Imagerie directe : après les premières détections retentissantes, l'arrivée de nouveaux
instruments comme SPHERE devrait permettre une moisson dans ce domaine. Les objets
concernés sont les exoplanètes dans les systèmes jeunes, donc chaudes, et celles à longue
période, plus difficilement accessibles par vélocimétrie, et qui sont aussi la cible des techniques
d’astrométrie (PRIMA) et de microlentilles. Les interféromètres (MATISSE, GRAVITY, VSI)
permettront peut-être d’accéder à de l’imagerie indirecte, mais pour des planètes beaucoup plus
proches de leur étoile et dont l’orbite est déjà connue, et ainsi de déterminer leur masse.
Transits et modélisation des atmosphères : l’observation spectroscopique des transits fournit des
contraintes uniques sur la structure des atmosphères. C’est un domaine en pleine expansion qui
devrait bénéficier des missions CoRot, Kepler, et plus tard JWST, avec comme objectif la
caractérisation de super-Terres. En parallèle, la modélisation des atmosphères en termes de
circulation générale, structure thermique, photochimie et évolution doit être développée. Les
liens entre les communautés « système solaire » et exoplanétaire doivent continuer à se tisser.
Formation des systèmes planétaires : sur le plan théorique, il apparaît nécessaire de modéliser la
diversité des évolutions possibles dans le processus de formation de systèmes planétaires, afin
de resituer le système solaire dans ce contexte, e.g. étudier l'universalité d'événements de type
LHB (Late Heavy Bombardment). Un effort de structuration doit être fait sur la phase de
formation des planétésimaux dans les disques protoplanétaires.
La montée en puissance des recherches sur les systèmes exoplanétaires a conduit le PNP à en faire un
thème prioritaire à part entière à compter de cette année.
Origine du système solaire
Si l'évolution du système solaire après la formation des planètes est relativement bien comprise, les
phases les plus précoces de la formation planétaire demeurent mystérieuses. Trois grandes questions
vont faire l'objet d’efforts de modélisation dans les prochaines années.
L'accrétion des premiers planétésimaux : Comment des corps solides de plusieurs kilomètres
ont-ils pu se former, en dépit de la difficulté des grains à se coller les uns aux autres et de la
tendance des roches à migrer rapidement vers le soleil par interaction avec le gaz de la
nébuleuse ? Des résultats récents suggèrent que les structures turbulentes du disque protosolaire
pourraient jouer un rôle important. La communauté française, hier en avance sur la question des
interactions entre le gaz turbulent et les particules, doit se réorganiser pour relever le défi et
permettre de mieux comprendre cette phase cruciale de l’histoire de notre système solaire.
L'accrétion des noyaux des planètes géantes : Il est maintenant clair que la formation des
planètes géantes commence avec la formation d'un noyau massif de glace et de roches.
Cependant, l'accrétion de ce dernier n'est toujours pas correctement reproduite dans les
simulations numériques, la dispersion des planétésimaux voisins limitant la croissance au-delà
d’une masse terrestre. Il convient donc d’explorer de nouveaux mécanismes, sans doute liés à
l'interaction avec le gaz, et comprendre quelle est la taille caractéristique des planétésimaux qui
ont le plus contribué à la formation des noyaux.
L'arrêt de la croissance des planètes géantes : Qu’est-ce qui limite la masse finale des planètes
géantes alors que les modèles d'accrétion du gaz prédisent que celle-ci accélère
exponentiellement avec le temps ? L'ouverture d'un sillon dans le disque ne devrait limiter la
croissance qu’au-dessus de 5 masses de Jupiter et la disparition du disque, quant à elle, explique
difficilement la présence simultanée de Jupiter et Saturne dont les masses diffèrent
sensiblement. La solution de ce problème passe par une étude plus fine du mécanisme
d'accrétion du gaz, prenant en compte l'évacuation de l'énergie par transfert de rayonnement, la
formation d'un disque circumplanétaire et l'évolution de sa viscosité.
Surfaces et intérieurs planétaires, interactions surface/atmosphère-exosphère
Cette thématique est actuellement irriguée par les données des sondes Cassini/Huygens, Mars Express
et Venus Express. Un objectif est d’inciter de nouvelles équipes issues de disciplines comme celles
des sciences de la Terre (géophysique, géochimie, minéralogie, géomorphologie, etc.) et des
atmosphères à s’intéresser à ces données via une approche résolument pluridisciplinaire. L’accent doit