PRISE EN CHARGE MEDICALE D’UN CHIEN ATTEINT DE MALADIE VALVULAIRE DEGENERATIVE Page 1 sur 93 INTRODUCTION La maladie valvulaire dégénérative, encore appelée endocardiose, est la maladie cardiaque acquise la plus fréquente dans l’espèce canine, toutes races et morphologies confondues. Elle correspond à une dégénérescence myxomateuse progressive de la valve mitrale et plus rarement de la valve tricuspide entrainant une insuffisance valvulaire. C’est une maladie à évolution lente ; plusieurs années peuvent s’écouler entre la découverte d’un souffle cardiaque et l’apparition de signes cliniques d’insuffisance cardiaque. Cependant, une fois déclarée cliniquement, l’évolution de la maladie s’accélère et la plupart des chiens symptomatiques meurent ou sont euthanasiés parce qu’ils développent une insuffisance cardiaque réfractaire au traitement médical. Ainsi, de part son importance épidémiologique et son caractère actuellement encore incurable, la MVD représente un véritable challenge pour le vétérinaire praticien ; il doit en établir un diagnostic le plus précoce possible, identifier les chiens à risque, déterminer précisément le stade d’évolution de la maladie et, en fonction de chaque situation, adapter la thérapeutique de manière raisonnée et donner un pronostic au propriétaire. En quelques années, l’approche clinique de la MVD a été bouleversée. L’échocardiographie devenant plus accessible au praticien, le diagnostic précoce de la maladie a été grandement facilité. L’arsenal thérapeutique cardiovasculaire disponible s’est aussi largement élargi permettant au vétérinaire d’adapter de manière plus précise son traitement. Enfin, la connaissance accrue de la physiopathologie de la maladie a ouvert de nouveaux horizons diagnostiques, thérapeutiques et pronostiques remettant aussi en question bien des idées reçues. Actuellement sujet à controverse au sein de la communauté scientifique vétérinaire, il n’existe aucun consensus sur la conduite à tenir lors de la prise en charge d’un chien atteint de maladie valvulaire dégénérative. Pire encore, l’afflux perpétuel de nouvelles études et essais cliniques cherchant à prouver la supérioté d’un traitement sur un autre rend la prise en charge hasardeuse et laisse le vétérinaire praticien quelque peu désemparé. Ce document se propose dans une première partie de faire le point sur les connaissances bibliographiques concernant l’épidémiologie, l’étiologie, la physiopathologie, la clinique, le diagnostic et le pronostic de la maladie valvulaire dégénérative. La seconde partie passe en revue les principales classes thérapeutiques utilisées ; leurs indications lors d’endocardiose sont discutées sur la base du principe de la « médecine fondée sur les preuves » et grâce à une lecture critique des principaux essais cliniques. La troisième partie se veut pratique et synthétique ; la prise en charge d’un chien atteint de MVD est détaillée prenant en compte la majorité des situations auxquelles le praticien vétérinaire peut être confronté. Page 2 sur 93 A. PRESENTATION DE LA MALADIE VALVULAIRE DEGENERATIVE I. DEFINITIONS a. Maladie valvulaire dégénérative et insuffisance valvulaire La maladie valvulaire dégénérative correspond à un processus dégénératif chronique de la valve mitrale et moins fréquemment de la valve tricuspide. De nombreux synonymes lui ont été attribués tels que : endocardiose valvulaire, maladie valvulaire dégénérative ou encore dégénérescence valvulaire myxoïde. On retrouve dans les espèces porcines, équines et chez l’Homme, une entité similaire à la maladie valvulaire dégénérative du chien. Häggström J., Kvart C., Pedersen HD., Acquired Valvular Heart Disease, Textbook of veterinary internal medicine. Diseases of the dog and cat. Volume 2. 6th edition Le processus dégénératif caractérisant la maladie valvulaire dégénérative est à l’origine d’une insuffisance valvulaire ; le défaut d’étanchéité des feuillets valvulaires lors de la systole ventriculaire induit un reflux de sang du ventricule à l’atrium. Au fur et à mesure de l’évolution de la maladie, cette régurgitation systolique s’aggrave et est responsable d’une atteinte de la fonction cardiaque. Chez le chien, l’insuffisance valvulaire peut se retrouver dans d’autres maladies cardiaques (endocardite ou cardiomyopathie dilatée par exemple) mais la maladie valvulaire dégénérative en est une des causes principales. V Chetboul, Traitement de l’insuffisance mitrale chez le chien, Prat. Vét. Anim. Cie, 2006, (31), 7-10 b. Insuffisance cardiaque L’insuffisance valvulaire contribue au développement d’un insuffisance cardiaque, stade ultime de la maladie valvulaire dégénérative. L’insuffisance cardiaque correspond à un syndrome et non à une maladie en particulier. C’est une situation pathologique au cours de laquelle le cœur ne peut maintenir un débit cardiaque suffisant au maintien des pressions sanguines ni à la perfusion de tous les tissus de l’organisme. L’insuffisance cardiaque est elle aussi d’évolution progressive ; d’abord compensée (absence de signe clinique) elle devient décompensée (appartition de signes cliniques) avec l’aggravation de la maladie et de la régurgitation valvulaire. Elle est elle même responsable de l’activation de l’ensemble des mécanismes compensateurs associés à la physiopathologie de la maladie valvulaire dégénérative. Keene BW., Bonagura JD., Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 II. ETIOLOGIE L’étiologie exacte de la maladie valvulaire dégénérative est aujourd’hui encore inconnue. Il semblerait cependant que la dégénérescence myxoïde soit le résultat d’une succession d’évènements lésionnels au niveau de la valvule (traumatismes répétés notamment au niveau des feuillets) associée à un terrain génétique prédisposant (anomalie des composants de la matrice extracellulaire dont le collagène et les acides muco-polysaccharides). Page 3 sur 93 Haggström J, Duelund Pedersen H, Kvart C (2004), New insights into degenerative mitral valve disease in dogs, Vet Clin North Am Small Anim Pract. 34(5) : 1209-26 Management of chronic degenerative mitral valve disease in dogs, Smith P, In Practice (2006) 28, 376-383 a. Modifications histologiques et structurales 1. Modifications histologiques ANNEXE : anatomie et histologie de la valve mitrale L’appareil valvulaire est constitué des feuillets valvulaires, des cordages tendineux, de l’anneau fibreux et deux muscles papillaires. La valve mitrale s’organise en deux valves : une grande valve (valve septale ou feuillet antérieur) et une petite valve (valve pariétale ou feuillet postérieur). Chaque feuillet est reliée au muscle paillaire correspondant par des cordages tendineux de premier (s’attachant dur le bord libre des feuillets) et second ordre (s’attachant sur la face ventriculaire des feuillets). Schéma Les feuillets valvulaires sont constitués histologiquement de 4 couches distinctes : -couche atriale : fine couche de cellules endothéliales reposant sur du tissu conjonctif et une fine couche de cellules musculaires lisses. -couche spongieuse : ensemble de fibres de collagène, de fibres élastiques et de cellules (fibroblates notamment) contenus dans une matrice riche en mucopolysaccharides. -couche fibreuse : couche dense et compacte de fibres de collagène en continuité avec le tissu fibreux de l’anneau valvulaire et le tissu central des cordages tendineux. -couche ventriculaire : comme la couche atriale exceptée la fine bande de cellules musculaires lisses. Schéma Tilley LP., Smith FWK., Oyama MA., Sleeper MM., Acquired valvular heart disease in dogs and cats, Manual of canine and feline cardiology 4th edition. La dégénéréscence myxoïde qui caractérise la maladie valvulaire dégénérative peut toucher les 4 valves cardiaques. Les valves aortiques et pulmonaires sont cependant rarement atteintes. La valve mitrale est la plus fréquemment touchée ; dans plus de 60% des cas, elle est atteinte de manière isolée alors que la valve tricuspide est très rarement touchée seule (moins de 2% des cas). Une atteinte simultanée de la valve mitrale et tricuspide est relativement fréquente dans plus de 30% des cas. Haggström J, Duelund Pedersen H, Kvart C (2004), New insights into degenerative mitral valve disease in dogs, Vet Clin North Am Small Anim Pract. 34(5) : 1209-26 L’atteinte myxoïde peut toucher l’ensemble de l’appareil valvulaire mais les modifications les plus avancées se localisent préférentiellement au niveau des feuillets valvulaires. Au fur et à mesure de l’évolution de la maladie, les lésions progressent jusqu’à atteindre les cordages tendineux. Localement par contre, la répartition des lésions se fait de manière totalement arbitraire : à un même stade de la maladie et sur un même feuillet, certaines zones sont plus atteintes que d’autre et les lésions les plus sévères peuvent cotoyer un tissu totalement sain. Page 4 sur 93 Haggström J, Duelund Pedersen H, Kvart C (2004), New insights into degenerative mitral valve disease in dogs, Vet Clin North Am Small Anim Pract. 34(5) : 1209-26 D’un point de vue histologique, la dégénérescence myxoïde correspond à l’accumulation de muco-polysaccharides acides au sein de la couche spongieuse et à la perte des fibres de collagène notamment au niveau de la couche fibreuse. Cela se traduit alors par une désorganisation tissulaire, cellulaire et moléculaire. Ainsi, la couche spongieuse (riche en muco-polysaccharides) s’épaissit au détriment de la couche fibreuse (riche en fibres de collagène) qui tend même à disparaître notamment au niveau du bord libre des feuillets valvulaires. Haggström J, Duelund Pedersen H, Kvart C (2004), New insights into degenerative mitral valve disease in dogs, Vet Clin North Am Small Anim Pract. 34(5) : 1209-26 Au sein de ces couches, les cellules interstitielles sont elles aussi atteintes ; une désorganisation intracellulaire touche le noyau, le cytosquelette, les mitochondries et le réticulum endoplasmique. Ces cellules, habituellement organisées dans l’alignement des fibres de collagène, se retrouvent dispersées. Le collagène présent dans la matrice extracellulaire se raréfie et ses fibres se fragmentent aggravant d’autant plus la désorganisation cellulaire et tissulaire. La différenciation cellulaire est elle aussi perturbée : les fibroblastes voient leur nombre diminuer au détriment de myofibroblastes voire de cellules musculaires lisses. Han RI, Black A, Culshaw GJ, French AT, Else RW, Corcoran BM, Distribution of myofibroblasts, smooth muscle-like cells, macrophages, and mast cells in mitral valve leaflets of dogs with myxomatous mitral valve disease, Am J Vet Res. 2008 Jun;69(6):763-9 Haggström J, Duelund Pedersen H, Kvart C (2004), New insights into degenerative mitral valve disease in dogs, Vet Clin North Am Small Anim Pract. 34(5) : 1209-26 Disatian S, Ehrhart EJ 3rd, Zimmerman S, Orton EC, Interstitial cells from dogs with naturally occurring myxomatous mitral valve disease undergo phenotype transformation, Heart Valve Dis. 2008 Jul;17(4):402-11 Avec la perte de l’endothélium, la dégénérescence valvulaire atteint son paroxysme. En effet, cette couche joue un rôle prédominant dans l’intégrité cellulaire et tissulaire de la valvule. Les lésions endothéliales se localisent le plus souvent sur la surface atriale épargnant la couche ventriculaire. Dans les stades ultimes de la maladie, la matrice extracellulaire normalement protégée par l’endothélium est mise à nu. Cette perte endothéliale favorise l’agrégation plaquettaire et l’apparition de thrombus. Cependant, même si cette complication existe, elle reste étonnament rare dans l’espèce canine. Corcoran BM, Black A, Anderson H, McEwan JD, French A, Smith P, Devine C., Identification of surface morphologic changes in the mitral valve leaflets and chordae tendineae of dogs with myxomatous degeneration, Am J Vet Res. 2004 Feb;65(2):198-206. Il est actuellement encore impossible de statuer sur l’origine de tous ces changements tissulaire et cellulaires. Certains sont probablement primaires et directement responsables de la maladie valvulaire dégénérative comme l’accumulation de mucopolysaccharides et la désorganisation des fibres de collagène. D’autres sont probablement secondaires à la maladie valvulaire dégénérative comme l’apparition de cellules musculaires lisses au sein de l’appareil valvulaire, conséquence possible du remodelage cardiaque. Häggström J., Kvart C., Pedersen HD., Acquired Valvular Heart Disease, Textbook of veterinary internal medicine. Diseases of the dog and cat. Volume 2. 6th edition Page 5 sur 93 ANNEXE : modification histologique d’un feuillet valvulaire Epaississement de la couche spongieuse associé à un amincissement de la couche fibreuse. http://www.answers.com/topic/aortic-valve Comme son nom l’indique la dégénérescence myxoïde est un phénomène dégénératif par conséquent non associé, en théorie, à un phénomène inflammatoire. Cependant, si cela reste vrai dans les stades précoces, certaines études tendent à prouver l’intervention de médiateurs de l’inflammation (comme la protéine C réactive) au cours de l’évolution de la maladie responsables de l’aggravation des lésions. Rush JE, Lee ND, Freeman LM, Brewer B, C-reactive protein concentration in dogs with chronic valvular disease, J Vet Intern Med. 2006 May-Jun;20(3):635-9 Oyama MA, Chittur SV, Genomic expression patterns of mitral valve tissues from dogs with degenerative mitral valve disease, Am J Vet Res 2006 Aug;67(8):1307-18 2. Lésions vasculaires associées Des lésions vasculaires similaires à une dégénérescence myxoïde sont parfois rapportées chez les chiens atteints de maladie valvulaire dégénérative. Ces lésions correspondent à un rétrécissement de la lumière vasculaire et à une perte d’élasticité de la paroi de certaines artères. L’artériosclérose est fréquente mais bénigne chez les chiens agés. Dans le cas des chiens atteints de maladie valvulaire dégénérative, elle se localise principalement au niveau des artères coronaires et des muscles papillaires. Elle prédispose ces chiens à une mort subite possible. Cette complication est cependant rare dans l’espèce canine. Haggström J, Duelund Pedersen H, Kvart C (2004), New insights into degenerative mitral valve disease in dogs, Vet Clin North Am Small Anim Pract. 34(5) : 1209-26 Falk T, Jönsson L, Olsen LH, Pedersen HD, Arteriosclerotic changes in the myocardium, lung, and kidney in dogs with chronic congestive heart failure and myxomatous mitral valve disease, Cardiovasc Pathol., 2006 Jul-Aug ; 15(4) : 185-93 3. Conséquences structurales Page 6 sur 93 Les conséquences structurales ne sont pas immédiates lors de dégénérescence myxoïde. Il faut pour cela qu’une certaine proportion de l’appareil valvulaire soit atteinte pour que des modifications macroscopiques soient visibles. Les lésions apparaissent d’abord au niveau des bords libres des feuillets valvulaires, là où les valves s’affrontent. La surface du côté atrial ainsi que les zones d’insertion des cordages tendineux sont aussi les premières atteintes. Au fur et à mesure de l’évolution de la maladie, la dégénérescence myxoïde s’aggrave et se propage à tout l’appareil valvulaire. Les feuillets s’amincissent, se contractent et des nodules apparaissent sur leur extrémité libre. Au stade ultime, les cordages tendineux sont atteints ; ils s’amincissent et s’étirent jusqu’à leur rupture possible. Haggström J, Duelund Pedersen H, Kvart C (2004), New insights into degenerative mitral valve disease in dogs, Vet Clin North Am Small Anim Pract. 34(5) : 1209-26 Smith P, Management of chronic degenerative mitral valve disease in dogs, In Practice (2006) 28, 376-383 b. Une origine génétique La forte prédisposition de certaines races à la maladie valvulaire dégénératice suggère une origine génétique. De nombreuses études ont été effectuées à ce sujet notamment chez les Cavalier King Charles. Dans cette race, un support polygénétique est fortement suspecté avec la nécessité de dépasser un certain seuil d’expression des gènes concernés pour que la maladie se déclare. Ce seuil serait plus bas chez les mâles ce qui expliquerait en partie la différence de prévalence de la maladie entre les deux sexes. Ainsi, au sein d’une même fraterie, les mâles déclarent la maladie de manière plus précoce que leurs sœurs. De plus, des études relativement récentes ont établi une relation entre la précocité du souffle cardiaque chez les reproducteurs et la prévalence ainsi que l’intensité du souffle au sein de la descendance. Swenson L, Häggström J, Kvart C, Juneja RK (1996), Relationship between parental cardiac status in Cavalier King Charles Spaniels and prevalence and severity of chronic valvular disease in offspring, J Am Vet Med Assoc. 208:2009-12 A partir de cette observation, les clubs de race de certains pays ont proposé aux éleveurs des recommandations concernant les reproducteurs. Ces derniers sont soumis à une surveillance clinique et échocardiographique afin de détecter le plus précocemment possible tout signe de maladie valvulaire dégénérative. Les animaux présentant des anomalies précoces sont retirés de la reproduction. Il en va de même pour la descendance issue de reproducteurs atteints. Ce type sélection semble logique mais il pose la question de l’âge limite à partir duquel on considère que la maladie se déclare de manière précoce. Faut il retirer de la reproduction les chiens (et leur descendance) qui présentent des signes avant 5, 6 ou 8 ans ? Actuellement, cet âge limite est fixé aux alentours de 5 ans le plus souvent. Les clubs de race ne peuvent pas se permettre d’imposer un âge plus avancé car, au sein de certaines races (et surtout en ce qui concerne le CKC), la prévalence de la maladie est telle que le nombre de reproducteurs devant être retiré de la reproduction serait beaucoup trop important. L’objectif à long terme, cependant, est de pouvoir reculer cet âge limite au fur et à mesure de la sélection génétique. Haggström J, Duelund Pedersen H, Kvart C (2004), New insights into degenerative mitral valve disease in dogs, Vet Clin North Am Small Anim Pract. 34(5) : 1209-26 Si l’origine génétique de la maladie valvulaire dégénérative n’est plus à prouver, il reste cependant à la préciser. Avec le développement du génie génétique, les gènes impliqués dans la maladie pourront, à plus ou moins court terme, être identifiés. L’hypothèse actuelle d’un support polygénétique suggère aussi que de nombreux facteurs extérieurs comme les facteurs Page 7 sur 93 environnementaux jouent un rôle prépondérant dans l’expression de la maladie valvulaire dégénérative. Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 Etiologies supposées : anomalie du collagène et autres composants de la matrice extracellulaire associée à des lésions répétées sur les valvules provoquant un mouvement anormal de la valve responsable d’une augmentation du stress mécanique directement par la malposition de la valvule et indirectement par le reflux mitral. Apparition de lésions endothélialesmise à nu de la matrice extracellulairecascade de réaction entrainant la dégénérescence myxoïde. Attention : dégénérescence sans inflammation ! Atteinte de la valve mitrale seule : 62%, valve mitrale et tricuspide : 32.5%, valve tricuspide seule 1.3%. Les valves aortique et pulmonaire peuvent être atteintes mais moins beaucoup moins fréquent. Origine génétique probable. Etudes surtout sur CKC. Plusieurs gènes semblent impliqués avec la nécessité d’atteindre un certain palier d’expression de ces gènes pour que la maladie s’exprime. Palier moins élevé chez les mâles ; ils déclarent la maladie plus tot même s’ils sont issus de la même lignée que les femelles (génétique identique mais mâle atteint plus tot). Cela signifie aussi que la descendance d’un mâle et d’une femelle déclarant la MVD de manière précoce risque de déclarer aussi la MVD de manière précoce. Il faut donc chercher à accoupler les mâles et les femelles déclarant tardivement la maladie. Autres facteurs jouent un role dans l’apparition de la MVD : niveau d’exercice, obésité, régime alimentaire… Des recommandations d’élevage ont été mises en place dans certains pays afin de diminuer la prévalence de la MVD dans certaines races (CKC et daschund) : surveillance accrue des chiens afin de détecter la présence d’un souffle et anomalie écho de manière précoce. Retrait de la reproduction des chiens présentant des anomalies précoces. De même, retrait de la reproduction de l’ensemble de la descendance de chiens ayant présenté des anomaies précoces. L’âge limite est difficile à déterminer car on ne peut éliminer plus de 30% des reproducteurs à cause d’une seule maladie. Dépendant du pays et du club de race. Au fur et à mesure de la sélection génétique, l’âge limite pourra être reculé. Haggström J, Duelund Pedersen H, Kvart C (2004), New insights into degenerative mitral valve disease in dogs, Vet Clin North Am Small Anim Pract. 34(5) : 1209-26 La forte prédisposition de certaines races à la MVD suggère une origine génétique. Etiologie inconnue : support polygénique chez le CKC ? Cause inconnue bien qu’une origine génétique a été prouvée chez les CKC. A plus ou moins court terme, avec le développement du génie génétique, les gènes responsables ou contribuant à la maladie seront diagnostiqués. Il semble aussi que des facteurs environnementaux jouent un rôle dans le moment d’apparition et la sévérité de la maladie. Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14 e edition, p 769-786 La valve mitrale est un tissu complexe constitué d’un endothélium, d’un interstitiel, de cellules neuroendocrines et d’une matrice extracellulaire. Lors de MVD, l’activité métabolique, le phénotype et le pourcentage des cellules changent entrainant notamment un dépôt exagéré de matrice extracellulaire et un défaut en molécules d’attachement de la couche fibreuse. En comparant les profils d’expression génétique des tissus atteints avec ceux des tissus sains, on peut mettre en évidence les gènes qui s’expriment le plus lors de MVD : molécules d’adhésion vasculaire, intercellulaire et des intégrines. Genomic expression patterns of mitral valve tissues from dogs with degenerative mitral valve disease, Oyama MA, Chittur SV, Am J Vet Res 2006 Aug;67(8):1307-18 Interstitial cells from dogs with naturally occurring myxomatous mitral valve disease undergo phenotype transformation, Disatian S, Ehrhart EJ 3rd, Zimmerman S, Orton EC, Heart Valve Dis. 2008 Jul;17(4):402-11 Etude montrant que des facteurs génétiques jouent un rôle dans l’étiologie de la MVD chez les CKC. Relation entre le statut cardiaque des parents et la prévalence et l’intenité du souffle chez la descendance à 5 ans. Les parents ayant développer la maladie de manière précoce produisent une descendance avec une prévalence du souffle plus importante que des parents développant une MVD à un âge plus tardif voire pas de MVD du tout. Swenson L, Häggström J, Kvart C, Juneja RK (1996), Relationship between parental cardiac status in Cavalier King Charles Spaniels and prevalence and severity of chronic valvular disease in offspring, J Am Vet Med Assoc. 208:2009-12 III. EPIDEMIOLOGIE Page 8 sur 93 a. Généralités Touche 1.5 fois plus les males que les femelles. Plus les petites races que les grandes races. Evolution lente mais non prévisible. Grande race : évolution plus rapide. CKC : apparition de l’ICC plus précoce mais évolution pas plus rapide. Facteur pronostic : âge, dilatation atriale gauche, FC. Le pronostic n’est pas fonction de la sévérité des lésions valvulaires. Atkins C, Bonagura J, Ettinger S, Fox P, Gordon S, Häggström J, Hamlin R, Keene B, LuisFuentes V, Stepien R (2009), Guidelines for the diagnosis and treatment of canine chronic valvular heart disease, J Vet Intern Med. 1-9 75% des chiens atteints de maladie cardiaque souffrent de MVD. Cause la plus fréquente de régurgitation mitrale chez le chien. La MVD affecte le plus souvent des chiens d’un âge avancé. La progression de la maladie est le plus souvent lente et ces chiens succombent fréquemment d’une cause autre que la MVD avant même de présenter des signes d’ICC. Dans le cas des chiens déclarant des signes de décompensation, la majorité meure dans l’année suivant l’apparition des premiers symptômes. Entre les petites et grandes races il existe une différence de progression de la maladie dans le temps et une différence d’atteinte de la fonction myocardique. An update on treatment and pronostic indicators in canine myxomatous mitral valve disease, Häggström J, Höglund K, Borgarelli M (2009), J of Small Anim Pract. Vol 50(suppl 1) Maladie identifiée chez des chiens d’âge moyen à âgé de petites ou moyennes races. Aussi grandes races mais plus souvent CMD. Chez ces grandes races, dysfonctionnement myocardiaque apparaît plus précocement. Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 La prévalence de la MVD augmente avec l’âge. La prévalence et la rapidité d’évolution sont augmentées chez les mâles par rapport aux femelles. La prévalence est plus importante chez les chiens de petite race. La prévalence est plus importante chez les CKC qui déclarent aussi la maladie plus tôt que les autres races et pour laquelle l’évolution est aussi plus rapide. Outre les CKC, les Shi Tzus et Bassets (Dachshunds) semblent prédisposés à déclarer une MVD. La plupart des chiens atteints de MVD sont à un stade débutant de la maladie. Pour les chiens autres que ceux de petite race, la MVD est donc en général bien compensée et d’évolution lente. Retrospective study of 942 small-sized dogs: Prevalence of left apical systolic heart murmur and left-sided heart failure, critical effects of breed and sex, Serfass P, Chetboul V, Sampedrano CC, Nicolle A, Benalloul T, Laforge H, Gau C, Hébert C, Pouchelon JL, Tissier R, J Vet Cardiol. 2006 May;8(1):11-8 b. Cas particulier du Cavalier King Charles Race présentant une prévalence élevée de régurgitation mitrale due à une dégénérescence valvulaire myxoïde. valvulopathie apparaît précocement dès 3-4 ans chez les mâles, 4-5 ans chez les femelles (6-7 ans pour les autres petites races). Evolution pas plus rapide : 5 années en moyenne entre la détection du souffle et le décès (comme chez les autres chiens de petites races). Page 9 sur 93 Supposition de facteurs génétiques et héréditaires. Bon modèle d’étude pour les petites races mais pas pour les grandes. Le tout premier symposium sur l’endocardiose mitrale chez le chien ouvre de nouveaux horizons dans le domaine de la recherche, des soins et du traitement, Lefèvre C, Goby L, Prat. Vét. Anim. Cie, 2005, (15) suppl 24, 11-15 Chez le CKC, la MVD est hautement héritable et possède probablement un mode de transmission polygénique. Développement plus précoce de la maladie que les autres races. L’idée est de mettre à la reproduction les chiens qui présentent un souffle cardiaque le plus tard possible afin de reculer autant que possible l’apparition de la MVD dans cette race. Aux USA, le club de race a même instauré des recommandations aux éleveurs de CKC selon le shéma suivant : -femelle reproductrice : âgée d’au moins 2,5 ans sans souffle cardiaque et dont les parents n’ont pas présenté de souffle cardiaque avant au moins 5 ans. -étalon : âgé préférablement d’au moins 2,5 ans sans souffle cardiaque et dont les parents n’ont pas présenté de souffle cardiaque avant au moins 5 ans. Management of chronic degenerative mitral valve disease in dogs, Smith P, In Practice (2006) 28, 376-383 c. Facteurs de risque et pronostic Facteurs de risque cliniques et échocardiographiques de chiens atteints de MVD à un stade asymptomatique : toux associée ou non à des syncopes, prolapsus valvulaire, rapport AG/Ao>1,7agravation de l’IC (changement de classe fonctionnelle d’IC) et diminution du temps de survie. Permet de déterminer les animaux à risque de développer une ICC et donc de mettre en place un traitement précoce adapté. Natural history and risk predictors of chronic degenerative mitral valve disease in asymptomatic dogs, Crosara S, Borgarelli M, La Rosa G, Savarino P, Bellino C, Zanatta R, Haggstrom J, Tarducci A, J Vet Intern Med 2007;21:1420-1445 Etude concernant des chiens de toutes tailles et de toutes races : -âge d’apparition du souffle : plus le souffle apparait tard (>8ans) plus il y a de risques que le chien développe une IC. ? -sexe : la progression de la maladie n’est pas plus rapide chez les mâles. ? -intensité du souffle : cela ne modifie pas le pronostic. ? (nombreux bias à ce sujet dans l’étude : à vérifier) -degré de prolapsus valvulaire : plus le prolapsus est important, plus la régurgitation mitrale est importante et donc plus le risque d’IC est important. -sévérité des lésions valvulaires -degré de régurgitation mitrale -ISACH II-III, FC>10bpm, syncopes, dyspnée, arythmies (fibrilation atriale) péjorent le pronostic vital. -dilatation atriale, dilatation ventriculaire péjorent le pronostic. -atteinte bilatérale des valves Il est important d’identifier les animaux présentant un risque de déclarer les complication de la MVD afin de faire un suivi plus régulier de ces animaux et d’adapter précisément la thérapie. La dilatation atriale est un facteur pronostique important car elle reflète le degré de sévérité et de chronicité de la régurgitation mitrale. Elle s’évalue par la mesure échocardiographique du Page 10 sur 93 rapport de la taille de l’atrium gauche sur celle de l’aorte (LA/Ao). Une régurgitation mitrale sévère est associée à une mauvais pronostic. L’apparition de syncope est aussi de mauvais pronostic. Elle est associée à une pathologie pulmonaire (bronchopneumonie concomitante, hypertension pulmonaire, compression de la bronche souche par l’atrium gauche) ou à une tachycardie. Les syncopes sont à associer à la sévérité de la régurgitation. La présence de dyspnée est elle aussi de mauvais pronostic cependant étant donné qu’elle peut être d’origine cardiaque ou pulmonaire (nombreuses bronchopneumonies chez le chien âgé), ce signe clinique n’est pas un bon indicateur pronostique. L’augmentation de la FC (>140bpm) est associée à un mauvais pronostic. C’est la conséquence de l’activation des mécanismes neurohormonaux et sympathiques et donc d’une IC avancée. Survival characteristics and prognostic variables of dogs with mitral regurgitation attributable to myxomatous valve disease, Borgarelli M, Savarino P, Crosara S, Santilli RA, Chiavegato D, Poggi M, Bellino C, La Rosa G, Zanatta R, Haggstrom J, Tarducci A, J Vet Intern Med. 2008 Jan-Feb;22(1):120-8 Importance d’une alimentation équilibrée sans défaut (en taurine et vitamines B par exemple) ni excès (en sodium par exemple). Apport bénéfique de certains nutriments tels que les antioxydants et les acides gras oméga 3. Hygiène très importante : maintien d’un poids optimal. Eviter la cachexie cardiaque (de mauvais pronostic) et surtout éviter l’obésité. Effet délétère de l’obésité sur le DC, la fonction pulmonaire, la pression artérielle et la FC. Les chiens prenant du poids ont un temps de survie allongé par rapport à ceux qui restent stables. Les chiens qui perdent du poids ont le temps de survie le plus court. 115 jours pour les chiens maigres contre 275 jours pour les chiens obèses (non significatif statistiquement). Les chiens recevant des omégas 3 présentent aussi un taux de survie supérieur aux autres. Les omégas 3 sont supposés diminuer l’inflammation en agissant sur les molécules (cytokines, eicosanoïdes), réduire la perte musculaire et avoir un effet anti-arythmique. Nécessité d’études plus poussées à ce sujet. Comme chez l’Homme, les patients cardiaques prenant du poids présentent le temps de survie le plus long. Ce qui s’appelle le « paradoxe de l’obésité ». Explication possible : rôle protecteur du tissu adipeux contre les molécules neuroendocrines néfastes pour le coeur telles que les cytokines par exemple. De plus, il semble plus logique de penser que ce n’est pas la prise de poids qui améliore la survie mais plutôt l’absence de perte de poids qui signifie une plus grande résistance et une meilleure réponse au traitement. Dans tous les cas, si le poids de l’animal est trop éloigné de son optimum, le temps de survie est réduit. Association of body weight and body condition with survival in dogs with heart failure, JL Slupe, LM Freeman, JE Rush, J Vet Intern Med 2008;1-5 Facteurs de risque associés à une progression plus rapide de la maladie : âge, degré de RM (intensité du souffle et évaluation du reflux à l’écho doppler), sévérité des lésions valvulaires (prolapsus valvulaire, rupture de cordage). Important d’identifier les facteurs faisant de tel aniaml un animal à risque de développer à plus ou moins court terme une ICC. Pour l’instant les variables utilisées varient peu jusqu’à l’imminence de l’ICC. Suivi écho : rapport AG/Ao, taille du VG à la fin de la systole et à la fin de la diastole, indices volumique de fin de diastole et fin de systole, vitesse de la RM, score de Buchanan, Concentrations en NT-proANP ou NT-proBNP, FC, intensité du souffle (attention prouvé uniquement chez les CKC). Facteurs prenant en compte la sévérité de la RM Page 11 sur 93 et de la surcharge volumique. Il serait intéressant de pouvoir évaluer précisément le volume de RM ou la taille exacte de l’orifice de régurgitation afin d’en déduire un pronostic précis (apparition de l’ICC) mais aucune technique écho ne le permet vraiment. Meilleures méthodes : rapport surface de régurgitation sur surface de l’AG et méthode PISA ((proximal isovelocity surface area). Pronostic après apparition de l’ICC : meilleur lors de polythérapie. Survie diminue lors : nécessité d’une dose élevée de furo afin de contrer l’œdème pulmonaire, intolérance à l’exercice, augmentation de la cardiomégalie et de la sévérité de la RM, dysfonction systolique, cachexie cardiaque (diminution de la créatinine peut en être un des premiers signes), apparition arythmies, rupture de cordage tendineux (surtout un cordage majeur), HTAP, infarctus du myocarde. An update on treatment and pronostic indicators in canine myxomatous mitral valve disease, Häggström J, Höglund K, Borgarelli M (2009), J of Small Anim Pract. Vol 50(suppl 1) IV. PHYSIOPATHOLOGIE Comprendre la pathophysiologie de l’IC est essentielle afin de mettre en place une thérapeutique adaptée. La MVD se caractérise par une dégénérescence myxomateuse de la valve mitrale engendrant des anomalies structurales de l’appareil valvulaire en entier (valve, cordages…), une régurgitation mitrale et un remodelage cardiaque dans son ensemble. a. Maladie valvulaire dégénérative et insuffisance cardiaque 1. Une maladie à évolution lente dans le temps Animal sainMVD compensée (par mécanismes compensateurs, pas de signes cliniques, 50% des chiens meurent à ce stade d’une cause autre que cardiaque)ICC en +/- 3 ans (évolution de la clinique très variable et non linéaire, traitement efficace si prise en charge précoce)mort en moins de 1 an après l’apparition des premiers signes. La mise en place de cette IC est relativement tardive ; il existe un ainsi une forte proportion de chiens atteins de MVD qui ne développera jamais d’ICC car l’évolution de la maladie se compte en mois voire années. Cas particulier du CKC, race pour laquelle on retrouve une incidence élevée et une atteinte précoce. Effects of naturally acquired decompensated mitral valve regurgitation on the reninangiotensin-aldosterone system and atrial natriuretic peptide concentration in dogs, Häggström J, Hansson K, Kvart C, Karlberg BE, Vuolteenaho O, Olsson K, Am J Vet Res. 1997 Jan;58(1):77-82 Page 12 sur 93 Treating canine heart failure : from start to finish, Oyama MA, NAVC Conference 2009, Orlando, 210-211 2. Des modifications structurales à l’insuffisance valvulaire Les lésions progressives des valves atrioventriculaires et de leurs cordages tendineux entrainent une augmentation de la régurgitation de sang associée à une dilatation atriale et ventriculaire. Le volume de régurgitation dépend alors de la taille de l’orifice de régurgitation mais aussi de la pression atriale, de la force de contraction ventriculaire et des résistances vasculaires. Ces facteurs eux mêmes varient avec la sévérité de la régurgitation et la capacité de l’atrium et du ventricule à compenser les changements hémodynamiques causés par une augmentation lente mais progressive de la fraction de régurgitation. Effects of naturally acquired decompensated mitral valve regurgitation on the reninangiotensin-aldosterone system and atrial natriuretic peptide concentration in dogs, Häggström J, Hansson K, Kvart C, Karlberg BE, Vuolteenaho O, Olsson K, Am J Vet Res. 1997 Jan;58(1):77-82 3. De l’insuffisance valvulaire à l’insuffisance cardiaque congestive Les lésions cardiaques liées à la maladie induisent une insuffisance myocardique asymptomatique dans un premier temps. Se mettent alors en place des mécanismes d’adaptation structuraux et fonctionnels afin de maintenir la pression artérielle et la perfusion tissulaire. Parmi ces mécanismes, on note le remodelage cardiaque (due notamment à la surcharge volumique du ventricule gauche) ainsi que l’ensemble de la cascade neurohormonale impliquant le système sympathique (à effet chronotrope positif, inotrope positif et stimulant le tonus vasomoteur artériel et veineux), le SRAA (augmentant la précharge et la postcharge) et l’ADH… Ces mécanismes sont bénéfiques à court terme mais aggravent la cardiopathie à long terme. L’insuffisance cardiaque se déclare lorsque les mécanismes compensateurs sont débordés ; il y a alors chute du VES, du DC et de la PA. Les signes cliniques apparaitront alors. Amincissement de la valverégurgitationdilatation et hypertrophie de l’atrium puis du ventricule concernésdiminution du DCactivation des mécanismes Page 13 sur 93 compensateursrestauration PA et perfusion tissulaire. Premier signe : toux due à la compression de la bronche souche par l’atrium dilaté. Pas d’ICC tant que la capacité de dilatation de l’AG est suffisant pour accepté le sang régurgité et tant que le dysfonctionnement myocardique n’est pas trop important. Irrémédiablement mais lentement, le flux de régurgitation augmente. Sauf si brutalement un des cordages se romptaugmentation brutale du flux de régurgitation. ICC : rupture de cordage, dépassement des capacité de compliance de l’AG (flux de régurgitation trop important—augmentation des pressions veineuses pulmonaires), dysfonctionnement myocardique important (surtout les grandes races). Conséquence : œdème pulmonaire. HTAP à plus ou moins long termeICC droite (ascite, épanchement pleural). Arythmies possibles : fibrillations atriales notamment. Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 Le volume de sang régurgité se rajoute au volume sanguin présent dans l’atrium créant une surcharge volumique de l’atrium gauche puis du ventricule gauche. Au fur et à mesure de l’évolution de la maladie, il y a augmentation de la pression veineuse pulmonaire puis capillaire ce qui provoque l’apparition d’un œdème pulmonaire et donc d’une ICC gauche. Passage d’une ICC gauche à une ICC droite s’il se développe une HTAP (avec ascite et épanchement pleural). HTAP ayant une prévalence assez importante et pouvant exister dès les stades précoces. Traitement de l’insuffisance mitrale chez le chien, V Chetboul, Prat. Vét. Anim. Cie, 2006, (31), 7-10 ICbaisse du DC et des pressions sanguinesmécanismes compensateurs afin de restaurer en priorité la PA et la perfusion des organes vitaux. Stimulation sympathique du cœur VC et redistribution du flux sanguin par le système sympathique, le SRAA, l’ADH et l’endothélium vasculaire. Rétention hydrosodée due à des changements dans le flux sanguin rénal, l’aldostérone, l’ADH et une inhibition des hormones natriurétiques. systèmes puissants permettant de rétablir la PA. Si la cause de la baisse de débit cardiaque est transitoire, l’activation de ces systèmes n’est que provisoire et le rétablissement du DC permet un retour à la normale. Cependant, lorsque ces systèmes sont activés de manière chronique, l’organisme subit une VC, une rétention hydrosodée intenses ainsi qu’une activation des médiateurs de l’inflammation et de croissance des tissus. Le cœur lui même subit un remodelage provoquant des lésions structurales et fonctionnelles au muscle cardiaque (apoptose des myocytes, fibrose…). Les effets compensateurs sont tellement efficaces au niveau hémodynamique que le chien peut ne pas présenter de signes cliniques (sauf éventuellement à l’effort) pendant un laps de temps assez important jusqu’à ce que la pression veineuse pulmonaire augmente et ne provoque l’apparition d’un œdème pulmonaire. Effet hémodynamique bénéfique mais damages cardiaques irréversibles à long terme. Signes cliniques d’ICC expliqué par l’augmentation de la pression veineuse pulmonaire (œdème pulmonaire, effusion pleural, distension jugulaire, hépatomégalie, ascite), perfusion tissulaire inadéquate (intolérance à l’exercice, léthargie, azotémie), déséquilibres métaboliques (perte de poids, résistance à l’insuline, azotémie). Grandement liés à la chronicité de l’activation des mécanismes compensateurs. But du traitement : maintenir les paramètres hémodynamiques tout en modulant voire inhibant les réponses compensatrices mal adaptées afin de protéger les tissus, de prolonger la survie et de diminuer les signes cliniques. Page 14 sur 93 Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 b. Les mécanismes compensateurs de l’insuffisance cardiaque Ensemble des phénomènes compensateurs : -augmentation de la FC et de la contractilité cardiaque (stimulation sympathique) -augmentation de la précharge (rétention hydrosodée) -hypertrophie myocardique (activation SRAA et surcharge volumétrique) -augmentation de la post charge (VC) -redistribution du flux sanguin -augmentation du coefficient d’extraction de l’O2 Principe actif le pimobendane, Bomassi E, Nouv. prat. vét. canine féline, 2007, (31), 60-63 Effets bénéfiques à court terme mais néfastes à long terme (accélération de la progression de la maladie, détérioration de la fonction cardiaque, lésions myocardiques). Sympathetic activation in dogs with congestive heart failure caused by chronic mitral valve disease and dilated cardiomyopathy, Ware WA, Lund DD, Subieta AR, Schmid PG, J Am Vet Med Assoc, 1990 Dec 1;197(11):1475-8 MVDdiminution du DC, augmentation des pressions intracardiaquesactivation de mécanismes compensateurs neurohormonaux afin de maintenir le DC, la PA et la perfusion tissulaire en augmentant la rétention hydrosodée et par VC périphérique. 2 systèmes principaux : SRAA et SNS. Autres systèmes : endothéline-1 et l’ADH augmentent encore la rétention hydrique et la VC. Peptide natriurétique contrebalance ces systèmes (favorise la diurèse et la VD). Lors de MVD avancée, ce système est dépassé par les autres systèmes précédents. Conséquences délétères de ces systèmes : augmentation de la postcharge, remodellage cardiaque, ICC. Ces mécanismes ne s’activent pas tous en même temps et ne visent pas tous les mêmes organes ou tissus (myocytes, vaisseaux, néphrons). Cette connaissance est essentielle afin d’adapter la thérapeutique. Neurohormonal activation in canine degenerative mitral valve disease : implications on pathophysiology and treatment, Oyama MA (2009), J of Small Anim Pract, vol 50 (suppl 1) 1. Objectifs de leur activation Cytokine de l’inflammation activée lors de l’IC : TNFalpha. Activation neurohormonale afin de maintenir la PA, le DC et la perfusion tissulaire. Page 15 sur 93 Heart failure and neuroendocrine activation : diagnostic, pronostic and therapeutic perspectives, Kjaer A, Hesse B, Clin Physiol, 2001 Nov ; 21(6) : 661-72 Interaction between atrial natriuretic peptide, renin system and vasopressin in heart failure, Riegger AJ, Eur Heart J, 1990 Apr ; 11 Suppl B : 79-83 2. Système sympathique Premier système activé. Noradrénaline libérée par les terminaisons nerveuses sympathiques. Au fur et à mesure de l’évolution de la maladie, la noradrénaline se retrouve dans la circulation générale. Sa concentration est donc corrélée à la gravité de la cardiopathie et des anomalies hémodynamiques. Concentration élevée de noraadrénaline corrélée à une forte morbidité et mortalité. Heart failure and neuroendocrine activation : diagnostic, pronostic and therapeutic perspectives, Kjaer A, Hesse B, Clin Physiol, 2001 Nov ; 21(6) : 661-72 Récepteurs de ce système à la fois chimiques (chémorécepteurs) et barorécepteurs situés au niveau du système nerveux central, du sinus carotidien, de la crosse aortique, du cœur et des artères rénales afférentes. Barorécepteurs sensibles à une baisse du DC, hypotension diminution du tonus vagal et activation du SNS. Chémorécepteurs sensibles à l’hypercapnie, l’hypoxie et l’acidose. Activation : libération de noradrénaline par les terminaisons nerveuses (directement intracardiaque ou dans les vaisseaux), diminution de son recaptage, augmentation de son turnover et augmentation de l’activité des surrénales (libération d’adrénaline). Récepteurs adrénergiques au niveau du cœur et des vaisseaux. Cœur : récepteurs bêta 1 augmentation du calcium intramyocytesaugmentation de la FC et force de contractilité. Vaisseaux (muscles lisses) : récepteurs alpha 1 augmentation du Ca intracellulaireVC. A long terme, mécanismes mal adapté et accélération de la maladie par : hypertrophie des myocytes, tachycardie, augmentation des besoins en oxygène du cœur, augmentation de la précharge, déficit énergétique, insensibilité des récepteurs, perte de myocytes par nécrose ou apoptose. Système activé relativement tôt dans la maladie. Touche d’abord le cœur et les reins puis généralisation à l’ensemble de l’organisme. La concentration de noradrénaline est donc d’abord augmentée dans les myocytes cardiaques et vascualires puis au fur et à mesure de l’évolution de la maladie, dans le plasma. Neurohormonal activation in canine degenerative mitral valve disease : implications on pathophysiology and treatment, Oyama MA (2009), J of Small Anim Pract, vol 50 (suppl 1) Les chiens atteints de MVD ont des taux basaux d’adrénaline plus élevés que les chiens sains. L’augmentation est proportionnelle avec la gravité clinique de l’IC (une concentration élevée est corrélée à une IC sévère) mais pas en fonction de la sévérité de l’insuffisance myocardique. Les taux de noradrénaline eux ne sont pas augmentés de manière significative. Chez les chiens asymptomatiques (ISACH I), la concentration en adrénaline est la même que celle des chiens sains. Les systèmes neurohormonaux sont activés dès que le cœur ne peut maintenir la PA avec pour effet : vasoconstriction périphérique et augmentation du volume sanguin circulant. Tous les systèmes interagissent entre afin de moduler leurs effets. Le système sympathique a un effet inotrope et chronotrope positif sur le cœur, provoque une vasoconstriction périphérique et stimule la libération de rénine par le rein dans le but de maintenir la perfusion des organes vitaux. Page 16 sur 93 L’adrénaline est libérée par les terminaisons nerveuse sympathique. La noradrénaline est libérée par la médulla des surrénales en réponse à un stress. Il semblerait que l’activation neurohormonale soit moindre chez les chiens atteints de MVD que chez les chiens atteints de CMD et que cette différence augmente avec la gravité de l’IC. Sympathetic activation in dogs with congestive heart failure caused by chronic mitral valve disease and dilated cardiomyopathy, Ware WA, Lund DD, Subieta AR, Schmid PG, J Am Vet Med Assoc, 1990 Dec 1;197(11):1475-8 L’activation du système nerveux sympathique est un des premiers mécanismes compensateurs qui se met en place lors d’IC. L’augmentation de la noradrénaline est responsable de tachycardie, arythmies, effet toxique sur les cardiomyocytes. La concentration en noradrénaline est plus élevée chez les chiens atteints de MVD que chez les chiens sains. pas de différence significative entre les chiens atteints de MVD et ceux atteints de CMD (mais peu de chiens dans l’étude…). Chez les chiens atteints de MVD, il n’y a pas de corrélation significative entre l’importance de la régurgitation mitrale, la dilatation atriale ou ventriculaire et la concentration en noradrénaline. L’augmentation de la noradrénaline est notée chez des chiens atteints de MVD asymptomatiqueactivation précoce du système. Effet bénéfique des bêta-bloquants (carvedilol) chez les chiens asymptomatiques ? Correlation between activation of the sympathetic nervous system estimated by plasma concentrations of norepinephrine and Doppler echocardiographic variables in dogs with acquired heart disease, Marcondes Santos M, Strunz CM, Larsson MH, Am J Vet Res. 2006 Jul;67(7):1163-8 Effets délétères de l’aldostérone : fibrose myocardique et vasculaire, diminution de la compliance des vaisseaux. Inhibition du système parasympathique, activation du système sympathique. Dysfonctionnement des barorécepteurs. Smith P (2006), Management of chronic degenerative mitral valve disease in dogs, In Practice 28, 376-383 3. SRAA i. Plasmatique Dosage de la rénine plasmatique n’a pas de valeur pronostique. Valeur peut être normale alors que le SRAA tissulaire est déjà activé. Heart failure and neuroendocrine activation : diagnostic, pronostic and therapeutic perspectives, Kjaer A, Hesse B, Clin Physiol, 2001 Nov ; 21(6) : 661-72 Récepteurs de ce système au niveau des cellules juxtagloméulaires de l’artériole rnale afférente et cellules de la macula densa du tubule contourné distal. Sansibles à la diminution du flux sanguin rénal et à l’augmentation de Na et Cl dans le tubul rénal. Production de rénine qui convertit l’angiotensinogène (produite par le foie) en angiotensine I, elle-même convertie en angiotensine II par l’enzyme de conversion de l’angiotensine au niveau des capillaires pulmonaires. Angiotensine II a des effets délétères sur l’organisme et aggrave l’évolution de la maladie. Sa concentration est corrélée au pronostic. 2 récepteurs à l’angiotensine II. AT-R1 présents dans le cœur et les cellules musculaires lisses des vaisseaux périphériquesVC, remodellage, fibrose, contractilité. Au niveau rénal (AT-R1) : rétention hydrosodée, VC rénale. Au niveau central (AT-R1) : augmentation de la sensation de soif. Au niveau des Page 17 sur 93 surrénales (AT-R1) : augmentation de la production d’aldostérone. Conséquences : rétention hydrosodée +++, VC périphérique, remodellage vascualire et cardiaque. AT-R2 contrebalance les effets de AT-R1 car favorise la VD mais à long terme est responsable de l’hypertrophie et de l’apoptose des myocytes. Il semblerait que ce système soit activé peu de temps avant l’apparition des premiers signes d’ICC (chiens asymptomatiques : concentrations en rénine, angiotensine I et I et aldostérone peu élevées). Ce qui expliquerait pourquoi les IECA semblent inefficaces à ce stade de la maladie. Neurohormonal activation in canine degenerative mitral valve disease : implications on pathophysiology and treatment, Oyama MA (2009), J of Small Anim Pract, vol 50 (suppl 1) Effet : vasoconstriction puissante, rétention hydrosodée provoquant une hyponatrémie par dilution. Effets délétères des mécanismes compensateurs : rétention hydrosodée, vasoconstriction périphérique fatiguant le cœur. Le SRAA est activé avec certitude lors d’ICC sévère mais on ne connaît pas son statut lors d’IC compensée ou lors d’ICC faible à modérée. Il semblerait qu’à un stade précoce de décompensation, les stimulis ne soient pas suffisants pour dépasser les mécanismes inhibiteurs du SRRA, notamment le peptide natriurétique. Ce système inhibe l’activation du SRRA même à un stade précoce de décompensation. Le NTproANP augmente significativement au moment de la décompensation concomitamment à une diminution plasmatique d’angiotensine et aldostérone II. On suppose alors que l’activation du systèem ANP inhibe celle du SRAA (pas assez activé car les stimulis sont progressifs lors de MVD). Ainsi, le SRAA systémique n’est pas activé à ce stade de décompensation mais il se peut probablement que le SRAA tissulaire soit activé depuis un certain temps. Page 18 sur 93 D’où l’inefficacité des IECA à un stade précoce de la maladie. Cependant lors d’ICC avancée, le SRAA est alors activé même si le système ANP augmente. L’augmentation de l’ANP est alors de mauvais pronostic. Conclusion : pas d’augmentation de l’activité du SRAA lors du passage de l’état compensé à l’état décompensé. va un peu à l’encontre de ce qu’on pensait avant. Effects of naturally acquired decompensated mitral valve regurgitation on the reninangiotensin-aldosterone system and atrial natriuretic peptide concentration in dogs, Häggström J, Hansson K, Kvart C, Karlberg BE, Vuolteenaho O, Olsson K, Am J Vet Res. 1997 Jan;58(1):77-82 Effets délétères de l’angiotensine II : -sur le cœur : hypertrophie myocardique, fibrose -sur les coronaires : lésion endothéliale et VC -sur la vascularisation périphérique : VC -sur le système sympathique : activation, augmentation de la noradrénaline -sur les reins : augmentation de la pression intra glomérulaire, altération de la perméabilité glomérulaire, fuite de protéines, fibrose glomérulaire, réabsorption de sodium -sur les surrénales : augmentation de la production d’aldostérone -autres : polydipsie, libération de cytokine, apoptose, diminution de la production locale de bradykinine. Smith P (2006), Management of chronic degenerative mitral valve disease in dogs, In Practice 28, 376-383 ii. Tissulaire Le SRAA se retrouve dans beaucoup de tissus et surtout au niveau du cœur et du rein. Ce SRAA local semble être de première importance dans la pathophysiologie de la MVD. Augmentation du SRAA tissulaire plus précoce que l’augmentation du SRAA plasmatique. D’où un intérêt pour les IECA présentant une spécificité tissulaire. Attention cependant car des doses excessives d’IECA (afin d’obtenir une concentration tissulaire suffisante) sont délétères : diminution de la production de colagène myocardique et donc participation à la dilatation cavitaire cardiaque. De plus, au niveau tissulaire, il semble que la production d’angiotensine II soit indépendante de l’ECA mais dépendante d’autres enzymes (chymases). IECA alors inefficaces. Nécessité d’utilisation de bloqueurs spécifiques de l’aldostérone comme la spironolactone voire de bloqueurs spécifiques aux récepteurs AT-R1. En cours d’étude. Neurohormonal activation in canine degenerative mitral valve disease : implications on pathophysiology and treatment, Oyama MA (2009), J of Small Anim Pract, vol 50 (suppl 1) Activation précoce du SRAA tissulaire cardiaque (avant la décompensation)intéressant de bloquer ce système de manière précoce. En effet, certaines études ont montré l’existence d’une augmentation intracardiaque des concentrations en angiotensine II et une augmentation de l’activité ECA. L’angiotensine II intracardiaque est supposée avoir un rôle central sur le remodelage cardiaque et sur sa dilatation par une effet direct sur les cardiomyocytes. Effects of naturally acquired decompensated mitral valve regurgitation on the reninangiotensin-aldosterone system and atrial natriuretic peptide concentration in dogs, Häggström J, Hansson K, Kvart C, Karlberg BE, Vuolteenaho O, Olsson K, Am J Vet Res. 1997 Jan;58(1):77-82 Page 19 sur 93 Traiter les chiens asymptomatiques afin de prévenir le remodelage cardiaque et de retarder l’apparition d’une ICC. Il semblerait que le SRAA tissulaire prenne une part importante dans le stress hémodynamique et l’hypertrophie cardiaque. L’étirement des cardiomyocytes entraine la production d’angiotensine II tissulaire qui est responsable de l’activation de nombreuses enzymes (phospholipases, protéine kinases…)hypertrophie cardiaque et fibrose. Chez des chiens de classe IASCHC Ib : -pas d’activation du SRAA plasmatique (dosage aldostérone, angiotensine I et II sans différence significative netre des chiens MVD et des chiens sains). -activation de l’ECA (enzyme de conversion de l’angiotensine) tissulaire dans le ventricule gauche. -inhibition de l’activité de la chymase. Le SRAA tissulaire est le système le plus impliqué dans le remodelage cardiaque. L’angiotensine II provoque l’activation de nombreuses enzymes responsable d’une augmentation du collagène de la matrice extracellulaire et du remodelage cardiaque. La formation d’angiotensine II tissulaire se fait sous la dépendance de 2 enzymes : l’ECA et la chymase. Le SRAA plasmatique ne semble activé qu’à un stade sévère de l’IC (lorsque les paramètres hémodynamiques sont fortement modifiés alors qu’aux stades débutants ils sont bien compensés). Les 2 systèmes (tissulaire et plasmatique) semblent être totalement indépendants. L’ECA tissulaire est activé par un étirement mécanique des fibres myocardiques. La chymase elle est libérée par les mastocytes lors de stress hémodynamique (donc à un stade plus avancé de la maladie). Le SRAA tissulaire étant activé précocement, on pourrait penser que l’utilisation précoce des IECA soit bénéfique. Cependant, les études cliniques montrent le contraire. Traitements possibles : IECA, angiotensine II-bloquants, bêta-bloquants. Modulation of the tissue renin-angiotensin-aldosterone system in dogs with chronic mild regurgitation through the mitral valve, Fujii Y, Orito K, Muto M, Wakao Y, Am J Vet Res. 2007 Oct;68(10):1045-50 Peu de récepteurs à l’angiotensine II et peu d’ACE au sein des valvules mitrales : va à l’encontre de ce qu’on pensait avant cad que l’activation du SRAA tissulaire participait à la dégénérescence valvulaire. Mais plus de récepteurs et d’ACE au sein du tissu myocardique. Mow T, Pedersen H (1999), No expression of angiotensine II receptors and angiotensinconverting enzyme in myxomatous canine mitral valve leaflets. An autoradiographic study, J Vet Med A. 46:465-72 4. Peptides natriurétiques : antagonistes du SRAA Peptide natriurétique atrial (ANP), Peptide natriurétique de type B (BNP) et peptide natriurétique de type C (CNP). Libération de ANP et BNP lors d’étirement du tissu myocardique principalement mais aussi activation du SNS et SRAA. Peptide libéré sous forme de précurseur rapidement clivé en un élément terminal inactif (NT-proANP ou NTproBNP) et un élément terminal actif (C-ANP, C-BNP). Eléments qui se fixent sur les récepteurs natriurétiques A localisés dans les reins, le cœur, les muscles lisses vasculaires, le cerveau et les surrénales. Conséquences : VD, augmentation du flux glomérulaire et du DFG, diminution de la rétention hydrosodée (diurèse et élimination urinaire de sodium). Demi vie courte, modulation du volume sanguin à court terme. Peptides produits essentiellement par le tissu atrial mais aussi par le tissu ventriculaire si la maladie est avancée. CNP produit par le cerveau et le tissu vasculaire (rôle paracrine de VD). Page 20 sur 93 ANP et BNP sont augmentés chez les chiens en IC. Permet de réduire le volume diastolic et d’améliorer la fonction diastolique. Les NT-proANP et NT-proBNP ont une durée de vie plus longue que leurs homologues actifs ; ils sont donc utilisé lors de test ELISA afin de diagnostiquer une ICC, de la différencier de cause respiratoire (dyspnée cardiaque ou respiratoire ?) et d’évaluer le pronostic (chez l’homme surtout, en cours d’étude chez les animaux). NT-proANp semble plus sensible que le NT-proBNP pour le diagnostic précoce de l’IC. Les 2 sont augmentés notamment juste avant les premiers signes cliniques. Utilisation de ces peptides comme marqueurs biologiques (pour le diagnostic et le pronostic) mais aussi comme thérapeutique éventuelle. Chez l’homme, essais d’utilisation du BNp en complément donne des résultats prometteurs. Nécessité d’étude chez le chien. Neurohormonal activation in canine degenerative mitral valve disease : implications on pathophysiology and treatment, Oyama MA (2009), J of Small Anim Pract, vol 50 (suppl 1) BNP semble un critère pronostique meilleur que ANP. Biomarqueur le plus prometteur. Heart failure and neuroendocrine activation : diagnostic, pronostic and therapeutic perspectives, Kjaer A, Hesse B, Clin Physiol, 2001 Nov ; 21(6) : 661-72 Les peptides natriurétiques contrebalancent les effets du SRAA en stimulant la natriurèse, la perfusion rénale, la diurèse, la vasodilatation et en améliorant la fonction diastolique cardiaque. ANP et BNP circulants voient leurs concentrations augmenter avec l’augmentation des contraintes subies par la paroi myocardique. Un test ELISA existe pour le dosage de NT-proANP et NT-proBNP, fragments terminaux inactifs de ces peptides. En humaine, le dosage permet d’évaluer le risque de développement d’une ICC et permet d’effectuer le suivi des patients déjà atteints d’ICC. Page 21 sur 93 Chez le chien, les applications du dosage du NT-proBNP sont en cours d’étude, il permettrait notamment de diagnostiquer précocement les cardiopathies, d’évaluer les risque d’ICC et de faire la différenciation entre des signes purement respiratoires et des signes respiratoires associés à une pathologie cardiaque (intéressant notamment chez les vieux chiens qui présentent souvent une association de problèmes respiratoires dus à l’âge et cardiogéniques). Problème : de nombreux facteurs peuvent faire modifier les valeurs de ces peptides (alimentation, prise de boisson, activité physique). Sécrété en réponse à une dilatation atriale ou une augmentation de la FC. NT-proANP reflète parfaitement la sécrétion du peptide natiruétique à un temps donné et donc l’activation de ce système. Ce système inhibe l’activation du SRRA même à un stade précoce de décompensation. Le NT-proANP augmente significativement au moment de la décompensation concomitamment à une diminution plasmatique d’angiotensine et aldostérone II. Cependant lors d’ICC avancée, le SRAA est alors activé même si le système ANP augmente. L’augmentation de l’ANP est alors de mauvais pronostic. Effects of naturally acquired decompensated mitral valve regurgitation on the reninangiotensin-aldosterone system and atrial natriuretic peptide concentration in dogs, Häggström J, Hansson K, Kvart C, Karlberg BE, Vuolteenaho O, Olsson K, Am J Vet Res. 1997 Jan;58(1):77-82 FAN=Facteur Atrial Natriurétique synthétisé par le tissu atrial BNP=Brain Natriurétic Peptide synthétisé par le tissu ventriculaire CNP=C-type Natriurétic peptide Synthèse du FAN activée par : ADH, endothélines, catécholamines, augmentation de la tension pariétale atriale. Synthèse du BNP activée par une augmentation de la pression ou du volume télédiastolique ventriculaire. Le récepteur principal du Fan se trouve dans la paroi des vaisseaux. Propriétés biologiques : -cardiovasculaires : diminution du tonus sympathique vasculaire, augmentation de la perméabilité vasculaire, inhibition du SRAA et du système des endothélines diminution du volume et de la pression sanguine -action anti-mitotique modulation de l’hypertrophie pariétale vasculaire et myocardique -rénales : augmentation de la filtration glomérulaire et du flux sanguin rénal, diminution du transfert d’eau et absorption du sodium diurétique natriurétique Signification de l’activation : protection de l’organisme contre les effets néfastes de la rétention hydrosodée et de la VC généralisée lors d’IC. Face posotive de l’activation neurohormonale. Augmentation de la concentration plasmatique du Fan et BNP lors d’IC proportionnellement à l’importance du dysfonctionnement. Intérêt : améliorer la prise en charge d’un animal cardiopathe en détectant précocement une cardiopathie et en guidant la thérapeutique médicale. Endothélines et peptides natriurétiques, une prise en charge de l’insuffisance cardiaque, Tessier-Vetzel D, Action Vét. – Ed. spéc., 2002, (Cardiologie), 20-23 5. ADH Page 22 sur 93 Osmorécepteurs au niveau de la veine porte et contrôle de l’osmolarité par l’hypothalamus. Baraorécepteurs au niveau du cœur, du sinus carotidien et de la crosse aortique. Production d’ADH par la posthypophyse. Récepteurs au niveau de : muscles lisses vascualires (VC), canal collecteur rénal (rétention hydrique par ouverture de canaux protéiques). Lors de maladie avancée, la rétention hydrique est telle qu’elle dilue le plasma et provoque une hyponatrémie de mauvais pronostic. Chez les humains, l’augmentation de la concentration en ADH est de mauvais pronostic et signe une maladie à un stade très avancé. L’utilisation de molécules anti-ADH n’est cependant pas d’un effet bénéfique car elle provoque une hpernatrémie par fuite hydrique. Neurohormonal activation in canine degenerative mitral valve disease : implications on pathophysiology and treatment, Oyama MA (2009), J of Small Anim Pract, vol 50 (suppl 1) Heart failure and neuroendocrine activation : diagnostic, pronostic and therapeutic perspectives, Kjaer A, Hesse B, Clin Physiol, 2001 Nov ; 21(6) : 661-72 6. Autres : endothélines Endothéline-1 produite par les cellules endothéliales vasculaires en réponse à un stress mécanique, hypoxique et lors d’augmentation en angiotensine II et ADH. Agit sur les récepteurs à endothéline A (aorte, rein, cœur) présents dans les muscles lisses vascualires : VC par augmentation du Ca intracellulaire. Récepteurs aussi présents dans les myocytesaugmentation contractilité. Récepteurs B présents directement dans l’endothélium vasculaireVC. Chez les humains, l’endothéline-1 signe une maladie avancée et un mauvais pronostic. Chez le chiens, concentration élevée uniquement lors de décompensationsystème activé tardivement dans la maladie. Chez les humains, l’endothéline-1 semble jouer un rôle dans les complications liées à la maladie cardiaque : hypertension pulmonaire, insuffisance rénale, insuliniorésistance, cancer, artériosclérose. Thérapeutique visant à bloquer les réceptaures à l’endothéline est décevante (peu d’effet voire effets délétères). Autres systèmes neurohormonaux : cardiotrophine-1, interleukine favorisant l’hypertrophie cardiaque. Adrénomédulline ? Apeline ? Urotensine II ? Neurohormonal activation in canine degenerative mitral valve disease : implications on pathophysiology and treatment, Oyama MA (2009), J of Small Anim Pract, vol 50 (suppl 1) Le monoxyde d’azote (NO) est le plus puissant Vd. Il est produit par les cellules endothéliales des vaisseaux et par son action paracrine sur les cellules musculaires lisses provoque la VD. Lors d’IC, la capacité des celliles endothéliales à produire du NO diminue. Cytokines impliquées dans les processus physiopathologique de l’IC : TNF alpha responsible du remodelage cardiaque (dilatation et hypertrophie). Production augmente avec le dysfonctionnement du ventricule gauche. Valeur pronostic chez les humains. TNF augmente avec la cachexie cardiaque. Heart failure and neuroendocrine activation : diagnostic, pronostic and therapeutic perspectives, Kjaer A, Hesse B, Clin Physiol, 2001 Nov ; 21(6) : 661-72 Conclusion sur systèmes neurohormonaux : activation du SNS puis du SRAA. Activation du système des peptides natriurétiques dans le but de contre balancer les premiers systèmes (phase asymptomatique). Activation de l’ADH et système endothéline-1 qui avec le SNS et SRAA débordent le système de s peptides natriurétiquesphase symptomatique. c. Les conséquences de l’insuffisance cardiaque Page 23 sur 93 1. Sur le cœur i. Remodelage cardiaque Modification structurale en réponse à une altération chronic des conditions de charge. 3 causes majeures de remodelage cardiaque : -Est ce que l’hypertrophie ventriculaire gauche constitue une réponse adaptée à l’augmentation de la pression de charge ? Hypothèse du stress pariétal : repose sur la loi de Laplace. Surcharge barométrique : augmentation de la tension pariétaleélongation des cardiomyocytesdiminution de l’épaisseur de la paroi du ventricule. Si l’hypertrophie est adaptée, la tension pariétale se normalise et le cœur compense mécaniquement. Surcharge volumiqueaugmentation du stress pariétal diastoliqueélongation des cardiomyocyteshypertrophie excentrique. Signaux adpatés ou non : selon les signaux, le myocyte peut soit survivre, soit mener à une hypertrophie bénéfique soit subir l’apoptose et donc promouvoir la défaillance ventriculaire. Très nombreux facteurs entrent dans la cascade de l’hypertrophie cardiaque. Certains mènent à une hypertrophie adaptée (cardiotrophine 1, TNF alpha en petite quantité, facteurs de croissance) d’autres non (angiotensine II, TNF alpha en excès…). Autre voie protectrice du myocarde (non notée sur le schéma) : formation de GMPc en réponse à l’ANP. Page 24 sur 93 En général, les mécanisme d’hypertrophie cardiaque adaptés et non adaptés apparaissent simultanément. -Passage d’une hypertrophie compensée à un cœur défaillant : Rôle des métalloprotéinases et de leurs inhibiteurs : matrice extracellulaire, synthétisée par les fibroblastes, est responsable de l’architecture myocardique. Angiotensine II, TNF alpha, aldostéroneaugmentation du collagène fibrosehypertrophie ventriculaire. Métalloprotéinases régulent la production de collagène. TIMPs : inhibiteurs tissulaires des métalloprotéinases. Activation des métalloprotéinasesdestruction du collagènedilatation du ventricule hypertrophiédysfonctionnement systolique. Page 25 sur 93 Rôle du stress oxydatif et de la synthèse d’oxide nitrique : formation de radicaux libres entrainant une hypertrophie plus ou moins adaptée selon leur concentration. Activation neuro-hormonale : stimulation sympathique et du système SRAA induit par la dilatation ventriculaire. Aggravation du dysfonctionnement systolique. Activation des métalloprotéinases et augmentation de l’apoptose myocardique. SRAArétention hydrosodéeaggravation des conditions de chargedysfonctionnement myocardique aggravé. Théoriquement afin d’éviter le passage d’un cœur hypertrophié à un cœur dilaté et donc en dysfonction : diminution de l’activité des métalloprotéinases par stimulation des TIMPs ou par diminution de la production de radicaux libres. Mais difficile car nombreuses isoformes de TIMPs et nombreuses origines des radicaux libres. Rôle théorique des IECA et des bêtabloquants. Rôle potentiel du sildenafil par son activation du GMPc qui aurait un rôle inhibiteur dans les mécanismes cellulaires d’hypertrophie et dilatation. Hypertrophie par surcharge barométrique ou par surcharge volumique : Les signaux d’hypertrophie secondaire à une surcharge volumique sont peu connus. Le remodelage est probablement du à une modification des tensions pariétales. Signaux enduisant une hypertrophie adaptée : cardiotrophine 1, bas taux de TNF alpha, GMPc, IGF I. Signaux induisant une hypertrophie non adaptée : TNF alpha en excès, radicaux libres. Est ce que le remoddellage cardiaque lors de RM est du à une surcharge volumique ? Dans la phase de compnesation de la MVD : hypertrophie et dilatation ventriculaire gauche augmentent le volume de charge afin de maintenir le DC malgré la régurgitation. Phase de décompensation : augmentation du volume en fin de diastole et en fin de systole avec augmentation de la RM. Réduction de la postcharge (due à la RM) et augmentation de la précharge (due à la RM). Un dysfonctionnement myocardique peut alors être masqué par ces conditions favorables de charge (fraction d’éjection, fraction de racourcissement normales). Le passage de la phase compensée à la phase décompensée est peu connu. Aggravation de la RM avec le remodelage cardiaque car atteinte de l’anatomie du complexe mitral. En théorie : effets bénéfiques supposés des IECA, bêta bloquants et spironolactone. Page 26 sur 93 Controversies in ventricular remodelling, Opie LH, Commerford PJ, Gersh BJ, Pfeffer MA, Lancet. 2006 Jan 28;367(9507):356-67 Une surcharge volumique, barométrique ou des lésions ischémiques sont à l’origine du remodelage cardiaque. Si celui ci se traduit par une hypertrophie ventriculaire et des conséquences cliniques souvent identiques, les mécanismes mis en jeu sont différents et nécessitent donc une approche thérapeutique distincte. Le remodelage cardiaque accompagnant une MVD est du à une surcharge volumique du ventricule gauche. Il se traduit structurellement par une diminution significative du collagène de la matrice extracellulaire, une infiltration par des mastocytes, une élongation des cardiomyocytes et une production locale de rénine-angiotensine indépendante de l’ECA (mais dépendante d’une chymase elle même sous l’influence de l’afflux de mastocytes). La surcharge volumique est responsable d’une surtension de la paroi du ventricule au moment de la diastole et d’une hypertrophie excentrique. L’intégrité de la matrice extracellulaire est essentielle pour la contractilité du myocarde. Le collagène en est une molécule importante dont la dégradation est réalisée par des métalloprotéinases les MMPs, elles mêmes inhibées par les TIMPs. Chez les chiens atteints de MVD, un afflux de mastocytes, une augmentation des MMPs et une diminution des TIMPs engendrent une perte rapide en collagène, une augmentation de la « compliance » ventriculaire, une hypertrophie des cardiomyocytes et une diminution de la contraction du ventricule gauche. Il semblerait que la stimulation du système sympathique soit en partie à l’origine du remodelage cardiaque. En effet, à des stages précoces de MVD, la concentration en noradrénaline dans le tissu myocardique est élévée et semble responsable d’effets toxiques sur les cardiomyocytes et de l’augmentation des MMPs. Cette noradrénaline n’est pas issue du système sympathique circulant mais directement du ganglion stellaire, lui même activé par l’angiotensine II tissulaire. Cet afflux de noradrénaline serait bénéfique à court terme afin de soutenir la fonction systolique initialement. La perte de matrice extracellulaire est alors responsable du remodelage cardiaque global avec hypertrophie excentrique du ventricule gauche qui en progressant aggrave la régurgitation mitrale et augmente la pression dans l’artère pulmonaire. Tout ceci conduisant alors à la décompression de l’IC et aux premiers signes cliniques. Les recherches actuelles visant à empêcher le remodelage cardiaque repose sur l’utilisation de stabilisateur des mastocytes et de béta2 bloquants. Cardiac mast cell- and chymase-mediated matrix metalloproteinase activity and left ventricular remodeling in mitral regurgitation in the dog, Stewart JA Jr, Wei CC, Brower GL, Rynders PE, Hankes GH, Dillon AR, Lucchesi PA, Janicki JS, Dell'Italia LJ Le SRAA tissulaire est le système le plus impliqué dans le remodelage cardiaque. L’angiotensine II est le facteur le plus important induisant la fibrose myocardique. L’angiotensine II provoque l’activation de nombreuses enzymes responsable d’une augmentation du collagène de la matrice extracellulaire et du remodelage cardiaque. La formation d’angiotensine II tissulaire se fait sous la dépendance de 2 enzymes : l’ECA et la chymase. Le SRAA plasmatique ne semble activé qu’à un stade sévère de l’IC (lorsque les paramètres hémodynamiques sont fortement modifiés alors qu’aux stades débutants ils sont bien compensés). Les 2 systèmes (tissulaire et plasmatique) semblent être totalement indépendants. Page 27 sur 93 L’ECA tissulaire est activé par un étirement mécanique des fibres myocardiques. La chymase elle est libérée par les mastocytes lors de stress hémodynamique (donc à un stade plus avancé de la maladie). Le SRAA tissulaire étant activé précocement, on pourrait penser que l’utilisation précoce des IECA soit bénéfique. Cependant, les études cliniques montrent le contraire. Traitements possibles : IECA, angiotensine II-bloquants, bêta-bloquants. Modulation of the tissue renin-angiotensin-aldosterone system in dogs with chronic mild regurgitation through the mitral valve, Fujii Y, Orito K, Muto M, Wakao Y, Am J Vet Res. 2007 Oct;68(10):1045-50 Hypertrophie excentrique lors de surcharge volumique, remodelage s’opposant à un dépôt excessif de collagène. Désorganisation entretenue par un afflux de mastocytes à l’origine de la libération de métalloprotéases de la matrice (MPM), enzymes qui dégradent le collagène. Les inhibiteurs de MPM, les TIMPs, empêchent cette dégradation en temps normal mais lors de surcharge volumique, les TIMPs diminuent d’où une perte rapide de collagène, une fuite des fibres myocardiques, un étirement et une hypertrophie des myocytes avec au final une diminution de la contraction du myocarde. remaniements précoces et non tardifs. L’ECA transforme l’angiotensine I en angiotensine II. Intérêt des IECA : bloquer cette transformation afin d’éviter les effets délétères de l’angiotensine II. dans le myocarde, présence d’une chymase tissulaire locale différente de l’IECA mais qui permet la synthèse d’angiotensine II à partir de rénine et angiotensine I (mais sans avoir recours à l’ECA). L’afflux de mastocytes stimule l’activation de cette chymase et la production de rénine et angiotensine I donc la production locale d’angiotensine II. Production en très fortes concentrations tissulaires (100 à 1000 fois plus élevées que dans le plasma) rendant les IECA inefficaces. Ceux ci seraient même délétères car dans l’étude, les chiens recevant des IECA ont eu une perte en collagène supérieure aux chiens sans traitement. Effet sans conteste des IECA sur la réduction de la post charge (donc effet hémodynamique) mais pas d’effet voire même un effet délétère sur le remodelage cardiaque (perte de collagène). Cibles thérapeutiques du remodelage cardiaque : lutter contre l’afflux des mastocytes et l’action des MPM. Effet délétère histologique mais effet clinique bénéfique ? Le tout premier symposium sur l’endocardiose mitrale chez le chien ouvre de nouveaux horizons dans le domaine de la recherche, des soins et du traitement, Lefèvre C, Goby L, Prat. Vét. Anim. Cie, 2005, (15) suppl 24, 11-15 ii. Insuffisance myocardique (terme imprécis !!) Une RM faible n’induit pas de modification de taille des chambres ni des parois cardiaques ni de modification de la contraction cardiaque. Le volume d’éjection et le DC sont ainsi maintenus et le reflux est facilement accepté par l’AG. Avec l’évolution de la maladie, la RM augmente et la baisse du DC est compensée par une augmentation de la force de contraction, un remodelage cardiaque avec hypertrophie et dilatation de l’AG et du VG (devant accepter plus de sang), augmentation de la FC, modification du tonus vascualire périphérique et du volume sanguin. Les premiers mécanismes compensateurs mis en place sont ceux du cœur puis ceux de la circulation systémique quand les mécanismes du cœur ne suffisent plus à maintenir la PA. Fonction systolique a priori préservée car, contrairement à d’autres cardiopathie, le reflux se fait dans une chambre à basse pression et donc ne demande pas au ventricule d’augmenter son travail. Mais le dysfonctionnement systolique apparaît au fur et à mesure de l’évolution de la Page 28 sur 93 MVD et de l’hypertrophie myocardique et dilatation cavitaire. Pas de mesures fiables de la fonction systolique lors de MVD. Moment d’apparition du dysfonctionnement inconnu (mais semble apparaître même chez des chiens asymptomatiques). Cause de l’absence de mesures fiables : surcharge volumiqueaugmentation de la préchargeaugmentation de la force de contraction du Vg (selon la loi de Starling). Au moment de la contraction du VG, la résistance à l’éjection est faible car la fraction de régurgitation est éjectée dans l’AG, une chambre cardiaque à basse pression (peu de résistance), ce qui entraine un mouvement éxagéré du VG (hyperkinésie). Csq : valeurs plus élevées de la fration de raccourcissement, de la fraction d’éjection… Par conséquent, lors de RM modérée à sévère, des valeurs normales sont considérées comme anormales et signant une diminution de la fonction systolique. Les indices volumiques en fin de systole (taille du VG en fin de systole selon le petit axe, index volumique en fin de systole) sont des mesures plus fiables de la contractilité cardiaque. Cependant, lors de décompensation, avec l’activation des mécanismes cmpensateurs, même ces paramètres deviennent non fiables (ils surestiment la contractilité). Probablement atteinte de la fonction systolique bien avant la décompensation cardiaque. Haggström J, Duelund Pedersen H, Kvart C (2004), New insights into degenerative mitral valve disease in dogs, Vet Clin North Am Small Anim Pract. 34(5) : 1209-26 Utilisation de l’ESVI (end-systolique volume index) afin d’évaluer la fonction systolique (plus indépendemment de la pré et post charge). Le reste est très compliqué… Comparison of 3 ultrasound methods for quantifying left ventricular systolic function : correlation with disease severity and pronostic value in dogs with mitral valve disease, Serres S, Chetboul V, Tissier R, Poujol L, Gouni V, Carlos Sampedrano C, Pouchelon JL, J Vet Interne Med 200 ;1-12 Contrairement à ce qu’on pensait jusqu’alors, la fonction systolique est altérée précocement. Il est difficile d’évaluer le fonctionnement myocardique car les méthodes conventionnelles de mesure échographique sont le plus souvent dépendantes de la précharge dont la valeur est altérée lors de MVD. La fonction diastolique semble être altérée tardivement et uniquement chez des chiens atteints de MVD sévère. Cet altération est notée pour des remodelages cardiaques importants. La fonction systolique semble elle altérée beaucoup plus précocement à un stade asymptomatique de la maladie. Des études précédentes ont montré que le dysfonctionnement systolique lors de MVD était rare chez des chiens de petites races et présent chez des chiens de grandes races uniquement à un stade très avancé de la maladie. Il semblerait qu’une hypertrophie ventriculaire inadéquate puisse être une des causes de ce dysfonctionnement systolique. Il semblerait aussi que, lors de MVD, la surcharge volumique seule soit un stimuli insuffisant pour créer une hypertrophie ventriculaire adéquate. L’augmentation de la postcharge (qui n’a pas lieu lors de MVD à cause de la régurgitation de sang dans l’atrium) et par conséquent, la surcharge barométrique est le meilleur stimuli de l’hypertrophie cardiaque. Il est difficile d’évaluer correctement la fonction systolique car les paramètres utilisés (fraction de racourcissement, fraction d’éjection, index de volume en fin de systole varient en fonction de la contractilité, de la pré et post charge et des tensions pariétales. L’évaluation échocardiographique est aussi modifiée par l’âge, le sexe, le poids et la race du chien. Une étude précédente a prouvé que des chiens de grandes races atteints de MVD présentaient fréquemment un dysfonctionnement systolique modéré à sévère contrairement aux chiens de petites races. Cette différence peut être due à une réelle diminution de la contractilité chez les Page 29 sur 93 chiens de grandes races ou parce que les valeurs usuelles systoliques sont différentes entre les chiens de grandes et petites races. Les résultats de l’étude actuelle suggèrent que les chiens de petites et grandes races atteints de MVD et d’IC modérée présentent tous un dysfonctionnement systolique à des degrés divers. Résultats qui vont contre le fait que l’on pensait que les chiens de grandes races (comme les humains) atteints de MVD présentaient plus fréquemment un dysfonctionnement myocardique comparé aux chiens de petites races. Cependant les anciennes études ne prenaient pas en compte les variations des valeurs échographiques utilisées (FS et ESVI) en fonction du poids et de la taille du chien. En comparant les valeurs chez des chiens normaux de grandes et petites races, on trouve que les chiens de petites races ont des FS, EF augmentés et un ESVI diminué par rapport aux chiens de grandes races. EDVI pas différent. Il semblerait donc qu’il existe une différence de contractilité entre les chiens de petites et grandes races. Chez les chiens de grandes races, il semblerait que le schéma de contractilité se fasse selon le grand axe ; ce qui expliquerait que lors d’hypertrophie ventriculaire (secondaire à une MVD), le dysfonctionnement systolique soit plus évident chez ces chiens de grandes races. Chez tous les chiens atteints de MVD, la FS, l’ESVI et l’EDVI sont augmentés par rapport aux chiens normaux. ce qui semble normal chez des chiens présentant une augmentation de la précharge et une contractilité plus ou moins bien préservée à cause de l’hypertrophie excentrique. La mesure de l’ESVI en prenant en compte le poids corporel semble être la plus fiable pour évaluer le dysfonctionnement systolique. Il semblerait donc que le dysfonctionnement myocardique est présent chez les chiens de toutes races et précocement dans les stade de la maladie. Ce qui suggère que ce dysfonctionnement contribue à la progression des signes cliniques de la maladie. Cependant, il semblerait que le développement de l’œdème pulmonaire du à l’IC soit d’évolution plus rapide que les signes cliniques associés au dysfonctionnement myocardique. Lors de MVD, il y a une diminution du nombre de myofibrilles dans les cardiomyocytes et une diminution des synthèses protéiques pouvant contribuer au dysfonctionnement myocardique du à une augmentation insuffisante de la masse ventriculaire. L’hypertrophie ventriculaire inadéquate peut ainsi être un des mécanismes expliquant le dysfonctionnement ventriculaire. Limites de l’étude : chiens atteints de MVD sont plus âgés que chiens normaux. Chiens malades tous sous traitement IECA ou furosémide. Decreased systolic function and inadequate hypertrophy in large and small breed dogs with chronic mitral valve insufficiency, Borgarelli M, Tarducci A, Zanatta R, Haggström J, J Vet Intern Med 2007;21:61-67 Normalement lors de régurgitation mitrale, il y a diminution de la fraction d’éjection (volume de sang éjecté du ventricule gauche dans la grande circulation) mais ce n’est pas le cas lors de régurgitation mitrale compensée. dans les stades précoces, la fraction d’éjection est normale mais les performances hémodynamiques du cœur sont modifiées ; contractilité diminuée, temps d’éjection globale légèrement augmenté. Conséquences sur les myocytes : diminution de la vitesse de raccourcissement des sarcomères. Evolution de la régurgitation mitrale et conséqunces hémodynamiques en 4 phases : -phase 1 : régurgitation mitrale asymptomatique car compensée. Légère dilatation du VG. Fraction d’éjection et contraction myocardique normale. Pas de troubles hémodynamiques. -phase 2 : dilatation plus marquée du VG. Fraction d’éjection normale mais troubles de la contractilité du myocarde. Patients asymptomatiques ou légère fatigue à l’effort. -phase 3 : symptomatique. Fraction d’éjection diminuée, troubles hémodynamiques évidents. Contractilité : approche pronostique. Page 30 sur 93 -phase 4 : pronostic vital sombre. Volume du VG > X2. Fraction d’éjection < 30%.troubles de la contraction du myocarde irréversibles. Stimulation du tonus sympathique : élément clé et précoce du dysfonctionnement myocardique. Noradrénaline permet le maintien de la contractilité dans la phase de compensation mais effet toxique sur les cellules. Elle accélère la décompensation. (effet bénéfique des bêta bloquants chez l’Homme). dysfonction systolique précoce sans possibilité de la quantifier précisément. Le tout premier symposium sur l’endocardiose mitrale chez le chien ouvre de nouveaux horizons dans le domaine de la recherche, des soins et du traitement, Lefèvre C, Goby L, Prat. Vét. Anim. Cie, 2005, (15) suppl 24, 11-15 A l’échocardio, on recherche : lésion valvulaire, sévérité de la RM, degré de remodelage cardiaque, présence ou non de dysfonctionnement systolique et/ou diastolique ventriculaire et augmentation des pressions intracardiaques. Recherche aussi : rupture de cordage associée à une RM sévère, HTAP associée à une MVD sévère chronique. Evaluation de la fonction ventriculaire systolique et/ou diastolique est un challenge car la RM modifie l’hémodynamique générale du cœur et donc les mesures écho sont peu fiables. Mesures habituelles concernant la fonction systolique du VG : fraction d’éjection (écho en mode 2D) et fraction de racourcissement (écho en mode M). Diminution de ces valeurs lors de dysfonctionnement systolique. RM augmente la précharge ventriculaire et diminue la postcharge d’où des valeurs normales à augmentées même lors de contractilité diminuée. La contraction du VG dépend de la capacité myocardique à se contracter (inotropisme) et des conditions de charge. Augmentation du volume du VG par surcharge volumique, remodelage et augmentation de la pression dans l’AG (et dans les veines pulmonaires). Lors de MVD, la FR et la FE doivent être augmentées mais on ne sait pas jusqu’à quelle valeur pour que l’on considère l’absence de dysfonctionnement systolique. Une FR et FE normale chez un chien présentant une MVD avancée signifie un dysfonctionnement systolique du VG. … Dysfonctionnement systolique souvent plus précoce chez les chiens de grande race. Intérêt à mettre en place un traitement précoce dès les premiers signes de dysfonctionnement systolique ventriculaire (même en l’absence de signes cliniques). Thérapeutique : bêtabloquants (carvedilol, atenolol, metoprolol), IECA. Traitement en phase asymptomatique particulièremen chez les chiens de grande race et quand il y a des signes évidents de cardiomégalie et dysfonctionnement systolique. Can ventricular function be assessed by echocardiography in chronic canine mitral valve disease ?, Bonagura JD, Schober KE (2009), J of Small Anim Pract. Vol 50(suppl 1) 2. Sur les poumons i. Œdème pulmonaire Hypertension veineuse pulmonaire due à une hypertension chronique de l’atrium gauche. A long terme, des médiateurs vasculaires sont alors responsables d’une vasoconstriction artérielle pulmonaire et de thromboses. ii. Hypertension artérielle pulmonaire et insuffisance cardiaque droite Page 31 sur 93 La pression artérielle pulmonaire dépend de : flux sanguin pulmonaire (DC du ventricule droit), augmentation de la résistance de la vascularisation pulmonaire (mécanismes neurohormonauxVC) et pression post-capillaire (signant la pression de l’AG). Augmentation de la pression systolique/diastolique pulmoanire >30/19 mmHg au repos. Diagnostic d’HTAP par échocardio Doppler. Prévalence de l’HTAP chez les chiens atteints de MVD est inconnue mais probablement sous estimée. L’ICC gauche est une cause fréquente de développement d’une HTAP. Dans le cas de la MVD, l’HTAP est due à une augmentation de la pression dans l’AG (RM sévère), à un dysfonctionnement myocardique et à l’ensemble des mécanismes neurohormonaux (responsables de VC pulmonaire). NO : fort VD pulmonaire. Diminue lors de lésions endothéliales et lors qu’il y a augmentation des phosphodiestérase V (qui diminuent la réponse des celles muscualires lisses au NO). Endothéline-1 : VC pulmonaire et remodellage vasculaire (hypertrophie, fibrose augmentation des résistances vasculaires et donc de la pression). Phosphodiestérase V : diminuent la réponse des cellules muscualires lisses au NO et au peptide natriurétique. Responsable d’une augmentation du catabolisme de cGMP (médiateur de la VD). utilisation d’inhibiteur des phosphodiestérases V (sildénafil). Il peut exister une HTAP sans dysfonctionnement du ventricule droit. Quand celui-ci est présent, c’est de mauvais pronostic. De plus, cela engendre une intolérance aux molécules vasodilatatrices systémiques (risque hypotension ?). Le plus souvent, le diagnostic d’HTAP se fait lors de dysfonctionnement du cœur droit par l’apparition d’ascite, effusion pleurale, syncope, léthargie, distension des jugulaires. Lors d’HTAP seule, la plupart des chiens sont asymptomatiques ou présentent des signes cliniques compatibles avec une ICC gauche (toux, dyspnée, intolérance à l’exercice…). Ascite et syncope sont les permiers signes cliniques vraiment évocateurs. Clinique et radio ne permettent pas de diagnostiquer une HTAP. Suspecter une HTAp chez un chien traité correctement pour son ICC gauche mais chez qui les signes cliniques persistent. Meilleure méthode diagnostique : cathétérisation du cœur droit. Impossible en routine. Diagnostic par écho : une augmentation importante du diamètre de l’AG suggère une pression AG importante et donc une éventuelle HTAP. La présence d’une régurgitation tricuspidienne en l’absence de sténose pulmonaire ou d’IC droite suggère une HTAP. Augmentation des gradients de pression tricuspidienne et/ou pulmonaire est la preuve de la présence de HTAP. A évaluer en fonction de la présence ou non d’IC droite. Traitement vise à diminuer la pression dans l’AG (traitement classique de la MVD : diurétique, IECA, bêta bloquants, digoxine, pimobendane) et à diminuer directement la pression artérielle pulmonaire (molécules plus spécifiques : VD artériel pulmonaire). Molécules plus spécifiques permettant d’agir sur la résistance vascualire pulmonaire : antagoniste de l’endothéline, inhibiteur des phosphodiestérases V et agents Ca-sensibilisant. Stepien RL (2009), Pulmonary arterial hypertension secondary to chronic left-sided cardiac dysfunction in dogs, J of Small Anim Pract. Vol 50(suppl 1) L’hypertension pulmonaire est responsable d’une insuffisance cardiaque droite. Peut provoquer une tamponnade cardiaque. HTAP : pression artérielle pulmonaire moyenne>25mmHg. Causes : idiopathique, secondaire à une thromboembolie pulmonaire, à une maladie respiratoire, à une ICC chronique. Signes : syncopes et signes d’ICC droite (ascite, effusion pleurale). Diagnostic : échocardio en mode doppler continu (application de l’équation de Bernoulli afin de mesurer la vitesse du flux de régurgitation tricuspidien. Page 32 sur 93 HTAP modérée fréquente lors de MVD avancée, le plus souvent bien tolérée. HTAP sévère associée le plus souvent à un mauvais pronostic. Traitement lors d’HTAP modérée à sévère (PA pulmonaire estimée entre 50 et 80mmHg): pimobendane, sildenafil (Viagra®, Revatio®) ou tadalafel (Cialis®). Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 L’HAP se définie comme une augmentation de la pression artérielle pulmonaire systolique ou diastolique. Lors d’HAP, il se forme une hypertrophie ventriculaire et atriale conduisant à une IC droite. C’est une complication possible de maladies cadiaques. Dans le cas de MVD, c’est une complication possible mais tardive. La prévalence d’HAP lors de MVD est inconnue mais sa connaissance permettrait d’adapter le traitement en conséquence. Diagnostic d’HAP : échocardio en mode doppler continu afin de mesurer la vitesse de jets de régurgitation au niveau des valves pulmonaire (HAP diastolique) et tricuspide (HAP systolique). Dans cette étude, un peu moins de 14% des chiens atteints de MVD présente une HAP. La prévalence de l’HAP augmente avec le stade de la maladie (3, 17, 27, 72% pour les classes Ia, Ib, II et III). La plupart des chiens présentant une HAP ont une régurgitation mitrale sévère. Malgré le fait que l’espèce canine présente une résistance vasculaire pulmonaire faible, l’HAP associée à la MVD n’est pas rare. 15% des chiens atteints de MVD présente aussi une HAP ; le pourcentage monte à 70% chez des chiens atteints de MVD à un stade avancé. Des chiens asymptomatiques peuvent aussi présenter une HAP. Le plus souvent, l’HAP est faible à modérée dans le cas de MVD. Ce qui signifie que les signes d’hypertrophie cardiaque droite sont rarement présents. La prévalence et la sévérité de l’HAP augmente avec le stade d’IC et avec la sévérité de la régurgitation mitrale. Nécessité d’étude sur l’effet bénéfique ou non d’un traitement précoce contre l’HAP chez les chiens atteints de MVD (efficacité prouvée des IECA). Attention chez les chiens âgés, l’HAP peut aussi être due à des maladies de l’appareil respiratoire (bronchite, collapsus trachéal). On ne peut donc que suspecter une relation de cause à effet entre la MVD et l’HAP sans réellement la confirmer. Il est probable aussi que cette étude ait sous estimé la prévalence réelle de l’HAP car la méthode de diagnostic échographique n’est pas totalement fiable. Doppler echocardiography-derived evidence of pulmonary arterial hypertension in dogs with degenerative mitral valve disease : 86 cases (2001-2005), FJ Serres, V Chetboul, R Tissier, CC Sampedrano, V Gouni, AP Nicolle, JL Pouchelon, J Am Vet Med Assoc, 2006 Dec 1;229(11) :1772-8 3. Sur les reins i. Baisse du débit de filtration glomérulaire La fonction rénale est atteinte par la plupart des mécanismes compensateurs et des changements hémodynamiques qui apparaissent lors d’IC. Diminution du DC, VC périphériqueazotémie prérénale, diminution du flux sanguin rénal et donc du DFGrétention hydrique. Effects of naturally acquired decompensated mitral valve regurgitation on the reninangiotensin-aldosterone system and atrial natriuretic peptide concentration in dogs, Häggström J, Hansson K, Kvart C, Karlberg BE, Vuolteenaho O, Olsson K, Am J Vet Res. 1997 Jan;58(1):77-82 Page 33 sur 93 ii. Insuffisance rénale L’activation neurohormonale lors d’ICC est responsable d’une diminution du DC et de la PA induisant une diminution du DFG et une IRC à long terme. Chez des patients cardiaques sous traitement diurétique, la DU est basse et l’évaluation de l’azotémie reste la seule manière d’explorer la fonction rénale. Environ 50% des chiens atteints de MVD présentent une azotémie faible à modérée quelle que soit leur classe NYHA. Le nombre de chiens azotémiques augmente avec le stade de la maladie (ce qui peut être relié aussi bien à la progression de la maladie qu’à l’âge du chien). Cependant, les concentrations en urée et/ou en créatinine n’augmentent pas avec le stade de la maladie. Le sodium, l’urée et la créatinine ont des valeurs plus augmentées dans les classes I-II que dans les classes III-IV.Le DFG est diminué significativement de près de 45% pour les classes III-IV par rapport aux classes I-II. De plus, il est corrélé à l’azotémie : si l’azotémie est élevée, le DFG sera faible. La prévalence de l’azotémie est élevée chez les chiens atteints de MVD et elle augmente avec la gravité de l’ICC. Sans qu’il y ait une augmentation notable des valeurs de créatinine et d’urée entre les différentes classes. L’azotémie reste cependant le plus souvent faible à modérée. L’azotémie varie de plus selon plusieurs facteurs : en fonction des traitements administrés (IECA, furosémide…), de l’âge, d’une IRC pré existante ou se développant concomitamment. Chez les chiens azotémiques, l’urée est la valeur la plus souvent augmentée par rapport à la créatinine. La fonction rénale est donc atteinte lors d’IC due à la MVD avec une diminution du DFG corrélée à la gravité de l’IC. Le dosage de l’urée et de la créatinine permet d’évaluer de manière fiable la fonction rénale. Des études complémentaires sont cependant nécessaire afin de prouver la relation directe ou indirecte qui existe entre la progression de l’ICC et le développement d’une dysfonction rénale. Azotemia and glomerular filtration rate in dogs with chronic valvular disease, AP Nicolle, V Chetboul, T Allerheiligen, JL Pouchelon, V Gouni, D Tessier-Vetzel, CC Sampedrano, HP Lefebvre, J Vet Intern Med 2007;21:943-949 d. Complications de la maladie valvulaire dégénérative 1. Rupture de cordage Les cordages tendineux sont des composantes essentielles de l’appareil valvulaire. L’extrémité des feuillets septal et pariétal sont rattachés aux muscles papillaires par des cordages tendineux de classe I. Les cordages de classe II relient les bords des valves aux muscles papillaires et les cordages de classe III le feuillet pariétal à la paroi ventriculaire. La section des cordages tendineux de classe I a été longtemps utilisé afin d’induire expérimentalement une insuffisance cardiaque. La rupture de cordage tendineux chez un chien atteint de MVD a longtemps été considéré comme une complication importante aggravant l’IC (rupture associée à une régurgitation mitrale importante) et provoquant œdème pulmonaire et mort malgré la mise en place d’un traitement médical plus agressif. Epidémiologiquement, les chiens atteints de MVD risquant le plus de faire une rupture de cordage sont : des chiens adultes mâles de petite race. Cliniquement, les chiens les plus à risque ont une IC avancée (clase II voire III) et présentent une toux chronique, une dyspnée et une intolérance à l’exercice. Page 34 sur 93 Cependant, on peut retrouver une rupture de cordage chez des chiens asymptomatiques. Cela s’explique par le fait que la rupture d’un cordage de classe I est plus grave que celle d’un cordage de classe II. Le cordage tendineux du feuillet septal est celui qui se rompt le plus souvent. La survie est d’environ un an après la rupture de cordage (plus que ce qu’on pensait) et les facteurs défavorables sont en fait les mêmes que ceux de l’ICC. Chordae tendineae rupture in dogs with degenerative mitral valve disease: prevalence, survival, and prognostic factors (114 cases, 2001-2006), Serres F, Chetboul V, Tissier R, Sampedrano CC, Gouni V, Nicolle AP, Pouchelon JL, J Vet Intern Med. 2007 MarApr;21(2):258-64. Prévalence des ruptures de cordages : 16,1% des chiens atteints de MVD (non négligeable). Traitement de l’insuffisance mitrale chez le chien, V Chetboul, Prat. Vét. Anim. Cie, 2006, (31), 7-10 Rupture soudaine : aggravation de l’état général de l’animal avec modification de l’intensité du souffle et OAP. Espérance de vie plus longue que ce qu’on pensait : 58% des chiens atteints de rupture de cordage et traité de manière agressive survivent plus d’un an. Rupture de cordage n’égale plus pronostic sombre et il est donc logique d’instaurer un traitement (traitement de l’OAP en urgence puis gestion à domicile). Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 2. Arythmies Tachyarythmie avec fibrillation atriale le plus souvent. Peuvent être la cause de mort subite (mais rare). 3. Rupture de l’atrium gauche Peut provoquer une tamponnade cardiaque. Causée par : régurgitation trop importante (étirement trop important de l’AG) ou lésions endocardiques (dues au jet de reflux). Sang se retrouve dans le sac péricardiquetamponnade pouvant être fatale si la rupture est soudaine et importante. traitement : péricardocentèse si tamponnade mettant en jeu la vie de l’animal (attention à ne pas ponctionne l’AG dilaté) et diminution de la précharge afin de diminuer la pression dans l’AG. Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 4. Hypertension Hypertension systémique suspectée lorsque la vitesse de la RM dépasse 6.5m/s à l’écho. Hypertension augmente la fraction de RM. A confirmer par une mesure de PA au Doppler (non invasive). Si confirmée : intérêt d’utiliser un IECA ou amlodipine comme antihypertenseur afin de restaurer une PA systolique aux alentours de 100-120mmHg. Can ventricular function be assessed by echocardiography in chronic canine mitral valve disease ?, Bonagura JD, Schober KE (2009), J of Small Anim Pract. Vol 50(suppl 1) 5. Artériosclérose Page 35 sur 93 Complication par artériosclérose et fibrose myocardique pouvant entrainer une mort subite même chez des animaux asymptomatiques. Haggström J, Duelund Pedersen H, Kvart C (2004), New insights into degenerative mitral valve disease in dogs, Vet Clin North Am Small Anim Pract. 34(5) : 1209-26 V. DIAGNOSTIC Etude visant à évaluer la variabilité d’interprétation radiographique en ce qui concerne l’évaluation d’une dilatation atriale, d’une cardiomégalie et des signes d’ICC. Radiographie utilisée pour évaluer la sévérité de la RM : dilatation AG, cardiomégalie, signes d’œdème pulmonaire. Signes radiographiques Diagnostic Augmentation relative de la taille du cœur Cardiomégalie Déplacement dorsal de la trachée Indice de Buchanan Evaluation de la silhouette cardiaque Indice de ? and ? Forme en D inversé Abaissemnt du cœur sur le sternum et rapprochement du diaphragme Déplacement dorsal de la trachée et de la Dilatation de l’AG bronche souche Visualisation d’une dilatation au niveau de l’AG sur les vues de face et de profil (revoir où…) Augmentation de l’opacité pulmonaire au Insuffisance cardiaque gauche niveau du hile cardiaque Dilatationd es veines pulmonaires Cardimégalie Dilatation de l’AG Interprétation précise de sradio est essentielle car elle détermine le stade de la maladie et donc le pronostic et le traitement à mettre en place. L’expérience entre en jeu lors de l’interprétation des radios. La dilatation de l’atrium gauche semble plus facile à évaluer que la cardiomégalie. Critère plus objectif et moins sujet à sontrovers ou modification (fonction de la qualité des clichés…). Donc la dilatation de l’AG est le meilleur critère radiographique pour estimer la sévérité de la RM. Préférer le vue latérale gauche et le vue ventrodorsale afin de mieux visualiser le cœur. Le plus dur à évaluer reste la présence d’œdème pulmonaire débutant. Hansson K, Häggström J, Kvart C, Lord P (2009), Reader performance in radiographic diagnosis of signs of mitral regurgitation in Cavalier King Charles spaniels, J of Small Anim Pract. Vol 50(suppl 1) Grâce à l’épidémiologie, à l’anamnèse et à l’examen clinique. Souffle apexien gauche. Chez les petites races : plus le souffle est important plus la régurgitation est forte en général. Mais ce n’est pas toujours le cas ! Le souflle peut être important et la régurgitation modérée. De même lors de tachycardie, il est difficile d’évaluer l’intensité du souffle de manière précise. Radio thoracique : ne permet pas de faire le diagnostic précis de MVD mais permet de faire la distinstion entre maladie respiratoire et maladie cardiaque. Permet aussi d’évaluer la présence ou non d’ICC. Page 36 sur 93 Echocardiographie : diagnostic de certitude. Evaluation de la taille du VG et de l’AG et évaluation du cœur en mouvement afin de déterminer les effets de la régurgitation sur le fonctionnement cardiaque. ECG : fréquence cardiaque et arythmies (extrasystoles ventriculaires, fibrillation atriale). Important afin d’adapter le traitement au mieux. Management of chronic degenerative mitral valve disease in dogs, Smith P, In Practice (2006) 28, 376-383 Le diagnostic passe par la mise en œuvre de nombreux examens complémentaires mais un seul permet un diagnostic de certitude. Le challenge pour le vétérinaire n’est pas d’établir le diagnostic de MVD qui est relativement simple mais distinguer les chiens présentant des symptômes corrélés à la maladie de ceux présentant des symptômes d’une maladie concomitante (souvent une maladie respiratoire) et d’identifier les chiens présentant le plus de risque d’évolution rapide. Le plus souvent, maladie d’évolution lente qui n’atteint pas un stade suffisamment avancé pour entrainer des signes cliniques. Cas partivulier du CKC : signes cliniques précoces par rapport aux autres races. Challenge du vétérinaire : diagnostic précis et précoce de la maladie, déterminer le stade précis, traiter si nécessaire. Confirmation du diagnostic par échocardiographie 2D et Doppler. Importance des radiographies pulmonaires : cardiomégalie ? ICC gauche ? DD des souffles apexiens systoliques gauches : cardiopathie congénitale, régurgitation mitrale secondaire à d’autres causes telles que la CMD ou une endocardite bactérienne. Comment je traite… La Maladie Valvulaire Dégénérative chez le chien, Boswood A, Veterinary Focus 2008;18(3):25-31 Diagnostic radiographique de l’ICC gauche : dilatation atriale et ventriculaire, opacification pulmonaire interstiteille ou alvéolaire au niveau du hile cardiaque et/ou des lobes caudodorsaux, dilatation des veines pulmonaires par rapport aux artères. Attention : dans le cas de rupture prématurée de cordage, il est possible de ne pas noter de dilatation cavitaire du cœur (la dilatation n’a pas eu le temps de se mettre en place). Pas de traitement avant une dilatation cavitaire significative. Treating canine heart failure : from start to finish, Oyama MA, NAVC Conference 2009, Orlando, 210-211 Page 37 sur 93 a. Suspicion de maladie valvulaire dégénérative Diagnostic précoce difficile. Intérêt par forcément thérapeutique mais intérêt pour le suivi du chien et surtout pour le programme de reproduction dans le but de diminuer la prévalence de la MVD. Auscultation : souffle apexien systolique gauche doux permanent ou intermittent (surtout au tout début de la maladie). Clic systolique parfois le premier signe présent. DD : souffle physiologique (surtout s’il est de très faible intensité), sténose aortique ou pulmonaire de bas grade. Attention : souflle peut apparaitre si aniaml stressé ou après un effort et disparaitre au repos (souffle physiologique le plus souvent). Très auscultateur dépendant. Haggström J, Duelund Pedersen H, Kvart C (2004), New insights into degenerative mitral valve disease in dogs, Vet Clin North Am Small Anim Pract. 34(5) : 1209-26 Radiographie (cadiomégalie, ICC…), ECG (tachycardie sinusale). Diagnostic de la maladie grâce à l’épidémiologie (race, âge), la clinique, la radiographie thoracique, l’échocardiographie (2D, M-mode, Doppler), l’ECG, mesure de PA. Mesure de marqueurs biochimiques. Diagnostic sur la découverte d’un souffle. Entre le souffle et l’apparition des premiers signes cliniques, plusieurs années s’écoulent en général. 1er signe : toux (compression bronchique ou ICC précoce). Puis : essoufflement, dyspnée, perte de poids, faiblesse, syncope. Facteurs pouvant précipiter l’ICC : régime riche en sodium (sel), exercice intense, tachyarythmie, administration de glucocorticoïdes, fluidothérapie excessive, anesthésie. Evaluation du chien asymptomatique : souffle typique. Chez la plupart des chiens et sous réserve d’une PA normale, l’importance du souffle est corrélé directement à l’importance de la régurgitation. Quand découverte d’un tel souffleprévenir le propriétaire de l’évolution irrémédiable en ICC, l’informer des signes ; radio thoraciques (cardimégalie ?) et/ou échocardio pour confirmer le diagnostic de MVD et évaluer la taille des cavités et le fonctionnement myocardique. Mesure de la PA : si augmentée, risque d’évolution plus rapide de la maladietrouver la cause de l’augmentation de PA afin de la traiter (IR…). Evaluation du chien présentant des signes d’IC : signes pulmonaires (toux, tachypnée, dyspnée nocturne, orthopnée. Mais aussi modification comportementales : chien recherchant la présence de son maitre ou au contraire s’isolant complètement. Autres : ascite, syncope (due à arythmies, diminution du DC, activation vagale excessive, suite à une quinte de toux), intolérance à l’exercice, perte de poids. Examen clinique : auscultation pulmonairebruits surajoutés différents selon le stade de l’œdème pulmonaire (surtout au niveau des lobes caudaux à l’inspiration). Hepatomégalie, ascite, distension jugulaire (HTAPICC droite lors de stade avancé). Pouls fémoral : irrégularité, modification de la forcearythmies. Tachycardie, disparition de l’ARS. Choc précordial bien palpable, thrill possible (stade avancé). Attention à toutes les maladies concomitantes du chien âgé. Radio thoraciques : en 1er, dilatation atriale et ventriculaire (vue dorsoventrale entre 2 et 3h : proéminence de l’auricule G). Vue de profil : élévation de la trachée et de la carène avec une diminution de l’angle entre la trachée et la colonne vertébrale. Compression de la bronche souche gauche. Dilatation veineuse pulmonaire bien visualisable au niveau des lobes crâniaux sur la vue de profil ou lobes caudaux sur la vue VD. Œdème pulmonaire : d’abord interstitiel au niveau du hile cardiaque puis tendance à se généraliser et à devenir alvéolaire. Radio Page 38 sur 93 permet aussi d’exclure la présence de maladies pulmonaires concomitantes (pneumonie, métastases ou néoplasme pulmonaire, bronchite chronique). ECG : appréciation de la régularité du rythme (ASR ou tachycardie). Ondes P élargies : dilatation atriale gauche. Dépression du segment S-T : dilatation ventriculaire gauche. Arythmies atriales (extrasystoles atriales, fibrillation atriale) fréquentes lors de dilatation atriale gauche sévère. Arythmies ventriculaires assez rares même lors d’ICC. Echocardio : radioidentification ICC / échoidentification des modifications cardiaques (structurelles et surtout fonctionnelles). Stade précoce : amincissement de la valvule ou prolapsus valvulaire. Progression de la maladie : structure valvulaire de plus en plus modifiée et dilatation cavitaire. Rupture de cordage : feuillet libre, mouvements chaotiques de la valvule, extrémité pointant dans l’Ag au moment de la systole. Fraction de raccourcissement normale à augmentée selon l’importance de la régurgitation et le stade de la maladie. Fraction de régurgitation redevient normale voire diminue à partir de l’apparition d’un dysfonctionnement cardiaque (assez précoce chez les grands chiens). Amincissement de la paroi libre du ventricule gauche (en comparaison par rapport à la taille du septum interventriculaire). Meilleure évaluation de la sévérité de la MVD : dilatation atriale. Echo doppler : évaluation de la sévérité de la MVD par semiquantification de l’importance du reflux (mesure du diamètre de l’ostium de régurgitation et/ou de la vitesse de régurgitation). Anomalies tricuspidiennes : MVD droite concommitante ou signe d’HTAP (régurgitation tricuspidienne à vitesse élevée) +/-associée à une effusion pleurale visible à l’écho. Biomarqueurs : BNP et ANP relargués lors de dilatation atriale et ventriculaire et dont la concentration augmente avec la progression de la maladie vers l’ICC. Identification précoce des patients à risque d’ICC et confirmation du diagnostic de maladie cardiaque lors d’un doute entre maladie cardiaque ou respiratoire. Facteur pronostic ? Suivi de l’efficacité du traitement ? Dosage du NT-proBNP. Sensibilité et spécificité des tests non encore connues… Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 b. Diagnostic de certitude Echographie : épaississement et altération structurale de la valve mitrale (hyperéchogène, en forme de massue, nodules), anneau valvulaire dilaté, prolapsus valvulaire, rupture de cordage. Au doppler, quantification de la régurgitation et des perturbations hémodynamiques. Echocardiographie : permet d’évaluer la morphologie et le fonctionnement du cœur. Permet de faire un diagnostic précis. Mais coute realtivement cher et est très opérateur dépendant (et surtout en fonction de l’expérience). Mode 2D : bombement d’une extrémité valvulaire dans l’AG au moment de la systole ventriculaire est souvent le premier signe de MVD (avec ou sans RM). Evaluer la présence ou non de prolapsus valvulaire (vue long axe parasternale droite : la plu utilisée afin d’observer au mieux la valve mitrale). Au fur et à mesure de l’évolution de la MVD, modifications de plus en plus importantes des valvules : amincissement des feuillets et extrémité en forme de club de golf. Rare d’observer une fermeture incomplète des valvules (confirmant la RM) même à un stade très avancé. La RM doit donc être objectivée par le mode Doppler. Utiliser la vue pexienne « 4 chambres » afin d’aligner au mieux les ultrasonds avec l’axe de la RM (dépendant de la morphologie des valvules). Doppler classique : informations sur la vélocité de la RM et le volume de régurgitation. Doppler couleur confirme la présence d’un flux de RM et permet de comparer sa taille avec celle de l’AG (mesure semiquantitative). Difficile cependant d’évaluer la sévérité de la RM juste par la taille du reflux mitral. pour calculer plus précisément la fraction de régurgitation : méthode PISA (proximal isovelocity surface area). Attention cependant à ne Page 39 sur 93 pas faire de surinterprétation : de nombreux chiens sains peuvent présenter de petits reflux mitraux. Haggström J, Duelund Pedersen H, Kvart C (2004), New insights into degenerative mitral valve disease in dogs, Vet Clin North Am Small Anim Pract. 34(5) : 1209-26 c. Diagnostic de l’ICC associée Diagnostic de l’ICC : lorsqu’elle est modérée à sévère, la clinique et les radiographies sont suffisament pertinentes. Mais tout le challenge repose sur le diagnostic de l’ICC à un stade débutant. Décompensation lorsque, malgré les mécanismes compensateurs et à cause de l’évolution de la maladie, le DC chute et la pression pulmonaire intracapillaire dépasse le seuil de formation de l’œdème pulmonaire. Avant apparition des signes flagrants, légère diminution de l’activité est le premier signe mais passe le plus sousvent inaperçu (animaux âgés, obèses…). Diganostic pas facilité par la présence de maladie concomittante : problème locomoteur (arthrose), problème respiratoire (bronchite chronique, pneumonie, fibrose…)… Autres signes précoces : augmentation de la FC et disparition de l’ARS. Là encore, ces valeurs peuvent être modifiées par d’autres problèmes (stress, maladies…). Le plus souvent, on surdiagnostique une ICC débutante. Pour éviter cela il faut confronter les signes cliniques aux signes radiographiques. Si difficile : mettre en place un tratement diurétique sur 2-3 jours et refaire les radiographies ensuite. Sinon biomarqueurs ! Haggström J, Duelund Pedersen H, Kvart C (2004), New insights into degenerative mitral valve disease in dogs, Vet Clin North Am Small Anim Pract. 34(5) : 1209-26 d. Intérêt grandissant des biomarqueurs Le challenge pour le vétérinaire n’est pas d’établir le diagnostic de MVD qui est relativement simple mais distinguer les chiens présentant des symptômes corrélés à la maladie de ceux présentant des symptômes d’une maladie concomitante (souvent une maladie respiratoire) et d’identifier les chiens présentant le plus de risque d’évolution rapide. D’où l’intérêt porté aux biomarqueurs ; ils permettraient de mettre en évidence un maladie cardiaque, d’en faire le diagnostic précis et de différencier les chiens dont les symptômes sont imputables à la maladie cardiaque de ceux dont les symptômes sont imputables à une autre maladie. Les peptides natriurétiques semblent être les biomarqueurs d’une atteinte cardiaque les plus spécifiques (ils permettent de faire la différence entre des symptômes associés à la MVD et des symptômes associés à une autre maladie). Leur valeur semble augmenter proportionnellement à la gravité du remodelage cardiaque (dilatation atriale et ventriculaire) et parallèlement au risque de développer une ICC à plus ou moins court terme (valeur pronostique). Biomarqueur : substance élaborée par un tissu spécifique pouvant être détectée dans la circulation. Produit de façon proportionnelle à l’évolution d’un processus pathologique ; donne des informations sur la présence, la sévérité et le pronostic de la maladie. Stable, facile à détecter par une analyse facile et peu couteuse. Peptides natriurétiques : contrebalancent les effets du SRAA. Tests ELISA pour le dosage des fragments inactifs plus stables NT-proBNP ou NT-proANP. Sert à faire la différence entreune dyspnée d’origine respiratoire ou une dypnée d’origine cardiaque. Prédire le risque de décès et celui d’IC chez un patient asymptomatique en humaine. Suivi de la réponse au traitement. Une étude montre que les chiens testés positifs (valeur seuil=210pmol/l) ont un eprobabilité de 94% d’avoir une cardiopathie et les chiens testés négatifs ont une probabilité de 77% de ne Page 40 sur 93 pas avoir de cardiopathie. Mesure de NT-proBNP pourrait être utilisée comme un autre examen complémentaire au même niveau que la radio, l’ecg et l’écho. Labo qui propose le dosage : cardiopathie peu probable chez des chiens dont le taux sérique est inférieur à 566pmol/L. Utilisation du NT-proBNP pour déterminer la cause sous jacente des signes respiratoires chez le chien. Avantage chez le chien âgé chez lequel plussieurs maladies coexistent. De même dans le cas où les examens complémentaires type radio où écho ne peuvent être réalisés par faute de moyen ou parce que l’état de l’animal ne le permet pas. Attention : le taux sérique de NT-proBNP varie selon différents facteurs : augmentation lors d’azotémie, idem sans doute pour l’alimentation, la consommation hydrique et l’activité physique (comme c’est le cas chez l’homme). Dosage du NT-proBNP pourrait devenir une aide complémentaire à associer aux autres examens classiques afin de diagnostiquer une cardiopathie et de déterminer l’origine de troubles respiratoires. Recommandaions actuelles : en dessous de 566pmol/l, cardiopathie peu probable. Au dessus de 1200pmol/L, signes respiratoires probablement associés à une insuffisance cardiaque. Attention à la conservation et à l’envoi des prélèvements : plasma ou sérum séparé rapidement puis congélation à moins de 4°C). Troponine cardiaque : augmentation de la troponine I indique une altération et une nécrose des cellules myocardiques. Chez l’homme, cette molécule sert essentiellement dans le diagnostic des infarctus du myocarde. Augmentation aussi avec l’évolution de la cardiopathie. Pourrait servir d’élément pronostic chez le chien. Attention, augmentation de la troponine I danns plusieurs cas : pyomètre, dilatation torsion de l’estomac, épanchement péricardique, traumatisme, sepsis… Sert d’outil pronostic dans ces cas là. Autres études en cours. Concentration en troponine semble être le reflet de la sévérité de l’atteinte myocardique et donc lié au pronostic. Devrait permettre à plus ou moins long terme d’évaluer précisément le pronostic, de réaliser des diagnostic précoces des animaux à risque et d’évaluer la réponse au traitement. Intérêt des biomarqueurs en cardiologie, Reynolds C, Oyama M, Veterinary Focus 2008;18 (3):2-6 e. Maladies concomitantes VI. CLASSIFICATIONS Il est important d’identifier le stade de la maladie afin d’y adapter le traitement. Le 1er signe clinique est la présence d’un souffle systolique apexien gauche qui précède le plus souvent de plusieurs année l’apparition d’autres symptômes de la maladie. L’intolérance à l’effort est ainsi le 1er symptôme de la décompensation. Il peut aussi y avoir une toux irritative non d’origine pulmonaire mais due à la compression de la bronche souche par l’AG dilaté. MVD compensée (stade 1a et 1b de la classification ISACHC) : pas d’œdème pulmonaire ; souffle apexien systolique gauche. Stade 1b : dilatation atriale gauche (si importante, comprime la bifurcation trachéobronchique et déplace la bronche souche gauche ce qui provoque une toux sèche. Page 41 sur 93 MVD décompensée (stade 2 et 3) : présence d’un œdème pulmonaire ; toux forte, sèche et quinteuse lors d’œdème interstitiel ou peu sonore et humide avec dyspnée restrictive lors d’œdème alvéolaire généralisé ; fatigabilité et intolérance à l’effort. Traitement de l’insuffisance mitrale chez le chien, V Chetboul, Prat. Vét. Anim. Cie, 2006, (31), 7-10 a. Classification NYHA (New York Herat Association) Classification fonctionnelle donc selon les symptômes et adaptable à toutes les cause d’IC. Méthode semi quantitative permettant de juger de la sévérité de l’IC d’un patient. Evolution non linéaire : possibilité de passer d’un stade III à un stade II. Problème de ces classifications : subjectives (car basées uniquement sur les signes cliniques), changement fréquent avec passage d’une classe à l’autre rapidement et plusiseurs fois de suite. Du coup, difficile d’adapter un traitement spécifique pour chaque classe. Atkins C, Bonagura J, Ettinger S, Fox P, Gordon S, Häggström J, Hamlin R, Keene B, LuisFuentes V, Stepien R (2009), Guidelines for the diagnosis and treatment of canine chronic valvular heart disease, J Vet Intern Med. 1-9 1. NYHA 2. NYHA adapté à l’animal Classe I : chiens asymptomatiques (MVD présente mais sans signes cliniques même à l’effort) Classe II : Signes cliniques uniquement à l’effort Classe III : Signes cliniques au repos Classe IV : signes cliniques sévères au repos Atkins C, Bonagura J, Ettinger S, Fox P, Gordon S, Häggström J, Hamlin R, Keene B, LuisFuentes V, Stepien R (2009), Guidelines for the diagnosis and treatment of canine chronic valvular heart disease, J Vet Intern Med. 1-9 b. Classification ISACHC (International Small Animal Cardiac Health Council) Classification fonctionnelle donc selon les symptômes et adaptable à toutes les cause d’IC. Méthode semi quantitative permettant de juger de la sévérité de l’IC d’un patient. Evolution non linéaire : possibilité de passer d’un stade III à un stade II. c. Classification ACC/AHA (American College of Cardiology/American Heart Association) Nouvelle classification, moins subjective. Corréler la sévérité des signes à un traitement adapté à chaque stade de la maladie. Classification humaine adpatée à l’animal. Evolution linéaire sans retour en arrière possible. Classification ne remplaçant pas les précédentes mais venant les améliorer. Page 42 sur 93 Atkins C, Bonagura J, Ettinger S, Fox P, Gordon S, Häggström J, Hamlin R, Keene B, LuisFuentes V, Stepien R (2009), Guidelines for the diagnosis and treatment of canine chronic valvular heart disease, J Vet Intern Med. 1-9 Classification ACC/AHA (American College of Cardiology/American Heart Association) qui permet une approche plus concrète de la progression de l’IC quelquel que soit la cause de la cardiopathie : -stade A : chiens présentant un risque important d’IC mais sans signe clinique ni modification structurale. Ex : CKC, boxer, doberman pinscher et autres chiens appartenant à des races, familles ou groupes démographiques prédisposés à une maladie cardiaque. identifier les patients à risque -stade B : chiens présentant des anomalies structurales mais sans jamais avoir présenté de signe clinique d’IC. Ex : caniche nain asymptomatique présentant un souffle cardiaque de régurgitation mitrale… B1 : chiens asymtomatiques sans signe de remodelage cardiaque à la radio ni à l’écho. B2 : chiens asymptomatiques mais avec des modifications hémodynamiques évidentes (signes radio et écho de dilatation cavitaire) identification et éventuellement traitement des patients présentant une maladie non déclarée cliniquement -stade C : chiens présentant une anomalie structurale ainsi que des signes cliniques. Tous les chiens présentant ou ayant présenté un épisode d’ICC. Ces patients restent à ce stade lorsqu’ils sont sous traitement et que les signes cliniques régressent. Cependant la gestion de ces chiens est très différente selon s’ils peuvent être gérés de manière chronique chez eux (traitement classique) ou s’ils doivent être hospitalisés (traitement plus agressif qui correspond à celui de chiens au stade D). identification et traitement des patients malades (maladie déclarée cliniquement) -stade D : Stade terminal. Signes cliniques d’ICC réfractaire au traitement standard (notion d’humaine : doses standard de diurétique, IECA, bêta-bloquants et/ou digoxine). Là encore, les chiens seront gérés différemment selon s’ils peuvent rentrer chez eux ou s’ils doivent être hospitalisés. C’est aussi à ce stade qu’il faut envisager l’euthanasie avec les propriétaires. identification et traitement des patients à un stade avancé de la maladie Avantage de cette classification : on voit bien l’évolution des symptômes en fonction de celles des anomalies structurales et donc de la maladie elle même. Un chien peut passer d’un stade B à D de manière fulgurante mais il ne pourra jamais passer d’un stade C à B. Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 d. CHIEF B. TRAITEMENT MEDICAL DE LA MALADIE VALVULAIRE DEGENERATIVE I. CIBLES THERAPEUTIQUES a. Lutter contre les mécanismes compensateurs Lutter contre la vasoconstriction Lutter contre l’augmentation de la précharge : furosémide Lutter contre l’augmentation de la postcharge afin d’augmenter la fraction d’éjection et de diminuer la fraction de régurgitation : dilatation veineuse pulmonaire (pimobendane, IECA), Page 43 sur 93 diurétiques (furosémide), inhibition du SRAA (IECA, antagoniste de l’aldostérone), restriction sodée. Modulation de la réponse neurohormonale : IECA, bêta-bloquants, digoxine. Moduler cette réponse précocemment serait la meilleure stratégie mais aucune étude n’a montré de bénéfice à administrer de tels traitements à des chiens asymptomatiques. Système neurohormonal SNS Ses effets Lutte théorique En pratique VC, rétention Bêta-bloquants Semble diminuer hydrosodée, inotrope la morbidité et et chronotrope +, mortalité mais augmentation de la aucune étude précharge, nécrose et contrôlée hypertrophie des myocytes SRAA VC, rétention IECA, antagonistes de Diminue la hydrosodée, inotrope l’aldostérone et de morbidité et +, fibrose, l’angiotensine II mortalité hypertrophie et apoptose des myocytes, augmentation de la pré et postcharge ADH VC, rétention Antagoniste de l’ADH Pas d’étude hydrique, augmentation de la pré et postcharge Endothéline VC, hypertrophie des Antagoniste des Pas d’étude myocytes, endothélines augmentation de la postcharge ANP/BNP Diurèse, excrétion ANP et BNP Etude en cours : urinaire de Na, VD, semble rôle protecteur du prometteur myocarde, diminutiond de la pré et postcharge Cytokines Dysfonctionnement Oméga 3 Non prouvé (TNFalpha…) ventriculaire, dilatation ventricualire, inotrope Heart failure and neuroendocrine activation : diagnostic, pronostic and therapeutic perspectives, Kjaer A, Hesse B, Clin Physiol, 2001 Nov ; 21(6) : 661-72 Pas d’effet des bloquants des récepteurs à l’angiotensine II sur le remodelage cardiaque. Peery GJ, Wei CC, Hankes GH, Dillon SR, Ryndres P, Mukherjee R, et al. (2002), Angiotensin II receptor blockade does not improve left ventricular function and remodelling in subacute mitral regurgitation in the dog, J Am Coll Cardiol. 39;1374-9 Page 44 sur 93 b. Lutter contre l’insuffisance myocardique Lutter contre le dysfonctionnement systolique précoce : inotropes positifs à un stade précoce de la maladie ? Lutter contre la diminution du VES c. Lutter contre l’œdème pulmonaire et l’hypertension artérielle pulmonaire Lutter contre l’oedème pulmonaire Lutte contre l’hypertension pulmonaire d. Lutter contre le remodelage cardiaque Lutter contre le remodelage cardiaque e. Lutter contre la régurgitation mitrale Lutter contre la régurgitation mitrale : diminution de la postcharge (pimobendane, IECA, amlodipine, hydralazine), inotrope positif (pimobendane), chirurgie valvulaire. f. Avenir : antisérotonine II. CLASSES MEDICAMENTEUSES Objectifs Molécules Diminution de la surcharge volumique Diurétiques Soutien de la fonction myocardique Pimobendane Lutte contre la VC périphérique IECA, pimobendane Arythmie Digoxine… Gold standard actuel : triade diurétique(s)/pimobendane/IECA a. Diurétiques Augmentation de l’excrétion urinaire du sodium. Effet diurétique. Diminution du volume sanguin : diminution de la pré charge et de l’œdème pulmonaire. Furo : diurétique de l’anse. Diurétique fort qui permet lors d’OAP de diminuer la précharge et de créer une VD rapide afin de soulager l’animal. Dose minimale à long terme car effets secondaires. Management of chronic degenerative mitral valve disease in dogs, Smith P, In Practice (2006) 28, 376-383 1. Furosémide Diminue la pression veineuse et capillaire pulmonaire reduction de l’œdème. Aucune étude clinique contrôlée n’a cependant prouvée son efficacité. An update on treatment and pronostic indicators in canine myxomatous mitral valve disease, Häggström J, Höglund K, Borgarelli M (2009), J of Small Anim Pract. Vol 50(suppl 1) Page 45 sur 93 Principe actif le furosémide, Souilem W, Barhoumi K, Nouv. Prat. Vét. canine féline, 2005, (22), 67-68 Diurétique de l’anse recommandé en première intention à la dose de 1 à 4mg/kg/j (jusqu’à 6 dans les formes très avancées de la maladie) en 2 à 3 prises PO. Dès l’amélioration clinique, diminuer la dose jusqu’au minimum nécessaire. Forme injectable : plus grande disponibilité donc de meilleurs résultats notamment sur les formes avancées. Effets secondaires ou indésirables : déshydratation (attention à l’utilisation concomitante d’IECA) et/ou déséquilibre électrolytique (hyponatrémie, hypokaliémie, hypomagnésémie) à répercussion clinique rare si le chien s’alimente et s’abreuve normalement. Résistance à l’effet diurétique lors d’administration chronique (hypertrophie du tube contourné distal qui réabsorbe de grandes quantités de sodium) d’où l’intérêt d’utiliser d’autres diurétiques aux modes d’action différents. Traitement de l’insuffisance mitrale chez le chien, V Chetboul, Prat. Vét. Anim. Cie, 2006, (31), 7-10 Dimazon®, Furozénol® Lutte contre le rétention hydrosodée (excrétion urinaire du sodium augmentée). Traitement d’urgence de l’OPA : 2-5 mg/kg toutes les 2 à 6h IV ou IM. Conduite thérapeutique chez le chien âgé qui tousse, M Hugonnard, I Bublot, JL Cadoré, I Goy-thollot, Point Vét., 2002, vol 33, (230), 44-48 2-6 mg/kg IV, IM, SC, PO afin de diminuer l’œdème pulmonaire et de prévenir la rétention hydrique. En urgence : bolus IV voire perfusion continu sur 24h à 2-8 mg/kg. Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 Furo : perte de Na, Cl, K et Ca. Moins de perte en K qu’avec les diurétiques thiazidiques. Attention à l’hypokaliémie qui peut être contrôlée par administration d’IECA ou spironolactone. Attention aussi à l’utilisation d’AINS lors d’un traitement au furo et IECA (diminution de la réponse de l’organisme à ces molécules et atteinte rénale). Apparition d’une résistance aux diurétiques (par activation du SRAA et hypertrophie des néphrons) : utilisation d’autres diurétiques (spironolactone ou thiazidiques). Smith P (2006), Management of chronic degenerative mitral valve disease in dogs, In Practice 28, 376-383 2. Spironolactone Spironolactone : antagoniste de l’aldostérone. Souvent réservé aux chiens présentant une hypokaliémie ou une ICC sévère réfractaire au furo. Mais tendance à l’utiliser de manière plus précoce afin de contrer les effets délétères de l’aldostérone. Effet cardioprotecteur. Smith P (2006), Management of chronic degenerative mitral valve disease in dogs, In Practice 28, 376-383 Principe actif la spironolactone, Gogny M, Souilem W, Nouv. Prat. Vét. canine féline, 2003, (11), 53-54 Spironolactone : effet anti fibrotique, diurétique épargneur potassique. Page 46 sur 93 Spironolactone : effet cardioprotecteur, diurétique faible et protecteur potassique. Donné en association avec le furo. Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 Analogue de structure de l’aldostérone, antagoniste de cette dernière. Recommandée lors d’IC répondant mal au traitement classique furo-IECA. Trithérapie IECA-furo-spirono : obtention d’un état stable avec des doses réduites de furo. Recommandée aussi lors d’hypokaliémie résultant d’un traitement diurétique (furo ou autre). Contre indication : hyperkaliémie, IR, déshydratation. Effets secondaires : rares, hyperkaliémie, hyponatrémie, déshydratation. Dose : 2-4 mg/kg/j en 1 à 2 prises PO. Traitement de l’insuffisance mitrale chez le chien, V Chetboul, Prat. Vét. Anim. Cie, 2006, (31), 7-10 Spironolactone (Prilactone®) La spironolactone prend la place de l’aldostérone sur ses récepteurs mineralo-corticoïdes. Antagoniste spécifique. Diurétique « doux ». Effets aldostérone reins : rétention hydrosodée, excrétion de K+ app acrdiovasculaire : dysfonction endothéliale, remodelage cardiaque par hypertrophie des cardiomyocytes et fibrose, déséquilibre du système sympathique et parasympathique. aggravation de l’IC Etude de CEVA sur la détermination de la dose efficace de spironolactone chez le chien (Prilactone®) non encore publiée : 2mg/kg 1x/j pdt les repas (la nourriture augmente l’absorption). Effet secondaire principal : effet androgénique avec atrophie de la prostate chez les mâles et gynecomastie mais sans conséquence chez le vieux chien. (Conf sur la spironolactone) 3. Thiazidiques Diurétiques thiazidiques (hydrochlorothiazide) : diurétique moyen (1/3 de l’effet du furo). Surtout chez les chiens réfractaires au furo. Attention à la déshydratation, déséquilibres électrolytiques et acido-basiques. Permet de diminuer la dose de furo. Contrôle biochimique essentiel. Smith P (2006), Management of chronic degenerative mitral valve disease in dogs, In Practice 28, 376-383 Thiazidiques : hydrochlorothiazide (2-8mg/kg/j en 2 prises orales) et altizide (+/-associé à la spironolactone). Traitement de l’insuffisance mitrale chez le chien, V Chetboul, Prat. Vét. Anim. Cie, 2006, (31), 7-10 Ajout d’hydrochlorothiazide à du furo+/-spirono (lors ICC réfractaire) : association dangereuse (IR, déshydratation, déséquilibres électrolytiques…)nécessité de contrôles sanguins réguliers. Dans le futur : nésiritide (BNP humaine produite par génie génétique). Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 Page 47 sur 93 Effets secondaires des diurétiques : PUPD, baise PA, azotémie, déséquilibre électrolytique. Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 b. Inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine IECA : L’étude BENCHaprouvé l’effet bénéfique du bénazépril sur la survie et sur les effets cardiaques. Chez les humains, les IECA sont surtout efficaces chez des patients présentant une forte dilatation cardiaque, un dysfonctionnement systolique important et des signes cliniques marqués. La même chose chez les chiens ? Smith P (2006), Management of chronic degenerative mitral valve disease in dogs, In Practice 28, 376-383 Thérapeutique. L’utilisation raisonnée des IECA lors d’insuffisance cardiaque chez le chien et le chat, Bomassi E, Nouv. Prat. Vét. canine féline, 2006, (29), 33-3 Gestion d’une insuffisance cardiaque. Administrer un IECA, Bomassi E, Action Vét. – Ed. spéc., 2002, (Vasotop), 13-15 Effet d’un IECA sur la pression artérielle chez le chien insuffisant cardiaque, Rousselot JF, Prat. Med. Chir. Anim. Cie, 2000, vol 35, (1), 29-34 Les IECA n’ont aucun effet bénéfique sur le remodelage cardiaque à un stade précoce et ils auraient même un effet délétère (perte plus rapide du collagène, étirement des myocytes…). On pensait pourtant que grâce à leur effet de diminution de la précharge ils permettraient d elimiter le remodelage mais il n’en est rien. Intérêt chez le chien atteint d’ICC due à une MVD : augmentation de la durée de vie (survie 2,7 fois plus grande) et amélioration de la qualité de vie. 4 IECA avec AMM vétérinaire en France chez le chien. Mode d’action : VD mixtes (artério veineux) + propriétés anti-fibrotiques par action inhibitrice de l’ECA responsable de la transformation de l’angiotensine I en angiotensine II ayant des effets délétères lors de cardiopathie : VC puissante, renforcement de l’activité orthosympathique (tachycardie, VC), stimulation de la sécrétion d’aldostérone et d’ADH participant à la rétention hydrosodée et action tissulaire cardiaque (hypertrophie, fibrose, apoptose. Propriétés pharmacocinétiques : transformés par le foie en un métabolite actif à élimination principalement urinaire pour l’énaprilate et hépatorénale pour le bénazéprilate, ramiprilate et imidaprilate (à conseiller lors d’IR). Contre indications : déshydratation extracellulaire avec risque de développement d’une IR, IRA, gestation et lactation. Corriger la déshydratation avant de commencer le traitement. Causes les plus fréquentes de déshydratation chez le chien cardiopathe : anorexie, troubles digestifs (diarrhée lors d’IC droite), furo à forte de dose. Effets secondaires et indésirables : rares (hypotension lors des premières administrations, troubles digestifs ; anorexie, vomissements, diarrhée). Evaluation de l’efficacité : réellement constatée après un mois de traitement avec amélioration de la fonction respiratoire (diminution toux et dyspnée) et de la tolérance à l’effort. -bénazépril (Fortekor®) AMM « insuffisance cardiaque du chien » : 0,25-0,5mg/kg/j PO au moment ou en dehors des repas. -énalapril (Enacard®, Prilenal®) AMM « insuffisance cardiaque du chien (satdes NYHA II à IV) en complément d’un traitement diurétique (furo associé ou non à la digoxine) » : Page 48 sur 93 0,5mg/kg/j en 1 prise PO en dehors des repas, avec doublement si nécessaire au bout de 2-3 semaines (0,5mg/kg/j en 2 prises orales) -imidapril (Prilium®) IECA sous forme liquide à AMM « insuffisance cardiaque du chien (NYHA stades II à IV) : 0,25mg/kg/j en 1 prise PO. Administration à jeun et directement dans la gueule permet une meilleure absorption du produit. -ramipril (Vasotop®) AMM « insuffisance cardiaque du chien (satdes NYHA II et IV) » : 0,125mg/kg/j jusqu’à 0,25mg/kg/j en 1 prise PO en débutant par la moitié de la dose et en augmentant progressivement sur une semaine. Traitement de l’insuffisance mitrale chez le chien, V Chetboul, Prat. Vét. Anim. Cie, 2006, (31), 7-10 Effet VD mixte : amélioration de la perfusion tissulaire. Modération des réponses neurohormonales compensatoires excessives (inhibition du SRAA). Pb : VD de l’artériole glomérulaire efférente risque d’effondrement du DFG lors de déshydratation. Fonction rénale à évaluer régulièrement. Si augmentation de l’urée et de la créatinine, réduction des doses de diurétiques et éventuellement d’IECA. Conduite thérapeutique chez le chien âgé qui tousse, M Hugonnard, I Bublot, JL Cadoré, I Goy-thollot, Point Vét., 2002, vol 33, (230), 44-48 Dilatation veineuse : diminution de la pression veineuse. Dilatation artérielle : diminution de la PA et de la post charge ventriculaire gauche. IECA : VD modérée mais diminution importante des concentrations en angiotensine II et aldostérone et protection du myocarde. Vasodialateur de choix dans le traitement de l’ICC. Dose d’attaque : 0,25mg/kg PO aux 12h (ou 0,5mg/kg par jour). Augmentation à 0,5mg/kg aux 12h au contrôle suivant si le traitement est bien toléré et efficace. Effets secondaires : diminution de la PA, augmentation de l’urée et du potassium sérique. Autres vasodilatateurs : nitropusside de sodium (0,5-5mg/kg/min), sildenafil (1-3mg/kg PO toutes les 8-12h). Effet secondaire : hypotension systémique. Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 Frequency of ventricular ectopy in dogs with chronic mitral valve disease and congestive heart failure treated with pimobendan or benazepril, O’Sullivan ML, O’Grady MR, Walker C, J Vet Intern Med 2007;21:587 c. Inotropes positifs 1. Catécholamines Catécholamines : dobutamine, dopamine Dobutamine : réservée aux animaux en choc cardiogénique. Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 2. Digoxine Encore beaucoup utilisée mais surtout parce que c’est une vieille molécule et que c’est donc devenu une habitude. Aucune étude clinique concernant son efficacité. Effet anti-arythmique et de rensensibilisation des barorécepteurs. Inotrop positif à effet chronotrope négatif (contrôl de la FC). Page 49 sur 93 An update on treatment and pronostic indicators in canine myxomatous mitral valve disease, Häggström J, Höglund K, Borgarelli M (2009), J of Small Anim Pract. Vol 50(suppl 1) Principe actif la digoxine, Souilem W, Gogny M, Nouv. Prat. Vét. canine féline, 2002, (8), 55-56 Digoxine : si tachycardie, fibrillation atriale. Effet de ralentir le cœur, modeste effet inotrop positif, resensibilisation des barorécepteurs, diminution de la libération de rénine. Attention à la toxicité (dépression, anorexie, vomissements, arrythmies). Commencer à une faible dose et évaluer la digoxinémie. Diminuer la dose chez les chiens maigres, en hypoalbuminémie ou IRC. Smith P (2006), Management of chronic degenerative mitral valve disease in dogs, In Practice 28, 376-383 Effet chronotrope négatif, inotrope positif et modulateur neurohormonal. Très utilisé dans les années 70, son utilisation a été controversée à cause notamment de ses effets toxiques. Il a refait son apparition dans les années 90. Faible dose (0,005 mg/kg/j en 2 prises PO). Effet parasympathomimétique lors de tachyarythmies supraventriculaires (tachycardie sinusale, extrasystoles supraventriculaires, fibrillation atriale) pouvant apparaître lors de dilatation atriale gauche. Traitement de l’insuffisance mitrale chez le chien, V Chetboul, Prat. Vét. Anim. Cie, 2006, (31), 7-10 Action stimulatrice du tonus vagal et modératrice du tonus sympathique. Indications : troubles du rythme supraventriculaire, défaut de contractilité myocardique et lors d’œdème pulmonaire réfractaire (en association avec diurétiques et IECA). Bénéfice clinique à évaluer au cas par cas. Utilisation pratique et précautions d’emploi : -posologie : 10 ug/kg/j en 2 prises -fourchette thérapeutique sérique de la digoxine : 1 à 2 ng/mL (mesure à faire 3 à 7 jours après le début du traitement ou après un changement de posologie, 6 à 10h après la dernière prise. -condition nécessitant une réduction de la posologie standard : obésité (digoxine peu soluble), cachexie (digoxine fixée sur les muscles striés), IR (digoxine principalement éliminée par les reins) : réduire la dose de 50%, ascite (pas de diffusion de la digoxine dans le liquide d’ascite) : réduire la dose de 10 à 30%en fonction de l’importance de l’ascite. -critères d’efficacité du traitement : diminution de la FC, disparition des arythmies supraventriculaires, amélioration clinique, digoxinémie entre 1 et 2 ng/mL (augmenter la dose de 30% si la digoxinémie est inférieure à 0,8 ng/mL). -signes de toxicité : monitoring ECG (apparition de troubles du rythme : bradyarythmies, tachyarythmies ventriculaires), troubles gastro-intestinaux (anorexie, vomissement, diarrhée), digoxinémie supérieure à 2 ng/mL. interrompre le traitement pendant 24 à 48h puis le réinstaurer à demi dose. Conduite thérapeutique chez le chien âgé qui tousse, M Hugonnard, I Bublot, JL Cadoré, I Goy-thollot, Point Vét., 2002, vol 33, (230), 44-48 Digoxine : inotrope posiif modéré avec un effet bradycardisant. Indication : IC avancée, IC avec fibrillation atriale. Ralentissement de la conduction du nœud atrioventriculaire et de la FC en améliorant la sensibilité des barorécepteurs. Nombreux effets secondaires (anorexie, Page 50 sur 93 vomissement, diarrhée, dépression, arythmie cardiaque) pouvant être évités et contrôlés par un contrôle régulier de la digoxinémie (devant être comprise entre 0,8-1,2ng/mL). Contre indications : azotémie… Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 3. Pimobendane Pimobendane ou levosimendane. Calcium sensibilisant et anti-phosphodiestérase II VD et inotrope positif. Levosimendane est une nouvelle molécule en cours d’étude chez le chien. An update on treatment and pronostic indicators in canine myxomatous mitral valve disease, Häggström J, Höglund K, Borgarelli M (2009), J of Small Anim Pract. Vol 50(suppl 1) Pimo : effet vasodilatateur, inotrope et lusitrope positif. Mais aussi effet modulateur sur les cytokines intervenant dans le mécanisme de l’IC. Smith P (2006), Management of chronic degenerative mitral valve disease in dogs, In Practice 28, 376-383 Dérivé du benzimidazole. Inotrope positif et VD périphérique. Effet lusithrope positif (relaxation cardiaque). Amélioration de la fonction ventriculaire diastolique. Action rapide. Management of chronic degenerative mitral valve disease in dogs, Smith P, In Practice (2006) 28, 376-383 Dérivé des benzimidazoles. Classe thérapeutique des inodilatateurs. Inotrope positif cardiaque et vasodilatateur artérioveineux. Classe qui comprend 2 grandes familles : les inhibiteurs de la phosphodiestérase III (IPDE III) et les sensibilisateurs calciques. IPDE III : inhibitionde la dégradation de l’AMPc par inhibition intracellulaire spécifique de cette enzyme. Conséquences cardiaques : ouverture des canaux calciques membranaires et libération de Ca par le réticulum sarcoplasmique. Augmentation du taux intracellulaire de Ca contraction cardique facilité. Mais délétère pour la cellule car augmente les besoins en O2. Conséquences vasculaires : favorise la recapture de Ca intracellulaire par le réticulum inhibant l’intéraction actine-myosine vasodilatation artérielle et veineuse. Sensibilisateurs calciques : facilitent l’intéraction entre la troponine C et le Ca dans les cardiomyocytescontraction cardiaque facilitée sans augmentation de la concentration intracellulaire en Ca. Action vasodilatatrice par inhibition des PDE III, des canaux calciques et activation des canaux potassiques. Pharmacologie : résorption orale rapide et incomplète. Pic plasmatique en 1h après l’administration PO. Biodisponibilité de 60% qui diminue encore s’il n’est pas espacé d’au moins une heure des repas. Fixé et protéines plasmatiques. Transformations hépatiques conduisant au métabolite actif. Affinité pour le myocarde. Effet 8h environ. Elimination surtout biliaire. Pas besoin de modifier la dose lors d’IRC. Pharmacodynamie : Effet inotrope positif : renforcement de la contractilité cardique sans les effets secondaires des autres inotropes (milrinone, amrinone) qui augmentent les besoins du myocarde en O2 (risque de trouble du rythme). Stable dans le temps (ne perd pas son efficacité avec l’agravation de l’IC). Vasodilatateur : Vasodilatateur artériel, veineux effet IPDE III) et coronarien. Lusitrope positif : améliora la capacité de relaxation du myocarde en diastole ventriculaire ce qui favorise le remplissage diastolique . mécanisme précis de cette propriétés encore inconnus. Page 51 sur 93 Effets neuro-hormonaux : diminution du TNF alpha et de certaines interleukinesdiminution des cytokines pro-inflammatoirediminution de la morbidité et mortalité. Coût du taitement : chien de 3 à 7mkg=0,61euros : 7 à 13 kg=0,96euros. Effets secondaires : -digestifs : diarrhée modérée et vomissementsdiminuer la dose -arythmogènes : effet chronotrope positifmodéré et dose dépendant. Effet arythmogène discuté et non prouvé. -remodelage cardiaque : hypertrophie myocardique chez des animaux ne nécessitant pas l’administration de pimobendane (pas d’ICC). -sur la régurgiation mitrale : élévation de l’intensité du souffle cardiaque, de la FR, du rapprot de la surface de régurgitation mitrale sur la surface de l’atrium gauche et des vélocités tissulaires (1 seule étude sur 206 Beagles) Usage thérapeutique : AMM CMD et MVD à 0,25mg/kg PO toutes les 12h. Effet VD artériel : réduction de la post charge et des pressions artérielles pulmonaires. Effet VD veineux : diminution de la précharge (baisse de la pression veineuse hydrostatique). Effet VD coronarien : meilleure oxygénation du myocarde. Effet inotrope positif : amélioration de la contractilité du myocarde (sous estimée lors de MVD). Effet lusitrope positif : amélioration du remplissage diastolique. Données sur la MVD : aussi efficace que les IECA. La proportion d’évènements indésirables (mort ou euthanasie) est inférieure chez les chiens IC traités avec du furo et du pimo par rapport à ceux traités avec du furo et du ramipril. Confort de vie amélioré. Amélioration des scores d’IC et de l’espérance de vie. Efficace, bien toléré. Intérêt en phase aiguë (rapidité d’action) ? Intérêt du pimo lors de polythérapie. Principe actif le pimobendane, Bomassi E, Nouv. prat. vét. canine féline, 2007, (31), 60-63 The effect of pimobendan on the renin-angiotensin-aldosterone system and arrhythmogenesis in the dog, Booth MA, Atkins CE, Fujii Y, Adams AK, Defrancesco TC, Keene BW, J Vet Interne Med 2007;21:610-1 Mode d’action : inotrope mositif par sensibilisation de cellules au calcium, vasodilatateur par ses effets anti phosphodiestérases III. Augmentation du DC, diminution de la pré et post charge, augmentation de la contractilité myocardique. Pas d’effet sur la FC mais diminution de la pression artérielle, amélioration de la contractilité cardiaque, diminution de la dilatation atriale et ventriculaire, amélioration de la perfusion rénale et du DFG, diminution de la concentration en noradrénaline (ANP, aldostérone et rénine inchangés). Effects of pimobendan for mitral valve regurgitation in dogs, Kanno K, Kuse H, Kawasaki M, Hara A, Kano R, Sasaki Y, J Vet Med Sci 2007 Apr;69(4):373-7 Pimobendane : remplace en quelque sorte la digoxine. Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 Vetmedin® 0,2-0,6mg/kg/j en 2 prises PO en dehors des repas. Propriétés : inhibiteurs des phosphodiestérases III et sensibilisateur du calcium aux propriétés inotrope et vasodilatatrice. Effets secondaires : tachyarythmies (effets électrophysiologiques cardiaques démontrés chez le chien expérimentalement). Traitement de l’insuffisance mitrale chez le chien, V Chetboul, Prat. Vét. Anim. Cie, 2006, (31), 7-10 Page 52 sur 93 Propriétés inotropes positives et VD périphériques. Contrairement aux inotropes positifs traditionnels (digoxine, milrinone) qui agissent en augmentant les concentrations cellulaires de calcium entrainant ainsi une augmentation des besoins du coeur en énergie et oxygène, l’effet inotrope positif du pimobendane résulte principalement d’un accroissement de l’affinité de la troponine C myocardique pour le calcium intracellulaire présent. Résultat : amélioration de la contractilité cardiaque sans augmentation des besoins myocardiques en énergie et oxygène. Inhibiteur de la phosphodiestérase III entrainant une VD périphérique équilibrée grâce à une augmentation du flux sortant de calcium intracellulaire au niveau des muscles lisses des vaisseaux. Autres propriétés : resensibilisation des barorécepteurs, amélioration de la relaxation cardiaque (lusitropie), réduction de l’agrégation plaquettaire, effet anti inflammatoire par modulation favorable des cytokines. Frequency of ventricular ectopy in dogs with chronic mitral valve disease and congestive heart failure treated with pimobendan or benazepril, O’Sullivan ML, O’Grady MR, Walker C, J Vet Intern Med 2007;21:587 d. Bêta-bloquants Etant donné que l’un des premiers systèmes à âtre activé est le SNS, il semble théoriquement logique d’administrer des bêta bloquants et ce même de manière précoce. Chez les humains dès qu’il existe un défaut de contractilité et donc un dysfonctionnement systolique, les bêta bloquants sont indiqués. Cependant, chez les chiens il est difficile de prouver la véritable existence de ce dysfonctionnement systolique. Les mesures échographiques classiques (fraction de racourcissment, fraction d’éjection) sont modifiées par la présence de la RM. Ces valeurs apparaissent donc normales (voire augmentées). Autres mesures plus fiables mais non parfaites : diamètre ventriculaire en fin de diastole (absolu ou indéxé). Les mesures échographiques peuvent être normales et cependant un dysfonctionnement systolique peut être présent. D’où le manque de données sur l’effet bénéfique de bêta bloquants et inotropes positifs. Cependant les études en humaine vont dans le sens d’un effet bénéfique. Cependant, chez des chiens présentant une MVD à un stade avancé, l’utilisation de bêta bloquants peut conduire à des effets secondaires graves : décompensation aigue, hypotention et ICC aigue. Conclusion : les bêta bloquants pourraient être utiles à un stade précoce de la maladie (avant les premiers signes au tout début de la décompensation ?) mais ils semblent délétères à un stade trop avancé. Nécessité d’études complémentaires. Neurohormonal activation in canine degenerative mitral valve disease : implications on pathophysiology and treatment, Oyama MA (2009), J of Small Anim Pract, vol 50 (suppl 1) Dissociation between cardiomyocyte function and remodeling with beta-adrenergic receptor blockade in isolated canine mitral regurgitation, Pat B, Killingsworth C, Denney T, Zheng J, Powell P, Tillson M, Dillon AR, Dell'Italia LJ, Am J Physiol Heart Circ Physiol., 2008 Dec;295(6):H2321-7 Activation du système sympathique. Activation précoce lors d’IC. Effets : tachycardie, arythmie, dysfonctionnement myocardique, lésions des cardiomyocytes. Hypothèse : utilisation de bêta-bloquants afin de limiter l’activation du système sympathique et ses conséquences néfastes sur le myocarde. Autres effets du carvedilol : anti-hypertenseur et Page 53 sur 93 antioxydant. Etude jugeant de l’effet du carvedilol sur des chiens atteint de MVD et pour les variables suivantes : qualité de vie, activation sympathique et variables échocardiographiques. Amélioration de la qualité de vie quand rajout du carvedilol dans le traitement de base (bénazépril, digoxine, régime hyposodée, codéine et diurétique). Diminution du stade d’IC grâce au carvedilol. Pas de différence significative entre les 2 groupes en ce qui concerne l’activation sympathique (concentration en noradrénaline sensiblement identique, ide pour la natrémie). Diminution de la pression systolique avec le carvedilol. FC non modifiée. Pas de différence significative en ce qui concerne les variables échocardiographiques. La dose effective de carvedilol est non connue (extrapolation d’humaine) et la dose utilisée dans cette étude est relativement basse. Nécessité d’autres études permettant d’évaluer l’effet du carvedilol sur la progression de la maladie et de l’ICC. Pas de diminution de l’activation sympathique ni de diminution de FC sur 3 mois de traitement au carvedilol. Mais les valeurs avaient tendance à baisser (même si pas de différence statistique). Sur le plus long terme ? avec un effectif plus grand ? Diminution de la PA systolique : preuve d’un effet anti hypertenseur. Nécessité d’autres études sur l’effet du carvedilol à plus long terme et sur des chiens asymptomatiques. Effects of carvedilol treatment in dogs with chronic mitral valvular disease, MarcondesSantos M, Tarasoutchi F, Mansur AP, Strunz CMC, J Vet Intern Med 2007;21:996-1001 Carvedilol, metoprolol (effet longue action) : protection du myocarde (action anti-oxydante) et amélioration de la fraction d’éjection du VG (en chronique). Doses augmentées très progressivement. Dose d’attaque de carvedilol : 0,05-0,1mg/kg PO une à deux fois par jour. Dose augmentée toutes les 2-4 semaines jusqu’à 0,6 mg/kg PO toutes les 12h (voire plus si bien toléré). Effets secondaires : faiblesse, hypotension, bradycardie, aggravation de l’œdème. Atenolol ? peu de données. Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 e. Anti-arythmiques Toutes sont inotrope négatif donc à utiliser avec précaution. Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 1. Digoxine Pas traitement direct de l’ICC mais des troubles du rythme. Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 2. Diltiazem Combinaison digoxine plus diltazem. Diltiazem à 0,5mg/kg PO aux 8h jusqu’à 2mg/kg PO aux 8h ou 6mg/kg par jour. Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 3. Carvedilol Page 54 sur 93 Possibilité de rajouter du carvedilol pour diminuer la FC et de diminuer la dose de diltiazem. Ou atenolol (0,1mg/kg PO aux 12h puis augmentation progressive jusqu’à 0,25-0,5mg/kg PO aux 12h). Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 f. Anti-hypertenseurs pulmonaires 3 types : antagonistes de l’endothéline, antagonistes des phosphodiestérases V et agents Casensibilisant. Antagonistes de l’endothéline (VD et remodelage vasculaire) : bosentan mais aucune étude à ce sujet car coute cher et risque élevé de toxicité hépatique. Inhibiteurs des phosphodiestérases V : sildénafil, tadalafil, vardenafil. Ont prouvé leur éfficacité lors d’HTAP d’étiologies variées. Pas d’études spécifiques en ce qui concerne l’HTAP due à l’ICC gauche lors de MVD. 1mg/kg PO toutes les 8h. Attention : lors d’IRC, diminuer les doses car la clairance est alors augmentée. Agents Ca-sensibilisant ou inhibiteur des phosphodiestérases III : pimobendane, levosimendane Stepien RL (2009), Pulmonary arterial hypertension secondary to chronic left-sided cardiac dysfunction in dogs, J of Small Anim Pract. Vol 50(suppl 1) 1. Pimobendane Cf supra Principe actif le pimobendane, Bomassi E, Nouv. prat. vét. canine féline, 2007, (31), 60-63 Traitement de l’insuffisance cardiaque congestive. Le pimobendane, un vasodilatateur inotrope, Vandaele E, Point Vét., 2001, Hors série n°1106, 31p Vasodilatation veineuse, artérielle et coronaire : diminution de la pré et postcharge sans interférence avec le SRAA, action directe dans la paroi des vaisseaux. Soutien fonctionnel du myocarde : amélioration de la contractibilité et de la relaxation inotrope positif et lusitrope positif, économie d’énergie par calcium sensibilisation. L’utilisation du pimobendane lors de CMD était acceptée car les chiens atteints présentaient un dysfonctionnement systolique. Dans le cas de la MVD, son utilisation était plus controversée car le dysfonctionnement systolique n’était vraiment avéré que pour les cas avancés de la maladie et l’utilisation d’inotrope positif s’était révélé néfaste par l’augmentation de la pression systolique sur la valvule (augmentation de la régurgitation et des lésions valvulaires). Des études ont montré que le pimobendane, par son effet inotrope positif, permet d’augmenter la force de contraction du ventricule gauche tout en diminuant la résistance aortique par son effet vasodilatateur artériel. Ainsi, il n’augmente pas la régurgitation mais permet au contraire une meilleure vidange du VG dans l’aorte. Le rétablissement des pressions calme les barorécepteurs et réduit ainsi l’activation sympathique et diminue la fréquence cardiaque. Le pimobendane permet de lutter contre l’hypertension pulmonaire en diminuant la précharge atriale, en réduisant la fraction de régurgitation et par ses effets antithrombotiques. Page 55 sur 93 HTAP due à 3 mécanismes : augmentation de la pression intraatriale gauche, augmentation du flux sanguin pulmonaire et augmentation des résistance vasculaire pulmonaire. Il semble que le NT-proBNP augmente chez les animaux présentant une HTAP. Pimo permet la diminution de la vitesse de reflux tricuspidien. Amélioration de la qualité de vie aussi. Diminution de la concentration en NT-proBNP chez les chiens recevant du pimo mais la différence statstistique n’est pas maintenue sur le long terme). Diminution de la FC et amélioration des paramètres écho (surtout ceux évaluant la précharge et la fonction systolique). On ne sait pas si le pimo diminue l’HTAP par son effet inotrope positif (amélioration de la contractilité et donc diminution de la presion intra atriale gauche) ou par ses effets anti phospodiestérases II (VD pulmonaire ?) Pimo diminue de manière significative l’HTAP mais le mécanisme reste encore inconnu. Atkinson KJ, Fine DM, Thombs LA, Gorelick JJ, Durham HE (2009), Evaluation of pimobendane and N-terminal probain natriurétique peptide in the treatment of pulmonary hypertension secondary to degenerative mitral valve disease in dogs, J Vet Intern Med. 1-7 2. Sildenafil HTP systolique>30mmHg, HTO diastolique>19mmHg. Peut être primaire ou secondaire à ce nombreuses maladies (dirofilariose, thromboembolie pulmonaire, pneumonie, fibrose pulmonaire, néoplasie, hyperviscosité, MVD et toutes causes d’ICC gauche). Diagnostic par échocardiographie mode Doppler : détermination de la vitesse de réfurgitation tricuspidienne et/ou pulmonaire (ce qui permet d’évaluer les pression pulmonaires artérielles systolique et diastolique). Sildenafil (Viagra®) : IPD V VD artérielle pulmonaire (augmentation GMPc dans les cellules vasculaires qui augmente l’activité de l’oxide nitrique). 22 chiens présentant une HTA d’étiologies très diverses (cardiaque ou respiratoire). Amélioration clinique grâce au sildenafil : augmentation de l’activité, de la tolérance à l’effort, facilité à la respiration, diminution de l’ascite, amélioration de la toux, diminution en fréquence des épisodes de syncopes. Bonne tolérance du sildenafil. Amélioration des signes cliniques. Pas de différence significative en ce qui concerne les varaibles échocardiographiques. Signes cliniques : toux, léthargie, syncope, intolérance à l’exercice mais pas de signes pathognomoniques permettant d’effectuer le diagnostic d’HTAP. Amélioration de l’hémodynamique pulmonaire par diminution de l’hypertrophie du ventricule droit. L’étiologie de l’HTAP ne semble pas interférer avec l’efficacité du sildenafil (même effet que la cause soit cardiaque, respiratoire ou mixte). Pas de différence statistique en ce qui concerne les valeurs échocardiographiques : difficile d’obtenir des valeurs précises et répétables dans le temps. Etude avec de nombreux biais. Sildenafil citrate therapy in 22 dogs with pulmonary hypertension, Kellum HB, Stepien RL, J Vet Intern Med 2007;21:12582-1264 HTP : augmentation de la pression dans la circulation artérielle pulmonaire. Signes cliniques : tachypnée, détresse respiratoire, syncope, IC droite. Associée à un pronostic réservé. PAPS<25mmHG (mesure directe par un cathéter placé dans l’artère pulmonaire). Mesure échocardiographique en mode Doppler : vitesse de régurgitation tricuspide (évaluation de la pression systolique) et pulmonaire (évaluation de la pression diastolique). Traitements courants : diurétiques, IECA, digoxine. Apparition du sildenafil (IPDE V). Diminution de la pression artérielle pulmonaire et de la résistance vascualire pulmonaire par VD médiée par l‘oxide nitrique. Page 56 sur 93 Dimoinution de la PAPS par mesure directe (cathéter). Diminution de la pression systolique systémique mais pas de manière significative. Amélioration de l’ascite, diminution de la toux, diminution des syncopes, amélioration de la respiration. Sildénafil : alternative thérapeutique raisonnable de l’HTAP chez les chiens. Bien toléré et associée à une amélioration significative des signes cliniques. Doses d’utilisation : 0,5-2,7mg/kg toutes les 8 à 24h. Nécessité d’autres études afin de fixer la dose et l’intervalle des administrations. Vardenafil : diminution de la pression artérielle et de la pression systémique. Sildenafil et tadalafil : effets préférentielles sur la pression pulmonaire normalement (chez les humains). Nécessité d’autres études chez les chiens afin de déterminer la spécificité ou non de ces molécules. Effets secondaires décrits en humaine : rougeur cutanée, maux de tête, dyspepsie, anomalie de la vision, congestion nasale, priapisme, myalgie, douleur dorsale. Nécessité d’autres études afin d’évaluer les effets secondaires chez les chiens. Bien toléré, son asscociation avec d’autres médicaments semble améliorer les signes cliniques associés à une HTAP. Retrospective evaluation of sildenafil citrate as a therapy for pulmonary hypertension in dogs, bach JF, Rozanski EA, Macgregor J, Betkowski JM, Rush JE, J Vet Intern Med 2006 SepOct;20(5):1132-5 g. Vasodilatateurs artériels Hydralazine et amlodipine. Diminution de la RM lors d’hypertension artérielle. Utilisation empirique sans preuve de leur efficacité. An update on treatment and pronostic indicators in canine myxomatous mitral valve disease, Häggström J, Höglund K, Borgarelli M (2009), J of Small Anim Pract. Vol 50(suppl 1) III. TABLEAU RECAPITULATIF Classes thérapeutiques Régime Cibles Commentaires Dosages Diminution de l’apport en sodium Evaluer au cas par cas les bénéfices des compléments alimentaires : carnitine, taurine, huiles de poisson, oméga 3 sutout chez les chiens dysorexiques et cachectiques Furosémide Prévention de la rétention hydrosodée et de l’oedème Spironolactone Epargneur potassique, diurétique faible, Efficacité vérifiée par radio. Suivre fonction rénale (mesure urée et PA) Surtout pour la protection du myocarde. Attention à <12mg/kg de Na+ par jour taurine : 250-500mg PO aux 8-12h l-carnitine : 4050mg/kg PO aux 812h l-arginine : 250500mg PO aux 12h acides gras oméga 3: 40-50mg/kg PO aux 12h 2-6mg/kg PO 1 à 3 fois par jour Page 57 sur 93 2mg/kg une fois par jour pdt les repas l’hyperkaliémie. IECA protecteur du myocarde Pimobendane : inodilatateur Digoxine : inotrope modéré sensibilisant les barorécepteurs permettant l’augmentation du tonus vagal IECA Bêta-bloquants Carvedilol Sildenafil Inhibiteur des phosphodiestérases V, effet VD Traitement uniquement en l’absence d’œdème. Plus forte de doses tolérées chez les chiens sans ICC. VD pulmonaire assez spécifiquetraitement HTAP sévère associée à des signes cliniques. VD et inotrope -, diminution PA, diminution FC Inotropes positifs Digoxine aussi lors d’arythmies supraventriculaires mais contre indiquée lors IRC, bradycardie. Pimo : 0,2-0,3mg/kg PO aux 12h Suivre la PA (>90mmHg) fonction rénale (urée, créatinine, potassium) Enalapril, bénazépril : 0,250,5mg/kg PO aux 12h. Dose pleine uniquement si rapport urée sur créat et PA stable après 2 semaines de traitement. 0,05-0,5mg/kg PO une à deux fois par jour Digoxine : 0,00(0,0075mg/kg PO aux 12h Dose initiale : 0,51mg/kg aux 8-12h. Jusqu’à 3mg/kg aux 8h. Diltiazem Bloqueur de canaux Dose initiale : à calcium, contrôle 0,5mg/kg PO aux 8h de la FC lors de (1,5mg/kg BID pour fibrillation atriale diltiazem longue action). Jusqu’à 36mg/kg. e Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14 edition, p 769-786 Cibles Molécules Propriétés Page 58 sur 93 Dosage Précautions Page 59 sur 93 Best care practices for canine heart failure treatment, Keene BW, haggstrom J, Boswood A, NAVC Conference 2009, Orlando, 201-202 IV. INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES Intéractions médicamenteuses en cardiologie. Effets néfastes ou bénéfiques des associations de molécules, Herve D, Point Vét., 2002, vol. 33, (N° Spécial : Cardiologie du chien et du chat), 132-136 Obj : évaluer l’influence de l’association du carvedilol et du pimobendane sur la fonction cardiaque. Etude sur 6 beagles. Evaluation de la FC, pression artérielle systémique, fraction de racourcissement du VG, diamètre interne du VG. Page 60 sur 93 Groupe avec pimo et groupe avec pimo et carvedilol montrent une élévation de la FR. Le groupe pimo et carvedilol présente une baisse importante de la PAS. Conclusion : association pimo et carvedilol permet d’avoir un effet inotrope positif sans augmentation de la FC et un effet VD exacerbé. Hemodynamic effects of the combination of carvedilol and pimobendane in dogs, Uechi M, Iasayama N, Mizuno T, Ebisawa T, Yamano S, Mizuno M, Mizukoshi T, ACVIM 2008 Obj : déterminer si l’administration d’un IECA et de la spironolactone cause hyperK, hyperMg, hypoNa chez des chiens atteints de MVD. IECA et spironolactone sont des molécules connues pour augmenter la kaiémie et la magnésémie et pour diminuer la natrémie. Il a été recommandé de ne pas utiliser ces molécules ensemble. Matériels et méthodes : 50 chiens atteints de MVD compensée recevant un IECA et de la spirono pandant 15 semaines en moyenne. Sans autre traitement. Conclusions : pas de différence significative de la natrémie ni de la kaliémie. Augmentation significative de la magnésémie mais sans atteindre (ou rarement) l’hyperMg. utilisation associée d’un IECA et de la spirono peut se faire sans danger ches des chiens âgés atteints de MVD compensée et non azotémiques (urée et créatinine normales). Influence of combined angiotensin-converting enzyme inhibitors and spironolactone on serum K+, Mg 2+, and Na+ concentrations in small dogs with degenerative mitral valve disease, Thomason JD, Rockwell JE, Fallaw TK, Calvert CA, J Vet Cardiol. 2007 Nov;9(2):103-8 V. ABSENCE DE CONSENSUS a. Sur la classification des stades de la maladie 1. Phase pré clinique -NYHA 1 -NYHA modifié 1 et 2 -ISACHC 1 -ACC/AHA A et B 2. Phase clinique -NYHA 2-3 et 4 -NYHA modifié 3 et 4 -ISACHC 2 et 3 -ACC/AHA C et D b. Sur le traitement des animaux asymptomatiques Les études ne sont pas d’accord sur le moment de l’activation du SRAA : avant ou après l’ICC due à une MVD. SVEP conduite sur des CKC en Europe du Nord : pas de bénéfice des IECA à un stade asymptomatique (ne permettent pas de reculer l’apparition de l’ICC). VETPROOF(étude américaine) : IECA retardent l’apparition de l’ICC. Les 2 études prouvent qu’utiliser des IECA à un stade asymptomatique est sans danger mais attention à contrôler la fonction rénale, la PA et la kaliémie. Buts d’utiliser les IECA à un stade asymptomatique : diminuer la régurgitation mitrale et ralentir le remodelage cardiaque du au système SRAA. Prévenir le propriétaire du coût du traitement. Page 61 sur 93 Théoriquement, il pourrait être bon de compléter les IECA avec de la spironolactone afin de limiter « l’échappement de l’aldostérone » suite à des administrations répétées d’IECA mais aucune étude clinique ne montre leur intérêt ici. Des VD pourraient aussi être efficaces afin de diminuer la régurgitation mitrale (comme l’hydralazine ou l’amlodipine) mais ces molécules activent le SRAA et augmentent la FC. Elles peuvent éventuellement être utilisées mais toujours associées à un IECA. Théoriquement, ces familles médicamenteuses ont leur intérêt en phase asymptomatique mais rien n’a été prouvé. Il est possible de commencer à donner un IECA lors de signes de remodelage cardiaque. IECA motié de dose pendant une semaine puis pleine dose après contrôle de la fonction rénale, de la PA et des électrolytes (à revérifier 2-3 semaines après). Possibilité de rajouter un bêta bloquant, le carvedilol (jusqu’à 0,8-1mg/kg BID en 6 semaines). Mesurer la concentration sérique de carvedilol car la biodisponibilité varie d’un individu à l’autre. ACE-inhibitors in asymptomatic mitral regurgitation, Atkins CE, Proceedings of the NAVC Congress, Orlando Florida 2007, 144 Pas de traitement étiologique donc le but du traitement medical est d’amélioer la qualité de vie en ameliorant les signes cliniques et augmentant le temps de survie. Pour l’utilisation des IECA en phase préclinique : preuve de l’efficacité chez les chiens symptomatiques, prevue de l’efficacité chez les humains asymptomatiques (amelioration de la qualité de vie et de la survie). Activation précoce du SRAA tissulaire. Contre l’utilisation des IECA : SVEP et VETPROOF n’ont pas pu démontrer une différence entre le groupe placebo et le groupe IECA pour le moment d’apparition de l’ICC (chien avec ou sans cardiomégalie). SRAA plasmatique activé tardivement. Pas d’effet des IECA sur le remodelage cardiaque et la dilatation cardiaque (études expérimentales). Peu de récepteurs à l’angiotensine II et peu d’ACE au sein des valvules mitrales : va à l’encontre de ce qu’on pensait avant cad que l’activation du SRAA tissulaire participait à la dégénérescence valvulaire. Mais plus de récepteurs et d’ACE au sein du tissu myocardique. Et autres enzymes mises en jeu : chymases. Haggström J, Duelund Pedersen H, Kvart C (2004), New insights into degenerative mitral valve disease in dogs, Vet Clin North Am Small Anim Pract. 34(5) : 1209-26 c. Sur la thérapie à instaurer lors d’insuffisance cardiaque congestive Utilisation d’inotrope positif : dès l’apparition de signe de défaut de contractilité ou avant ? Impossible d’évaluer précisément le fonctionnement systolique lors de RM grâce au méthode conventionnelle d’échocardio car ce paramètre est dépendant des conditions de précharge (modifiées lors de MR) Le dysfonctionnement systolique lors de MVD est probablement sous estimé. Smith P (2006), Management of chronic degenerative mitral valve disease in dogs, In Practice 28, 376-383 VI. LA MEDECINE BASEE SUR LES PREUVES a. Définition « Evident Based Medecine » « est ce que ce médicament est le meilleur pour le patient, dont je suis certain qu’il souffre de cette maladie à ce stade précis, suis-je sûr qu’il stoppera ou ralentira l’évolution de cette maladie ? » Page 62 sur 93 ne pas traiter un chien MVD asymptomatique MVD décompensée : pimobendane en 1ère intention Baser les recommandations thérapeutiques sur des faits démontrés. 4 étapes : 1-question clinique 2-preuves 3-analyses critiques 4-conclusions recommandations 1-poser la question : PICO (P=problème, I=intervention considérée, C=comparatif, O=objectif). ex QUEST : P=chien en ICC stade 2 ISACHC, I=ttt au pimo, C=par rapport aux IECA, O=améliore la qualité de vie et/ou la survie ? 2-preuves : chercher dans la bibliographie des études corroborant l’hypothèse. 3-Validité des résultats : sources ? expert en la matière ? œil critique sur l’étude Pertinence des résultats : questions cliniques, apports réels… 4-Recommandations : niveau A=plus de 2 essais cliniques bien conduits donc recommandé, B=1 essai bien conduit et autres moins bien conduits donc raisonnable, C=opinion d’expert, extrapolation humaine, pharmacologie, revue de cas donc envisageable Actuellement : diurétiques de niveau C, IECA individuellement de niveau B, globalement de niveau A, pimobendane de niveau A, spironolactone de niveau C. Meilleures études : essais cliniques de survie (end point=mort d’origine cardiaque, animaux censurés=animaux vivants ou morts d’une origine autre que cardiaque) : -LIVE 1998 (JAVMA) : énalapril>placebo pour MVD mais beaucoup d’exclusion, effet race donc beaucoup de censure (60%) et de diminution de la robustesse de l’étude. -BENCH 1999 (J Vet Cardiol : bénazépril>placebo. Idem LIVE pour les pb de robustesse. -VETSCOPE 2006 (JAVMA) : pimobendane>bénazépril mais pas d’aveugle sur le long terme donc diminution de la robustesse. Toute la difficulté réside dans l’exploitation des données livrées par les études cliniques et leurs applications cliniques par les vétérinaires praticiens. Pratiquer la médecine basée sur les faits : -formuler une question clinique en rapprot avec le problème du patient -rechercher des articles bibliographiques sur ce sujet -évaluer la pertinence des résultats -en déduire des implications pratiques 1-face à un patient cardiaque ; la question est : « existe t’il une preuve que l’administration de ce traitement particulier à ce patient souffrant de cette maladie à ce stade d’évolution permettra une amélioration ? » 2-trouver dans la littérature scientifique des articles et des études cliniques permettant de répondre à la question précédente. 3-évaluer les études cliniques en terme de pertinence et d’acceptabilité des résultats : classer les études selon une hiérarchie de preuve. Plus la méthodologie est précise et pointue, plus on peut se fier à l’étude. Les études cliniques contrôlées et randomisées sont celles sur lesquelles on peut le plus s’appuyer. Les autres risquent de présenter trop de biais pour l’interprétation des résultats. En cardiologie vétérinaire, une grande quantité d’études cliniques présente toutes les qualités permettant de se servir de leurs résultats comme preuves basées sur les faits. Evaluation de la validité et de l’utilité d’une étude : sujet de l’étude ? conclusions précises ? résultats pertinents pour mon patient ? est ce que les différences significatives trouvées dans l’étude pourront être retrouvées en pratique sur mon patient ? Sujet de l’étude : PICOT pour Patient, Intervention, Comparaison, Objectif, Temps. L’étude concerne quel type de patient ? (CKC, autres, asymptomatique, symptomatique, nombre de chien…) Quel intervention ? (administration de bénazépril, de pimobendane…) Comparaison ? (bénazépril contre placebo ou pimobendane contre bénazépril…) Quel Page 63 sur 93 objectif ? (montrer l’intérêt des IECA à un stade asymptomatique ou prouver l’efficacité supérieure du pimo par rapport au bénazépril ou évaluer le temps de survie, la qualité de vie… il peut y avoir plusieurs objectifs : un principal et des secondaires)) Sur combien de temps ? (quelques mois, plussieurs années…) Tout cela doit être clairement explicité dans l’article. Conclusions de l’étude : quels résultats ? quelles analyses statistiques ? Quels biais possibles ? Les études qui concluent sur l’objectif principal sont les plus valides. Le résultat est plus sujet à controverse quand il s’agit des objectifs secondaires ou pire lorsqu’il s’agit d’une découverte fortuite (comme dans l’étude VETPROOF). Les résultats de l’étude sont ils pertinents pour le patient que je traite : le patient est il à rapprocher des animaux utilisés dans l’étude ? en quoi est il similaire et en quoi est il différent ? Utiliser les critères d’inclusion et d’exclusion de l’étude our cela. Si le patient se rapproche des animaux de l’étude alors les résultats peuvent lui être applicables. Important de connaître le type de race, le stade de la maladie, la présence de maladie concomittante… Attention aux différences statistiques qui peuvent ne pas donner de différences cliniques : surtout si l’étude englobe un grand nombre de patient et que la différence statistique est petite, il y a alors un risque pour que l’on ne retrouve pas l’effet désiré sur notre patient. Il est donc important d’avoir des résultats concrets indépendants des statistiques. Par exemple : augmntation du temps de survie de plus de 4 mois entre le bénazérpil et le pimobendane. C’est cliniquement et statistiquement pertinent ! 4-conséquence pratique : ne pas interpréter une étude de manière trop catégorique et garder en mémoire les autres études qui ont démontré la pertinence de leurs résultats. Par exemple, l’étude QUEST montre la supériorité du pimo mais ce n’est pas pour cela qu’on ne doit plus l’utiliser puisqu’il a fait ses preuves. New standard of care in canine CHF treatment : what do the clinical trials mean for the veterinary practitioner ?, A Boswood, NAVC Conference 2009, Orlando, 179-181 Importance des études cliniques : différence entre études cliniques qui utilisent des chiens « naturellement » malades pour qui la maladie évolue naturellement et des chiens dont on a prvoqué la maladie expérimentalement. D’où l’importance de l’EBM. Changement endocrinologiques et structuraux ne sont pas les mêmes. Nécessité des études cliniques afin de prouver les effets bénéfiques des traitements. Efficacy of enalapril for prevention of congestive heart failure in dogs with myxomatous valve disease and asymptomatic mitral regurgitation, Kvart C, Haggstrom J, Pedersen HD, Hansson K, eriksson A, Jarvinen AK, Tidholm A, Bsenko K, Ahlgren E, Ilves M, Ablad B, Falk T, Bjerkas E, Gundler S, lord P, Wegeland G, Adolfsson E, Corfitzen J, J Vet intern med 2002 Jan-Feb;16(1):80-8 b. Les études cliniques concernant les IECA 1. Intérêt des IECA lors d’insuffisance cardiaque congestive -IMPROVE 1995 Etude multicentrique randomisée en double aveugle testant l’efficacité de l’énalapril sur des chiens atteints d’IC stade III et IV (MVD, CMD, regurgitation aortique). Conclusion : énalapril a montré ses effets bénéfiques sur les valeurs hémodynamiques et sur les signes cliniques des chiens insuffisants cardiaques en association avec un traitement classique. Page 64 sur 93 Dans le groupe énalapril : amelioration de la classe fonctionnelle d’IC, reduction de l’oedème pulmoniare, amelioration de l’activité, amelioration des parameters échocardiographiques, diminution de la FC. Amélioration de la qualité de vie. Efficacité et inocuité. Enalapril+thérapie standard>thérapie standard seule. Acute and short-term hemodynamic, echocardiographic, and clinical effects of enalapril maleate in dogs with naturally acquired heart failure : results of the Invasive Multicenter PROspective Veterinary Evaluation of Enalapril study, The IMPROVE Study Group, J Vet Intern Med 1995, Jul-Aug;9(4):234-42 -BENCH 1999 BENCH 1999 (J Vet Cardiol) : bénazépril>placebo. Idem LIVE pour les pb de robustesse. Preuve de la tolérabilité du bénazépril à long terme chez des chiens ISACHC II et III (pas d’effets significatives sur le potassium, nin la fonction rénale ou hépatique). Etude clinique prospective, randomisée en double aveugle contre placebo qur 16 centres vétérinaires (Europe et USA) sur 34 mois. Chiens atteints d’IC ISACHC stade II ou II due à MDV(125 chiens) ou CMD (37 chiens). Bénazépril + traitement classqiue (diurétique, digoxine, anti-arythmiques) contre placebo + traitement classqiue (diurétique, digoxine, antiarythmiques). Augmentation du temps de survie avec le bénazépril (428 jours contre 158 jours). Temps de survie multiplié par 2,7. 49% de survie au bout d’un an avec le bénazépril contre 20% sans. Le bénazépril diminue de 46% le risque d’aggravation de l’ICC lorsqu’il est administré tôt (stade II). Amélioration de la tolérance à l’exercice et de l’état général. Bien toléré. Bénazépril permet même de limiter l’augmentation de l’uré et de la créatinine et la diminution de la kaliémie (à la fois du à l’IC et aux autres traitements). Amélioration de la qualité de vie (tolérance à l’exercice , état général) dès 7 à 28 jours. The effect of benazepril on survival times and clinical signs of dogs with congestive heart failure : result of a multicenter, prospective, randomized, double-blinded, placebo-controlled, long-term clinical trail, The BENCH (BENazepril in Canine Heart Disease) Study Group, Journal of Veterinary Cardiology 1999;1(1), 7-18 -LIVE 1998 LIVE 1998 (JAVMA) : énalapril>placebo pour MVD mais beaucoup d’exclusion, effet race donc beaucoup de censure (50%) et de diminution de la robustesse de l’étude. Etude prospective multicentrique en double aveugle sous contrôle placebo. 110 chiens. Beaucoup de censure. Amélioraion de la qualité de vie et du stabilisation de l’IC sur un eplus longue période (que le traitement classique : furo +/- digoxine). Temps entre instauration du traitement et échappement au traitement (mort cardiogénique, aggravation de l’IC) 2 fois plus long avec l’énalapril. Effects of enalapril maleate on survival of dogs with naturally acquired heart failure. The Long-Term Investigation of Veterinary Enalapril (LIVE) Study Group, Ettinger SJ, Benitz AM, Ericsson GF, Cifelli S, Jernigan AD, Longhofer SL, Trimboli W, hanson PD, J Am Vet Med Assoc 1998 Dec 1;213(11):1573-7 -COVE 1995 Evaluation de l’efficacité clinique et de l’inoccuité du bénazépril chez des chiens présentant une IC modérée à sévère (classe III à IV). Chiens atteints de MVD et CMD. Enalapril contre placebo. Etude prospective multicentrique en double aveugle contrôlée contre placebo. Page 65 sur 93 Dans le groupe énalapril, plus de chiens ont fini l’étude (4 semaines) et aucun n’est mort d’IC (contre 7 dans le groupe placebo). Bonne efficacité de l’énalapril sur la classe functionnelle de l’IC, sur la diminution de l’œdème pulmonaire, mobilité, attitude, activité, effort respiratoire. diminution du souffle. Amélioration de l’appétit. Diminution de la toux. Pas de différence au niveau des concentrations en urée et créatinine. Association énalapril et traitement standard (furo +/- digoxine) : amélioration clinique des chiens atteints de MVD. Retardement de l’issue fatale. Diminution du risque de décès d’origine cardiaque. Amélioration de la qualité de vie (diminution de la toux, amélioration de l’intolérance à l’effort). Stabilisation de la kaliémie lors association furo+IECA (évite l’hypokaliémie). Enalapril à 0,5mg/kg SID ou BID améliore nettement les signes cliniques de l’IC. Enalapril associé à un taux de morbidité et mortalité réduit. Controlled clinical evaluation of enalapril in dogs with heart failure : results of the Cooperative Veterinary Enalapril Study Group, The COVE Study Group, J Vet Intern Med 1995 Jul-Aug;9(4):243-52 -Autres Etude prospective, randomisée, en double aveugle, bénazépril contre placebo. 162 chiens atteints de MVD (en majorité) ou CMD à des stades II, II et IV ISACHC.Sur 34 mois. Au moins 0,25mg/kg SID + autres traitements classique. Evolution ALAT, créatinine, K et urée. Concentration créatinine moins élevée dans le groupe bénazépril tout le long de l’étude. (non significatif) Pas de différence en ce qui concerne les ALAT, l’urée et le K (donc pas d’effet délétère du bénazépril comme il a pu être suggéré). Bonne tolérance à part quelques cas de vomissement (pourtant non rapportés chez des animaux sains soumis à des doses toxiques de bénazépril). Bénazépril semble améliorer la fonction rénale. Nécessité d’autres études à ce sujet mais explication plausible : amélioration du DFG par VD rénale et par augmentation du DC. Long-term tolerability of benazepril in dogs with congestive heart failure, The Bench (BENazepril in Canine Heart disease) Study Group, Journal of veterinary Cardiology 2004;6(1):7-13 2. Intérêt des IECA en phase pré-clinique i. Retarder l’apparition de l’insuffisance cardiaque congestive -SVEP 2002 Etude prospective multicentrique randomisée en double aveugle placebo contre l’énalapril. Donc une étude censée être considérée au plus haut point de confiance scientifique. 229 CKC atteints de MVD mais à un stade asymptomatique. Pas de retardement de l’apparition de l’ICC qu’il y ait ou non une cardiomégalie au moment de l’initiation du traitement. Chez des chiens asymptomatiques, le SRAA est déjà activé (augmentation de la concentration plasmatique de rénine et aldostérone) d’où l’hypothèse d’utiliser précocement les IECA. De plus, l’activation des SRAA tissulaire semble avoir un rôle important dans le remodelage cardiaque. La proportion de chiens présentant une ICC à la fin de l’étude est la même entre les 2 groupes. De même, le temps d’apparition de l’ICC ne diffère pas entre les 2 groupes. Les chiens présentant une cardiomégalie à l’initiation du traitement ont développé une ICC plus Page 66 sur 93 rapidement que les autres. Le temps d’apparition de l’ICC est inversement proportionnel à l’intensité du souffle (plus le souffle est fort, plus l’ICC apparait rapidement). Les mâles présentent aussi une évolution plus rapide de la maladie que les femelles. Il semblerait que des études récentes montrent l’absence d’activation précoce du SRAA (contrebalancé par le système des peptides natriurétiques). Ce qui voudrait dire que le stimulus qui activerait le SRAA lors de MVD est insuffisant au début de la maladie pour dépasser les mécanismes compensateurs. De même, l’énalapril ne semble avoir aucun effet sur le SRAA tissulaire. CKC sont-ils vraiment de bons modèles lors d’études sur la MVD ? Importance des études cliniques : différence entre études cliniques qui utilisent des chiens « naturellement » malades pour qui la maladie évolue naturellement et des chiens dont on a prvoqué la maladie expérimentalement. D’où l’importance de l’EBM. Changement endocrinologiques et structuraux ne sont pas les mêmes. Nécessité des études cliniques afin de prouver les effets bénéfiques des traitements. Efficacy of enalapril for prevention of congestive heart failure in dogs with myxomatous valve disease and asymptomatic mitral regurgitation, Kvart C, Haggstrom J, Pedersen HD, Hansson K, eriksson A, Jarvinen AK, Tidholm A, Bsenko K, Ahlgren E, Ilves M, Ablad B, Falk T, Bjerkas E, Gundler S, lord P, Wegeland G, Adolfsson E, Corfitzen J, J Vet intern med 2002 Jan-Feb;16(1):80-8 -VETPROOF 2007 Obj : déterminer l’efficacité de l’énalapril à retarder l’apparition de l’ICC. Etude multicentrique en double aveugle randomisée sur 124 chiens (de races différentes) atteints de MVD compensée. Résultats : différence significative entre les 2 groupes. Apparition de l’ICC est retardée grâce à l’énalapril. Conclusions : retardement significatif mais modéré de l’apparition de l’ICC grâce à l’énalapril à 0,5mg/kg/j PO. Gain de 4 mois chez des chiens présentant une RM importante avec dilatation atriale. Comparaison avec étude SVEP : chiens plus jeunes, plus de mâles que de femelles et surtout que des CKC (évolution de la maladie différente dans cette race). Dose d’énalapril plus faible que lors étude VETPROOF. Possible qu’il existe un seuil d’efficacité et que celui ci n’était pas atteint lors de l’étude SVEP. Chiens moins atteints dans l’étude SVEP. Results of the veterinary enalapril trial to prove reduction in onset of heart failure in dogs chronically treated with enalapril alone for compensated, naturally occurring mitral valve insufficiency, Atkins CE, Keene BW, Brown WA, Coats JR, Crawford MA, Defrancesco TC, Edwards NJ, Fox PR, Lehmkuhl LB, Luethy MW, Meurs KM, Petrie JP, Pipers FS, Rosenthal SL, Sidley JA, Straus JH, J Am Vet Med Assoc 2007 Oct 1;231(7):1061-9 Effet bénéfique du bénazépril sur des chiens atteints de MVD asymptomatique mais avec une régurgitation mitrale modérée à sévère et chiens d’autre race que CKC. Chez ces chiens (autres que CKC), le traitement précoce au bénazépril permet de retarder l’apparition de l’ICC (6,4 ans au lieu de 3,7ans sans bénazépril : on recule donc de près de 3 ans l’apparition de l’ICC). Attention que des chiens qui présentent une régurgitation mitrale modérée à sévère ! Chez les CKC, le bénazépril ne semble pas avoir d’effet bénéfique au stade asymptomatique (mais dans l’étude les CKC sont à un stade plus avancé de la MVD que les autres chiens). Difficile de déterminer quels sont les patients à risque ; signes cliniques et avancée de la MVD pas toujours corrélés. Certains chiens asymptomatiques présentent malgré tout une Page 67 sur 93 régurgitation sévère et un hypertension artérielle pulmonaire. Pourtant déterminer les patients à risque permettrait de mettre en place un traitement de manière précoce. Résultats qui vont avec ceux de VETPROOF. Cette étude montre même un délai plus important de l’apparition de l’ICC (2,7ans contre 5,1mois) mais les chiens de vetproof sont à un stade plus avancé (dilatation atrium gauche). Le bénazépril semble aussi permettre diminuer les autres causes de mort (autre que cardiaque) par ses effets protecteur des reins et VD au niveau cérébral. A confirmer. Attention : étude rétrospective. Effect of benazepril on survival and cardiac events in dogs with asymptomatic mitral valve disease : a restrospective study of 141 cases, Pouchelon JL, Jamet N, Gouni V, Tissier R, Serres F, Carlos Sampedrano C, Castaignet M, Lefebvre HP, Chetboul V, J Vet Intern Med 2008;22(4):905-914 -Autre : Pas d’effet délétère sur les reins de l’administration d’énalapril sur une longue période chez un chien atteint de RM sévère mais asymptomatique. L’innocuité à court terme de l’énalapril a pu être évalué lors d’études de courte duré. La question est de savoir si sur une longue durée, l’énalapril peut être utilisé sans danger surtout en ce qui concerne la fonction rénale. En même temps cette étude permet d’évaluer l’effet de l’énalapril sur des chiens asymptomatiques. Pas de différence significative entre le groupe placebo et le groupe énalapril en ce qui concerne la concentration en créatinine et urée. Les valeurs de la créatinine n’ont pas augmenté lors de l’étude. Celle de l’urée ont un peu augmenté sans dépasser les VU. Pas d’effets délétères de l’énalapril à long terme sur la fonction rénale. On s’en inquiétait car on sait que l’angiotensine II joue un rôle dans le maintien du DFG (d’où le risque de diminution du DFG lors d’administration d’IECA surtout chez des animaux dont la perfusion rénale est déjà altérée par une fonction cardiaque déficiente). Il existe même des études prouvant le contraire : les IECA auraient un effet bénéfique sur la fonction rénale. Atkins CE, Brown WA, Coats JR, Crawford MA, DeFrancesco TC, Edwards J, Fox PR, Keene BW, Lehmkuhl L, Luethy M, Meurs K, Petrie JP, Pipers F, Rosenthal S, Sidley JA, Straus J (2002), Effects of long-term administration of enalapril on clinical indicators of renal function in dogs with compensated mitral regurgitation, J Am Vet Med Assoc. 1;221(5):654-8 ii. Effet sur le remaniement cardiaque Etude révélant que les IECA n’ont aucun effet bénéfique sur le remodelage cardiaque voire qu’ils auraient un effet délétère. Hypertrophie excentrique lors de surcharge volumique, remodelage s’opposant à un dépôt excessif de collagène. Désorganisation entretenue par un afflux de mastocytes à l’origine de la libération de métalloprotéases de la matrice (MPM), enzymes qui dégradent le collagène. Les inhibiteurs de MPM, les TIMPs, empêchent cette dégradation en temps normal mais lors de surcharge volumique, les TIMPs diminuent d’où une perte rapide de collagène, une fuite des fibres myocardiques, un étirement et une hypertrophie des myocytes avec au final une diminution de la contraction du myocarde. remaniements précoces et non tardifs. L’ECA transforme l’angiotensine I en angiotensine II. Intérêt des IECA : bloquer cette transformation afin d’éviter les effets délétères de l’angiotensine II. dans le myocarde, présence d’une chymase tissulaire locale différente de l’IECA mais qui permet la synthèse d’angiotensine II à partir de rénine et angiotensine I (mais sans avoir recours à l’ECA). L’afflux de mastocytes stimule l’activation de cette chymase et la production de rénine et Page 68 sur 93 angiotensine I donc la production locale d’angiotensine II. Production en très fortes concentrations tissulaires (100 à 1000 fois plus élevées que dans le plasma) rendant les IECA inefficaces Ceux ci seraient même délétères car dans l’étude, les chiens recevant des IECA ont eu une perte en collagène supérieure aux chiens sans traitement. Effet sans conteste des IECA sur la réduction de la post charge (donc effet hémodynamique) mais pas d’effet voire même un effet délétère sur le remodelage cardiaque (perte de collagène). Cibles thérapeutiques du remodelage cardiaque : lutter contre l’afflux des mastocytes et l’action des MPM. Effet délétère histologique mais effet clinique bénéfique ? Le tout premier symposium sur l’endocardiose mitrale chez le chien ouvre de nouveaux horizons dans le domaine de la recherche, des soins et du traitement, Lefèvre C, Goby L, Prat. Vét. Anim. Cie, 2005, (15) suppl 24, 11-15 c. Les études cliniques concernant le pimobendane Arythmies fréquente chez les chiens attients de MVD. Les agents inotropes positifs se sont révélés pro arythmiques lors d’études sur les humains. Les IPDE II (milrinone et amrinone) aggravent les arythmies ventriculaires et augmentent le risque de mort brutale chez les humains. Qu’en est il du pimobendane ? 8 chiens atteints de MVD stabilisée par de la digoxine, du furo et de l’énalapril. Holter avant l’administration de pimo puis 3 semaines après. Diminution de la FC chez la plupart des chiens et augmentation de la fréquence et du nombre d’ESV. tendance à augmenter la fréquence des arythmies ventriculaires lors de l’association du pimo aux autres molécules. Mais nécessité d’autres études à ce sujet (sur plus de chiens, avec moins d’intéractions médicamenteuses possibles et à plus long terme). Association of pimobendan with ventricular arrhythmias in dogs with congestive heart failure, Rosenthal SL, Ferguson MJ, Lefbom MK, Tyrrel WD, J Vet Intern Med 2006 MayJune;20(3):731 1. Intérêt du pimobendane lors d’insuffisance cardiaque congestive -VETSCOPE 2006 L’étude VETSCOPE démontre l’efficacité supérieure du pimobendane par rapport à l’IECA de référence (le bénazépril) à court et long terme. Suite à cette étude, le pimobendane a bénéficié d’une extension d’AMM en France pour le traitement de la MVD(AMM préalablement limitée au traitement des CMD). Avantages du pimobendane : reduction de la dose de furosémide, action plus rapide que l’IECA. Inconvénients : action fugace d’où nécessité de 2 administration par jour, administration en dehors des repas, problème du coût du traitement. Traitement des endocardioses chez le chien. Le pimobendane se révèle au moins aussi efficace que les IECA, Vandaële E., Point vét., 2004, 265,(11),6139-6145 VETSCOPE=Veterinary Study for the Confirmation Of Pimobendane in canine Endocardiosis But : comparer le pimobendane au bénazépril sur des chiens souffrant d’endocardiose en terme d’efficacité clinique et d’impact sur le temps de survie. Page 69 sur 93 Etude clinique randomisée, multi-centrique, en double aveugle et selon les bonnes pratiques cliniques. Critère d’inclusion : chiens souffrant d’IC due à une MVD de classe II ou III selon la classification ISACHC. Un groupe de chiens traité avec du pimobendane et un autre traité avec du bénazépril. Chiens examinés à J0, J7 et J56. Critère d’évaluation principal : stade de l’IC selon ISACHC (anamnèse, EC, examens complémentaires : ECG, radio thoracique, échocardio). Paramètres secondaires : tolérance à l’exercice, comportement général, appétit, effort respiratoire, fréquence de la toux, dyspnée nocturne . Etude optionnelle : poursuite de l’étude après J56 (et après la levée du double aveugle) avec ajout d’autres traitements si nécessaires mais conervation des groupes distincts bénazépril/pimobendane. Résultat : après 56 jours de traitement, 84% des chiens recevant du pimobendane ont vu leur score ISCAHC amélioré contre 56% pour le groupe bénazépril ; le temps de survie médian pour le groupe pimobendane est de 430 jours par rapport à 228 jours pour le groupe bénazépril. Le pimobendane a aussi permis de diminuer la posologie nécessaire de furosémide. Conclusion : les chiens atteints d’ICC associée à une MVD et traités avec du pimobendane ont un temps de survie prolongé et un risque diminué de mourir d’une cause cardiaque. Le pimobendane permet aussi de diminuer la posologie nécessaire de furosémide. Clinical efficacy of pimobendan versus benazepril for the treatment of acquired atrioventricular valvular disease in dogs, Lombard CW, Jöns O, Bussadori CM, J Am Anim Hosp Assoc. 2006 Jul-Aug;42(4):249-61 Article issu de l’étude VetSCOPE Sensibilisateur calcique et VD périphérique : diminution de la pré et post charge. Effet inotrope positif : compensation du dysfonctionnement systolique (qui apparaît plus précocement qu’on ne pensait). VETSCOPE 2006 (JAVMA) : pimobendane>bénazépril mais pas d’aveugle sur le long terme donc diminution de la robustesse. -QUEST 2008 Il s’agit de la plus grande étude multicentrique jamais réalisée en médecine vétérinaire. Elle correspond à la réalité de terrain et permet de répondre à cette question : « qui du pimobendane ou du bénazépril permet une espérance de vie la plus longue une fois la maladie valvulaire mitrale installée et symptomatique ? » Endpoint : euthanasie, mort subite due aux symptômes cardiaques, échec du traitement atteint plus tard pour les chiens sous pimobendane. Conclusion : le pimobendane double l’espérance de vie par rapport au bénazépril. QUEST=Quality of life and Extension of Survival Time Ne répond pas à la question du bénéfice de l’association pimobendane+bénazépril. Autres études nécessaires. 260 chiens, 3 ans de survie, plus grosse étude véto jamais réalisée, grande crédibilité scientifique, 3 continents impliqués (11 pays). Différences avec les autres études : Page 70 sur 93 -protocole publié à l’avance : étude publiée au moment des résultats -engagement entre les auteurs et le labo : publication des résultats indépendante du labo -vérification de 10% des données par 2 investigateurs (taux erreur de saisie<0,1%) -étude statistique par statisticien indépendant Essai clinique prospectif, multicentrique, international, comparatif, en aveugle. Chiens MVD à un stade Ib (25%), II (50%) ou III (25%). Durée des signes cliniques : 50%<1 mois, 25%>4 mois, 25%=1-4 mois. Groupe 1 : pimobendane/Groupe 2 : bénazépril +/- diurétiques, digoxine, spironolactone. Suivi à J0, J8, J28, M3 puis tous les 3 mois pendant maximal 3 ans. Critère d’exclusion : mort cardiaque, euthanasie pour motif cardiaque, retrait de l’étude pour échec au traitement. 190 atteignent le end point (75%), 62 sont censurés (25% : faible pour une étude). Médiane de survie : 140j pour le bénazépril, 267j pour le pimodendane (soit +91%). Risque relatif : le pimobendane diminue d’environ 40% le risque de mort cardiaque. Bons indices de survie : AG/Ao, Bucchanan, clinique, œdème pulmonaire. Meilleure survie pour les CKC et avec un traitement au pimobendane. Implications cliniques : recommandation d’utiliser le pimobendane lors d’ICC (avec ou sans traitement auparavant) et lors d’ICC non stabilisée par les traitements en cours. Le pimobendane augmente de 91% la durée de survie et diminue de près de 40% le risque de mort cardiaque. Association IECA+pimo : intérêt supposé mais jamais démontré. Effect of pimobendan or benazepril hydrochloride on survival times in dogs with congestive heart failure caused by naturally occuring myxomatous mitral valve disease : the QUEST study, Haggstrom J, Boswood A, O’Grady M et al., J Vet Intern Med 2008;22:1124-1135 -Autres Comparison of short term effects of pimobendan and benazepril on pulmonary transit times and neuroendocrine profile in dogs with decompensated mitral regurgitation, haggstrom J, Hansson K, Hoglund K, Kvart C, Ljungvall I, Lord PF, J Vet Intern Med 2007;21:1420-1445 Comparaison de l’efficacité et de l’innocuité du pimobendane par rapport au ramipril chez des chiens atteints de MVD symptomatique (ICC faible à modérée.Hypothèse du développement d’un dysfonctionnement systolique d’où l’intérêt possible d’ajouter des agents inotropes positifs tel que le pimobendane. Efficacité et innocuité démontrées pour CMD mais pas pour MVD d’où l’objectif de cette étude. Majorité des chiens : CKC. 44 chiens d’ICC II ou III NYHA recevant soit du pimo soit du ramipril (+/- furo et digoxine). Traitement avec le pimobendane permet de diminuer les risque cardiaques dus à la MVD de manière plus importante par rapport au ramipril. Les chiens traités avec le ramipril présentent 4 fois plus de risque de mourir ou d’être euthanasié ou de voir leur IC s’aggraver que les chiens traités avec le pimobendane. Le pimo semble notamment améliorer la toux et l’intolérance à l’exercice. Pas plus d’arythmies dans le groupe pimo que dans celui ramipril. Pimo administré à 0,3mg/kg BID. Problème de cette étude : pas assez de chiens donc étude pas assez puissante au niveau statistique. De plus, les chiens du groupe ramipril étaient plus gravement atteints au départ que les chiens du groupe pimo (répartition faite au hasard). Par contre, cette étude montre l’innocuité du pimo (le risque étant que le pimo augmente la FC et les arythmies ventriculaires à cause de son effet inotrope positif par inhibition des phosphodiestérases III). Mais là encore, pas assez de mesures pour conclure totalement. Page 71 sur 93 Smith PJ, French AT, Van Israël N, Smith SGW, Swift ST, Lee AJ, Corcoran BM, DukesMcEwan J (20005), Efficacy and safety of pimobendane in canine heart failure caused by myxomatous mitral valve disease, J of Samll Anim Pract. 46, 121-130 2. Intérêt du pimobendane en phase pré-clinique Hypothèse de l’étude : aggravation de la régurgitation mitrale par le pimo chez les chiens atteints de MVD à un stade précoce car le pimo étant un inotrope positif, son effet bénéfique lors de MVD se déclare uniquement lors de dysfonctionnement myocardique. Etude sur 12 beagles atteints de MVD asymptomatiques. Etude prospective, contrôlée, en aveugle et randomisée. Chiens recevant soit du bénazépril soit du pimo pendant 512 jours. Conclusion : à un stade asymptomatique, le pimo cause des dégats structurels, morphologiques et functionnels. Aggravation du souffle cardiaque dans le groupe pimo. Augmentation de la fraction de raccourcissement et des index de fonctionnement systolique dans le groupe pimo dès le jour 15. Amincissmeent des vlavules et apparition de lésions (proliférations sur les faces atriales). Atteinte aussi des cordages tendineux. Aggravation de la régurgitation mitrale (augmentation du rapport AG/Ao et de la vitesse et de la durée du flux de régurgitation). Sévérité des lésions histologiques plus grande dans le groupe pimo : augmentation de l’accumulation des glycosaminoglycanes dans la couche spongieuse des valvules avec extension aux cordages tendineux, hémorragies focales, endothélium vasculaire réactif, inflammation intertitielle chronique, sclérose endocardique de la zone d’insertion des cordages tendineux atteints au niveau des muscles papillaires. Pimo chez des chiens asymptomatiques : augmentation de la fonction systolique (hypercontactilité ventriculaire) et donc de la régurgitation mitrale et des lésions associées à la MVD. L’aggravation des lésions valvulaires s’expliquant par l’hypercontractilité et donc par des dommages mécaniques causés au niveau des valvules. Comparative adverse cardiac effects of pimobendan and benazepril monotherapy in dogs with mild degenerative mitral valve disease : a prospective, controlled, blinded and randomized study, Chetboul V, Lefebvre HP, Carlos Sampedrano C, Gouni V, Saponaro V, Serres F, Concordet D, Nicolle AP, Pouchelon JL, J Vet Intern Med 2007;21:742-753 Evaluation of pimobendan in the treatement of early mitral valve disease, Ouellet M, Difruscia R, belanger MC, J Vet Intern Med 2007;21:610 Effect of pimobendan on echocardiographic values in dogs with asymptomatic mitral valve disease, Ouellet M, Belanger MC, Difruscia R, Beauchamp G, J Vet Intern Med 2009 d. Conclusions pratiques Dire ce que les études prouvent mais aussi leurs limites (faire un tableau ?) Efficacité des IECA à un stade précoce (pas de signe clinique et pas de cardiomégalie) : POUR CONTRE Pouchelon et al (2008), étude rétrospective Kvart et al (2002), étude prospective sans aveugle sur une petite population de contrôlée en double aveugle contre placebo chiens de race plus hétérogène bénéfice chez le CKC pas de bénéfice possible chez les chiens autres que CKC Termes en italique : les résultats de l’étude sont à prendre avec prudence car il existe des biais d’interprétation. Page 72 sur 93 Efficacité des IECA à un stade précoce (pas de signe clinique et pas de cardiomégalie) : Pas de preuve d’une efficacité des IECA à ce stade VETPROOF (étude sur plusieurs types de SVEP (étude sur CKC). Plus de chiens. chiens) : possibilité étonnante d’un effet bénéfique non cardiaque des IECA sur la survie de ces chiens. Chiens à un stade plus avancé de la MVD. Efficacité des IECA à un stade symptomatique : études LIVE, BENCH par rapport au placebo, les IECA permettent de prolonger la survie des chiens atteints de MVD en association avec le traitement classique de l’IC (diuértiaque +/- digoxine, +/- autres). Efficacité du pimobendane à un stade symptomatique : étude VetSCOPE (effet supérieur du pimobendane par rapport aux IECA ?), étude QUEST (étude prospective en simple aveugle avec contrôle positif) il semble préférable d’utiliser le pimobendane aux IECA. Pas de preuve sur l’association IECA-pimobendane. Inodilateur car vasodilatateur et inotrope positif. Utilisation sur les animaux symptomatiques uniquement. Qualité et durée de vie améliorée. Chiens avec pimo vivent 267 jours contre 140 jours avec IECA (QUEST ?). Risque d’arythmie faible mais attention quand même si arythmie ventriculaire déjà présente. Article peu intéressant car non complet. How et when to use pimobendan, Oyama MA, NAVC Conference 2009, Orlando, 212-213 Amélioration de la contractilité cardiaque sans augmenter les besoins en oxygène du coeur donc sans effet arythmogène classique des inotropes positifs. Inhibiteur de phospodiestréases III et V. PDE V présentent notamment dans les cellules musculaires lisses des artères pulmonaires : leur inhibition diminution la pression artéreille pulmonaire et donc l’augmentaion de la pression intra atriale. Atteinte précoce de la fonction systolique lors de MVD donc diminution du DC, léthargie, intolérance à l’effort. D’où intérêt du pimo. Efficacité du pimo sur IC due à CMD ou MVD a été plus étudiée que n’importe quelles autres molécules (même les IECA). Réduction de la morbidité, augmentation du temps de survie mais études parfois contradictoires dans leurs résultats. Innocuité, bonne tolérance. Effet en 24h, intérêt potentiel dans le traitement de l’ICC aigue. intéret du pimo en association avec un traitement classique (furo+/- autres diurétiques+/IECA=/-digoxine). Pimobendan in heart failure therapy – a silver bullet ?, Gordon SG, Miller MW, Saunders AB, J Am Anim Hosp Asoc 2006 Mar-Apr;42(2):90-3 Le plus souvent, maladie d’évolution lente qui n’atteint pas un stade suffisamment avancé pour entrainer des signes cliniques. Cas partivulier du CKC : signes cliniques précoces par rapport aux autres races. Challenge du vétérinaire : diagnostic précis et précoce de la maladie, déterminer le stade précis, traiter si nécessaire. Confirmation du diagnostic par échocardiographie 2D et Doppler. Importance des radiographies pulmonaires : cardiomégalie ? ICC gauche ? Page 73 sur 93 DD des souffles apexiens systoliques gauches : cardiopathie congénitale, régurgitation mitrale secondaire à d’autres causes telles que la CMD ou une endocardite bactérienne. Option thérapeutique en fonction du meilleur niveau de preuve actuel. -cardiopathie débutante (pas de signes cliniques, pas de cardiomégalie significative) : 2 études ont cherché à prouver l’efficacité des IECA à un stade précoce mais résultats contradictoires. Le plus important à ce stade est d’informer et conseiller les propriétaires. Régime si animal en surpoids. Activité physique régulière. Pas de preuve de l’efficacité d’une restriction sodée. Signes indiquant une décompensation cardiaque : intolérance à l’effort, augmentation de la fréquence ou des efforts respiratoires, toux, léthargie, perte de poids inexpliquée. Suivi régulier. Rassurer le propriétaire : de nombreux chiens restent en phase pré clinique toute leur vie. -cardiopathie modérée (pas de signe clinique mais cardiomégalie significative) : 2 études ont cherché à prouver l’efficacité des IECA à ce stade mais sans succès. Seuls les IECA ont été évalués de manière sérieuse pour le traitement de la phase pré clinique de la MVD. D’autres molécules pourraient être intéressantes mais elles ne font pas l’objet d’études sérieuses. Donc pour l’instant, on n’en sait rien. Un traitement fera peut être un jour la preuve de son efficacité à ce stade de la maladie. Si on pratique une médecine basée sur les faits, les preuves du bénéfice du traitement ne sont pas suffisantes pour traiter les animaux asymptomatiques. -insuffisance cardiaque (signes d’ICC gauche) : traitement bénéfique en termes d’amélioration de la qualité de vie voire de prolongation de la durée de vie. Cas des IECA et du pimobendane en association avec le traitement classique de l’ICC. Préférer le pimobendane aux IECA (étude QUEST ? Effets association IECA-pimobendane ? Effet bénéfique de la spironolactone (étude non encore publiée). Choix thérapeutique dépend du propriétaire (problème financier) et de la faisabilité d’administrer plusieurs médicaments. Par ordre croissant d’efficacité : 1.furo+pimo, 2.furo+pimo+IECA, 3.furo+pimo+IECA+spironolactone. -insuffisance cardiaque réfractaire (réapparition de signes cliniques malgré le traitement) : optimiser les doses de médicaments et en rajouter. Pas de preuve de l’efficacité d’un médicament en particulier. Furo jusqu’à 4mg/kg 3 fois par jour, spironolactone jusqu’à 23mg/kg 2 fois par jour, IECA pleine dose 2 fois par jour, rajout de digoxine (surtout si troubles du rythme), rajout d’autres VD (sildenafil ou autre – amlodipine, hydralazine notamment si HTAP), rajout autres diurétiques (thiazidiques par exemple). Attention aux risque d’administere un grand nombre de médicaments ! Risques : altérations de la fonction rénale et déséquilibres électrolytiques. Bilan biochimique avant l’ajout d’une molécule et 1 à 2 semaines après changement du traitement (augmentation dose ou rajout molécule). A un certain stade, il est inévitable qu’une azotémie se développe. Tant qu’ele est modérée on peut maintenir le traitement mais si elle augmente il faut penser à diminuer les doses voire éliminer certaines molécules. La majorité des chiesn présentant des signes d’ICC due à la MVD finissent par décéder de leur maladie. Il est important de parler d’euthanasie au propriétaire. Il n’est pas toujours facile de classer précisément tel animal dans telle catégorie d’évolution de la maladie. Les biomarqueurs nous permettront peut être dans un avenir proche de détecter les animaux en décompensation cardiaque. Le NT-proBNP est prometteur. Traitement de la toux d’origine mécanique (compression de la bronche souche par l’AG) : bronchodilatateurs (théophylline, étamiphylline, terbutaline), mesures hygiéniques (perte de poids, éviction des lieux poussiéreux, remplacement du collier par le harnais), faibles doses de VD et diurétiques (afin de réduire la taille de l’atrium), antitussifs (butorphanol, codéine de manière intermittente), corticoïdes faible dose de manière intermittente. Comment je traite… La Maladie Valvulaire Dégénérative chez le chien, Boswood A, Veterinary Focus 2008;18(3):25-31 Page 74 sur 93 Haggström J, Duelund Pedersen H, Kvart C (2004), New insights into degenerative mitral valve disease in dogs, Vet Clin North Am Small Anim Pract. 34(5) : 1209-26 C. PRISE EN CHARGE D’UN CHIEN ATTEINT DE MALADIE VALVULAIRE DEGENERATIVE Traitement de l’insuffisance cardiaque. Choix et suivi du traitement de l’insuffisance cardiaque, Chetboul V, Point. Vét., 2002, vol . 33, (N° Spécial : Cardiologie du chien et du chat), 22-27 I. TRAITEMENT ETIOLOGIQUE Traitement chirurgical par réparation (valvuloplastie) ou remplacement valvulaire par une prothèse biologique ou mécanique. Nécessité de la mise en place d’une circulation extracorporelle peu pratiquée en médecine vétérinaire. Traitement de l’insuffisance mitrale chez le chien, V Chetboul, Prat. Vét. Anim. Cie, 2006, (31), 7-10 Environ 10 cas publiés principalement au Japon. Réparer ou remplacer la valve défaillante. Nécessité circulation extracorporelle. Coût : de 8000 à 12000 dollars ! Encore peu développée. Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 Chirurgie : réparation de la valve préférable à son remplacement pur et simple (résultats meilleurs en ce qui concerne l’hémodynamique, la fonction ventriculaire et évite la nécessité de prendre des anticoagulants à vie). Une étude a montré que chez les chiens, al réparation valvulaire permettait de résoudre l’ICC pour une moyenne d’un an (entre 4 mois et 3 ans). Griffiths and others 2004. Une autre étude du même groupe a montré que le remplacement valvulaire résolvait l’ICC et que le furo pouvait être totalement arrêté. Mais la survie n’est que de quelques mois. Les chiens semblent supporter le remplacement valvulaire mieux que les hommes même si la chirurgie est tardive. Cause de la mort à chaque fois : thrombose. La réparation est mieux supporté (à long terme) que le remplacement mais le remplacement valvulaire est à court terme la meilleure solution. Smith P (2006), Management of chronic degenerative mitral valve disease in dogs, In Practice 28, 376-383 II. PRISE EN CHARGE GENERALE a. Le chien âgé : un patient particulier Contexte gériatrique : considérer l’innocuité du traitement en même temps que son efficacité. Dysfonctionnements organiques préexistants ? Risque d’IR ou aggra vation d’une IR préexistante lors d’association IECA+furo. Donc : dose de furo la plus faible possible et surveillance de la fonction rénale et de l’état d’hydratation. Particularités métaboliques du chien âgés : modification de la composition corporelle, diminution de la vascularisation des organes filtres, réduction de la masse hépatique, diminution de la fonction tubulaire rénale… modifications pharmacocinétiques et pharmacodynamiques diminution des posologies et allongement de l’intervalle entre les prises. Ajustements thérapeutiques mal étudiés. Page 75 sur 93 Conduite thérapeutique chez le chien âgé qui tousse, M Hugonnard, I Bublot, JL Cadoré, I Goy-thollot, Point Vét., 2002, vol 33, (230), 44-48 b. Consentement éclairé et observance La MVD est une maladie progressive et irréversible dont le traitement est non curatif mais uniquement palliatif afin d’améliorer la qualité et l’espérance de vie. De nombreux chiens restent asymptomatiques toute leur vie ! L’observance doit se faire au moins 2 fois par an. Il est important de réaliser un bilan biochimique régulier afin de contrôler les effets secondaires du traitement sur la fonction rénale et sur les électrolytes. L’observance est d’autant plus importante si l’animal est sous polythérapie. Si trop de contraintes pour le propriétaire, laisser sous monothérapie plutot que polthérapie sans suivi. c. Traitement hygiénique et diététique En plus d’avoir de nouveaux médicaments il est important de connaître le rôle de certains nutriments afin d’adapter la thérapeutique.Traitement diététique+pilier de la thérapie des maladies cardiaques. Prise en charge diététique dépend des signes cliniques et du stade de l’IC plutôt que de la maladie cardiaque elle même. Maintien d’un poids optimal : perte de poids et obésité sont préjudiciables. Eviter la cachexie cardiaque (utilisation des acides aminés musculaires comme source d’énergie chez le chien maladeperte de masse maigre). Fonte musculaire des muscles lombaires, fessiers, scapulaires et temporaux. Un chien obèse peut présenter une cachexie cardiaque (fonte musculaire sans fonte graisseuse). Effet délétère sur l’espérance de vie et la qualité de vie à court terme. Phénomène qui s’explique par la production de cytokines inflammatoires (TNF, interleukine I)anorexie, augmentation des besoins énergétiques et du catabolisme protéique. Prise en charge diététique : ingestion de la quantité adéquate de calories et de protéines et moduler la productionde cytokines. Anorexie, une des causes principales d’euthanasie du chien cardiaque. Signe précoce de l’aggravation de l’IC. Signe aussi de mauvaise tolérance au traitement. Faire maigrir un chien obèse pour améliorer sa respiration et son activité. Analyser ce que mange l’animal : sa ration, les friandises et les restes de table. Prévention des excès nutritionnels : à quels stades commencer un régime hyposodée et jusqu’à quel niveau de restriction ? Les effets d’un tel régime sur l’espérance de vie n’ont pas été étudiés. ISACHC 1a : pas de restriction sévère en sodium (éviter les friandises et les restes de table trop salés) sinon activation sévère et précoce du SRAA 1b : pas plus de 50 à 80mg/100kcal dans l’aliment principal et éviter les friandises et les restes de table trop salés 2 : idem mais on peut descendre à moins de 50mg/100kcal afin de diminuer les doses de diurétiques nécessaires. Interdire les firandises et restes de table. 3a : moins de 50mg/100kcal, le plus souvent un aliment spécial pour chien cardiaque (apuvres en Na et Cl mais riches en énergie). Aliment pauvre en Cl conseillé. Attention aussi à l’hypo ou pus souvent maintenant l’hyperkalièmie due à l’utilisateur d’épargneur potassique (spironolactone, IECA). 3b : traitement de l’ICC aigue en premier, faire manger l’animal. Changer de régime progressivement une fois l’animal rentré chez lui. Prévention de carences nutrionnelles : Page 76 sur 93 -protéines : pas de restriction en protéines sauf si néphropathies et IRC. Apport de protéines de qualité. Si azotémie suite aux traitements, ne pas diminuer les protéines dans la ration mais adapter les doses des médicaments (surtout diurétiques). -taurine : acide aminé ayant potentiellement un rôle lors de CMD mais pas lors de MVD. -arginine : précurseur du NO. Peu d’études à ce sujet mais sa supplémentation semble bénéfique. -acides gras oméga 3 : effet sur la réduction de l’inflammation et apport énergétique. Huiles de poisson. Amélioration de la prise alimentaire chez les chiens anorexiques. Limitation aussi des troubles du rythme suggérée. Recommandations : 40mg/kg d’acide eicosapentaénoïque et 25mg/kg d’acide docosahexanoïque (tous 2 des omégas 3) pour un chien anorexique ou cachectique. La plupart des aliments industriels ne présentent pas des taux suffisants : une supplémentation est nécessaire (capsule d’huile de poisson par exemple excepté l’huile de foie de morue toxique car trop riche en vitamines). -potassium : hypokaliémie plus rare depuis l’utilisation de médicaments épargneurs potassiques (spironolactone et IECA) mais important de vérifier la teneur en potassium d’une ration. Hypokaliémie potentialise les arythmies, provoque une faiblesse musculaire et prédispose à la toxicité des digitaliques. -magnésium : coenzyme essentiel d’un grand nombre de réactions du métabolisme et notamment celles de la fonction myocardique. Digoxine et diurétiques de l’anse entraine une déplétion en Mg, risque d’hypomagnésiémie (arythmie, diminution de la contractilité cardiaque, potentialisation de la toxicité médicamenteuse). La concentration en Mg varie fortement d’un aliment industriel à l’autre. Si hypomagnésémie, supplémenter. -vitamines du groupe B : pertes urinaires de vitamines à cause des diurétiques chez les hommes cardiaques. Extrapolation à l’animal. Aliment du commerce assez bien équilibrés en vitamines donc rarement besoin de supplémenter. -antioxydants : lutter contre la formation de radicaux libres qui augmente lors de cardiopathie (inflammation, IC associée à un stress oxydatif). Enzymes : superoxydase dismutase, catalase, glutathion péroxydase. Inhibiteurs de l’oxydation : vit C, E, glutathion et bêta carotène. Etudes à venir. -L-carnitine : rôle dans la production d’énergie par la mitochondrie (au niveau cellulaire). Peu d’étude à ce sujet. Chez l’homme, existe une cardiopathie primaire dont l’origine est une carence en L-carnitine. Extrapolation (surtout pour la CMD). -Co-enzyme Q10 : production d’énergie. Etude à venir (intérêt surtout pour la CMD). Adapter le régime alimentaire au stade de la maladie (asymptomatique versus symptomatique), à l’état corporel du chien (obésité versus cachexie), aux maladies concomitantes (IRC…) et à l’appétit du chien (reprise de l’appétit chez un chien anorexique). Attention aux friandises, aux restes de table et aux aliments utilisés pour donner les médicaments ! Attention aux suppléments limentaires : pas toujours nécessaires si le chien reçoit une ration complète industrielle, souvent chers, se rajoutent aux médicaments à administrer et soumis à une réglementation différente (pas de preuve de leur efficacité ni de leur inocuité le plus souvent) : la prudence s’impose ! Exemples de rations alimentaires : à mettre ou non? Objectifs du régime diététique : obtenir un poids corporel optimal, lutter contre l’anorexie (due aux troubles respiratoires, à la fatigue, à la nausée provoquée par certains médicaments, à l’inappétence de certains régimes spécifiques pour chien cardiaque). Choisir un élément appétent, fractionner les repas. Supplémenter en acides gras omégas 3 (traitement de la cachexie cardiaque). Restriction en sodium : pas nécessaire dans les premiers stades de la maladie (effet délétère au contraire car active le SRAA). Apport de protéines d’excellentes qualité pour lutter contre la cachexie cardiaque. Limitation de l’apport protéique uniquement Page 77 sur 93 si affection rénale ou hépatique. Taurine lors de CMD (propriétés inotropes positives). Arginine, précurseur du NO (monoxyde d’azote) facteur de la relaxation des fibres lisses des vaisseaux (VD)lutte contre l’hypertension ? L-carnitine lors de MVD (rôle dans l’apport énergétique des cellules cardiaques). Antioxydants surtout lors de CMD. Maladies cardiovasculaires : influence de l’alimentation, Freeman LM, Rusch JE, Encyclopédie de la nutrition clinique, Royal Canin 2008, 335-347 Importance de la prise en charge nutritionnele de l’IC débutante. Objectifs : apporter une quantité optimale d’énergie, limiter le stress oxydatif, réduire l’inflammation, équilibrer les différents électrolytes et améliorer la performance cardiaque. A : arginine. Aa précurseur de la synthèse endogène d’oxide nitrique responsable de VD vasculaire. Supplémentation en arginine semble améliorer le DC en diminuant la pré et la post charge. C : carnitine. Concentration élevée dans les muscles (dont le cœur). Rôle dans l’oxydation des AG par la mitochondrie et dans l’élimination des déchets cellulaires. Apport en carnitine afin d’optimiser la fonction myocardique. Rôle surtout lors de CMD. T : taurine. Aa non essentiel. Rôle surtout lors de CMD. Effet inotrope positif possible mais reste à confirmer. S : sodium. Attention à la restriction sodée trop sévère et mise en place trop tôt dans l’évolution de la maladie. Entraine une sur stimulation du SRAA avec aggravation de la maladie. Mais semble relativement efficace sur le long terme et à dose progressive. P : protéines. Pas de restriction protéique afin d’éviter la cachexie d’origine cardiaque. Quantité optimale de protéines hautement digestibles et de très bonne qualité afin de préserver la masse musculaire. E : énergie. Fonction de leur état corporel et du degré de cachexie. Quantité suffisante pour limiter la cachexie et préserver la masse musculaire tout en évitant l’obésité. Attention à la dysorexie : apporter des aliments hautements appétents et hyperdigestibles. E et D : EPA et DHA. AG essentiels. Effets anti inflammatoires : diminution de l’action des médiateurs pro inflammatoires sur le myocarde. Amélioation des scores de cachexie chez les animaux dyrorexiques. Score de cachexie : Score de cachexie description 0 Tonus musculaire normal sans signe de fonte musculaire 1 Début de fonte musculaire légère surtout visible sur les membres postérieurs et en région lombaire 2 Fonte musculaire modérée visible sur tous les groupes musculaires 3 Fonte musculaire marquée avec atrophie de tous les groupes musculaires 4 Fonte musculaire sévère Vit E : inhibition de la peroxydation des lipides membranaires des cellules cardiaques. Biomarqueur du stress oxydatif (moins de vit E lorsque la maladie est sévère). Magnésium : hypomagnésémie potentialise les arythmies, diminue la contractilité myocardique et contribue à la faiblesse musculaire. Prise en charge nutritionnelle de l’insuffisance cardiaque débutante : ACT with SPEED, Baker D, Elliot D, ? Page 78 sur 93 Etude prouvant le bénéfice d’une restriction sodée sur l’activation hormonale et les paramètres échocardiographiques. Mais étude sur peu de chiens (14 chiens dont 9 MVD) et sur un temps limité (4 semaines). Nécessité d’étude sur un plus grand effectif et à plus long terme. Utilisation d’une restriction sodée afin de diminuer la précharge lors d’ICC. Extrapolations des données présentent dans la littérature humaine. Chez les chiens atteint de maladie cardiaque, avant même l’expression clinique de la maladie, le SRAA est activé et l’excrétion de sodium est anormale (diminution de l’excrétion, rétention hydrosodée). D’où la recommandation d’utiliser une restriction sodée. Cependant, une restriction sodée trop importante provoque l’effet inverse de celui désiré : une augmentation de l’activation du SRAA. Les chiens atteints d’une maladie cardiaque mais à un stade asymptomatique sont capables de réguler leurs concentrations en Na et K. Pas le cas des chiens atteints d’ICC. Diminution des concentrations en Na et Cl voire hyponatrémie et hypochlorémie chez certains chiens. Augmentation des neurohormones (rénine, angiotensine et ANP) mais sans différence significative entre le groupe à restriction sodée et le groupe sans rectriction (mais un régime normal cad concentration moyenne de Na dans la ration). Pas de différence au niveau de l’ECG ou de la radio. Ni en ce qui concerne la PA. Mais diminution de la taille d’AG chez les chiens à restriction sodée. Autres paramètres échocardiographiques sans différence statistique entre les 2 groupes. La diminution de la natrémie et de la chlorérmie suggère que les chiens atteints de MVD à un stade clinique ne parviennent plus à maintenir l’homeostasie. Il semblerait qu’un régime pauvre en sodium diminue la dilatation de l’AG mais il est nécessaire de faire des études supplémentaires à ce sujet (notamment sur le long terme et sur l’effet d’un régime hyposodée sur la survie de ces chiens). Par contre, cette étude ne montre pas d’effet du régime hyposodée sur les concentrations des neurohormones (mais les chiens sont sous traitement furo+IECA). Pas de différence non plus en ce qui concerne les traitements. Pas de modification dans la thérapeutique, pas d’augmentation des doses de furo dans les 2 groupes. Clinical, Echocardiographic, and Neurohormonal Effects of a Sodium-Restricted Diet in Dogs with Heart Failure, John E. Rush, Lisa M. Freeman, Donald J. Brown, Barbara P. Brewer, James N. Ross, Jr.,and Peter J. Markwell , J Vet Intern Med 2000;14:513–520 Aucune étude n’a démontré l’effet bénéfique d’un régime hyposodé la prévention de l’ICC et son traitement. Mesures hygiéniques : remplacement du collier par un harnais, lutte contre l’obésité, réduction de l’activité par temps chaud. Conduite thérapeutique chez le chien âgé qui tousse, M Hugonnard, I Bublot, JL Cadoré, I Goy-thollot, Point Vét., 2002, vol 33, (230), 44-48 Importance d’une alimentation équilibrée sans défaut (en taurine et vitamines B par exemple) ni excès ( en saodium par exemple). Apport bénéfique de certains nutriments tels que les antioxydants et les acides gras oméga 3. Hygiène très importante : maintien d’un poids optimal. Eviter la cachexie cardiaque (de mauvais pronostic) et surtout éviter l’obésité. Effet délétère de l’obésité sur le DC, la fonction pulmonaire, la pression artérielle et la FC. Les chiens recevant des omégas 3 présentent aussi un taux de survie supérieur aux autres. Les omégas 3 sont supposés diminuer l’inflammation en agissant sur les molécules (cytokines, Page 79 sur 93 eicosanoïdes), réduire la perte musculaire et avoir un effet anti-arythmique. Nécessité d’études plus poussées à ce sujet. Association of body weight and body condition with survival in dogs with heart failure, JL Slupe, LM Freeman, JE Rush, J Vet Intern Med 2008;1-5 Très important de faire un contrôle pondéral et un régime si nécessaire. Supplémentation en potassium : hypokaliémie responsable d’arythmies, faiblesse musculaire, diminution de la contractilité myocardique. Potentialisation de certains effets secondaires de certains médicaments utilisés contre l’ICC (digoxine). Administration d’IECA et spironolactone. Gluconate de potassium si nécessaire : 0.2-0.5mmol/kg toutes les 8h PO. Adaptation de la ration alimentaire : lutter contre la cachexie cardiaque. Due à l’anorexie, à l’augmentation des besoins énergétiques, à des déséquilibres métaboliques et à une augmentation des cytokines inflammatoires. Pour lutter contre ce dernier point, complémentation de la ration en oméga 3 polyinsaturés : acides eicosapentanoique 40mg/kg/j PO et docosahexanoique 25mg/kg/j PO. Huile de poisson est riche en ces acides gras. Smith P (2006), Management of chronic degenerative mitral valve disease in dogs, In Practice 28, 376-383 III. PRISE EN CHARGE MEDICALE Maladie assez bénigne, seule un faible pourcentage de chiens développe une ICC. Pas d’éefficacité des IECA et prévenir l’hypertrophie cardiaque ou à retarder le moment d’appartition de l’ICC. D’où pas traitement avant les 1ers signes d’ICC. Important de faire la différence entre une toux d’origine respiratoire et une toux d’origine cardiaque chez le chien à priori asymptomatique. ICC : disparition de l’arythmie sinusale respiratoire, augmentation de la FC, évidence radiographique d’un œdème pulmonaire. Les bêta bloquants pourraient avoir un effet bénéfique à court terme (carvedilol) mais pas d’études sérieuses à ce sujet pour l’insatant. Les inhibiteurs des mastocytes permettraient aussi de retarder le remodelage cardiaque (études en cours). ICC : œdème pulmonaire , perfusion périphérique faible, diminution du DC. But du traitement : diminuer l’œdème pulmonaire et améliorer le DC. Maintenir un vnetricule de petite taille en diminuant la précharge et en augmentant sa contractilité permet de réduire la RM. Management of chronic degenerative mitral valve disease in dogs, Smith P, In Practice (2006) 28, 376-383 Gérer différemment : chien asymptomatique, chien tousseur par compression de la bronche souche, chien avec une ICC (gestion hospitalière et à domicile), gestion des complications. Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 a. Identifier chaque cas 1. En fonction du type de chien i. Petites races versus grandes races Page 80 sur 93 ii. Chiens épidémiologiquement à risque 2. En fonction du stade de la maladie Traitement spécifique à chaque stade de la maladie. garder en tête les effets bénéfiques mais aussi les risques de chaque médicament, de son association avec un autre et du stade de la maladie. Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 i. Urgence versus chronique En urgence : dyspnée, OAP. Nécessité d’hospitaliser l’animal, hautes doses de furo en IV, oxygénothérapie, pommade de trinitrate de glycéryle, IV dobutamine (inotrope positif), et VD artériel (nitroprusside de sodium). Aucune donnée sur l’efficacité réelle de ces molécules, la plupart des études cliniques se faisant sur la phase chronique et non aigue de la maladie. En chronique : diurétique (furo, spironolactone, thiazidique) inotrope positif/ sensibilisateur au calcium (pimobendane, levosimendan), IECA, digoxine, vasodilatateurs amlodipine, hydralazine et bêta bloquants). An update on treatment and pronostic indicators in canine myxomatous mitral valve disease, Häggström J, Höglund K, Borgarelli M (2009), J of Small Anim Pract. Vol 50(suppl 1) ii. Phase asymptomatique versus symptomatique Phase asymptomatique : Traitement idéal : renverser ou stopper la progression de la dégénescence. Théoriquement, utilisation de molécules empêchant ou ralentissant le remodelage cardiaque et diminuant la RM afin de retarder l’apparition d’ICC. Amlodipine (VD artériel), bêta-bloquants, IECA et molécule antifibrotique comme les antagonistes à l’aldostérone (spironolactone). Etude prouvant que l’hypertrophie ventriculaire est inadaptée à cause d’une précharge faible (stimuli principal de l’hypertrophie). Cette hypothèse va à l’encontre d’un éventuel effet bénéfique d’une diminution de la précharge par un VD artériel. Bêta-bloquants : aucune étude clinique n’a prouvé l’effet bénéfique des bêta bloquants au stade asymptomatique. Hypothèse théorique seulement grâce à leurs effets contre le SNS. Attention cependant à leur utilisation lors de MVD avancée (hypotension). IECA : pas de preuve de leur efficacité. Spironolactone : action anti fibrotique. Mais pas d’étude clinique à ce sujet. An update on treatment and pronostic indicators in canine myxomatous mitral valve disease, Häggström J, Höglund K, Borgarelli M (2009), J of Small Anim Pract. Vol 50(suppl 1) iii. Chien tousseur versus chien non tousseur b. Prise en charge médicale en fonction de la classification ACC/AHA 1. Stade A : identifier les chiens à risque Page 81 sur 93 CKC, « dachshund », autres chiens de petite race auscultation cardiaque attentive à chaque consultation. En l’absence du souffle typique et chez un animal sain, on peut certifier l’absence de maladie en cours. A vérifier au minimum tous les ans. Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 Diagnostic : surveillance anuelle, auscultation attentive. Importance de l’implication des clubs de race dans le diagnostic précoce de la maladie surtout chez les reproducteurs. Traitement : pas de traitement, pas de recommandation diététique. Mais retrait des reproducteurs si apparition d’un souffle chez des chiens de moins de 6-8 ans. Atkins C, Bonagura J, Ettinger S, Fox P, Gordon S, Häggström J, Hamlin R, Keene B, LuisFuentes V, Stepien R (2009), Guidelines for the diagnosis and treatment of canine chronic valvular heart disease, J Vet Intern Med. 1-9 2. Stade B : diagnostic de certitude de maladie valvulaire dégénérative chez un chien asymptomatique Diagnostic (présence d’un consensus) : apparition d’un souffle radio thoracique pour évaluer la présence ou non de modifications hémodynamiques se traduisant par une dilatation cavitaire (AG et/ou VG). Permet aussi d’obtenir des radio « de base » permettant de suivre l’évolution de la maladie. Mesure de la PA. Echo pour les chiens de petites aces afin d’évaluer la sévérité des lésions valvulaires et la gravité de la RM. Echo pour les chiens de grande race afin de faire la différence entre CMD et MVD. Biochimie de base : Ht, PT, creat et analyse uriniare). Stade B1 : radio et echo normales, indice de buchanan normal, PA normale, Biochimie normale. traitement (présence d’un consensus) commun pour les chiens de grande et petite race : pas de traitement ni de régime alimentaire particulier, ré-évaluation dans les 12 mois à venir (plus tot pour les chiens de grande race). Stade B2 : PA normale mais signes de modification hémodynamique à la radio et écho. Traitement controversé, aucun consensus : Petite race : IECA (si dilatation +++ ou évolution très rapide en peu de temps), bêta bloquants (idem, dosage faible et le maximum obtenu sur 1 à 2 mois). Un certain nombre de spécialistes recommendent cependant de ne pas traiter ces animaux tant que des études cliniques contrôlées n’auraont pas prouvé l’efficacité et l’inocuité de ces molécules à ce stade de la maladie. Grande race : ceux qui préconisente l’initiation du traitement chez les petites races le préconisent encore plus chez les chiens de grande race. Possibilité de rajouter des recommendations ditététiques (régime modéré en Na et riche en protéines de qualité et en énergie). Atkins C, Bonagura J, Ettinger S, Fox P, Gordon S, Häggström J, Hamlin R, Keene B, LuisFuentes V, Stepien R (2009), Guidelines for the diagnosis and treatment of canine chronic valvular heart disease, J Vet Intern Med. 1-9 Ne pas traiter. La fonction systolique est altérée précocement. Le but d’un traitement à ce stade serait de soutenir la fonction systolique et de limiter les effets des mécanismes compensateurs. Ainsi, les inotropes positifs pourraient avoir un effet bénéfique lors d’ICC mais il n’y a aucune étude valable à ce sujet. Le mieux est de ne pas traiter et d’informer le propriétaire des signes de décompensation. De même, un régime pauvre en sel n’a pas prouvé son efficacité à ce stade. Page 82 sur 93 Souffle typique de MVDexamens complémentaires afin de faire le diagnostic précis (radio, écho, ECG). Echocardio 2D afin de mettre en évidence des lésions valvulaires et de quantifier la taille du cœur et sa fonction. Echo doppler afin de confirmer la régurgitation mitrale et de quantifier sa sévérité. Important d’éliminer les autres maladies cardiaques : maladies congénitales (notamment un chien de moins de 6 ans excepté les CKC) ou CMD (chez les chiens pouvant épidémiologiquement présenter les 2 types de maladies cardiaques les plus courantes). Garder en tête le cas particulier de CKC (prévalence élevée, apparition précoce de la maladie mais évolution pas plus rapide que pour les autres races). 2 cas possibles : 1-radio thoracique normale (pas de signe de dilatation cavitaire) et échocardio ne révélant pas de modification hémodynamique ni de remodelage cardiaque important (régurgitation faible) pas de traitement mais contrôler l’animal dans 1 an. 2radio montre une cardiomégalie, l’écho révèle des modifications hémodynamiques et une atteinte fonctionnelle du cœuron peut se poser la question de traiter précocement. Dans les 2 cas : prévenir le propriétaire, lui expliquer la maladie, lui apprendre à reconnaître les signes d’IC, le prévenir de l’évolution irréversible de la maladie et du coût du traitement à plus ou moins long terme. IECA : énalapril, benazépril, ramipril, quinapril, lisinopril. Utilisation précoce toutjours sujet à controverse. Etude SVEP ne montre pas d’effet bénéfique sur le délai d’apparition d’ICC. Etude VETPROOF montre un possible effet bénéfique mais modéré : sur une période de 3 ans, les IECA reculeraient de 3 mois l’apparition de l’ICC. Etude uniquement sur des chiens de petite race. Rapports cliniques montrant un effet bénéfique des IECA chez des chiens de grande race. Bêta-bloquants (atenolol, metoprolol, carvedilol) : utilisation au stade B encore débattue car pas d’études cliniques assez robuste. Etude sur chiens de grandes races + extrapolation humainebénéfice possible. Difficile de prouver l’efficacité d’un traitement sur un chiens atteints de MVD mais à un stade asymptomatique sachant qu’il peut s’écouler près de 4 à 5 ans avant l’apparition des premiers signes d’ICC. Certains vétérinaires donnent des bêta bloquants à des chiens asymptomatiques plus fréquemment lorsqu’il s’agit de grande race (afin de protéger le myocarde (dysfonction systolique plus fréquente et précoce chez ces chiens ?)). Digoxine : non recommandée à ce stade de la maladie. Pimobendane : non recommandé à ce stade de la maladie. Essais cliniques en cours. Spironolactone : aucune preuve de son efficacité à ce stade de la maladienon recommandée. Pas d’effet diurétique chez des chiens dont la concentration en aldostérone est normale. Compléments alimentaires (taurine, carnitine, coenzyme Q10, acides gras oméga 3, huile de poisson) : aucune preuve de leur efficacité à ce stade de la maladienon recommandé. Régime pauvre en sel (restriction sodée) : éventuellement un régime modérément salé mais sans restriction de protéines. Bénéfique pour n’importe quel chien âgé sans prévalence pour ceux atteints de MVD. De plus, effet sans doute faible étant donné l’évolution longue de la maladie. Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 i. Dilatation atriale modérée et absence de remaniement cardiaque Chiens de petites races atteints de MVD à un stade asymptomatique : suivi régulier avec radio et écho si possible. Chiens MVD mais PA élevée : traitement de l’hypertension par IECA. Bêta-bloquants dangereux lors d’ICC non contrôlée. Rôle chez animaux asymptomatiques ? Possible mais les études cliniques en cours ne semblent pas montrer de réels bénéfices. Page 83 sur 93 Meilleurs candidats : chiens de grandes races pour son effet protecteur du myocarde (carvedilol utilisé en 1er). Régime hyposodé non conseillé mais conseiller aux propriétaires de réguler la ration de leurs chiens (éviter les aliments trop salés, les friandises, les restes de table). Conséquence d’un régime riche en sodium sur la taille du cœur et sur le volume plasmatique : Freeman Rush and Markwell, 2006). Manque d’étude clinique prouvant un effet sur le retardement de l’ICC ou sur l’augmentation de l’espérance de vie. Vérifier cependant que le régime ne dépasse pas 100mg de Na/100kcal d’énergie. Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 ii. Dilatation atriale sévère et remaniement cardiaque Chiens de grande race atteints de MVD à un stade asymptomatique mais présentant une cardiomégalie et un dysfonctionnement ventriculaire sont traités comme les chiens atteints de CMD à un stade asymptomatique : protection du myocarde afin de retarder l’apparition de l’ICIECA : enalapril 0,5mg/kg PO aux 12h + bêta-bloquant : carvedilol. Chiens de petites races atteints de MVD à un stade asymptomatique : suivi régulier avec radio et écho si possible. Si MVD avancée au niveau strutural ou si évolution de la régurgitation et de la taille du cœur, mettre en place un traitement (uniquement sur une base empirique) : IECA à dose pleine 0,5mg/kg d’énalapril/bénazépril aux 12h. Vérifier la pression artérielle et la fonction rénale. Pimobendane ou digoxine non indiqués sauf si œdème pulmonaire imminent, dysfonctionnement ventriculaire systolique évident ou intolérance à l’effort marqué (mais le chien n’est rarement plus asymptomatique à ce moment). Etude SVEP : pas de preuve d’un effet bénéfique des IECA chez les chiens asymptomatiques (ne permet pas de reculer la date d’apparition de l’ICC). Etude VETPROOF : possible effet bénéfique sur le long terme chez les chiens atteints de MVD sévère mais avant ICC. pas d’IECA chez des chiens de petite race atteints de MVD en l’absence de cardiomégalie significative. Possibilité d’utiliser des IECA lorsque la cardiomégalie est importante (suggérant l’approche d’ICC) ou lors de modifications notées (notamment à l’écho). Mais cela reste empirique. Chiens de grande race : utilisation IECA+/-bêta bloquants semble logique (effet cardioprotecteur) surtout si la cardiomégalie est marquée car on sait que ces races sont prédisposées à un dysfonctionnement myocardique plus précoce. Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 3. Stade C : chien atteint de maladie valvulaire dégénérative symptomatique déclarée Chiens étant symptomatiques ou ayant eu un épisode de signes cliniques (améliorés grâce au traitement). Différence entre grande et petite race ne se fait plus. Par contre on fait la différence entre les animaux nécessitant une hospitalisation et ceux pouvant être gérés chez eux. Pour les stades C et D, le traitement est quasi identique. En aigu : améliorer le statut hémodynamique en optimisantla précharge, la postcharge, la FC, la contractilité afin d’améliorer le DC, de diminuer la RM et de diminuer les signes cliniques associés (œdème pulmonaire). Page 84 sur 93 En chronique : idem tout en essaynt de réduire l’évolution de la maladie, de prolonger la survie, de diminuer les signes cliniques d’ICC, de diminuer l’intolérance à l’exercice et d’améliorer la qualité de vie. Diagnostic (présence d’un consensus) : Présence d’un souffle et d’une toux : attention, la toux n’est peut être pas forcément une conséquence de la MVD. Radio et écho afin de déterminer si les signes cliniques sont vraiment corrélés à la MVD. Dosage du NT-proBNP : permet de faire la différence entre maladie cardiaque et maladie respiratoire. Attention cependant, les kits disponibles font encore l’objet d’étude. Examen clinique attentif : chien obèse, avec une ASR et une FC basse ICC peu probable. Analyses sanguines : NFS et biochimie de base car chiens âgés et encore plus si on veut mettre en place un traitement. Traitement phase aigue : Avec consensus : furo (1-4mg/kg en bolus ou en perfusion constante/OAP : perfusion continue à 1mg/kg/h) avec accès libre à l’eau dès que la diurèse a repris, pimo (0.25-0.3mg/kg PO/12h) car existe preuve de son efficacité en phase aigue, oxygénothérapie (cage à oxygène ou via sondes nasales), abdominocentèse/thoracocentèse, nursing (température, coussins…), sédation pour diminuer l’anxiété (butorphanol 0.2-0.25mg/kg IV ou IM/ACP 0.01-0.03mg/kg IV, IM ou SC/morphine 0.1-0.2mg/kg), nitroprusside de sodium. Sans consensus : IECA (même si son efficacité en phase aigue n’a pas été démontrée, il semble que l’association IECA et furo soit bénéfique), pommade de nitroglycérine (trinitrate de glycéryle ?). Traitement en phase chronique : Avec consensus : furo (2mg/kg/12h PO voire 4-6mg/kg/8h avec dose minimale), IECA (énalapril ou autre 0.25-0.5mg/kg/12h avec évaluation des électrolytes et de la fonction rénale 7 jours après le début du traitement), pimo (0.25-0.3mg/kgPO/12h), diminution de l’obésité, surveillance de l’appétit, respiration, FC afin d’ajuster au mieux le traitement. Pas de consensus : spironolactone (2mg/kg/j PO), digoxine (0.0025-0.005mg/kg/12h PO avec digoxinémie 8h après la prise doit être entre 0.8 et 1.5ng/mL, surtout lors troubles du rythme, FC élevée mais attention aux contre indications), bêta-bloquants à condition que les signes d’ICC soit résolus et que l’animal mange bien et supporte bien son traitement (introduction progressive d’une dose faible sur une longue période et si l’animal avait déjà n bêta bloquant avant il est conseillé d’en diminuer la dose lors de signes d’ICC), diltiazem (préféré au bêta bloquants si troubles du rythme), anti-tussifs, bronchodilatateurs Diététique : prévention de la cachexie cardiaque définie comme une perte de plus de 7.5% du poids avant la maladie (sans compter la perte de poids liée à la disparition des oedèmes et effusions). Avec consensus : énergie adaptée (60kcal/kg/j), éviter l’anorexie (aliment appétissant, limiter les traitements si l’animal ne les supporte pas), surveillance du poids, recherche des causes de perte de poids, grande quantité de protéines de qualité sauf si IRC, régime modéré en Na (en prenant en compte la ration normale et les friandises et restes de table), suplémentation en potassium si hypokaliémie ou l’inversi si hyperkaliémie (mais plus rare). Sans consensus : supplémentation en Mg si hypomagnésémie (souvent associée à des troubles du rythme), supplémentation en acides gras oméga 3 (si diminution de l’appétit, amyotrophie, arythmie). Atkins C, Bonagura J, Ettinger S, Fox P, Gordon S, Häggström J, Hamlin R, Keene B, LuisFuentes V, Stepien R (2009), Guidelines for the diagnosis and treatment of canine chronic valvular heart disease, J Vet Intern Med. 1-9 Page 85 sur 93 Stade de la plupart des chiens diagnostiqués MVD et traités pour cette maladie. Propriétaire amène leur chien pour : dyspnée +/- orthopnée, toux, intolérance à l’exercice, léthargie, diminution de l’appétit et perte de poids. EC : FC et FR élevées, souffle typique +/arythmies, bruit de galop, crépitements pulmonaires… Si la santé du chien le permet (cas notamment du chien suivi régulièrement et pour lequel c’est sa 1ère crise)Radio thoraciques, échocardio…une injection de furosémide+traitement classique à domicile. Si ICC mettant en péril la vie du chientraitement agressif. Cas du chien atteint de MVD mais dont l’origine de la toux n’est pas précisément diagnostiquée : traitement contre l’IC à modérer. Quotidiennement : dose faible de furo + IECA. Si la toux est d’origine cardiaque, cela suffit normalement pour en diminuer la sévérité pendant un certain temps. Traitement standard : diminution de la précharge (furosémide), IECA, pimobendane. Existence d’essais cliniques sérieux prouvant l’efficacité de ce traitement. Ces 3 molécules agissant de manière différente, il semble judicieux de les utiliser en association. Possibilité d’y rajouter de la spironolactone dans le cas d’une ICC sévère (essai clinique réalisé mais non encore disponible). Possibilité de rajouter de la digoxine lors de troubles du rythme ou pour ses effets potentiels sur la sensibilisation des barorécepteurs. Utilisation des bêta-bloquants controversés : si utilisés, le patient ne doit plus présenter de congestion pulmonaire. Les doses d’attaque doivent être faible et augmentées au fur et à mesure avec des contrôles réguliers de l’état du patient. Le traitement s’il est bien conduit peut permettre de résoudre totalement les signes cliniques mais celui ci ne doit pas être interrompu et il ne permet pas au chien de passer d’un stade C à un stade B. La dose de diurétiques doit être minimale. Le traitement est considéré comme efficace si : il rétablit de manière constante les paramètres hémodynamiques en permettant à l’animal de retrouver une activité normale sans signes cliniques d’IC et si il prolonge la survie de l’animal en ralentissant le remodelage et le dysfonctionnement cardiaque dus à l’activation neurohormonal. Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 i. Cas particulier du chien cardiopathe tousseur Anti tusssifs : toux mécanique (colapsus trachéal, compression de la bronche souche par l’AG) sans œdème pulmonaire. Attention aux doses de furo. Codéine à 0.5-2mg/kg toutes les 12h ou butorphanol à 0.5-1mg/kg toutes les 8-12h. Smith P (2006), Management of chronic degenerative mitral valve disease in dogs, In Practice 28, 376-383 Chien âgé qui tousse et qui présente un souffle cardiaque : déterminer l’origine de la toux. -traitement de la toux cardiaque : Conséquence indirecte de l’œdème pulmonaire (alvéolaire et/ou interstitiel) et/ou de la compression de la bronche souche par l’AG dilaté. traitement de l’œdème : IECA+diurétiques+/-pimobendane traitement de la compression : antitussifs proscrits en cas d’œdème pulmonaire sauf éventuellement lors d’utilisation de méthylxanthines (potentiel tachycardisant et arythmogène mais propriétés bronchodilatatrices, modeste effet diurétique et inotrope positif). -traitement de la toux mixte : cas du chien âgé atteint d’une insuffisance mitrale, d’un collapsus trachéal et d’une bronchite chronique. Objectif principal : résorption de l’œdème pulmonaire. Toux probablement toujurs persistante. Contre indication des anti-tussifs lors d’œdème pulmonaire. Si œdème contrôlé Page 86 sur 93 mais que la toux persiste, possibilité d’instaurer des méthylxanthines, morphiniques en association ou non et en dernier recours, des corticoïdes. Conduite thérapeutique chez le chien âgé qui tousse, M Hugonnard, I Bublot, JL Cadoré, I Goy-thollot, Point Vét., 2002, vol 33, (230), 44-48 Avant d’instaurer un traitement médical : s’assurer que la toux n’est pas d’origine respiratoire (collapsus trachéal ou bronchite chronique fréquents chez le chien âgé) donc faire une radio et déterminer si la MVD est compensée (absence d’œdème pulmonaire) ou décompensée (présence d’œdème pulmonaire) donc faire une radio. Ce diagnostic différentiel est essentiel afin d’adapter crrectement le traitement et ne pas utiliser certaines classes médicamenteuse de manière erronée (exemple du pimobendane utilisé avant l’ICC). MVD décompensée (stade 2 ou 3) : -association IECA-furosémide (dose à adapter en fonction des symptômes) +/spironolactone/bumétamide/thiazidique +/- pimobendane +/- digoxine faible dose MVD compensée (stade I) : -toux due à dilatation atriale gauche sans œdème pulmonaire : IECA pour réduire l’extension atriale gauche +/- spironolactone en cas d’échec. Furosémide et pimobendane contre indiqués car effets potentiellement délétères : pour le 1er, stimulation du SRAA et pour le 2nd, aggravation du reflux mitral (augmentation de l’extension dans l’atrium gauche et vitesse maximale et durée du reflux). -animaux asymptomatiques : sujet encore débattu. IECA lors de dilatation cavitaire importante ou lors de reflux mitral jugé important à l’écho-doppler. Etudes démontrant la présence d’HTAP chez ces chiens symptomatiques traitement précoce semble logique mais rester prudent. Traitement de l’insuffisance mitrale chez le chien, V Chetboul, Prat. Vét. Anim. Cie, 2006, (31), 7-10 Chiens tousseurs du à compression bronchique : IECA et anti-tousseur. Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 Traitement de la toux d’origine mécanique (compression de la bronche souche par l’AG) : bronchodilatateurs (théophylline, étamiphylline, terbutaline), mesures hygiéniques (perte de poids, éviction des lieux poussiéreux, remplacement du collier par le harnais), faibles doses de VD et diurétiques (afin de réduire la taille de l’atrium), antitussifs (butorphanol, codéine de manière intermittente), corticoïdes faible dose de manière intermittente. Comment je traite… La Maladie Valvulaire Dégénérative chez le chien, Boswood A, Veterinary Focus 2008;18(3):25-31 ii. Gestion de l’urgence OAP : furosémide, oxygène, « nitroprusside de sodium » (?) sédation sécuritaire (butorphanol à 0,25mg/kg IM répété toutes les 30-60 minutes) afin de diminuer l’anxiété (cercle vicieux d’activation sympathique). Chien en position sternale. Dose initiale forte de furo : 4-5mg/kg IV. Contrôler l’effet diurétique toutes les heures au minimum (urination, palpation de la vessie). Dès effet, dose réduite à 2mg/kg aux 8-12h IV ou IM. Dans les cas les plus graves (dyspnée sévère, expectoration d’une musse rosée, infiltration alvéolaire marquée à la radio), perfusion continue de furo et ajout de « nitroprusside de sodium». Effet de faire baisser la PE et donc la précharge. Contre- Page 87 sur 93 indication : hypotension (PA systolique<90mmHg) préexistante. Contrôle de la PA régulièrement. Si réponse absente ou faible : utilisation IECA, hydralazine ou pimobendane. Choc cardiogénique : œdème pulmonaire, effusion pleurale, hypotension sévère (PA<80mmHG) et autres indicateurs d’une baisse de DC (pâleur, hypothermie, dépression, élévation des lactates). Peu fréquent chez les chiens atteinst de MVD (et suivis régulièrement). Cas possible : surdose de bêta-bloquants. Traitement : furo, oxygène, « nitroprussine ». Sédation non nécessaire et à éviter. Thoracocentèse si épanchement pleural. Perfusion limitée pour ne pas aggraver l’œdème et l’effusion. But : stimileur la contractilité cardiaque afin d’améliorer la circulation (augmentation de la PA) et la diurèse. Traitements importants : diurétique et inotrope positif (augmentation du DCaugmentation de la PA). Meilleure molécule : dobutamine. Bons résultats en association avec pimobendane et permet ensuite (après traitement du choc) de faire la transition avec pimo, IECA et diurétique. Dobutamine : perfusion continue à 2,5ug/kg/min jusqu’à 5 à 10ug/kg/min en augmentant progressivement toutes les 3o min jusqu’à une PA=90mmHg. Effets : augmentation du DC, de la PA, augmentation de la perfusion tissulaire, de la température corporelle, amélioration de la conscience et de la force. Effets secondaires nécessitant une réduction des doses : tachycardie, VC excessive, extrasystoles, vomissement, crise épileptiformes. Après 24 à 48h de dobutamine, diminuer la dose de moitié toutes les 2-4h et arrêter la perfusion après 2-4h à 1-2ug/kg. Une fois la PA stabilisée : administrer de la nitroprusside ou un IECA, et du pimobendane. Arythmie : extrasystoles atriales ou ventriculaires isoléespas de traitement autre que celui de l’ICC. Digoxine : contrôle de la FC et traitement des arythmies supraventriculaires. Dosage : 0,0050,0075mg/kg PO aux 12h. Diltiazem (antagoniste des canaux à calcium) : pour ralentir le cœur en complément de la digoxine si elle n’est pas assez efficace. 0,5mg/kg PO aux 8h jusqu’à 1-2mg/kg PO aux 8h. FC doit diminuer à 120-160 bpm. Ajout de diltiazem et éventuellement de bêta bloquants uniquement si l’ICC est contrôlée car ce sont des inotropes négatifs. Si tachycardie ventriculaire (ou autres troubles ventriculaires), ne traiter que si il y a la preuve d’anomalies graves du rythme. Digoxine contre indiquée. Lidocaïne en urgence : bolus IV 24mg/kg toutes les 10 minutes (jusqu’à 8mg/kg) puis perfusion continue à 50-75ug/kg/min. Autres : procainamide ou amiodarone. En chronique (sur le long terme) : sotalol (1-2 mg/kg PO aux 12h) bien toléré chez des chiens à un stade peu avancé d’ICC ou mexiletine (58mg/kg PO aux 8h) chez des chiens en ICC. Crises traitées en milieu hospitalier (cf ICC réfractaire). Transition avec un traitement à plus long terme au quotidien de retour chez les propriétaires après une hospitalisation de 24 à 72h. Furo parentéral remplacé par du furo PO, oxygénation diminuée progressivement, nitroprussine remplacée par IECA, pimobendane introduit dans la polythérapie plus digoxine si nécessaire plus spironolactone plus carvedilol (si dysfonction ventriculaire évidente). Mettre en place progressivement tout le traitement sur 2 à 4 semaines à des dosages progressifs pour les molécules qui le nécessitent. Contrôles réguliers afin d’éviter les surdosages et de prévenir les éventuels effets secondaires (notamment contrôle 5 à 10j après la mise en place du traitement) : déshydratation, azotémie, déséquilibres électrolytiques. Introduire un régime hyposodé. Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 Trinitrate de glycéryle 6.25mm/5kg toutes les 6-8h Page 88 sur 93 Nitrate utilisé lors d’ICC sévère comme VD veineux afin de réduire la précharge. Pommade d’administration transdermique afin de libérer progressivement le trinitrate de glycéryle. Pommade appliquée sur le pavillon auriculaire face interne. Port de gants obligatoire. Pommade à utiliser uniquement en milieu hospitalier. Dose très variable selon les animaux. Nitroprusside de sodium 2.5 à 8ug/kg/min Précurseur d’oxide nitrique. VD veineux et artériel (réduction précharge et postcharge). Rapidement métabolisé, doit être administré en perfusion continue. Effets secondaires : risque d’hypotension et toxicité. Réservé en milieu hospitalier. Smith P (2006), Management of chronic degenerative mitral valve disease in dogs, In Practice 28, 376-383 iii. Prise en charge quotidienne furo+pimobendane (+IECA+spironolactone) Chiens atteints de MVD et présentant des signes d’ICCtriple thérapie : furo+IECA+pimo. Régime hyposodé : moins de 80mg de Na/100Kcal d’énergie. Surtout éviter les aliments trop pauvre en protéines (risque de perte de poids et cachexie cardiaque). Donc ne pas donner tout de suite des aliments spécifiques pour chien cardiaque. Maintenir un exercice physique adapté tant que l’ICC est contrôlée. ICC progresse : augmenter les doses+ajouter de nouvelles molécules. Augmenter les doses de furo. Autres diurétiques (spironolactone, hydrochlorothiazide), digoxine (ou autre antiarythmique si nécessaire), modification diététiques (régime hyposodé). Apparition d’une résistance au furo lorsqu’il faut des doses supérieures à 2,2mg/kg BID afin de contrôler l’œdème. Digoxine : arythmies supraventriculaires significatives (impact sur le DC) ou lors de syncopes d’origine indéterminée. Attention à la toxicité (souvent cause d’euthanasie). Bêta-bloquants+/-diltiazem : faire diminuer la FC. ICC doit être contrôlée car effet inotrope négatif risque de l’aggraver. Régime hyposodé : restreindre encore plus le sel afin de diminuer les doses nécessaires de diurétiques. Analyser la ration afin de déceler d’éventuels déficits : potassium, magnésium, taurine, L-carnitine, arginine, anti-oxydants, acides gras oméga 3. Diminuer l’exercice physique : éviter les exercices trop intenses. maintenir un exercice uniquement s’il est bien toléré. Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 4. Stade D : chien atteint d’une insuffisance cardiaque congestive réfractaire Signes cliniques persistents malgré le taitement instauré au stade C. Augmenter les doses de furo, IECA et pimobendane (jusqu’au maximum de la posologie ou au maximum toléré…). Peu d’études cliniques sur l’efficacité et l’inocuité des médicaments sur des animaux à ce stade de la maladie. Diagnostic : idem stade C avec en plus la preuve de l’inéficacité des traitements mis en place à ce stade. Traitement en phase aigue : Avec consensus : furo (dose maximale de 1mg/kg/h IV si pas d’IRC) avec accès libre à l’eau dès que la diurèse reprend, abdomi/thoracocentèse, oxygénation avec si nécessaire assistance ventilatoire, vasodilatateurs artériels si pas hypotension cad Pas>85mmHg (nitroprusside de Page 89 sur 93 sodium 0,5-1ug/kg/min, hydralazine 0,5-2mg/kg PO, amlodipine 0,05-0,1mg/kg PO). Contrôler les électrolytes et les paramètres rénaux avant mise en place du traitement et 24h après. On utilise les VD artériel afin de réduire la postcharge et donc la RM ; ce qui améliore le DC et ne provoque normalement pas d’hypotension…mais attention quand meêm car les VD utilisés sont puissants et l’animal peut être en choc hypotensif. Sans consensus : pimo (0,3mg/kg/j réparti en 3 prises mais hors AMM alors attention!), nitroprusside et/ou dobutamine en perfusion continue chez les animaux ne pouvant pas attendre l’effet des médicaments PO (commencer à 0,5-1ug/kg/min en augmentant toutes les 15-30 min jusqu’à un maximum de 10ug/kg/min) afin d’améliorer raoidement l’hémodynamique et réduire l’oedème pulmonaire mais pas sur plus de12-48h. ECG et PA en continu pour prévenir les effets secondaires. Sildenafil (même en l’absence de preuve d’HTAP). Bronchodilatateurs contre l’oedème pulmonaire. Traitement en phase chronique : Avec consensus : dose minimale de furo permettant de réduire l’oedème pulmonaire et/ou les effusions (dose diminuée si IRC). Si dosage élevé, le répartir en plusieurs prises et préférer en SC. Spironolactone si pas déjà. Bêta-bloquants uniquement si les signes d’ICC sont maitrisés. Sans consensus : hydrochlorothiazide en plus du furo (permet d’en diminuer la dose) et de la spirono mais attention au risque d’IRC et déséquilibres ioniques.Pimo à 0,3mg/kg/j en 3 prises mais hors AMM (prévenir le proprio!). Digoxine si arythmies (comme stade C). Sildenafil (1-2mg/kg/12h PO) lors HTAP. Arrêt des bêta bloquants ou baisse de la dose. Anti tussifs et bronchodilatateurs si toux très affaiblissante. Diététique : Avec consensus : idem stade C voire régime hyposodée pour limiter l’oedème et les effusions. Condition : appétit normal et pas d’IRC. Atkins C, Bonagura J, Ettinger S, Fox P, Gordon S, Häggström J, Hamlin R, Keene B, LuisFuentes V, Stepien R (2009), Guidelines for the diagnosis and treatment of canine chronic valvular heart disease, J Vet Intern Med. 1-9 Patients qui deviennent réfractaires au traitement standard. Important d’évaluer de manière critique le traitement actuel, les dosages et le suivi du traitement par le propriétaire. Il est possible d’augmenter les dosages des médications après avoir vérifié l’absence de déshydratation et s’IRC. Si pas encore de digoxine, possibilité de la rajouter à ce niveau (effet inotrope +). Possibilité de rajouter des injections SC de furosémide. Possibilité de rajouter un autre diurétique (hydrochlorothiazide) mais attention à l’IR et aux déséquilibres électrolytiques. Si traitement avec un bêta-bloquant, vérifier l’absence de surdosage. Si apparition de fibrillation auriculaire, possibilité de rajout de diltazem Si HTAP sévère, lypothymie, syncope, ascite, effusion pleural, possibilité de rajouter un inhibiteur des phosphodiestérases V (sildenafil à 1-3 mg/kg PO aux 8-12h). Si choc cardiogénique ou OAP : maintien de la PA et de la perfusion tissulaireoxygénothérapie, thoracocentèse ou abdominocentèse si épanchements, perfusion, bolus de furo, dobutamine… Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 i. Adapter les posologies ii. Ajouter de nouvelles molécules Page 90 sur 93 c. Suivi, complications et pronostic 1. Contrôles réguliers et complications i. Suivi de l’évolution de la maladie Mettre par écrit et de manière précise les doses utilisée et les effets secondaires de chaque médicament pour le propriétaire. Lui apprendre à reconnaître les signes d’aggravation de l’ICC mais aussi les signes d’amélioration. Faire des contrôles réguliers (mesure PA, fonction rénale, électrolytes, radio, écho) : 1 à 2 semaines après la mise en place du traitement (juger de l’efficacité, de l’absence de surdosages et donc du dosage optimal) puis un mois plus tard et tous les 3 mois (fonction rénale notamment et évaluation progression de la maladie). Chiens atteints de MVD chronique : HTAP sévère est une des complications majeures. Surtout si le chien présente déjà des complications pulmonaires concomitantes dues à l’âge. Signes : ascite, effusion pleurale. Traiter les causes autres que cardiaque (bronchite, collapsus trachéal) : AB (doxycycline) +/-AI (prednisone faible dose). Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 ii. Effets secondaires associés aux traitements Association furo+IECA peut ne pas être tolérée chez des chiens atteints d’IR. Prévenir le proprio des signes cliniques : abattement, anorexie… Faire des contrôles sanguins plus réguliers. Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 iii. Toxicité associée aux traitements iv. Gérer les maladies concomitantes du chien âgé Chiens atteints de MVD chronique : HTAP sévère est une des complications majeures. Surtout si le chien présente déjà des complications pulmonaires concomitantes dues à l’âge. Signes : ascite, effusion pleurale. Traiter les causes autres que cardiaque (bronchite, collapsus trachéal) : AB (doxycycline) +/-AI (prednisone faible dose). Autres pbs du vieux chiens. Pb dentaires : AB (amox+ac clavulanique ou clindamycine). Pb arthrosique : AINS à moitié de dose avec protection gastrique et contrôle de la fonction rénale. IRC : traitement impossible en association avec ICC car totalement contradictoire, euthanasie le plus souvent la seule solution. Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 2. Pronostic et décision d’euthanasie Pronostic fonction de la sévérité de l’ICC et de la qualité de la prise en charge. La plupart des chiens survivent assez bien plus d’un an après les 1ers signes d’ICC avec des soins médicaux et hygiéniques optimaux. La stabilisation par un traitement médical peut prendre 2 à 4 semaines surtout chez des chiens atteints d’ICC sévère. Causes du décès : asystolie, fibrillations ventriculaires, hypoxémie (OAP, effusion pleurale), embolie pulmonaire Page 91 sur 93 provoquant une hypotension, défaillance multisystémique (choc). Demande d’euthanasie très fréquente et motivée par : traitement peu voire pas efficace, sévérité des signes cliniques, perception d’une mauvaise qualité de vie, problèmes de prise en charge (lourdeur du traitement, manque de temps ou d’argent). Management of heart failure in dogs, Current Veterinary Therapy 14e edition, p 769-786 Rôle du vétérinaire : augmenter le temps de survie et améliorer la qualité de vie. Lequel de ces 2 objectifs est le plus important aux yeux des propriétaires de chiens atteints d’IC? Pour les propriétaires, bonne qualité de vie : bon appétit, tolérance à l’exercice, intéraction avec l’environnement (et surtout avec ses propriétaires). Ils préfèrent que leurs chiens vivent moins longtemps mais mieux. Cela est d’autant plus vrai que les propriétaires sont jeunes, que le chien est à un stade aigu de la maladie ou qu’il présente des complications (arythmies, épanchements…) ou qu’il a présenté une détresse respi, des syncopes au moins une fois. Ils ne veulent pas que leur animal souffre. Important lors du suivi de l’animal de prendre en compte les désirs et ressentis des propriétaires. Perceptions and priorities of owners of dogs with heart disease regarding quality versus quantity of life for their pets, Oyama M, Rush JE, O’Sullivan ML, Williams RM, Rozanski EA, Petrie JP, Sleeper MM, Brown DC, J Am Vet Med Assoc 2008;233:104-108 Signes cliniques perçus négativement par le propriétire : anorexie, perte de poids et intolérance à l’exercice. Fréquents chez les chiens souffrant d’ICC. Etude évaluant la prévalence de ces signes cliniques chez les chiens atteints d’ICC et la corrélation entre ces facteurs et la décision d’euthanasie prise par le propriétaire. Les signes cliniques les plus gréquents : toux, anorexie et perte de poids. Notion de mauvaise qualité de vie par les propriétaires. Facteurs contribuant à la prise de décision d’euthanasie : pronostic mauvais selon le vétérinaire, plusieurs épisodes d’ICC aigu, altération de la qualité de vie. Autres : faiblesse, anorexie, âge, toxicité médicamenteuse, incontinence, coût du traitement. Plus de 70% des chiens présentent de la faiblesse, une perte de poids, de la toux, de l’anorexie ou de l’intolérance à l’exercice. Facteurs qui affectent négativement la qualité de vie. Important de toujours poser des question concernant la qualité de vie au propriétaire. L’anorexie peut être une conséquence de la maladie elle même (secondaire à la fatigue, dyspnée), modifications alimentaires (passage à une alimentation pour chien cardiaque moins appétitive), traitement médiacl. Effets secondaires de la digoxine : anorexie, vomissement, diarrhée. Azotémie secondaire au furo peut provoquer une anorexie. Autre cause d’anorexie : altération du métabolisme lors d’ICC notamment par la production de cytokines proinflammatoires (TNF, interleukine1) connues pour être anorexigène. Cause principal d’euthanasie : évaluation d’un pronostic réservé par le vétérinaire. Le vétérinaire est souvent contraint de donner un pronostic au propriétaire. Ce pronostic ne peut être bon lors d’ICC et le plus souvent, pour éviter au propriétaire une espérance irréaliste, le vétérinaire donne des temps de survie court. D’où la décision d’euthanasie peut être parfois prise de manière précoce. L’anorexie est le 2e facteur d’euthanasie. Important de gérer au mieux l’anorexie lors du traitement afin d’améliorer la qualité de vie du chien mais aussi afin de prolonger son temps de survie (retarder la décision d’euthanasie). Factors contributing to the decision for euthanasia of dogs with congestive heart failure, Mallery KF, Freeman LM, Harpster NK, Rush JE, J Am Vet Med Assoc 1999 Apr 15;214(8):1201-4 Page 92 sur 93 CONCLUSION Les biomarqueurs : peptides natriurétiques et troponine. troponine : régule les phase d’excitation-contraction dans le myocyte cardiaque. Sa concentration augmente lors d’altération et nécrose des cellules myocardiques. Pb : elle est non spécifique de la cause sous jacente (pyomètre, épanchement péricardique, traumatisme, sepsis entrainent aussi une augmentation). La valeur pronostic est cependant suggérée dans une étude. Page 93 sur 93