
4
Dans cet état de l’art nos allons mobiliser les notions clé du marketing public, pour
discuter des apports du marketing des services et relationnel au marketing public et enfin nous
projeter dans les apports de la variable culturelle.
11. les grands champs marketing public
La transposition des concepts et outils du marketing (classique) au secteur public
soulève des difficultés abordées par de nombreux chercheurs. La première consiste à
s’interroger sur le champ couvert par le marketing public et à en donner une définition, la
seconde à en adapter les pratiques et les outils. La notion même de marketing public a donné
lieu à de nombreuses controverses qui ont débouché sur un consensus dans les années 70 : le
marketing public ne serait que l’application du marketing classique (des produits de grande
consommation) à un champ particulier : celui de la sphère publique. Cependant les points de
divergence entre ces deux champs (marchand/non marchand) sont nombreux. Dans un article
paru en 1975 dans Journal of Marketing Ritchie Brent et LaBréque Roger identifient sept
variables ou conditions qui modifient le développement de la pratique marketing dans le
secteur public parmi lesquelles la nature des produits, les contraintes du marketing mix (on
retiendra plus particulièrement le prix et la distribution), le scepticisme face à la réputation du
marketing (incompatible avec la notion de service public). De façon surprenante l’étude de ce
dernier élément a largement été laissé de coté, il est pourtant un frein majeur à la diffusion du
marketing au secteur public.
La détermination du champ couvert par le marketing public exige de se pencher sur la
notion de secteur public. La spécificité et la complexité du secteur public à la française
complique la définition du champ d’application du marketing public. Les premiers travaux ont
consisté à définir une typologie des organisations publiques selon des critères marketing
(Saias et Leonardi 1977). La décomposition de la sphère publique en quatre grands domaines
(Bartoli 1997) permet d’identifier les particularités qui conduisent à l’adoption d’un
marketing spécifique. Le tableau 1 reprend les quatre domaines, la qualification retenue du
marketing et la filiation avec les branches classiques de la discipline.
Pour le premier domaine, celui des entreprises publiques, l’adoption de la démarche
marketing traditionnelle (identification des besoins, adaptation de l’offre) et l’utilisation des
outils opérationnels (mix) semblent ne pas poser de difficultés insurmontables ; le marketing
classique s’applique. Le second domaine, celui de la fonction publique hospitalière donne lieu
à un courant de réflexion riche autour de la définition des attentes du patient, de sa