Synthese conference - Conservatoire National du Chrysanthème

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Note de synthèse
« L’histoire et la culture du Chrysanthème »
I. D’une voyageuse à une fleur d’or aux mille visages :
Les origines botaniques
Famille : ASTERACEES
Genre : Chrysanthemum
Espèce : X Grandiflorum
On doit sa description au célèbre naturaliste suédois Linné (père de la classification bi-nominal). On
différenciera les chrysanthèmes de souche asiatique de ceux issus de l’Atlas Marocain à floraison
estivale.
L’histoire du chrysanthème
En Asie : Les traces les plus anciennes que l’on trouve de la culture du chrysanthème
datent du V ème siècle en Chine puis on observe son arrivée au Japon vers le VII ème siècle, il y
connaît alors un essor notable.
En Europe : Son introduction remonte à 1789 par Pierre Blancard bien que l’on trouve
des traces de cette fleur dans des livres du XVIIème siècle en Hollande. Le botaniste et
aventurier Fortune complètera au XIXème siècle l’introduction de nouvelles variétés.
Pierre Blancard
Les formes de fleurs
Le chrysanthème présente une multitude de formes de fleurs dont les caractères se croisent et
s’entremêlent grâce à l’hybridation. Cela peut aller de la fleur simple ou double, en passant par des
formes plus connues telles que spiders (Tokyo), incurvées, récurvées, alvéolées, échevelées,
rayonnantes, tubulées ou encore les duveteuses.
Les formes cultivées de chrysanthèmes
La forme la plus connue est la potée à petites fleurs. Néanmoins, nous trouvons également dans
le commerce la grosse fleur à trois ou cinq têtes et les fleurs coupées pour les bouquets. Le
chrysanthème se cultive aussi sous la forme d’une uniflore dite « grosse fleur à haute tige », la fleur
coupée (plusieurs tiges avec plusieurs fleurs), les chrysanthèmes cascades ou formés en topiaire qui se
caractérisent par une forte croissance et une floraison abondante.
II. La culture du chrysanthème :
Les modes de multiplication
Le semis : Mode de reproduction sexué dont la technique fut développée par le Capitaine Marc
Bernet, passionné d’horticulture du XIXème siècle dans la région de Toulouse.
Le bouturage : Mode de multiplication végétatif non-sexué consistant à prélever un fragment
(jeune pousse) issu d’un pied-mère afin de le faire raciner. L’individu obtenu est identique
génétiquement à la plante mère. L’enracinement pourra s’effectuer toute l’année, à l’étouffé ou sous
serres.
Ecrit par Olivier LEROI, Conservatoire National de Chrysanthème Paul Lemaire
Novembre 2013
La division de touffes : Mode de multiplication végétatif non-sexué consistant à diviser la
motte d’un pied-mère au printemps. L’individu obtenu possèdera immédiatement les organes aériens et
racinaires, il sera lui aussi identique génétiquement à la plante mère.
La culture in-vitro : ou micropropagation est un mode de reproduction végétatif non-sexué, qui
consiste à générer une plante entière à partir de cellules ou de tissus végétaux en milieu nutritif
(saccharose pour la source d’énergie, vitamines et nutriments) dans un milieu cultural contrôlé
(température, taux d’humidité et luminosité). On utilise cette technique afin de conserver et multiplier
des plants exempts de virus mais aussi pour obtenir très rapidement un grand nombre d’individus.
Les opérations culturales
La préservation des pieds-mères : Tailler les plantes après le dépérissement des parties
aériennes (3cm au-dessus de la terre) et couper les drageons. L’excès d’humidité et le vent sont les
principaux ennemis de nos plantes. Si la température descend en dessous de 10°C, mettre les pots dans
le sol et recouvrir les plantes avec des feuilles. Prévoir un anti-limace dès les premiers beaux jours et
reprendre progressivement les arrosages.
Le bouturage : Prélever les boutures sur les drageons du printemps à l’extrémité de la pousse,
enlever les feuilles de la base en laissant 2 à 3 feuilles. Placer les boutures à l’étouffé à 20/25°C pour
un enracinement sous quinze jours. Utiliser un terreau spécifique au bouturage drainant avec un
pourcentage important de tourbe. Les cascades dès janvier, les uniflores mi-février, les fleurs coupées
et les potées à partir du mois de mai.
Le rempotage : Utiliser un terreau de culture adapté, ou faire soi-même un mélange de 60 litres
en prenant 30L de tourbe blonde, 15L de terreau composté, 15L de terre du jardin, 200gr d’engrais
organique, 200gr d’engrais à libération lente 16-8-12. Au mois d’août, épandre 15 à 20gr d’engrais 1212-23. On rempotera mi-mai pour les uniflores, les cascades de mars à mai, les potées et les fleurs
coupées début juin.
Le tuteurage et l’ébourgeonnage : Selon la variété choisie, la technique consistera à planter un
tuteur dans le pot entre la plante et le bord du pot puis d’y attacher la tige de la plante à l’aide d’un lien
en laissant un espace pour que la tige grossisse. Pour les uniflores, l’ébourgeonnage se résume à
supprimer les bourgeons latéraux dès leur apparition.
La sélection du bouton floral : Cette technique s’applique aux uniflores en sélectionnant un seul
bouton floral afin d’obtenir une plus grosse fleur. Si le premier bouton apparaît en juin-juillet, on le
supprimera et on sélectionnera alors le bouton apparaissant après le 15 août en préservant un autre
bouton en secours.
L’hybridation : Opération qui permet de créer de nouvelles variétés, de nouvelles formes et
couleurs en accouplant deux variétés dont on souhaite mélanger les caractéristiques végétatives et
florales.
Les maladies, virus et ravageurs :
Les maladies et virus : oïdiums, rouilles, pourriture grise, septoriose…
Les ravageurs : pucerons, araignées rouge, thrips, aleurodes, limaces et la larve des chrysanthèmes.
Le Conservatoire National du Chrysanthème Paul Lemaire : Association crée en 1990 avec la ville
de Saint Jean de Braye pour la préservation et la promotion des variétés anciennes de chrysanthèmes
uniflores dont une grande partie de la collection a été obtenue par Paul Lemaire chrysanthèmiste
abraysien reconnu internationalement dans les années 1950.
Ecrit par Olivier LEROI, Conservatoire National de Chrysanthème Paul Lemaire
Novembre 2013
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