Alex Bertholet Laboratoire du Génie Civile, Place du Levant 1, 1348 Louvain-la-Neuve
Jauges d’extensométrie
Principe des jauges
Sous sa forme la plus simple, une jauge est constituée d’un très fin fil (2 microns)
conducteur collé sur un support. Cette feuille très mince est arrangée suivant la forme
de la Figure 1. Les brins de fil constituant la jauge étant principalement alignés suivant
la direction de mesure, on peut admettre que le fil subit les mêmes déformations que la
surface sur laquelle la jauge est collée.
La résistance d’un fil conducteur est définie par la loi de Pouillet :
(Eqn 1)
où R est la résistance électrique
la résistivité du matériau
L la longueur du fil
s la section du fil
En prenant le logarithme népérien et la différentielle de chaque membre et en considérant que les
paramètres varient très peu lors de la mesure, on obtient la relation
(Eqn 2)
qui peut se réécrire
(Eqn 3)
où K est appelé le facteur de jauge (le plus proche de 2 pour le constantant).
Les fabricants proposent des jauges de différentes tailles et de différentes formes en fonction des
travaux d’analyse de contraintes. On aura donc des jauges simples pour l’analyse dans le sens de la
déformation connue, des rosettes à 2 jauges (l’une pour le sens principal, l’autre pour la mesure du
coefficient de Poisson ou encore pour la mesure de torsion), des rosettes à 3 jauges (45° ou 120°)
lorsqu’on ignore les directions principales.
Des jauges de grandes dimensions (100 mm) sont également utilisées pour des mesures de
déformations sur des matériaux hétérogènes, tel que le béton (attention à la taille des granulats).
Principe de mesure
La méthode la plus précise pour mesurer une variation de résistance consiste à placer la jauge dans
un pont de Wheatstone (Figure 2). Lorsqu’un pont est constitué de 4 résistances de valeur égale et
alimenté par une source de tension (E) constante aux points C et D, on obtient par symétrie, une
différence de potentiel nulle entre les points A et B. Si la résistance R1 varie légèrement, ce
déséquilibre est mesuré par le galvanomètre (e0).
La résistivité est une propriété intrinsèque, donc
= 0 ; L/L =
x. De plus, S =
2/4. Prenant le logarithme népérien
et la différentielle de chaque membre et considérant que les paramètres varient peu, on trouve S/S = 2
/
2
x.
Donc R/R = (1 + 2
)
x = K
x. Le facteur de jauge a ainsi une valeur proche de 2.
Figure 1 : Jauge
de contrainte