ECOLOGIE ET ECONOMIE
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Ressources : http://www.econo-ecolo.org/
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la dimension économique regroupe les activités humaines dont la finalité est d'échanger des
produits et des services, c'est-à-dire pratiquement toutes les activités humaines. Nous y
reviendrons, mais la dimension économique est caractéristiquement la dimension
thermodynamique des échanges de matière et d'énergie lesquels sont régulés par des
échanges d'informations.
Le plus souvent, on distingue trois grands types de secteurs économiques :
Le premier concerne la production, la collecte ou l'exploitation des ressources naturelles. On
parle du secteur primaire. Cela comprend les industries d'extraction minière et pétrolière,
l'agriculture et l'élevage, la foresterie, la pêche et l'aquaculture, la production d'énergie
électrique.
Le deuxième secteur est le secteur secondaire. Il concerne l'industrie et l'artisanat. Son domaine
est celui de la transformation d'une matière première en un produit plus élaboré.
Le troisième secteur est le secteur tertiaire. Il concerne les activités de service comme le
commerce et la distribution, le tourisme et l'hôtellerie, la restauration, l'enseignement, le
transport, les services à la personne, le nettoyage, les professions de santé, la sécurité, les
assurances, etc.
La dimension économique comprend deux parties : la finance et la gestion :
La finance s'intéresse évidemment à la monnaie, c'est-à-dire aux avoirs, au crédit, au débit, au
déficit, au prêt, aux intérêts, à la dette, au taux de change, aux zones monétaires et aux zones
d'échange. La finance, c'est aussi les banques et les assurances, la banque mondiale ou le
fonds monétaire international, les paradis fiscaux, le blanchiment d'argent, la bourse,
l'actionnariat, les marchés financiers, les obligations, les stocks-options, la spéculation, les fonds
de pension, les offres d'achat amicales ou hostiles, les hedge founds, les private equities, l'usure
ou le micro-crédit, l'épargne et le patrimoine, les salaires, les retraites et le pouvoir d'achat,
l'héritage et les droits de succession, la fiscalité et les impôts, la TVA, le trésor public, la cour des
comptes, les notaires, les conseillers fiscaux, les experts comptables, les contrôleurs des impôts,
les agents du fisc, les marchands de bien et les agents immobiliers, les commissaires priseurs, etc.
La gestion, c'est avant tout la gestion financière. Autrement, aujourd'hui, on parle de
management : management de la qualité, management de la san et la sécurité,
management des ressources humaines, etc.
La gestion financière bien conduite a pour finalité d'assurer la " durabilité " d'un système
(entreprise, nation, administration, Ministère, famille, association, GAEC, SCI, etc.).
La gestion financière et les managements ont pour objet de contrôler les flux dans le système.
Ces flux concernent tous ce qui peut être échangé : les fonds, les hommes, les matériaux, les
énergies, les déchets, les rebuts, les stocks, les achats, les ventes, les bénéfices. La gestion de ces
flux est assurée par la comptabilité, la logistique, la production, la maintenance, l'entretien, la
commercialisation, les embauches et les licenciements, etc.
On ne peut pas parler aujourd'hui de gestion économique sans évoquer la gestion de
l'environnement laquelle s'oriente, de plus en plus, vers un capitalisme " vert ". Le récent "
Grenelle " de l'environnement fut là pour nous le rappeler.
C'est évidemment autour de la question de l'effet de serre et du réchauffement climatique que
l'économie environnementale trouve le meilleur terrain pour se développer. Les prix Nobel de la "
Paix " 2007, s'ils ne sont pas sans arrière-pensée, sont aussi la reconnaissance de cette orientation
nouvelle. Aujourd'hui tout est prétexte à économiser l'énergie et le carbone surtout pour créer ou
vendre de nouvelles technologies, de nouveaux appareils, de nouvelles manières de vivre, de
nouvelles taxes, etc. Bon nombre de ces innovations ne sont, en réalité et pour l'instant du moins,
que des escroqueries, soit parce qu'elles ne fonctionnent pas, soit parce qu'elles demandent
plus de pollution, d'énergie ou de rejet de carbone pour les produire et les faire fonctionner
qu'elles n'en économisent.
La deuxième grande volution verte du capitalisme s'appuie sur le pic pétrolier qui aurait été
atteint. Pour ne citer qu'une seule catastrophe écologique majeure à venir, c'est le
développement des agro-carburants. En moins de cinq ans, les dégâts qu'ils provoquent, et qui
avaient été assez bien mesurés et prédits, sont énormes. Un des corollaires, c'est la déforestation
galopante laquelle est aussi devenue un produit d'appel pour un nombre important de produits
censés la ralentir. Ce qui n'avait pas trop bien marché pour l'industrie du papier, pourrait bien
parfaitement fonctionner pour l'huile de palme… dans les deux sens, puisqu'on continuera d'en
produire et de vendre des substitutions.
En ce qui concerne la gestion de l'eau, cela fait plus de quarante années que le capitalisme et
les fonds privés ont trusté cette activité dans nos pays qui ne manquent pas de la ressource,
avec la bénédiction aveuglée, d'ailleurs, des services publics. Ailleurs, c'est-à-dire la
ressource est rare ou de mauvaise qualité, elle n'intéresse pas les industriels ou les financiers
autrement que pour attendre que les humanitaires ou les associations trouvent des solutions.
Pour ce qui est de la gestion des déchets, me s'il y a beaucoup de points très positifs qui
échappent à une gestion capitaliste, on n'oubliera pas qu'une part importante des déchets très
dangereux est externalisée vers des pays pauvres, sans état d'âme.
Gageons que le trou de la couche d'ozone et la pollution atmosphérique feront les beaux jours
du capitalisme vert, tout autant que la biodiversité qui diminue ou la dégradation, l'érosion, la
pollution et la stérilisation des sols qui augmentent.
Il n'y aura guère que les accidents nucléaires, les catastrophes industrielles, les marées noires,
etc. auxquels on ne fera pas trop de publicité, quoique !
L'économie du travail est une sous-dimension importante de la dimension économique des
écosociosystèmes. L'économie du travail se résume essentiellement au marché du travail, c'est-
à-dire au rapport de force qui lie, dans une économie libérale capitaliste, les employeurs
(demande) et les travailleurs (offre).
L'économie du travail, c'est aussi la politique de l'emploi à un moment et dans une conjoncture
donnés, c'est-à-dire la manière dont une société décide de fixer le niveau d'emploi, les niveaux
de salaire et le niveau de chômage.
Le plus souvent, le niveau de salaire et le niveau de chômage sont corrélés : plus le niveau de
salaire est maintenu bas, plus le niveau de chômage est bas aussi. Le salaire est donc la variable
d'ajustement du chômage, tout cynisme mis à part.
Le problème du sous-emploi finalement, c'est l'opposition forcenée des syndicats. Si ceux-ci se
décidaient à accepter des salaires médiocres, il n'y aurait bientôt plus de chômeurs ou plus
exactement, il y aurait un niveau de chômage juste suffisant pour contraindre les travailleurs à la
juste soumission que leurs employeurs réclament.
Le problème, c'est que des salaires bas impliquent un pouvoir d'achat limité, autrement dit une
moins importante demande de biens et des services de la part des entreprises lesquelles,
produisant moins, embaucheraient moins !
C'est une des raisons qui ont incité des économistes à proposer un taux de chômage qui
n'accélère pas l'inflation (Non-Accelerating Inflation Rate of Unemployment ou NAIRU). C'est ce
modèle d'un humanisme certain qui plût particulièrement à Giscard d'Estaing lequel s'empressa
de le mettre en place dès 1975 permettant ainsi de passer de 2ou 300 000 chômeurs à plus d'un
millions, puis deux, sans doute trois et de s'y maintenir jusqu'en 2007, malgré toutes les radiations
et manœuvres grossières pour tenter de faire croire que leur nombre est beaucoup plus faible.
Non moins intéressant, certains de ces économistes tenant de ces avancées humanistes ont été
nobélisés (Tobin, en autres !).
L'économie de l'environnement est une autre sous dimension de la dimension économique des
écosociosystèmes. L'économie de l'environnement, c'est une autre manière de parler du coût
environnemental de la croissance puisque celle-ci n'est envisagée qu'à la mesure des entrants
positifs, mais jamais des accidents du travail, des maladies professionnelles, des dépenses
énergétiques, de l'épuisement des ressources, des pollutions induites, des déchets accumulés,
des catastrophes technologiques et autres extrants négatifs.
Ce sont ces extrants négatifs qui motivent diverses conduites en matière d'économie de
l'environnement.
Par exemple, il y a le principe du pollueur payeur. En France, on a même réussi à lui substituer le
principe du pollué payeur (pollution des eaux par les nitrates en Bretagne). Le principe du
pollueur payeur consiste à énoncer que le coût d'une pollution revient à celui qui la provoque.
Quels coûts ? Directs ? Indirects ? Faute d'avoir jamais réussi à les déterminer, il a été infiniment
plus simple de répercuter les coûts présumés sur les consommateurs qui payèrent deux fois, la
première pour être pollués, la seconde pour être éventuellement dépollués !
Remarquablement, c'est toujours à ce bout de la chaîne économique que se répercutent les
coûts de la dépollution. Si d'aventure les industriels devaient être astreints à payer les coûts
générés par les pollutions qu'ils émettent, ils sauraient les répercuter sur les prix des marchandises
ou des services qu'ils proposent.
Plus subtil encore, c'est le principe du non pollueur - pollué - payeur ! L'exemple le plus
intéressant, c'est celui qui est fourni par les Agences de l'eau qui prélèvent, auprès des
consommateurs, une taxe sur la consommation d'eau potable laquelle va servir à subventionner
des entreprises polluantes pour qu'elles se dotent de systèmes antipollution comme des stations
d'épuration, par exemple.
Dans le même ordre d'idée, c'est-à-dire de foutage de gueule, on peut citer la taxe carbone, la
taxe Chirac sur les voyages en aéronefs, la pastille verte des véhicules moins polluants, la prime à
l'achat de véhicules moins émetteurs de CO2, etc. Le citoyen qui n'a aucune responsabilité, ni
aucun pouvoir d'influer sur les choix et les techniques de production est prié de passer à la caisse
pour permettre la survivance de pratiques délictueuses ! Remarquablement, le citoyen ne geint
même plus !
La sous dimension " économie de l'environnement ", ce fut aussi le principe de précaution pour
lequel Chirac insista pour qu'il apparaisse dans la constitution et dont Attali voudrait qu'on le
supprime… Après le principe du pollué payeur, le principe du responsable pas coupable. Il est
vrai qu'il faut s'attendre à tout, on a même vu se mettre en place le principe du condamné pour
prévarication / rééligible (voir résilience).
La sous dimension " économie de l'environnement ", c'est encore le développement durable, la
décroissance soutenable, les quotas de pêche, la politique agricole commune, le Grenelle de
l'environnement, le protocole de Kyoto ou la conférence de Bali. À suivre…
La sous dimension " économie de l'environnement ", c'est encore le prix que l'on accorde au
maintien de la biodiversité. Combien vaut un papillon ou une pervenche de Madagascar ?
La sous dimension " économie de l'environnement ", c'est enfin la mise en place du droit à
polluer dès lors que tu es puissant et riche ! C'est l'achat de tonnes de carbone par les pays
industrialisés aux pays peu industrialisés, ce sont les externalisations de nos usines les plus
polluantes, de nos déchets les plus dangereux, de nos substances les plus toxiques, etc. avec la
plus grande bienveillance de l'OMC ou du FMI... sans oublier de se faire attribuer un écolabel !
Une autre sous-dimension de la dimension économique concerne l'économie de la culture,
c'est-à-dire les aspects économiques du marché de l'art et de la création. Cette sous-dimension
a pris un essor et une importance considérables, ces dernières années, pour la raison essentielle
qu'une part importante de ce marché a surtout une fonction spéculative et qu'elle intéresse la
finance, non pas pour la valeur artistique ou culturelle d'une création, mais pour les profits que
l'on compte en tirer. Au-delà des profits, et compte tenu des prix pratiqués, le marché de l'art,
c'est un moyen facile pour blanchir l'argent de la corruption, de la drogue, de la vente d'armes
et de quelques autres activités " réservées ". C'est aussi un moyen d'échapper au fisc. Cela tient
souvent de l'abusus en termes de détournement du travail social.
Aujourd'hui, ce sont toutes les activités artistiques qui donnent lieu à un commerce et à une
formidable compétition, y compris au nom de l'exception culturelle (cinéma, théâtre, musique,
danse, peinture, musées, bibliothèques, monuments historiques et naturels, etc.). La réduction de
la culture a sa seule dimension commerciale est d'ailleurs quasi caricaturale. Dans le domaine
de l'édition littéraire, par exemple, on ne s'intéresse pratiquement plus à la valeur littéraire d'un
ouvrage, mais bien plus à la renommée du signataire du livre comme potentiellement capable
de faire un coup éditorial. C'est fou le nombre d'habitués ou de vedettes du petit écran qui
écrivent et publient des livres qu'ils n'auront même pas lu.
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