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pour le rachat de sa possession
,
pour la louange de sa gloire.
Philippiens 2.5-11
5 Ayez en vous cette pensée
, qui était
aussi en Christ Jésus,
6 lequel, existant
en forme de Dieu
,
n’a pas considéré
Ou : « vous avez été marqués par le sceau de ».
Nouveau cas de datif instrumental. Cf. l’intéressante analyse de Bock & Fanning : 70-71.
i.e. « qui avait été promis ».
ἀρραβὼν : terme paulinien (2 Corinthiens 1.22, 5.5 et ici), de nature commerciale et
décalque de l’hébreu , le gage (cf. Moulton & Milligan : 79). Ici, la Vulgate traduit le
terme par pignus (gage, preuve, caution, garantie), et dans la LXX le terme est
généralement rendu par arra (gage, arrhes), ou arrabo (gages, arrhes). Voir l’intéressante
analyse de ce terme depuis les temps antiques jusqu’au NT par Bock & Fanning : 145-153.
Ou : « de son acquisition », ou mieux : « de ce qu’il s’est acquis ».
τοῦτο φρονεῖτε : plus litt. songez à cela, ayez la pensée de cela…
Ou « est », le verbe étant implicite.
Le participe peut ici introduire une notion causale (comme, puisque…) ou concessive
(quoique, bien que…). Les deux sont possibles, mais la valeur concessive est plus
vraisemblable (voir 2Co 8.9, BDAG : 659, Wallace : 634-635) et c’est celle qui est
généralement adoptée par les Pères (par ex. Épiphane de Salamine, Ancoratus 45.1 citant
puis paraphrasant le verset, l’introduit par καίπερ ὢν), comme en Hb 5.8.
ἐν μορφῇ θεοῦ : il n’y a que trois emplois du terme μορφή dans le NT (Php 2.6,7 et Mc
16.12). En Marc, le terme désigne l’apparence extérieure, tout comme dans la LXX (où il
est interchangeable avec εἰκών, image, cf. Boismard 1999 : 93 ; ce que suggère aussi le
parallèle avec Col. 1.15). Dans la littérature grecque, et sous l’influence d’Aristote (théorie
hylémorphique) on avait tendance à confondre ce terme avec la fusis et l’ousia, ou avec
l’eidos sous l’influence de Platon. Mais rien des spéculations grecques n’éclaire le sens
néotestamentaire, qui se cantonne à l’apparence extérieure, sans préjuger de la nature (bien
qu’il faille avoir une certaine nature pour pouvoir présenter une certaine forme ; par ailleurs
le contexte indique une nuance entre μορφή et σχῆμα). Jésus, quoiqu’il ne fût pas citoyen
romain, n’en fut pas pour autant esclave. Ainsi, le verset 7 confirme le sens de
forme/apparence : Jésus a eu l’apparence d’un esclave, il n’était pas esclave. Certains
rapprochent μορφή des mots hébreux , , , ou . Le fond araméen où Paul
peut avoir puisé n’est peut-être pas étranger à sa formulation (ainsi Grelot 1973 et 1998,
Fitzmyer 1988). Nonobstant l’arrière-plan araméen, probablement inconnu des Philippiens,
ou judéo-hellénistique (cf. Bockmuehl 1997), l’exégèse contemporaine préfère rapprocher
ἐν μορφῇ θεοῦ de textes comme Jn 17.5 ou Hb 1.3 et voir l’état de gloire (δόξα) du Christ
pré-humain (ex. Wanamaker 1987, O’Brien 1991). Pour une synthèse, cf. Kuen II : 423-
439.
Dans la construction en double accusatif régie par le verbe οὐχ … ἡγήσατο, ἁρπαγμὸν est
l’objet et τὸ εἶναι ἴσα θεῷ est le complément. Ainsi il faut comprendre : « il n’a pas
considéré l’égalité avec Dieu [compl.] (comme) une proie à saisir [obj.] ». Cf. Wallace :
186, 602. Certains (comme Wright) considèrent l’expression τὸ εἶναι ἴσα θεῷ comme
anaphorique de μορφῇ θεοῦ (les deux expressions seraient alors synonymes, ce qui
conditionnerait le sens incertain de ἁρπαγμὸν). Mais elle ne tient pas assez compte de la
construction accusatif : objet-complément (cf. D. Burk, « On the articular infinitive in
Philippians 2 :6 », Tyndale Bulletin 55.2, 2004 : 253-274, D. B. Wallace, « The Semantics
and Exegetical Significance of the Object-Complement Construction in the New