L'étoile du matin à Saint-Cloud....
Il y a quelques années, après avoir assisté à une représentation de "l'Evangile
selon Saint Jean" puis quelques semaines plus tard à "Vincent van Gogh", une
élève me déclara: "Tu vois, l'évangile je l'ai découvert et j'ai trouvé ça magnifique.
Mais, intimement, j'ai été plus touchée par Van Gogh."
Elle résumait là ce que plusieurs personnes, notamment des jeunes, exprimaient.
Vincent van Gogh, par ses lettres, parlait à des gens en recherche comme le ferait
un ami, un frère. Ils se reconnaissaient en lui. C'est d'ailleurs ce que disent
aujourd'hui les spectateurs qui découvrent les "Notes intimes" de Marie Noël.
Certes l'évangile de Jean parle aussi, et très intimement, à beaucoup. Mais pas de
la même manière, et cette élève et plusieurs autres témoignaient du désir, du besoin
de pouvoir s'identifier au personnage qui vit devant nous pendant une heure ou
une heure et demie.
Et j'ai cherché longtemps un texte qui satisfasse ce besoin à partir d'écrits
bibliques. Il y a eu "Lazare", d'André Obey, "Jésus fils de l'homme", de Khalil
Gibran, mais ces textes ne répondaient que partiellement à ce que je voulais. Il y
avait bien "Marie-Madeleine", de Roger et Patrice Martineau , mais je ne
correspondais pas complètement au personnage.
Et puis il y a quelques mois, j'ai rencontré la théologienne Pascale Renaud-
Grosbras, actuellement en stage à l'Eglise Protestante Unie de France, qui effectue
sa dernière année de formation au ministère pastoral à la paroisse de Saint-Cloud.
Le jour de son arrivée, un concours de circonstances l'a amenée à remplacer « au
pied levé » un prédicateur laïc. J'ai été frappé par sa prédication. Pas seulement
parce qu'elle était puissante et profonde, mais aussi parce qu'il y avait là une
évidente "veine littéraire". Alors quand j'ai appris que la nouvelle venue écrivait
des contes, évidemment, tout cela a commencé à beaucoup m'intéresser. Je lui ai
demandé si elle accepterait de me faire lire les-dits contes.
Et à partir de là tout est allé très vite. Pour le dire sans fioritures, je savais que je
tenais entre les mains mon prochain spectacle*. Je l'imaginais avec une bande-
son, comme la première mouture de l'Evangile de Jean. Et d'ailleurs ce spectacle
existera aussi sous cette forme.
Sauf que... Pierre Vieille-Cessay me parlait depuis un moment du souhait du père
Hénaff, curé de la Stella Matutina à Saint-Cloud où nous avions donné pour la
première fois "Au commencement était le Verbe" l'année dernière, qui aimerait
beaucoup me disait-il que nous proposions à nouveau quelque chose cette année.
Traits N°62-déc 2013-3/8