chine connaissait déjà ce procédé depuis le XI° siècle. - Un processus cumulatif d’interactions Le procédé du coke fut ensuite réadapté à l’industrie de moins en moins satisfaite par une fonte trop cassante. C’est Henry Cort qui déposé son brevet de fabrication du fer en 1784 (puddling) qui renforce le matériau. Pour ce qui s’agit du fer, il fut aussi à l’origine du laminoir. - Les causes de l’augmentation de la demande de fer Ce ne sont bizarrement pas l’industrie, les transports ou l’armée qui furent au centre de cette demande croissante mais bien l’agriculture. La suppression de la jachère : elle a accru les travaux agricoles de 45% en 50 à 60 ans. L’introduction d’outillage nouveau : les instruments en bois étant trop fragiles, la substitution en fer fut nécessaire dans cet usage intensif provoqué par la suppression de la jachère. Les chevaux : elle représente 15% de la production de ferrure en 1760. - Une première interaction : la demande des agriculteurs L’agriculture en temps que principal débouché de la sidérurgie (30 à 50% vers 1760) a opéré une pression sur ce domaine, à l’origine des innovations techniques (charbon plutôt que bois dans les hauts fourneaux). - D’autres interactions De la même manière, cette interaction sera à l’origine du puddlage, et du soufflage à air chaud, procédés qui seront à l’origine de la Révolution Industrielle. L’agriculture et le textile, ou pain et vêtements 304 La production par actif dans l’agriculture se serait accrue d’environ 100% entre 1700 et 1800 en Angleterre. - Manger davantage ? Même si on atteint rapidement un plafond calorifique en nourriture, le gaspillage vient au relais. Aujourd’hui, seulement 1/3 de ce que nous mangeons se fait en calories élaborées. - Où apparaissent le coton et sa mécanisation Au milieu du XVIII° siècle, le Brésil, le Moyen Orient et l’Inde en priorité, étaient les importateurs privilégiés des pays froids d’Europe où les vêtements étaient une consommation indispensable. Vers 1840, le coton représentait 60% de l’emploi de l’industrie manufacturière et 50% de la production en textile et 40% des exportations totales. - La mécanisation de la filature du coton C’est Richard Arkwright qui parviendra en 1769 à commercialiser des fils produits par des machines. Ainsi, l’ouvrier de 1830 produisait 400 fois plus de fil fin que celui de 1730 et vers 1800, la quasi-totalité de la filature britannique était mécanisée. Il faut cependant signaler qu’à côté de la water frame d’Arkwright, spinning Jenny de James Hargreaves proposait une autre machine. Les deux étant réunies plus tard dans la Mule Jenny de Samuel Crompton en 1779 tandis qu’en 1830, une dernière étape est marquée par la self acting de Roberts. - La mécanisation de la filature des autres fibres La mécanisation de la soie était déjà présente en Italie depuis le XIII° siècle et celle de la laine en 1790 et du lin dans les années 1810. - Le tissage : une mécanisation tardive Il s’agit principalement de la navette volante de John Kay en 1733 dont la diffusion ne se fit vraiment qu’après 1760. - La teinture : d’un retard de l’Europe à la mécanisation Le premier brevet de machine à teinter fut déposé par Thomas Bell en 1783. Accroissement de la productivité agricole et modification du rythme de la croissance de la population 314 D’après l’étude de la démographie de l’équipe de Cambridge sur l’Angleterre, la révolution agricole a précédé et non suivi la croissance démographique et la disponibilité en nourriture a favorisé la croissance démographique. Un processus cumulatif d’interactions 317 - Fer et agriculture Le prix du fer ne cesse de chuter. En Angleterre, il est 3 fois moindre que celui du blé en 1820 alors qu’il était 2 fois supérieur en 1740. En France, la parité est atteinte vers 1850. Le consommateur s’approvisionne de plus en plus en fer dans le même temps puisqu’en Belgique par exemple, en 1913, la consommation de fer s’élevait à 160 Kg contre 150 Kg de blé. - Fer et charbon Le charbon étant un produit pondéreux fut la raison de nombreux progrès dans les transports de l’ordre de 2 600 Km de canaux creusés entre 1761 et 1800. - Charbon et canaux A ce titre, la construction du premier canal en Angleterre est symptomatique : décidé par Bridgewater en 1759 dans la perspective de réduire les coût de transport du charbon qu’il exploitait. Ce canal reliait donc le siège de son exploitation à l’exploitation minière de Manchester. Il fut commandé à Brindley guidé très empirique encore dans ses modes de production. Il fut terminé en 1776, d’une longueur de 56 Km. - Textile et énergie La mécanisation de la filature du coton a engendré des demandes sidérurgiques et en énergie. En 1840, ¾ de l’énergie utilisée était hydraulique, dont l’efficacité est renforcée par les turbines hydrauliques du XIX° siècle contre ¼ de la machine à vapeur (transports). - Une parenthèse sur la machine à vapeur Elle est l’œuvre de James Watt dont le brevet date de 1781. - Croissance de la population = demande croissante 4. MECANISMES STRUCTURELS DE LA REVOLUTION INDUSTRIELLE Les spécificités liées aux entreprises 331 - Le faible coût des investissements industriels La mise d’une personne au travail représente en Angleterre vers 1800, 4 à 5 mois de salaire moyen masculin de cette époque. En France, 6 à 8, à cause du décalage entre le niveau de développement et le niveau technique. Pourtant ce chiffre est très faible. Les investissements industriels d’autre part étaient très simples car la grande majorité des machines étaient en bois. Le faible coût des investissements et l’émergence d’une nouvelle classe d’entrepreneurs Les investissements à faibles coûts fut à l’origine de la nouvelle classe d’entrepreneurs qui eux-mêmes donnèrent l’impulsion aux secteurs moteurs de la Révolution Industrielle, notamment dans le textile. Or le coût du capital dans l’agriculture est environ 7 fois plus élevé que dans l’industrie ce qui a pu permettre à des exploitants agricoles en revendant leurs exploitations de démarrer allègrement dans l’industrie et surtout dans le textile. A chaque phase économique ses propres entrepreneurs Thèse soutenue entre autres par Henri Pirenne dès 1914 pour qui le groupe de capitaliste d’une époque de l’histoire économique ne descend pas du groupe de capitaliste de l’époque précédente. Ce processus se justifiant par les mariages entre de jeunes filles fortunées et les nouveaux entrepreneurs. - Profits élevé en auto financement Les hauts profits de l’autofinancement furent au cœur de la notion de démarrage. Les profits : des taux très élevés Le décollage des « nouveaux » secteurs s’est accompagné de taux de profits très élevés comme dans le textile où l’entreprise Le Blanc de Lille atteignait 35% de taux de profit ou dans la sidérurgie où la Phoenix Foundry a eu des taux supérieurs à 25% pendant plus de 15 ans après sa création en 1794 L’autofinancement, une pratique « naturelle » Au début de la révolution industrielle, l’autofinancement était la forme dominante et presque exclusive du financement des entreprises ce qui explique l’ascension assez aisée d’une classe capitaliste. - Absence de taille optimale et de taille minimale des entreprises La taille optimale des entreprises C’est la taille qui maximalise les conditions d’exploitation d’une entreprise. En Belgique, la taille moyenne était environ de 26 personnes, en Angleterre pour l’année 1750, elle serait de seulement 950 personnes. La taille minimale Taille en dessous de laquelle il est très difficile de produire certains biens à des prix tant soit peu compétitifs. Elle se situait au milieu du XIX° siècle à quelques dizaines d’ouvriers mais varie beaucoup d’un secteur à l’autre. Même plus tard, les géants de l’automobile… Les entreprises d’automobile ont débuté à quelques ouvriers seulement. Natalité mais aussi mortalité des entreprises La combinaison des différents secteurs énoncés précédemment aboutissent à un forte natalité des entreprises : faible coût des investissements, haut niveau des profits, absence de taille maximale et minimale des entreprises. Coûts élevés de transports : un atout au début de l’industrialisation 353 - L’ampleur des coûts de transport - Les avantages des coûts de transport élevés pour la première phase de la révolution industrielle Conditions sociales en matière emploi 364 - Loi d’airain des salaires - Le travail des enfants et des femmes Faible écart entre la technique nouvelle et la technique ancienne 371 - L’information permet l’innovation - Une technique nouvelle qui peut facilement se contenter d’ouvriers peu qualifiés et illettrés La transmission organisée et spontanée des nouveautés 379 - Une parenthèse sur la presse - D’autres facteurs de diffusion d’innovations 5. LA REVOLUTION INDUSTRIELLE EN EUROPE CONTINENTALE Les pays précocement industrialisés : Belgique, France, Suisse 390 - Les caractéristiques communes - La Belgique et la Suisse : les pays les plus précoces ? - La France : une population à croissance très lente ; un économie à croissance moyenne Les pays de la deuxième vague : Allemagne, Autriche-Hongrie 409 - Caractéristiques générales du développement de ces deux pays - L’Allemagne : la rapide montée d’une puissance industrielle - L’Autriche-Hongrie : une mosaïque de cultures qui ont vécues ensemble Les tard venus : Espagne, Italie, Russie, Suède 422 - La Russie : une forte intervention du pouvoir central - L’Italie : le poids de certains handicaps - L’Espagne, également handicapée - La Suède : un démarrage industriel avec des secteurs nouveaux Les pays d’Europe non industrialisés au XIXème siècle 437 En guise de brève conclusion : Victoires et Déboires des pays d’Europe continentale 444 6. LA REVOLUTION INDUSTRIELLE ET LE DEMARRAGE DES PAYS DEVELOPPES EXTRA-EUROPEENS Caractéristiques spécifiques du développement économique des pays de peuplement européen 448 - Un peuplement tardif résultant directement de celui de l’Europe - Un développement accès sur les exportations de produits agricoles - Un développement qui ne néglige pas l’industrialisation - Importations massives de capitaux - Une croissance économique rapide conduisant à un niveau de vie élevé Les Etats Unis : les spécificités des premières phases du développement 460 - Un marché assez grand que l’on protège d’emblée - Un industrialisation rapide, aidée aussi par les ressources naturelles et par une meilleure organisation - Une agriculture performante aux larges disponibilités en terres - Un pays très riche construit largement par les immigrants Les autres pays de peuplement européens qui ont réussi 470 - Le Canada : le voisin nord des Etats Unis - L’Australie : d’un vaste pénitencier à des restrictions d’immigration - La Nouvelle-Zélande : un pays actuellement agricole Les pays tempérés d’Amérique latine : la richesse avant le sous développement 483 - L’Argentine : un Eldorado du XIXe siècle - Le Chili : une terre doublement riche, agricole et minière - L’Uruguay : une petite Suisse L’Afrique du Sud : entre deux mondes 492 Le Japon : une exception… 494 - Pourquoi un démarrage du Japon et pas du reste de l’Asie ? - Les points saillants de l’histoire du Japon traditionnel - Une politique originale de démarrage 7. LES PETITS PAYS D’EUROPE, UNE MOSAÏQUE DE SITUATIONS ET D’EVOLUTIONS Les petits pays européens complémentaires de l’économie britannique : deux cas exemplaires 520 - Le Portugal : prototype d’une complémentarité menant à la pauvreté - Le Danemark : le prototype d’une complémentarité menant à la richesse Les petits pays complémentaires des Balkans : indépendance politique et rapprochement avec l’Occident 533 - La Grèce : un pays pauvre malgré sa flotte marchande - La Bulgarie : un pays très rural - La Roumanie : un gros exportateur grace aux céréales et au pétrole - La Serbie : un petit pays de petits paysans - L’Albanie : un pays extrêmement peuplé Les petits pays complémentaires du Nord 547 - Les Pays bas : un rôle commercial retrouvé - La Finlande : une demi indépendance dans l’empire russe - La Norvège : poissons et bois ; navires et électricité - L’Irlande : une victime de l’indépendance ? Les petits pays européens concurrentiels de l’économie britannique 562 - La Belgique : une petite Angleterre - La Suisse : riche malgré un manque d’atouts - La Suède : de la complémentarité à la concurrence Le principales raisons des victoires et déboires des petits pays 575 - Les raisons des victoires - Les raisons des déboires 8. CONSEQUENCES ECONOMIQUES ET SOCIALES DE LA PREMIERE PHASE DE LA REVOLUTION INDUSTRIELLE Les acquis de ma première phase de la révolution industrielle ou les victoires 582 - Un bond de la productivité - Du pain de la misère au pain presque gratuit, en passant par le plain accessible - Des objets manufacturés à profusion - Les retombées positives : d’une vie plus longue aux livres, en passant par l’enseignement Les déboires : le passif ou les coûts humains de la première phase de la révolution industrielle 606 - Davantage de pain, mais plus d’inégalités - L’esclavage des enfants - Le martyr de la classe ouvrière : bien plus qu’un déboire La persistance des enclaves traditionnelles sectorielles 628 - Des enclaves traditionnelles régionales - Les enclaves traditionnelles sectorielles