1 Retraite ECCE - FIAT (7e. Jour) IV - DANS LA FAMILLE FRANCISCAINE, "MISSIONNAIRES DE MARIE" (Suite) 4° VIVRE L'ECCE-FIAT DANS L'ÉGLISE DE PENTECOTE. Cf. : Ac 1, 14; - 2, 4. - Ap 22, 17-20 "Tous unanimes, étaient assidus à la prière, avec quelques femmes dont Marie la mère de Jésus. [...] Ils furent remplis d'Esprit Saint. "L'Esprit et l'épouse disent: viens! [...] - Oui, je viens bientôt.". a) Avant de mourir, Jésus a donné Marie comme mère à l'Église et à toute l'humanité, en la personne de Jean [cf Jn 19, 26-27]. "Épreuve" qui la trouve disponible, comme autrefois et tout au long de sa vie qui n'a cessé d'être "Ecce". C'est l'étape transformante d'une maternité élargie aux dimensions du monde, et le signal d'une désinstallation, symbole de sa mission universelle. b) En attendant, de ce corps que Jésus a reçu d'elle, elle reçoit au pied de la croix, en même temps que le disciple, le don du Retraite Ecce-Fiat – 7e jour 2 sang et de l'eau dont va vivre l'Église: Eucharistie, et baptême dans l'Esprit. . Comme et avec toute l'Église qui se rassemblera autour de "la fraction du pain" [cf Actes des Apôtres], Marie participera sans aucun doute à l'Eucharistie. . Pour l'instant, elle attend le don de l'Esprit que Jésus a promis à l'Église à venir, comme il lui a été dit autrefois à ellemême, prémices de l'Église: "L'Esprit Saint viendra sur toi. [...] Celui qui va naître sera appelé Fils de Dieu" [Lc 1, 35]. c) Mère encore, c'est elle qui rassemble ces membres dispersés du "corps total du Christ", afin que, dans la force de l'Esprit et la foi purifiée, ils puissent devenir l'Église. . Comme dans la première Annonciation, c'est d'une naissance, d'une incarnation du Verbe qu'il s'agit, dans la puissance de l'Esprit Saint dont il fait le don à ceux qui croient en lui. Marie, par sa simple présence (elle qui a cru, et qui peut témoigner des origines), montre comment accueillir Celui qui ne cesse de venir et de transformer le monde. Elle enseigne, sans paroles, à l'Église naissante son rôle maternel. d) On est arrivé aux "derniers temps". Dans la Babel du monde, l'Ancienne Alliance a constitué le peuple de témoins du Dieu unique, d'où l'Esprit du Seigneur susciterait le Messie. Maintenant, ce même Esprit fait déborder la Vie du Messie ressuscité, sur toutes les nations dans une Nouvelle et définitive Alliance. Le petit noyau primitif de l'Église, celle-ci devra le faire éclore, grandir et mûrir jusqu'au jour du Retour du Seigneur où, tous les peuples étant entrés dans la communion Retraite Ecce-Fiat – 7e jour 3 du Père, elle montera - avec l'Esprit qui ne l'a pas quittée - à la rencontre du Christ-Époux [cf Ap 22, 16-17. 20-21]. Ce sera l'ultime "Ecce" mutuel, dans l'accomplissement final de la volonté d'amour du Père. . En attendant, c'est le temps de l'action maternelle de l'Église - le nôtre. Devant elle, son rôle terrestre accompli, Marie peut s'effacer, devenant la "sœur aînée" dont le soutien discret et l'exemplarité restent toujours disponibles au moment où le besoin s'en fait sentir. e) Notre vie fraternelle dans l'internationalité est l'un des témoignages missionnaires les plus forts de l'Institut [cf Const. art. 7]. C'est un véritable défi pour nous; et si nous le vivons authentiquement, c'est un signe de la présence de l'Esprit, signe de la Pentecôte qui se continue. . Il semble particulièrement parlant dans notre monde d'aujourd'hui, en recherche de son unité. mais en même temps déchiré par tant de haines, de vengeances et de guerres. . Peut-être devrions-nous raviver le Feu qui est en nous, comme il était en Marie, afin d'être toujours plus invitation à la "contemplation dans l'action" dont l'homme moderne a besoin pour naître à lui-même dans la joie: "Deviens ce que tu es", fils de Dieu et frère des hommes. *** TEXTES PROPOSES A LA MEDITATION. A. T. - Gn 11, 1-9 - Babel. - Ex 19, 1-9. - Dt 4, 10-14 - Pentecôte juive Alliance du Sinaï - Peuple saint, sacerdotal. Retraite Ecce-Fiat – 7e jour - 4 - Nb 11, 24-30 - L'Esprit de Dieu descend sur les 70 anciens d'Israël. N. T. - Ac 1, 12-14; - 2, 1-24. 36-41 - Pentecôte chrétienne. - Ac 10, 44-48 - L'Esprit Saint descend sur des païens. - Ap 22, 16-17. 20-21 - "Viens!" François - 1re. Règle chap. 23. - Lettre à tous les fidèles - vts. 48-62. Marie de la Passion - "Où me conduisez-vous?", 27 mai 1903, 2e. méditation [ no.103]. - 29 mai 1903, 1re. méditation [no. 108]. *** QUELQUES PISTES DE REFLEXION PERSONNELLE. - La communion des saints est-elle, dans ma vie, une réalité vivante? - Quelle place Marie y occupe-t-elle? - Comment est-ce que je vis pratiquement la "fraternité internationale", aux différents niveaux de l'Institut? . A mon avis, est-elle signe missionnaire prophétique dans le monde où je vis - et à quelles conditions? - L'Esprit-Saint est-il Celui à qui je recours pour entrer en communion avec Jésus et avec le Père, et avec les autres? et pour coopérer à la naissance du Peuple nouveau, Corps du Christ? Retraite Ecce-Fiat – 7e jour 5 TEXTES COMPLEMENTAIRES. TEXTE DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE. "Marie, sanctuaire de l'Esprit Saint. Le mystère de l'Incarnation du Fils de Dieu est entièrement soumis à la virtus pneumatica de l'Esprit Saint. De l'Incarnation à la Pentecôte, l'événement Christ trouve dans l'Esprit Saint son dynamisme fondamental. Les auteurs sacrés présentent de nombreux témoignages permettant de comprendre la relation EspritSaint/Marie, que ce soit dans les premiers chapitres de Matthieu et de Luc, ou au début des Actes des Apôtres. Dans Lc 1, 35, l'ange dit à Marie: "L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendre sous son ombre; c'est pourquoi l'être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu". - Dans Ac 1, 14, le même évangéliste, parlant de l'église de Jérusalem qui attend la Pentecôte, écrit: "Tous, d'un même cœur, étaient assidus à la prière avec quelques femmes, dont Marie, mère de Jésus, et avec ses frères." La naissance du Rédempteur et la naissance de l'Église sont œuvre de l'Esprit de Dieu, et Marie conserve dans les deux cas son rôle de mère." [Extrait de: "Jésus Christ, unique Sauveur du monde - Hier, aujourd'hui et à jamais". - Conseil de présidence du grand jubilé de l'an 2000 - Ed. Mame]. TEXTE ŒCUMENIQUE. "Marie dans la communion des saints. "190 - Le troisième article du Symbole [de foi] est consacré au SaintEsprit et à l'Église. L'Église naît de Dieu à la Pentecôte par le don de l'Esprit qui lui est fait. Quand les disciples rassemblés au Cénacle attendent dans la prière ce moment inaugural, Marie est présente au milieu de cette petite communauté de Jérusalem faite de quelque cent vingt frères [Ac 1, 14-15]. "1. La communion des saints. "191 - La communion des saints s'enracine en son centre qui est le Christ Jésus, sous l'autorité duquel elle regroupe les croyants de tous les temps justifiés par sa grâce. Elle accomplit l'unité de son corps sur la terre et dans les cieux. Église militante et Église triomphante mystérieusement unies malgré la séparation des temps et des lieux et la rupture de la mort: car celui qui croit est déjà "passé Retraite Ecce-Fiat – 7e jour 6 de la mort à la vie" [cf Jn 5, 24. - 1 Jn 3, 14], ou, en termes pauliniens, " rien ne peut le séparer de l'amour de Dieu, ni la vie ni la mort." [Rm 8, 38-39]. "192 - Cette communion des saints se vit dans la liturgie qui transcende espace et temps et unit la célébration de la communauté terrestre à la louange éternelle de la communauté céleste. [Cf la grande liturgie céleste d'Ap 4-5]. C'est tout spécialement autour du mémorial eucharistique du Christ, par lequel l'Église rend grâce et gloire au Père dans l'Esprit, que la communauté en prière associe la mémoire des saints de tous les temps et de tous les lieux, d'Abel, d'Abraham et de Melkisédèk à celles et à ceux qui aujourd'hui encore sont témoins et martyrs de leur foi. Dans la louange plus que dans la peine, la conformation de ceux-ci "aux souffrances du Christ" [Ph 3, 10-11] est célébrée dans l'attente de leur résurrection à l'égal du "premier-né" d'entre eux. "193 - L'attention que nous portons à la dimension liturgique de la communion des saints permet de rejoindre l'Orthodoxie, pour qui la liturgie est le creuset de la piété mariale; en effet, c'est à travers icônes et textes liturgiques, plutôt que sermons, traités ou dogmes, que l'on saisit le mieux l'esprit de la théologie mariale orthodoxe. "194 - La communion des saints fait ainsi mémoire, au sein de la foule anonyme que "personne ne peut compter" [Ap 7, 9], des "athlètes" [cf 1 Co 9, 26] de la foi, qui sont pour nous des devanciers et des modèles à suivre: les témoins des deux Testaments, les martyrs et les confesseurs, et parmi eux celle qui fut par sa chair la plus proche de Jésus, la Vierge Marie. "2. De l'Église indivise aux Églises confessionnelles. "195 - La première place de Marie dans la communion des saints est le fruit d'une longue évolution. Cette préséance n'est pas celle de l'Église primitive qui, confessant le Christ comme source de tout martyre et tête de tous les martyrs, honore d'abord Etienne le premier qui " a restitué au Christ le sang que le Christ a versé pour nous". "196 - Le texte le plus pertinent, émanant de l'Église indivise, sur la place de Marie dans la communion des saints est certainement le canon de la messe évoqué par Ambroise, qui met en tête de tous les saints dont on fait mémoire la " glorieuse Marie, toujours Vierge, Mère de notre Dieu et Seigneur Jésus Christ". [Ambroise de Milan, Des sacrements IV, 21-29]. Ce canon est à l'origine de ce qui deviendra le canon occidental de la messe. [...] Retraite Ecce-Fiat – 7e jour 7 "198 - Marie a donc pris place d'abord comme Vierge, prototype des vierges consacrées, et cela grâce au zèle des moniales à son égard, encouragé par les évêques, notamment Athanase et Ambroise. C'est à partir de ce cortège, qu'elle conduit vers le Christ, que Marie est devenue la première des saintes et des saints. [...]" "200 - Chez les catholiques [la popularité d'un grand nombre de saints est] un signe important que Marie n'éclipse pas l'immense "nuée des témoins" comme le montrent les Martin, Boniface, Patrick, Yves, François d'Assise, etc. "201 -Cette popularité des saints et des saintes, retenus par la dévotion catholique, ne doit pas laisser ignorer les grandes figures correspondantes, qui participent de la même grande nuée des témoins tels - sans le terme -, dans les Églises issues de la Réforme, Jean Hus et Marie Durand, Dietrich Bonhoeffer et Martin Luther King, etc. "202 - Les Églises orthodoxes, de leur côté, vénèrent les saints, tels Marie Scobtsova, le starets Seraphim de Sarov, Silouane, etc. et pratiquent leur canonisation. Mais elles affirment aussi clairement la place prééminente de Marie dans la communion des saints. Cette place lui revient sans contestation pour la simple raison que Marie est icône de l'Église et Mère des croyants. Elle est celle qui, par définition, se trouve à la tête de ceux dont le Christ dit qu'ils sont " heureux parce qu'ils écoutent la parole de Dieu et l'observent" [Lc 11, 28; cf 8, 21]. Cette prééminence apparaît dans le fait que Marie est seule parmi les humains à être appelée Panagia, "la toute sainte" ou "la très sainte". "203 - En parcourant les trois articles du Symbole de foi, nous avons cheminé avec Marie. Nous l'avons accompagnée, depuis l'humble jeune juive de Nazareth jusqu'à celle qui nous précède dans la communion des saints, parce qu'elle fut l'élue de Dieu pour être la mère du Messie. Marie a chanté dans le Magnificat sa destinée unique: elle est l'humble servante du Seigneur, pour qui Dieu - saint est son Nom! - a fait de grandes choses; elle se voit appelée bienheureuse par toutes les générations pour avoir cru aux promesses faites à Abraham. Par son oui donné à l'annonce angélique, Marie se verra devenir la mère de son Seigneur. Mère et bienheureuse, Marie n'oubliera ni son origine ni l'ampleur de ce qui par elle va prendre corps et dépasser toutes les limites du temps et de l'espace en celui qui sera la " lumière des nations" et la "gloire d'Israël". Retraite Ecce-Fiat – 7e jour 8 [Extrait de: "MARIE dans le dessein de Dieu et la communion des saints", t. 1: "Dans l'histoire et l'Écriture". - Groupe des Dombes - Ed. Bayard/Centurion, 1997]. TEXTE FRANCISCAIN "La permanente fécondité de Marie" Pour François et Claire, "leur contemplation du mystère de la mère de Dieu enrichit constamment leur vie évangélique et leur prière. Elle demeure leur inspiratrice de vie. N'a-t-elle pas été la première à se laisser bouleverser par l'irruption imprévisible de l'Esprit de Dieu dans sa vie? N'a-t-elle pas, la première, connu les joies et les angoisses, les certitudes et les interrogations de tout chercheur de Dieu? [...]. "Elle éclaire les deux grands pôles de la mission de l'Église et de chacun de nous. Le premier consiste à accueillir le Christ et les trésors de son royaume. Le second est le devoir d'enfanter le Christ dans le cœur des hommes par le rayonnement de notre vie. François et Claire comparent souvent, avec grand réalisme, la mission du chrétien et la maternité de Marie. Ils invitent leurs frères et sœurs à vivre spirituellement ce que la Vierge a vécu dans sa chair. [...] Selon eux, toute vie chrétienne, ouverte et fidèle à la puissance de l'Esprit, est théophanie de Dieu, porteuse de vie. Saint Paul lui-même n'avaitil pas usé de ce langage à propos de son apostolat auprès de ses frères quand il disait: " Je vous ai engendrés dans le Christ!"[...] "Ainsi, en contemplant la virginité et la maternité de Marie, François et Claire ont mieux saisi la mystérieuse et secrète fécondité de la paternité et de la maternité spirituelles. Leur célibat consacré n'est pas stérilité. La multitude des frères et des sœurs qu'ils ont engendrés depuis sept siècles manifeste que la fécondité d'une vie dépasse la simple procréation charnelle. A leurs yeux, la maternité de Marie dépasse largement le mystère de la Nativité. Elle est la vivante figure de l'Église, servante et pauvre, qui donne Jésus au monde et s'efface. Près de la Vierge, ils ont découvert les fondements de toute vie missionnaire et contemplative: l'amour, la foi, l'adoration et la pauvreté. Comme la Vierge mère, vivre pour donner le Christ au monde, voilà toute la piété mariale de François et de Claire!" [Extrait de: "Christ notre bonheur", par Michel Hubaut OFM - Ed. Le Sarment/Fayard, 1986, - p. 174 ss] Retraite Ecce-Fiat – 7e jour