ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE RESTRICTED WT/TPR/S/161 28 février 2006 (06-0737) Organe d'examen des politiques commerciales EXAMEN DES POLITIQUES COMMERCIALES Rapport du Secrétariat RÉPUBLIQUE POPULAIRE DE CHINE Le présent rapport, préparé pour le premier examen de la politique commerciale de la République populaire de Chine, a été établi par le Secrétariat de l'OMC sous sa propre responsabilité. Ainsi qu'il est prévu dans l'Accord établissant le Mécanisme d'examen des politiques commerciales (Annexe 3 de l'Accord de Marrakech instituant l'Organisation mondiale du commerce), le Secrétariat a demandé à la République populaire de Chine des éclaircissements sur sa politique et ses pratiques commerciales. Certaines parties du rapport, en particulier les chapitres III et IV, n'ont pas fait l'objet d'observations détaillées de la part des autorités. Les questions d'ordre technique concernant ce rapport peuvent être adressées à Mme Rohini Acharya (tél. 022 739 5874) et Mme Zheng Wang (tél: 022 739 5288). La déclaration de politique générale présentée par la République populaire de Chine est reproduite dans le document WT/TPR/G/161. Note: Le présent rapport fait l'objet d'une distribution restreinte et ne doit pas être communiqué à la presse avant la fin de la première séance de la réunion de l'Organe d'examen des politiques commerciales portant sur la République populaire de Chine. Chine WT/TPR/S/161 Page iii TABLE DES MATIÈRES Page OBSERVATIONS RÉCAPITULATIVES I. II. ix 1) ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE ix 2) CADRE DE LA POLITIQUE EN MATIERE DE COMMERCE ET D'INVESTISSEMENT x 3) REFORMES COMMERCIALES ET LIEES AU COMMERCE xi 4) AUTRES MESURES AFFECTANT LE COMMERCE xii 5) POLITIQUES SECTORIELLES i) Agriculture, sylviculture et pêche ii) Énergie iii) Secteur manufacturier iv) Services xiii xiii xiv xiv xv 6) PERSPECTIVES xvi ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE 1 1) APERÇU GENERAL 1 2) PRINCIPAUX FAITS NOUVEAUX: POLITIQUE ET RESULTATS ECONOMIQUES 4 3) POLITIQUE MACRO-ECONOMIQUE i) Politique monétaire et politique de change ii) Politique budgétaire 14 14 17 4) PRINCIPALES REFORMES STRUCTURELLES i) Réformes fiscales ii) Réorientation de l'économie du secteur public vers le secteur privé iii) Réformes du marché du travail iv) Réformes du marché des capitaux v) Politique de la concurrence 19 20 22 23 25 27 5) ÉVOLUTION DES ECHANGES COMMERCIAUX ET DE L'INVESTISSEMENT ETRANGER i) Composition du commerce des marchandises ii) Structure géographique du commerce des marchandises iii) Commerce des services iv) Investissement étranger 27 28 28 31 31 6) PERSPECTIVES 34 RÉGIME DE LA POLITIQUE COMMERCIALE: CADRE ET OBJECTIFS 35 1) INTRODUCTION 35 2) CADRE INSTITUTIONNEL ET JURIDIQUE i) Structure institutionnelle ii) Structure juridique et processus législatif iii) Exécution de la loi iv) Transparence v) Relations entre l'administration centrale et les administrations infranationales, et obstacles locaux au commerce intérieur 36 37 41 44 45 47 WT/TPR/S/161 Page iv Examen des politiques commerciales Page 3) FORMULATION, ADMINISTRATION ET MISE EN ŒUVRE DE LA POLITIQUE COMMERCIALE i) Principales lois commerciales ii) Institutions intervenant dans la mise en œuvre de la politique commerciale 48 48 49 4) OBJECTIFS DE LA POLITIQUE COMMERCIALE 52 5) ACCORDS ET ARRANGEMENTS COMMERCIAUX i) OMC ii) Accords régionaux iii) Accords bilatéraux iv) Préférences unilatérales 54 54 55 58 62 6) REGIME DU COMMERCE EXTERIEUR i) Faits nouveaux récents concernant la politique d'IED ii) Cadre législatif et procédures iii) Procédure d'examen et d'agrément iv) Incitations à l'IED v) Accords internationaux sur les investissements 62 62 63 66 68 70 Restructuration du Conseil d'État 71 Annexe II.1 III. POLITIQUE ET PRATIQUES COMMERCIALES - ANALYSE PAR MESURE 73 1) INTRODUCTION 73 2) MESURES AGISSANT DIRECTEMENT SUR LES IMPORTATIONS i) Procédures ii) Droits de douane iii) Autres impositions frappant les importations iv) Évaluation en douane et règles d'origine v) Restrictions à l'importation vi) Droits de commerce vii) Commerce d'État viii) Mesures contingentes ix) Normes et autres prescriptions techniques x) Marchés publics xi) Autres mesures 75 75 77 88 89 90 97 98 99 105 111 116 3) MESURES AGISSANT DIRECTEMENT SUR LES EXPORTATIONS i) Procédures ii) Taxes à l'exportation iii) Autres mesures fiscales agissant sur les exportations iv) Prohibitions et restrictions à l'exportation, licences d'exportation v) Autres mesures agissant sur les exportations vi) Mesures appliquées par les pays importateurs vii) Commerce d'État et commerce réservé viii) Promotion des exportations et aide à la commercialisation 117 117 117 118 122 128 130 131 132 Chine WT/TPR/S/161 Page v Page 4) Annexe III.1 IV. MESURES AGISSANT SUR LA PRODUCTION ET LE COMMERCE i) Politique industrielle ii) Incitations iii) Cadre juridique des activités commerciales iv) Entreprises d'État v) Le secteur privé vi) Les PME vii) Politique de la concurrence viii) Gouvernement d'entreprise ix) Droits de propriété intellectuelle L'utilisation d'EAV dans le tarif douanier chinois 135 135 137 150 154 160 162 164 167 171 185 POLITIQUE COMMERCIALE PAR SECTEURS 188 1) INTRODUCTION 188 2) AGRICULTURE i) Caractéristiques et évolution du marché ii) Objectifs et administration de la politique agricole iii) Instruments de politique 191 191 193 196 3) ÉNERGIE i) Pétrole210 ii) Électricité 210 4) SECTEUR MANUFACTURIER i) Aperçu général ii) Sidérurgie iii) Textiles et vêtements iv) Construction automobile v) Équipements électroniques et de télécommunications 224 224 225 230 236 243 5) SERVICES i) Généralités ii) Engagements au titre de l'Accord général sur le commerce des services iii) Services financiers iv) Services des télécommunications v) Transport 246 246 248 249 274 282 216 BIBLIOGRAPHIE 297 APPENDICE – TABLEAUX 305 WT/TPR/S/161 Page vi Examen des politiques commerciales GRAPHIQUES Page I. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE I.1 I.2 I.3 I.4 I.5 Taux de change et indice des prix à la consommation, 1998-2004 Composition du commerce des marchandises par produit, 1998 et 2004 Structure géograhique du commerce des marchandises, 1998 et 2005 Commerce des services, 1998 et 2004 Entrés d'IED par origine, 2000 et 2004 II. RÉGIME DE LA POLITIQUE COMMERCIALE: CADRE ET OBJECTIFS II.1 Hiérarchie des lois et règlements III. POLITIQUE ET PRATIQUES COMMERCIALES - ANALYSE PAR MESURE III.1 III.2 III.3 III.5 III.6 III.7 Moyenne des droits consolidés par section du SH, 2002 et 2005 Distribution des droits NPF, 2001, 2002 et 2005 Progressivité des droits par branche de production à deux chiffres de la CITI, 2001, 2002 et 2005 Prohibitions à l'importation et prohibitions au titre du trafic de perfectionnement par section du SH, 2005 Licences d'importation par section du SH, 2005 Affaires antidumping, 1er janvier 2002-31 décembre 2004 Structure des organes chargés d'administrer et de faire respecter les DPI IV. POLITIQUE COMMERCIALE PAR SECTEURS IV.1 Valeur ajoutée dans le secteur des services, 2000 et 2003 III.4 15 29 30 32 33 42 80 82 84 91 95 102 172 247 TABLEAUX I. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE I.1 I.2 I.3 I.4 Principaux indicateurs macro-économiques, 1998-2005 Sources d'accroissement de la production et de la productivité, 1983-2003 Balance des paiements, 1998-2005 Principaux indicateurs socioéconomiques,1998-2005 II. RÉGIME DE LA POLITIQUE COMMERCIALE: CADRE ET OBJECTIFS II.1 Principaux départements/institutions intervenant dans la mise en œuvre de la politique commerciale III. POLITIQUE ET PRATIQUES COMMERCIALES - ANALYSE PAR MESURE III.1 III.2 III.3 III.4 III.5 III.6 III.7 III.8 Structure du tarif NPF en Chine, 2001-2005 Analyse récapitulative du tarif préférentiel de la Chine, 2005 Règles d'origine préférentielles de la Chine, 2005 Normes nationales chinoises, 2000-2004 Marchés publics par projet, 2002-2004 Marchés publics par méthode de passation, 2003 et 2004 Marchés publics par entités contractantes, 2002-2004 Produits soumis à licence d'exportation, 2005 2 7 8 11 51 79 85 89 107 112 113 114 124 Chine WT/TPR/S/161 Page vii Page III.9 III.10 III.11 III.12 III.13 III.14 III.15 III.16 III.17 III.18 Transferts et subventions de l'État, 2001-2004 Recettes fiscales, 1998-2004 Droit d'accise (taxe sur la consommation) Taux de la taxe sur les transactions commerciales Avantages fiscaux en faveur des entreprises à participation étrangère (FIE) Résultats des entreprises d'État, 2001-2004 Actions négociables et non négociables des sociétés cotées aux bourses chinoises Participation de la Chine aux conventions sur les droits de propriété intellectuelle, octobre 2005 Nombre de demandes de brevet et de brevets accordés, 2000-2004 Atteintes aux droits de propriété intellectuelle, 2001-2004 IV. POLITIQUE COMMERCIALE PAR SECTEURS IV.1 Institutions centrales impliqués dans l'élaboration et la mise en œuvre de la politique agricole Subventions des prix dans le secteur agricole, 1998-2004 Industrie sidérurgique, 2000-2004 Textiles et vêtements, 2001-2004 Industrie automobile, 2001-2004 Résultats du secteur bancaire, 2003 et 2004 Les prestataires de services de télécommunications de base en 2005 Le secteur des télécommunications en Chine, en 1998 et de 2001 à 2005 Prescriptions d'enregistrement et procédures à suivre pour offrir des services de transport maritime IV.2 IV.3 IV.4 IV.5 IV.6 IV.7 IV.8 IV.9 138 140 143 144 147 154 169 173 174 180 194 205 225 231 237 252 274 275 288 APPENDICE – TABLEAUX I. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE AI.1 AI.2 AI.3 AI.4 AI.5 AI.6 Exportations de marchandises, par groupe de produits, 1998-2005 Importations de marchandises, par groupe de produits, 1998-2005 Exportations de marchandises, par destination, 1998-2005 Importations de marchandises, par origine, 1998-2005 Excédent ou déficit commercial, par pays et par région, 1998-2005 Échanges intra-industriels avec le Taipei chinois, par catégorie de l'Étude tarifaire de l'OMC, 1998-2004 Échanges intra-industriels avec le reste du monde, par catégorie de l'Étude tarifaire de l'OMC, 1998-2004 AI.7 II. RÉGIME DE LA POLITIQUE COMMERCIALE: CADRE ET OBJECTIFS AII.1 AII.2 AII.3 AII.4 Division administrative de la Chine Principales lois et réglementations de la Chine liées au commerce, au 11 octobre 2005 Principales notifications présentées au titre des Accords de l'OMC, au 24 octobre 2005 Participation au mécanisme de règlement des différends de l'OMC, au 7 octobre 2005 307 309 311 312 313 314 315 316 317 324 328 WT/TPR/S/161 Page viii Examen des politiques commerciales Page III. POLITIQUE ET PRATIQUES COMMERCIALES - ANALYSE PAR MESURE AIII.1 AIII.2 AIII.3 Analyse récapitulative des droits NPF appliqués par la Chine, 2001-2005 Droits d'entrée, 2005 Contingents attribués aux entreprises de commerce d'État et aux entreprises de commerce réservé (en tonnes), 2002-2005 AIII.4 Produits soumis à certification obligatoire AIII.5 Contingents d'exportation attribués aux entreprises commerciales d'État, 2002-2005 AIII.6 Subventions notifiées à l'OMC AIII.7 Produits dont les prix sont fixés par le gouvernement ou dont les prix indicatifs sont fixés par le gouvernement dans le cadre du Protocole d'accession de la Chine AIII.8 Services et services publics dont les prix sont fixés par le gouvernement ou faisant l'objet de prix indicatifs fixés par le gouvernement conformément au Protocole d'accession de la Chine AIII.9 Prescriptions en matière de capital minimum et d'enregistrement applicables aux entreprises AIII.10 Critères qui définissent les petites, moyennes et grandes entreprises IV. POLITIQUE COMMERCIALE PAR SECTEURS AIV.1 AIV.2 Utilisation des contingents tarifaires, 2002-2005 Engagements sectoriels dans le cadre de l'AGCS 332 334 335 338 340 342 348 351 352 353 354 357 Chine WT/TPR/S/161 Page ix OBSERVATIONS RÉCAPITULATIVES 1) ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE 1. Les réformes économiques entreprises par la Chine, qui ont débuté en 1978, ont progressivement ouvert l'économie du pays au commerce international et à l'investissement étranger direct (IED), tout en favorisant l'émergence, au côté du secteur public, d'un secteur privé (non public) dont la contribution au PIB a atteint près de 60 pour cent en 2003. L'économie connaît depuis lors une croissance moyenne supérieure à 9 pour cent par an, et le PIB par habitant est passé de 148 dollars en 1978 à 1 700 dollars en 2005. En outre, la proportion de la population vivant au-dessous du seuil de pauvreté (2 dollars par jour), qui était proche de 73 pour cent en 1990, est tombée à 32 pour cent en 2003. La multiplication par presque neuf du PIB par habitant depuis 1978 et la baisse spectaculaire du nombre de personnes pauvres montrent clairement l'utilité d'intégrer des politiques plus libérales en matière de commerce et d'investissement étranger dans des réformes macro-économiques et structurelles plus larges afin de promouvoir le développement économique. Les réformes en cours ont reçu une impulsion supplémentaire avec l'accession de la Chine à l'OMC en 2001; les engagements qu'elle a pris ont servi de catalyseur pour la réforme, ouvrant la voie à une croissance qui devrait rester vigoureuse et continue dans un avenir prévisible. 2. Depuis 2001, la croissance annuelle du PIB réel a atteint presque 9 pour cent en moyenne, tirée principalement par les exportations et l'investissement, d'autant que les réformes en matière de commerce et d'investissement ont favorisé l'intégration de la Chine dans l'économie mondiale. Le commerce des marchandises a représenté à lui seul 64 pour cent environ du PIB en 2005 et 6,7 pour cent du commerce mondial en 2004. Il est surtout assuré par les entreprises à participation étrangère qui se sont implantées dans le pays grâce à des politiques plus libérales en matière d'IED, lesquelles ont attiré des investissements étrangers (et les technologies qui y sont associées) essentiellement dans le secteur manufacturier comme plate-forme pour les exportations. La Chine est actuellement l'une des principales destinations mondiales en matière d'IED. 3. L'accumulation du capital, financée essentiellement par l'épargne intérieure, a aussi joué un rôle vital dans la croissance du PIB ainsi que dans l'amélioration de la productivité du travail, déterminant clé du niveau de vie. En 2004, l'investissement intérieur brut et l'épargne nationale brute ont représenté respectivement 39,3 et 42,9 pour cent du PIB. L'écart qui se creuse entre l'épargne et l'investissement se traduit par un excédent croissant du compte courant, qui est passé de 1,3 pour cent du PIB en 2001 à 3,6 pour cent en 2004 et qui devrait atteindre au moins 5 pour cent en 2005. 4. Malgré ces résultats remarquables, plusieurs obstacles restent à surmonter. Les inégalités de revenus notamment se sont aggravées, surtout entre les populations urbaines et rurales et entre les régions côtières et intérieures. Le gouvernement s'efforce de remédier à ce problème ainsi qu'à d'autres grâce à des réformes structurelles destinées, entre autres, à assouplir le marché du travail, à intensifier la participation et la concurrence du secteur privé dans l'économie et à améliorer l'efficacité des marchés financiers. Les propositions présentées pour le onzième Plan quinquennal, qui ont été approuvées en octobre 2005, soulignent l'importance d'une approche plus équilibrée du développement et la nécessité de poursuivre les réformes structurelles. 5. Jusqu'en juillet 2005, la monnaie chinoise, le renminbi (RMB), était alignée sur le dollar des États-Unis, ce qui maintenait sa stabilité en valeur nominale par rapport au dollar mais rendait l'inflation relativement imprévisible. En juillet 2005, le RMB a été réévalué de 2,1 pour cent par rapport au WT/TPR/S/161 Page x dollar, et la Chine est passée à un régime de flottement contrôlé du taux de change par rapport à un panier de devises. Ce passage à un taux de change plus souple pourrait lui permettre d'appliquer une politique monétaire plus indépendante et laisser au marché un rôle plus important dans la détermination des taux d'intérêt, et donc dans la répartition des ressources. 6. La Chine est un pays à imposition modérée, les recettes fiscales totales ayant représenté un peu plus de 15 pour cent du PIB en 2004. La politique budgétaire a fonctionné de manière stabilisatrice; la situation budgétaire générale semble saine, avec une croissance rapide des recettes fiscales et un strict contrôle des dépenses, qui ont ramené le déficit budgétaire global aux alentours de 1,3 pour cent du PIB et maintenu la dette publique à un taux stable d'environ 20 pour cent du PIB. 2) CADRE DE LA POLITIQUE EN MATIERE DE COMMERCE ET D'INVESTISSEMENT 7. Le processus de réforme économique a obligé la Chine à apporter différents changements au cadre de sa politique en matière de commerce et d'investissement. Un grand nombre de lois relatives au commerce ont été revues et modifiées dans le cadre de l'accession du pays à l'OMC en 2001. La législation comprend des lois promulguées par l'Assemblée populaire nationale (organe législatif) ou son Comité permanent, ainsi que des règlements émanant du Conseil d'État (organe exécutif). Les ministères et les administrations peuvent édicter des règles d'application de la législation. Les assemblées populaires et les autorités locales sont habilitées à édicter des règlements locaux, jusqu'à ce qu'ils soient remplacés par la même législation au niveau national. Le Conseil d'État prend aussi des "dispositions intérimaires" en vertu des responsabilités qui lui sont déléguées par l'Assemblée populaire nationale; ces dispositions, qui concernent surtout la réforme économique et fiscale, Examen des politiques commerciales peuvent être remplacées par des lois une fois qu'elles ont été mises à l'essai et lorsque les autorités le jugent utile. Outre cette hiérarchie législative générale, la politique est souvent mise en œuvre sous forme "expérimentale". Les réformes progressives mises en œuvre par la Chine ont souvent entraîné un chevauchement des politiques et des institutions. Tandis que de nouvelles politiques et de nouvelles institutions sont continuellement mises en place pour répondre aux besoins de l'économie, les anciennes ne sont que partiellement modifiées ou supprimées, ce qui ajoute à la complexité du cadre législatif et politique général. 8. Le caractère progressif des réformes chinoises se traduit aussi par des modifications touchant les politiques relatives au commerce et à l'IED. La politique commerciale s'éloigne peu à peu de l'intervention directe destinée à favoriser le remplacement des importations et les exportations. Les obstacles à l'importation ont été réduits, et les investissements sont autorisés dans un plus grand nombre de secteurs, surtout s'ils comportent des technologies de pointe respectueuses de l'environnement. L'intervention dans l'économie est donc sensiblement réduite. Toutefois, l'État donne des "instructions" qui s'appuient, entre autres, sur des considérations d'approvisionnement intérieur. À cet égard, des mesures telles que les taxes intérimaires à l'exportation et les remboursements de TVA servent à "gérer" les exportations de produits qui font défaut. La politique en matière d'IED consiste essentiellement à orienter l'investissement vers le secteur manufacturier, notamment les activités de transformation pour l'exportation. 9. Depuis qu'elle est devenue Membre de l'OMC en décembre 2001, la Chine prend une part active au système commercial multilatéral. Elle applique au moins le traitement NPF à tous les Membres de l'OMC, sauf El Salvador et les territoires de certains membres de l'Union européenne. Mais elle Chine WT/TPR/S/161 Page xi mène aussi une politique active d'accords de libre-échange régionaux et bilatéraux. Elle a signé des accords de rapprochement économique avec les Régions administratives spéciales (RAS) de Hong Kong et Macao, un accord-cadre avec les pays de l'ANASE, un accord de libre-échange avec le Chili et un accord commercial préférentiel avec le Pakistan, et elle est en train de négocier des accords bilatéraux avec plusieurs autres pays. Il semble que tous les partenaires des accords bilatéraux reconnaissent désormais la Chine comme une économie de marché. 3) REFORMES COMMERCIALES ET LIEES AU COMMERCE 10. Depuis le début de son programme de libéralisation économique, et surtout à la suite de son accession à l'OMC, la Chine a procédé à de vastes réformes commerciales et liées au commerce. La moyenne de ses droits NPF appliqués a été ramenée de 15,6 pour cent en 2001, juste avant son accession, à 9,7 pour cent en 2005; en 2005, la moyenne des droits NPF était de 15,3 pour cent pour les produits agricoles (définition de l'OMC) et de 8,8 pour cent pour les produits non agricoles. Le tarif est entièrement consolidé, et les taux appliqués sont généralement proches des taux consolidés, voire identiques, ce qui rend le tarif très prévisible. La moyenne des taux consolidés était de 10 pour cent en 2005, et elle doit s'établir à 9,9 pour cent d'ici à 2010, lorsque la Chine aura fini de mettre en œuvre ses engagements actuels en matière de consolidations. La Chine accorde aussi des préférences commerciales bilatérales dans le cadre de l'Accord de Bangkok, aux pays de l'ANASE, au Pakistan et aux RAS de Hong Kong et Macao. Et elle accorde des préférences unilatérales (taux de droit nul) pour certains produits à 39 pays parmi les moins avancés. 11. Les mesures non tarifaires diminuent aussi à mesure que la Chine met en œuvre ses engagements au titre du Protocole d'accession. Les contingents d'importation et les droits de commerce (ces derniers étant accordés à certains négociants qualifiés) ont été supprimés à la fin de 2004, tandis que les prohibitions et les licences à l'importation ont été progressivement réduites. L'administration du régime de licences d'importation a aussi été simplifiée. La Chine applique des prohibitions à l'importation essentiellement pour des raisons de santé et de sécurité et pour respecter les conventions internationales. Elle interdit aussi l'importation de certains produits uniquement pour la transformation et la réexportation, entre autres certains produits agricoles, des minéraux, des engrais et d'autres matériaux usagés et déchets. Certaines importations exigent une licence, automatique ou non. Les licences non automatiques sont actuellement imposées surtout pour les importations de produits visés par les conventions internationales. Les licences automatiques servent surtout à des fins de surveillance et pour éviter que les produits visés ne subissent des "fluctuations radicales". Le nombre de lignes tarifaires soumises à licence automatique a légèrement augmenté depuis 2002; elles représentent actuellement environ 16 pour cent du tarif. Les contingents d'importation ont été supprimés, mais des contingents tarifaires subsistent pour certains produits agricoles et les engrais, et le commerce d'État est utilisé pour gérer les importations de certains produits. 12. La Chine a pris des mesures pour simplifier l'administration des autres mesures à la frontière, telles que les normes, les mesures sanitaires et phytosanitaires et les mesures contingentes. En 2005, 32 pour cent des normes étaient établies d'après les normes internationales; à l'issue d'un réexamen récent, il a été décidé de réviser 44 pour cent des normes actuelles pour les rendre conformes aux normes internationales, et d'en supprimer 11,6 pour cent. Le régime SPS et les procédures d'inspection sanitaire des importations restent complexes et peu clairs; leur mise en œuvre est régie par un grand nombre de lois et de règlements. WT/TPR/S/161 Page xii Examen des politiques commerciales 13. Aux termes de la Loi sur les marchés publics, qui concerne les achats effectués par les organes de l'État et les institutions publiques et sociales mais pas par les entreprises publiques, les marchés publics sont censés faciliter la réalisation des objectifs de l'État en matière de développement économique et social. Il y a aussi une préférence pour l'achat de "produits, constructions et services nationaux", même si ceux-ci peuvent être achetés auprès de sociétés étrangères à titre exceptionnel. La Chine est observatrice dans le cadre de l'Accord de l'OMC sur les marchés publics. produits, argent et produits à base de tabac sont réservées au commerce d'État, de façon à garantir un approvisionnement intérieur stable, à éviter de perturber le marché international et à protéger les ressources épuisables. Les taux de remboursement de TVA et les taux des taxes intérimaires à l'exportation font également l'objet de modifications fréquentes, afin notamment d'assurer un approvisionnement intérieur suffisant pour certains produits. 14. Les obstacles à l'exportation, même s'ils diminuent, n'ont généralement pas suivi le rythme de la réforme des mesures relatives aux importations et servent en partie à stabiliser l'approvisionnement intérieur pour certains produits. Le régime d'exportation, qui comprend des taxes, des prohibitions et des licences ainsi que des contingents, reste complexe. Les restrictions à l'exportation, y compris les prohibitions et les licences, sont en partie destinées à éviter des pénuries d'approvisionnement intérieur et à respecter les obligations internationales. Des prohibitions sont aussi annoncées périodiquement concernant les exportations au titre du trafic de perfectionnement, afin de décourager la transformation de certains produits ou de garantir leur fourniture à l'industrie nationale. La Chine applique des contingents mondiaux à l'exportation pour certains produits agricoles ainsi que pour le pétrole et certains minéraux, et des contingents par destination pour les bovins, porcins et volailles vivants à destination des RAS de Hong Kong et Macao. Conformément aux accords signés avec l'Union européenne et les États-Unis, elle applique aussi des restrictions à l'exportation pour certains produits textiles et vêtements; ces restrictions devraient rester en place respectivement jusqu'à fin 2007 et 2008. En outre, les exportations de riz, maïs, coton, charbon, huiles brutes et traitées, minerai de tungstène et ses produits, minerai d'antimoine et ses 15. Avec la libéralisation des obstacles au commerce, les problèmes structurels intérieurs sont devenus plus évidents. La Chine a pris des mesures progressives pour s'attaquer à certains d'entre eux, notamment en engageant une réforme du secteur public, lequel dominait encore récemment la plupart des secteurs de l'économie, et en améliorant le cadre législatif relatif à la concurrence et à la gouvernance d'entreprise. Le climat de l'investissement a aussi été amélioré grâce à la législation et à des mesures prises pour mieux faire respecter les droits de propriété intellectuelle, bien que des problèmes subsistent dans ce dernier domaine. 4) AUTRES MESURES AFFECTANT LE COMMERCE 16. À la suite des réformes économiques, l'intervention directe de l'État dans l'économie a diminué. La politique industrielle n'en reste pas moins une caractéristique importante de l'action gouvernementale, et diverses mesures sont appliquées pour encourager l'investissement dans certains secteurs et le décourager dans d'autres. Ces mesures sont, entre autres, des "instructions" administratives, adressées par exemple aux institutions financières pour qu'elles cessent de financer certains types de projets, ou aux autorités administratives pour qu'elles cessent d'approuver certains types de projets. La Chine se sert aussi de son système fiscal pour favoriser l'investissement, notamment de la part des sociétés étrangères, qui bénéficient de taux d'imposition plus bas (15 et 24 pour cent) Chine que les sociétés chinoises (33 pour cent), ainsi que de reports si elles investissent dans des secteurs ou des régions spécifiques. 17. La réforme des entreprises publiques est en cours depuis la fin des années 70. Elle se fait progressivement, en raison surtout de l'omniprésence de ces entreprises dans de vastes sections de l'économie ainsi que des fonctions sociales assurées par les grandes entreprises publiques, qui sont difficiles à remplacer. Néanmoins, grâce aux réformes accomplies jusqu'ici, le nombre des entreprises publiques avait été réduit de près de la moitié à la fin des années 90, et la rentabilité des autres s'est améliorée. De nouvelles fermetures touchant diverses entreprises déficitaires et des mines épuisées sont attendues au cours des quatre prochaines années. Des efforts sont également en cours pour améliorer la concurrence et la gouvernance dans les entreprises publiques et les autres sociétés, grâce notamment au fait qu'elles sont autorisées à être cotées dans les bourses nationales et étrangères. 18. Même si les autorités comptent maintenir le secteur public comme clef de voûte de l'économie nationale, des efforts sont faits pour encourager le développement des entreprises privées, notamment dans certains secteurs. Des modifications ont été ainsi apportées à la Loi sur les sociétés pour faciliter la création d'entreprises, en particulier les petites et moyennes entreprises, qui bénéficient d'une aide pour accéder à des capitaux. Le Conseil d'État a aussi publié en 2005 des directives autorisant l'investissement privé dans un certain nombre d'activités jusque-là réservées au secteur public (notamment l'électricité et d'autres services publics, les chemins de fer, l'aviation civile et le pétrole). À cet égard, l'évolution du cadre relatif à la politique de la concurrence sera importante pour que le secteur public et le secteur privé puissent rivaliser à armes égales. La concurrence est actuellement assurée grâce à diverses lois, mais elle ne semble guère WT/TPR/S/161 Page xiii effective; la Chine met aussi la dernière main à une loi antimonopole. 19. Pour que le contexte de l'investissement permette le développement d'un secteur privé innovant et favorise l'investissement étranger, il faut aussi faire respecter efficacement les droits de propriété intellectuelle. Des mesures ont été prises pour mieux faire respecter ces droits et améliorer la coordination entre les divers organismes gouvernementaux compétents en la matière. Toutefois, des problèmes importants restent à résoudre, notamment la relative modicité des amendes et autres sanctions, qui semblent insuffisantes pour décourager les atteintes aux DPI. 5) POLITIQUES SECTORIELLES i) Agriculture, sylviculture et pêche 20. En 2005, le secteur agricole a représenté environ 12,5 pour cent du PIB (selon les données publiées au début de 2006), alors que sa part dans l'emploi avoisinait 45 pour cent, ce qui indique que la productivité du travail y est largement inférieure à ce qu'elle est dans le reste de l'économie. La politique agricole est conçue pour assurer à la population un approvisionnement alimentaire suffisant à des prix abordables et stables. Pour atteindre cet objectif, les autorités ont appliqué des restrictions concernant la production, la distribution et la vente de produits alimentaires, grâce notamment aux livraisons à l'État, aux prix encadrés et aux restrictions à l'exportation et à l'importation. Le secteur a aussi été lourdement taxé. Des réformes ont toutefois été engagées à la fin des années 70, afin d'assouplir progressivement ces restrictions et d'offrir aux agriculteurs une plus grande latitude dans leurs décisions de production. Les mesures à la frontière ont aussi été allégées: la moyenne des droits NPF sur les produits agricoles (définition de l'OMC) a été ramenée de 23,1 pour cent en 2001 à 15,3 pour cent en 2005; les WT/TPR/S/161 Page xiv contingents d'importation ont été transformés en contingents tarifaires, notamment pour certaines céréales, certaines huiles comestibles, le sucre, les engrais chimiques et minéraux, la laine et le coton. Le commerce d'État est toutefois maintenu pour gérer le commerce de certains produits, de même que le contrôle des prix, surtout pour préserver la stabilité de l'approvisionnement et des prix. Tournant majeur par rapport à la politique antérieure, des réformes fiscales remédient actuellement à la charge fiscale disproportionnée subie par les zones rurales, et des subventions directes ont été introduites en faveur de l'agriculture; les politiques en place sont censées réduire ou supprimer le transfert net de ressources à partir de l'agriculture qui résultait des mesures antérieures. ii) Énergie 21. D'une manière générale, la production chinoise est relativement gourmande en énergie. Du fait de sa croissance rapide, l'économie est devenue de plus en plus tributaire des importations d'énergie. En 2004, la Chine a importé 120 millions de tonnes de pétrole brut, chiffre qui devrait passer à 130 millions en 2005. Pour compléter ses approvisionnements intérieurs en pétrole, elle recourt de plus en plus à l'importation, et ses entreprises publiques investissent dans l'industrie pétrolière mondiale; elle doit aussi mettre en place une réserve pétrolière nationale pour stabiliser les prix et l'approvisionnement. Les prix du pétrole et de l'électricité sont fixés par l'État, et la stabilité de l'approvisionnement est assurée grâce au commerce d'État et à la fourniture par les entreprises publiques. La Chine compte suppléer à l'insuffisance de ses sources d'énergie actuelles, principalement le charbon, par d'autres sources telles que l'hydroélectricité et l'énergie nucléaire; elle compte aussi réduire ses dépenses en énergie, bien qu'on ne voie pas clairement comment elle y parviendra étant donné la forte consommation actuelle de certains secteurs et Examen des politiques commerciales le fait que le prix de l'énergie ne semble pas correspondre à son coût véritable. iii) Secteur manufacturier 22. En ce qui concerne le secteur manufacturier, l'accent a été mis sur l'investissement dans les activités à forte intensité de capital axées sur l'exportation, grâce notamment à l'aide et à l'investissement publics. En conséquence, ce secteur, et notamment la fabrication axée sur l'exportation, s'est développé plus rapidement que les autres. Selon les chiffres publiés au début de 2006, la part de l'industrie, qui inclut le secteur manufacturier, l'industrie extractive et la production et la distribution d'électricité, de gaz et d'eau, a représenté plus de 40 pour cent du PIB en 2005. Le secteur manufacturier, en grande partie dominé par les entreprises à participation étrangère, représente actuellement plus de 90 pour cent des exportations de marchandises. Les entreprises à participation étrangère semblent aussi représenter une part plus grande de la production à valeur ajoutée supérieure. Pour encourager les entreprises nationales à s'élever dans la chaîne de la valeur ajoutée, la Chine favorise actuellement les investissements dans la fabrication de produits de haute technologie, en se servant pour cela d'"instructions" et d'instruments de politique commerciale. 23. Ces "instructions" ont entraîné dans le passé une croissance rapide des secteurs clés. La sidérurgie est actuellement en surcapacité, et le gouvernement cherche à rationaliser la structure de production au moyen de fusions et d'acquisitions, de délocalisations et de fermetures des petites usines. Bien que le droit NPF soit moins élevé que dans les autres secteurs (5 pour cent en 2005), l'approvisionnement continue d'être régulé au moyen de restrictions à l'importation et à l'exportation. Dans l'industrie automobile, il semble que les prescriptions relatives au transfert de technologie aient été assouplies selon la nouvelle politique mise en place Chine WT/TPR/S/161 Page xv en 2004. En outre, dans le cadre des engagements qu'elle a pris à l'OMC, la Chine a supprimé à la fin de 2004 les contingents d'importation qu'elle appliquait à certains produits automobiles et a ramené la moyenne globale de ses droits NPF appliqués de 30,1 pour cent en 2001 à 14,8 pour cent en 2005. Dans le secteur des textiles et des vêtements, une libéralisation relative a entraîné des gains de productivité, et des efforts sont en cours pour remonter la production nationale dans la chaîne de la valeur ajoutée. Les obstacles au commerce ont également baissé. En particulier, le nombre d'articles en soie soumis à des contingents et à des licences d'exportation a diminué, et le commerce d'État dans ce domaine a été supprimé. En outre, le droit de douane a été ramené de 20,7 pour cent en 2001 à 10,9 pour cent en 2005 pour les textiles, et de 24,1 pour cent à 15,8 pour cent pour les vêtements. Toutefois, les importations de coton restent soumises au commerce d'État et à des contingents tarifaires. En ce qui concerne l'électronique et le matériel de communication, qui représentent l'un des plus gros secteurs d'exportation de la Chine, des efforts analogues sont faits pour encourager la production nationale et l'exportation de produits à plus grande valeur ajoutée. L'État encourage l'exportation grâce notamment à des aides à la recherche, à des financements à l'exportation et à des abattements de TVA. iv) Services 24. La Chine a libéralisé ses services conformément à la liste qu'elle a annexée à l'Accord général sur le commerce des services (AGCS); les engagements spécifiques qu'elle a pris à cet égard sont assez étendus par rapport à la moyenne des pays en développement, puisqu'ils couvrent neuf des 12 grands secteurs de la liste de l'AGCS. Selon les chiffres publiés au début de 2006, les services ont représenté 40,7 pour cent du PIB en 2004 (40,3 pour cent en 2005) et près de 25 pour cent de l'emploi en 2002. La libéralisation des services essentiels a été plus lente que dans les autres secteurs de l'économie. Les services bancaires, l'assurance, les télécommunications et les transports sont caractérisés par une présence importante de l'État et une faible représentation des entreprises privées, notamment étrangères. Quatre banques dans lesquelles l'État est majoritaire contrôlent 54 pour cent des avoirs bancaires. Elles restent aussi alourdies par des montants élevés de prêts improductifs, qui diminuent toutefois à mesure que la Chine continue de réformer le sous-secteur des services financiers. Des efforts sont faits pour améliorer la gouvernance des institutions bancaires grâce à une amélioration du cadre de surveillance et à des réformes structurelles touchant les banques appartenant à l'État. Le secteur de l'assurance est dominé par six compagnies appartenant à l'État, qui collectent 85 pour cent des primes; la présence étrangère est rare, même s'il est probable qu'elle progressera avec l'accès élargi qu'offre la Chine grâce aux engagements qu'elle a pris dans le cadre de l'AGCS. 25. Dans le secteur des télécommunications, les services de base sont dominés par six sociétés dans lesquelles l'État est majoritaire, tandis que les services à valeur ajoutée sont surtout fournis par des entreprises privées. Le contrôle des prix est maintenu, même s'il prend de plus en plus la forme de plafonnements et de "prix indicatifs" fixés par le gouvernement. Un volume limité d'investissements étrangers a été autorisé dans certaines sociétés offrant des services de base, principalement par le biais de la bourse. Les services de transports aériens et maritimes sont également dominés par des sociétés détenues majoritairement ou entièrement par l'État. Quelques réformes ont été apportées à la réglementation au cours des dernières années, mais pour répondre à l'accroissement de la demande, il faudra sans doute plus d'incitations commerciales et une déréglementation accrue. WT/TPR/S/161 Page xvi 6) PERSPECTIVES 26. Les réformes économiques entreprises par la Chine, quoique progressives, ont orienté davantage vers le marché une économie qui est ainsi devenue l'une des plus dynamiques au monde. Les propositions faites pour le onzième Plan quinquennal national de développement économique et social, approuvées en octobre 2005, prévoient le doublement du PIB par habitant d'ici à 2010 par rapport à 2000, tout en portant une attention particulière aux disparités de revenus, à l'efficacité énergétique et à l'environnement, ainsi qu'à la nécessité d'instaurer une "société harmonieuse". 27. Étant donné le rythme de la croissance et des réformes économiques au cours des 20 dernières années, il n'y a aucune raison de penser que l'objectif du doublement du PIB d'ici à 2010 ne peut être atteint. Il reste toutefois un certain nombre de défis majeurs à relever. On s'attend à ce que la poursuite de la restructuration économique, notamment en ce qui concerne l'agriculture et les entreprises publiques, nécessite la création de plus de 100 millions d'emplois au cours des dix prochaines années. Cela pourrait obliger la Chine à réévaluer sa politique actuelle qui consiste en priorité à attirer les Examen des politiques commerciales investissements dans les activités manufacturières à forte intensité de capital tournées vers l'exportation, afin de s'attacher davantage à lever les obstacles à l'expansion des services, qui tendent à consommer moins de capitaux. Le gouvernement doit aussi améliorer la qualité de la main-d'œuvre, afin que les activités traditionnelles à forte intensité de main-d'œuvre peu qualifiée, qui perdent de leur compétitivité extérieure, laissent la place à une production à plus forte valeur ajoutée. 28. Les autres défis sont notamment les suivants: les disparités de revenus croissantes entre les régions et entre les populations urbaines et rurales, auxquelles le gouvernement cherche à remédier par des aides et des incitations à l'investissement; les goulots d'étranglement qui touchent les ressources foncières, hydriques et énergétiques, ainsi que les problèmes environnementaux dus à une croissance économique rapide; et la nécessité de continuer à restructurer le secteur financier et les marchés de capitaux en les orientant davantage vers le marché, afin de remédier à la mauvaise répartition des ressources, et notamment au "surinvestissement" dans certains secteurs.