Dans les journaux de l’époque, l’organe socialiste comme Le Populaire, on conspue plus
contre le communisme que contre l’ennemi allemand. Dans certains milieux de la droite,
on se demande s’il ne faudrait pas s’entendre avec Hitler pour éliminer le problème juif
et celui des communistes.
Les seuls raids aériens sont montés à partir du Levant français depuis Beyrouth. On
bombarde les pétroles de Bakou.
II L’invasion
Les Allemands sont techniquement supérieurs. Les Alliés comptent 134 divisions, les
Allemands 114 dont 10 divisions blindées (3 pour les Français).
On se prépare pour une guerre longue. Les Allemands alignent 2800 chars, la France
2280 dont énormément de chars lourds. 500 chars mis en réserves pour la guerre
longue sont capturés par les Allemands.
A Saint-Cloud, un gigantesque entrepôt de torpilles de grande qualité est capturé. La
Belgique est envahie le 10 mai. Les Français aident les Belges mais sont pris à revers par
les Allemands qui passent par la porte de Sedan. Seul le colonel De Gaulle fait quelques
prouesses avec ses chars, mais s’arrête, à cours d’essence. Weygand devient le 12 juin
responsable des opérations, mais c’est la submersion. Les armées coloniales
s’investissent énormément, soit pour obtenir un statut, soit pour obtenir leur
indépendance. Les Sénégalais seront les premières victimes des massacres. Le 10 juin,
l’Italie déclare la guerre à la France. L’armistice avec l’Allemagne est signé le 22, avec
l’Italie le 25 (mais ça Jauffret ne le dit pas !).
C’est la débâcle. 1,9 million de prisonniers. 6,5 millions de Français en exode. Le
gouvernement change : le 16 juin au soir, Paul Reynaud réunit son conseil des ministres.
Il pense qu’il sera mis en minorité. Il charge De Gaulle de partir à Londres. Le Président
de la République n’étant pas là, le vice-Président du Conseil Pétain met aux voix le
changement de gouvernement. Paul Reynaud démissionne ainsi que Georges Mandel. Il
est contacté par les Anglais le 17 juin. A 4H30 du matin, on demande à Mandel de partir
à Londres. Mais il refuse de partir, pour éviter des titres négatifs sur sa religion.
Certains sont certains que la guerre est mondiale, qu’il faut s’appuyer sur l’Empire
colonial, le Royaume-Uni et ses colonies. Les Pays-Bas ont soumis à l’Allemagne une
reddition militaire mais pas politique.
Mais Pétain et Weygand ont une vision de la guerre perdue totalement. Pétain estime
qu’il faut prévoir une place pour la France dans une Allemagne qui aurait tout gagner :
c’est le discours du 17 juin 1940, qu’il fait à 84 ans.
Au changement de gouvernement, les colonies demandent à poursuivre le combat. La
France est donc humiliée par la défaite. La thèse de l’extrême droite est celle d’un Etat
pourri par la gauche.
Les historiens résument cette vision en deux mots : légalité et légitimité. Pour l’essentiel
de l’armée française, le gouvernement est légal, donc on le suit. Pétain apparaît comme
un sauveur. De Gaulle y oppose la légitimité : l’Etat doit garantir l’intégrité nationale, à la
fois sur le plan juridique et sur le plan territorial.
III La question de l’armistice