Aide de la Chine à l’Afrique et ses nouveaux défis Xu Weizhong En tant que le plus grand pays en développement, la Chine considère le renforcement de la coopération amicale avec les pays en développement y compris des pays africains comme la base de ses politiques diplomatiques. L’aide à l’Afrique fait partie importante de la diplomatie chinoise. Dès la fondation de la République populaire, la Chine s’acquitte de ses devoirs internationaux, fournit des aides dans la mesure du possible aux pays africains et a connu des succès remarquables. I. Les deux périodes de l’aide chinoise à l’Afrique et les politiques respectives. L’aide de la Chine à l’Afrique se divise en 2 périodes. La première période se déroule de la fondation de la République populaire au commencement de la réforme et de l’ouverture de la Chine en 1978. La conférence afro-asiatique de Bandoeng en 1955 et des visites d’une dizaine de pays asiatiques et africains du premier ministre ZHOU Enlai (de la fin de 1963 au début de 1964) ont facilité un développement rapide des relations sino-africaines. Pendant cette période, la Chine a proposé les 8 principes dans le domaine de l’aide financière à l’étranger, dont l’esprit essentiel est : égalité et avantages réciproques, respect de la souveraineté du pays bénéficiaire ; aider les pays bénéficiaires à rétablir l’autosuffisance ; les faire bénéficier réellement. Ces 8 principes déterminent l’esprit essentiel de l’aide de la Chine à l’étranger, manifestent des politiques diplomatiques chinoises dans la pratique de l’aide à l’étranger, dirigent avec succès l’aide de la Chine à l’étranger non seulement dans le passé, mais aussi au moment actuel. Les pays africains n’ont commencé à établir des relations diplomatiques avec la Chine qu’à la fin de l’année 1958. Pendant la période de l’établissement des relations diplomatiques avec des pays africains, l’aide chinoise à l’Afrique a été mise en place 1 avec comme objectifs: aider des pays africains à établir de petits ou moyens projets industriels et à construire des fermes, les aider à chercher de l’eau et à creuser des puits. La Chine a fournit aussi des aides alimentaires aux pays africains, sans même cesser en 1959 et en 1960 où la Chine a subi une forte chute de production alimentaire. Par exemple, en 1960, la Chine a fourni 10 mille tonnes de riz à la Guinée et a promis « une aide au Congo de 5 mille à 10 mille tonnes de riz ou de blé ». A cette époque-là, des aides de la Chine à l’Afrique ont aussi été appliquées dans les projets privilégiant le développement local tels que projet hydro-électrique et exploitation d’énergie. Des équipes ont été envoyées en Afrique pour la coopération médicale et la construction d’ouvrages sportifs ou culturels. Pendant cette période, l’aide de la Chine à l’Afrique porte des objectifs politiques très évidents: soutenir l’indépendance nationale et le mouvement de libération des pays africains, lutter contre le ségrégationnisme et recourir au soutien des pays africains dans le domaine diplomatique. Le Chemin de Fer Tanzanie-Zambie était le plus important projet d’aide à l’époque. Il représentait les caractéristiques de l’aide de la Chine à l’Afrique à l’époque et jouait un rôle actif en jetant les bases des relations sino-africaines. Malgré une puissance nationale très limitée à l’époque, la Chine a surmonté beaucoup de difficultés pour répondre aux demandes de la plupart des pays africains. Pour des raisons historiques, l’exécution de l’aide chinoise à l’étranger pendant cette période porte inévitablement des caractéristiques de la guerre froide. La deuxième période se déroule à partir de l’année 1978 où la Chine a lancé la politique de réforme et d’ouverture. En mettant l’accent sur l’économie, la Chine a rajusté son aide à l’Afrique : au lieu de continuer à fournir des services politiques, elle encourage les pays en développement à se concentrer sur le développement économique et cherche à établir des modes de développement commun et d’avantages mutuels avec ces pays. La politique chinoise en matière de l’aide à l’étranger représente aussi de nouvelles caractéristiques et crée de nouvelles méthodes qui correspondent mieux aux règles de la coopération économique. 2 A la fin de l’année 1982, les dirigeants chinois ont déclaré les quatre principes chinois en matière de coopération économique et technique avec les pays en développement : bénéfices mutuels sur un pied d’égalité, primauté pour l’efficacité, diversité de formes et développement commun. Ces quatre principes ne concernent pas directement la politique de l’aide à l’étranger mais y effectue une grande influence. La « Réunion nationale sur le travail économique et diplomatique avec les pays en développement » qui a eu lieu du 31 août au 1er septembre 2004 effectue aussi une grand influence sur la politique d’aide à l’Afrique. La réunion a davantage déterminé les principes à suivre dans le travail économique et diplomatique avec les pays en voie de développement : respect mutuel, traitement sur un pied d’égalité, bien profiter de la politique pour promouvoir l’économie, combinaison de la politique et l’économie, avantages mutuels, diversité de formes et primauté pour l’efficacité. La Réunion a décidé que la Chine devait mettre en priorité des projets symboliques ayant des liens étroits avec la vie du peuple local lors du choix de projets de coopération économique avec les pays en développement. La réunion a également décidé d’intégrer des contenus liés à l’aide à l’Afrique/aux pays en développement (envoie des équipes médicales, élargissement de l’envergure de la formation des ressources humaines, approfondissement des coopérations multilatérales et régionales avec les pays en développement etc.). En septembre 2005, durant la réunion sur le financement du développement au Sommet de l'ONU, le Président Hu Jintao a annoncé les cinq mesures de la Chine pour soutenir le développement économique et social des pays en développement, en indiquant que l’Afrique est l’un des plus importants bénéficiaires de la coopération et de l’aide de la Chine aux pays en développement. En janvier 2006, le gouvernement chinois a publié le document de la politique de la Chine à l’égard de l’Afrique, définissant une politique de « l’égalité et la confiance réciproque sur le plan politique, la coopération conduite dans l’esprit gagnant-gagnant sur le plan économique et le renforcement des échanges sur le plan culturel ». L’aide chinoise à l’Afrique s’étend ainsi à des domaines plus vastes. Lors du Sommet de Beijing en novembre 2007, le gouvernement chinois a prononcé huit mesures pour promouvoir le 3 partenariat du type nouveau sino-africain, promouvant ainsi une croissance importante de l’aide chinoise à l’Afrique. La politique d’aide chinoise à l’égard des pays en développement effectue une influence sur celle à l’égard de l’Afrique, mais en même temps, la politique et les pratiques de l’aide à l’Afrique contribuent beaucoup à la formation de la nouvelle politique chinoise à l’étranger. En fait, dans beaucoup de circonstances, l’Afrique sert de région « test » et « exemple » de la politique chinoise à l’égard des pays en développement. Ces dernières années, face à de nouvelles situations nationales et internationales, le gouvernement chinois a défini des demandes explicites en matière d’aide à l’étranger : améliorer le niveau de l’aide à l’étranger ; s’efforcer dans la mesure du possible ; bien faire des projets pour réellement faire bénéficier les pays bénéficiaires ; insister sur l’efficacité afin de servir la diplomatie chinoise. II. Les résultats et les caractéristiques de l’aide chinoise à l’Afrique (i) Les résultats de l’aide chinoise à l’Afrique. Dès la fondation de la Chine nouvelle, la Chine a fournit aux pays africains un soutien précieux et des aides dans la mesure du possible. Depuis une cinquantaine d’années, la Chine a offert à l’Afrique une grande quantité d’aide en appliquant 900 projets d’infrastructure et projets de bien-être public : fermes, stations de promotions de techniques agricoles, projets de coopération agricoles, travaux hydrauliques, usines de tentures textiles, sucreries, papeteries, usines de cigarettes et d’allumettes, usines d’engrais chimiques, centrales, cimenteries et hôpitaux. En plus, la Chine a aidé à construire des chemins de fer, des autoroutes, des centres de conférence et des installations sportives. Les aides concernent l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’électricité hydraulique, le transport, la radiotélévision, l’éducation, l’hygiène et la fabrication alimentaire. L’envoie des équipes médicales est une partie très importante de l’aide chinoise à l’Afrique. A partir de l’envoie de la première équipe médicale en Algérie en 1963, la Chine a envoyé 16000 personnes/fois à 47 pays africains, y compris le Maroc, la Tunisie, le Mali, le Djibouti, le Gabon, le Lesotho, la Namibie, la 4 Guinée etc., et a aidé et sauvé 180 millions de malades. En plus, la Chine accorde l’exemption des droits de douane en faveur d’une partie des pays les moins avancés africains, ce qui facilite l’entrée des produits africains dans le marché chinois. En même temps, le gouvernement chinois prend des mesures positives pour alléger les dettes des pays africains : elle a annulé la dette des pays africains d’un montant de 10,9 milliards de yuans et a promis d’annuler davantage des dettes d’un montant de plus de 10 milliards de yuans. Sur le plan éducatif, la Chine a offert des bourses gouvernementales à près de 20000 personnes/fois de 50 pays africains. Dès la fondation de la Chine nouvelle, la Chine a accordé aux pays africains une grande quantité d’aide sans aucune condition, et le contenu de l’aide varie conformément aux demandes de différentes périodes historiques et du développement de l’époque. L’aide chinoise est beaucoup appréciée par les gouvernements et les peuples africains, et contribue beaucoup au développement et au renforcement des relations amicales sino-africaines. Bien que la taille de l’aide chinoise à l’Afrique reste limitée, les résultats sont remarquables. Chacune des deux parties en bénéficie. L’aide chinoise a non seulement supporté l’indépendance politique, le développement économique et social des pays africains, mais aussi contribué au développement des relations commerciales même des relations bilatérales, élargi l’espace diplomatique de la Chine et des pays africains et renforcé l’influence internationale de la Chine et de l’Afrique. Depuis une cinquantaine d’années, l’aide chinoise joue un rôle très important dans le développement économique, l’amélioration de vie des habitants et l’augmentation des niveaux d’éducation et de santé des pays bénéficiaires. Beaucoup de projets construits à l’aide de la Chine tels que le chemin de fer Tanzabie-Zambie et le port d’amitié de la Mauritanie, sont devenus symboles de l’amitié sino-africaine. L’aide chinoise à l’Afrique renforce non seulement les relations commerciales sino-africaines, mais aussi la confiance politique mutuelle des deux parties. Elle promeut l’échange des avis politiques et la coordination des actions diplomatiques entre la Chine et l’Afrique. Les succès de la Chine dans la 5 lutte contre les motions anti-Chine à plusieurs réunions de la Commission des droits de l’homme de l’ONU, dans le rejet par l’Assemblée de l’ONU de l’intrigue de Taiwan de « retour à l’ONU », dans l’obtention de droit d’organisation des Jeux Olympiques 2008 et de l’Exposition universelle 2010, sont tous fortement soutenu par les pays africains. (ii) a. Les caractéristiques que présente l’aide chinoise à l’Afrique. Mettre l’accent sur l’égalité et les avantages mutuels. Les caractéristiques de l’aide chinoise à l’étranger comprennent : traiter les pays bénéficiaires sur un pied d’égalité, maintenir les intérêts communs ; fournir de l’aide dans la mesure du possible et n’imposer aucune condition politique ; poursuivre des résultats gagnant-gagnant et chercher au développement commun. Toutes ces caractéristiques reflètent l’idée d’égalité de la Chine dans l’aide à l’étranger. C’est grâce à ces principes essentiels de l’aide que la Chine a établi une image internationale de la paix, du développement, de la coopération et de la tolérance et que l’aide chinoise est généralement appréciée par les pays africains. D’après certains experts occidentaux, la Chine fournit un modèle très apprécié par les Africains, différent de ceux fournis par les pays occidentaux. Les pays occidentaux se considèrent comme bienfaiteurs et manifestent une condescendance. Ils ont sous-estimé l’importance d’un autre choix. b. Mettre l’accent sur la combinaison de l’aide et de la coopération économique. La Chine elle aussi est un pays en voie de développement. L’aide économique fournie par la Chine aux pays africains dans la mesure du possible fait partie de la « Coopération Sud-Sud ». Différente des pays occidentaux qui séparent l’aide officielle de la coopération économique, la Chine ne distingue pas vraiment l’aide à l’étranger et la coopération économique. Ceci provient de la compréhension du concept de l’aide de la Chine : pour la Chine, l’Afrique n’est pas seulement un continent bénéficiaire, mais aussi un continent où existe l’occasion de l’économie chinoise. Ce concept diffère de celui des pays occidentaux qui considèrent l’Afrique comme un fardeau économique de la communauté internationale et un continent bénéficiaire de l’aide internationale. En même temps, la Chine estime que «mieux vaut donner la technique de pêche que de donner du poisson », les projets d’aide ne peuvent promouvoir le développement 6 africain et créer plus d’avantages économiques et sociaux qu’en combinant avec des projets de coopération économique. C’est pourquoi l’aide chinoise à l’Afrique est toujours en lien étroit avec le commerce sino-africain. Le mécanisme de l’aide chinoise à l’étranger diffère aussi de celui des pays occidentaux : alors que les pays occidentaux possèdent un organisme chargé de l’aide à l’étranger (USAID des Etats-Unis, DFID de la Grande Bretagne etc.), la Chine permet à plusieurs organismes d’y participer: en plus du Ministère des Affaires étrangère et le Ministère du Commerce, il y a encore le Ministère de la Santé, le Ministère de l’Agriculture, le Ministère de l’éducation etc. En fait, presque tous les organismes chargés des affaires étrangères peuvent assumer des missions en matière de l’aide extérieure. c. Les modes de l’aide à l’étranger se diversifient, les domaines et l’envergure s’élargissent rapidement. Dans les années 50 et 60 du XXe siècle, les principaux modes de l’aide chinoise à l’Afrique sont : construction des projets, fourniture des matériaux et envoie des experts. A partir de l’année 1978 où la Chine a lancé la politique de réforme et d’ouverture, les pays africains ont eux aussi commencé un réglage de la structure économique. Dans ce contexte, les modes d’aide chinoise ainsi que les types de projets se mettent à se diversifier, le contenu s’enrichit et les résultats deviennent encore plus remarquables. La donation pure et simple, le prêt sans intérêt, le prêt bonifié, l’assistance technique, la construction des projets, la construction des usines effectuée directement par la partie chinoise, le service fourni par des experts, la fourniture de main d’œuvre, la formation des ressources humaines, la formation technique, l’instruction dans la gestion technique, le prêt concessionnel, la construction des centres de promotion de commerce, le désendettement en faveur des pays pauvres très endettés, la formation des fonctionnaires commerciaux ainsi que l’aide d’urgence lors des catastrophes naturelles sont devenus modes d’aide ou de coopération. Ces dernières années, au fur et à mesure du développement rapide de l’économie chinoise, les domaines et l’envergure de l’aide chinoise à l’étranger ne cesse de s’élargir. En 2006, les dépenses diplomatiques du gouvernement central chinois étaient de 16,8 milliards de yuans, dont 8,2 milliards de yuans contribués à l’aide à 7 l’étranger. La Chine a prévu des dépenses diplomatiques de 23 milliards de yuans pour l’année 2007, dont les dépenses liées à l’aide à l’étranger à la charge du budget du gouvernement central atteindront 10,8 milliards de yuans. L’augmentation importante des dépenses diplomatiques en 2007 résulte de l’augmentation des dépenses d’aide à l’Afrique conformément à l’esprit du Forum de coopération sino-africain, et de l’augmentation des frais d’adhésion des organisations internationales et des cotisations liés aux actions du maintien de la paix. On peut également juger par les 8 mesures visant à renforcer le partenariat du type nouveau sino-africain définies lors du Forum de coopération sino-africain en novembre 2006 que l’envergure et les domaines de l’aide chinoise à l’Afrique sont en train de s’élargir. Avec le développement de l’économie chinoise, la Chine contribuera encore plus pour soutenir les pays africains. III. Les objectifs stratégiques de l’aide chinoise à l’Afrique Les objectifs stratégiques de l’aide chinoise à l’Afrique correspondent aux intérêts stratégiques de la Chine en Afrique. Les pays en voie de développement portent une grande importance stratégique pour la Chine qui elle-même est un grand pays en développement. Les pays en développement constituent la base de la diplomatie de la Chine, et l’Afrique, la base de la base. Les intérêts stratégiques de l’aide chinoise à l’Afrique se reflètent sur 3 aspects : (i) Intérêts politiques. L’Afrique est une puissance importante non négligeable dans l’arène internationale, elle joue un rôle exceptionnel dans la diplomatie chinoise. L’émergence de la Chine nécessite le soutien des pays africains. L’espace pour manoeuvrer de la diplomatie chinoise serait réduit sans le soutien des pays africains. La Chine est en même temps un grand pays et un pays en développement. Ce double statut explique le fait que la base de la diplomatie chinoise se trouve dans les pays en développement. Les pays en développement constituent la base et le point d’appui de la diplomatie chinoise. L’Afrique était, est et sera partenaire stratégique de la Chine et un support important de la Chine pour bien traiter les relations avec les pays africains. 8 (ii) Intérêts économiques. Le développement économique de notre pays doit se baser sur les ressources mondiales et être orienté par le marché mondial. Du point de vue de la distribution efficace des ressources mondiales, notamment analysé par rapport à la situation actuelle de la concurrence globale, le développement économique chinois ne doit plus se limiter à la circulation intérieure de l’économie, et doit baser sur les ressources mondiales et être orienté par le marché mondial. L’Afrique possède de riches ressources et de grande potentialité de marché. Elle fait partie importante de la stratégie « deux ressources, deux marchés » de la Chine. (iii) Besoin de réunification de la patrie. La Chine ne pourra pas réaliser la réunification sans le soutien des pays africains. Actuellement, il reste encore 5 pays africains ayant établi des soi-disant relations diplomatiques avec Taiwan. Dans un certain sens, c’est l’espace de « l’indépendance de Taiwan » dans la communauté internationale. La coopération entre la Chine et les pays africains contribuera à la restriction de l’espace internationale de la soi-disant « indépendance de Taiwan ». IV. Les nouveaux défis de l’aide chinoise à l’Afrique L’élargissement de l’envergure de l’aide chinoise à l’étranger apporte de nouveaux défis à la politique d’aide à l’étranger. Quels sont les nouveaux principes à suivre dans le nouveau contexte ? Comment rendre l’aide plus efficace ? Comment aider les pays en développement à se tirer de la situation difficile ? Comment les entreprises peuvent-elles jouer un rôle plus actif dans l’aide chinoise à l’Afrique (renforcer les responsabilités sociales des entreprises) ? Comment renforcer la coopération internationale en matière de l’aide ? Comment approfondir les relations sino-africaines via l’aide de la Chine à l’Afrique ? Toutes sont des questions à étudier. Les principaux défis sont : (i) Bien traiter les relations entre le besoin intérieur et l’aide à l’Afrique. Malgré un développement rapide de l’économie et une augmentation du volume économique global, la Chine reste un pays en développement très typique dont le PIB moyen par tête reste et restera pendant une longue période à venir à un niveau relativement 9 inférieur. La Chine a des dizaines de millions de personnes pauvres, le déséquilibre entre différentes régions et celui entre les campagnes et les villes existent toujours. Par conséquent, pendant une longue période, il est impossible pour la Chine d’accorder à l’étranger y compris à l’Afrique de grandes quantités d’aide comme les Etats-Unis et le Japon. Mais en même temps, le gouvernement chinois a conscience que l’aide à l’Afrique est une politique stratégique à long terme. D’une part, l’Afrique est le continent où se concentrent le plus de pays pauvres très endettés. Depuis la fin du XXe siècle, la situation générale de l’économie africaine s’améliore, mais la plupart des pays africains se trouvent toujours dans une situation difficile et ont un fort besoin d’aide étrangère. D’autre part, l’aide chinoise à l’Afrique est un domaine exceptionnel de la coopération commerciale sino-africaine et même des relations bilatérales sino-africaines. L’Afrique n’est pas le seul bénéficiaire. En fait, la Chine a étendu ses intérêts en Afrique tout en fournissant son aide à cette dernière. (ii) Renforcer davantage la capacité de construction de l’Afrique en profitant bien de l’aide chinoise. Il y a un proverbe chinois : « Mieux vaut donner la technique de pêche que de donner du poisson ». Avec l’élargissement de l’envergure de l’aide chinoise à l’Afrique, le défi que rencontre la Chine en la matière est de plus en plus important. Trouver une bonne voie de développement durable pour l’Afrique est encore un grand défi. Après plusieurs années de coopération avec les pays occidentaux, l’Afrique n’a pas réussi à sortir de la marginalisation. C’est la raison pour laquelle elle choisit de coopérer avec les pays asiatiques en espérant trouver une bonne voie de développement et renforcer la capacité de développement économique. Par conséquent, l’aide chinoise à l’Afrique doit tout d’abord être liée au développement économique de ces pays, aider des projets pouvant conduire au développement durable au lieu de projets visant une compensation en une seule fois. En plus, l’aide chinoise doit être liée à la formation des marchés intérieurs de ces pays, les encourager à développer l’économie de marché pour faciliter l’aide mutuelle économique et le commerce. (iii) Renforcer les responsabilités sociales des entreprises dans l’aide à l’étranger et la coopération économique. L’aide à l’étranger est un travail diplomatique et 10 économique avec une forte politisation. Les entreprises chinoises jouent un rôle très actif dans l’aide chinoise à l’étranger. A l’époque de l’économie planifiée, le gouvernement peut, par ordonnances administratives, demander aux entreprises de faire tout ce qu’il veut. Mais à l’époque de l’économie de marché, le gouvernement doit respecter les règles du marché : les lois et les règlements sont le seul outil pour lui de renforcer la supervision des entreprises, les pousser à assumer les responsabilités sociales et les encourager à promouvoir le développement social et économique de l’Afrique et à renforcer davantage les relations sino-africaines tout en assurant leurs propres intérêts économiques. (iv) Bien traiter les relations entre la préservation des traditions et la spécialisation de l’aide à l’étranger. Au fur et à mesure de l’élargissement de l’envergure de l’aide chinoise à l’étranger, les modes d’aide se diversifient et la Chine rencontrera de plus en plus de problèmes dans le domaine de l’aide. Les modes d’aide, le cadre de l’aide ainsi que la quantité d’aide nécessitent une décision scientifique. La résolution de ces problèmes concerne non seulement les intérêts des pays bénéficiaires, mais aussi le développement à long terme de la Chine. Dans le futur, l’aide chinoise à l’étranger doit se développer pour devenir plus professionnelle, scientifique, synthétique et rationnelle. L’aide chinoise à l’étranger doit varier d’après l’évolution de la situation nationale et internationale. Elle doit tracer un nouveau chemin pour rendre le mécanisme, le mode de gestion, les modes d’aide ainsi que le contenu de l’aide à l’Afrique plus efficaces et plus rationnels. Le niveau et l’efficacité de l’aide chinoise à l’Afrique doivent être amélioré sans cesse. (v) Perfectionner davantage les lois, les règlements et les règles en matière d’aide à l’étranger. Au fur et à mesure de l’élargissement de l’envergure, l’aide à l’étranger occupe une place de plus en plus importante dans la diplomatie chinoise. En tant que partie importante des politiques diplomatiques, l’aide à l’étranger nécessite des principes, des lois et des mesures relatifs, afin d’établir la base législative et de se rendre plus scientifique et normalisée. Actuellement, la Chine a beaucoup à faire dans ce domaine. La plupart des pays développés, notamment les pays membres de DAC (Development Assistance Committee) de l’OECD, possèdent un système législatif en 11 matière de l’aide à l’étranger qui est en principe utile. La Chine peut y prendre les parties raisonnables pour référence et s’efforcer d’élaborer ses propres lois et des règlements en la matière qui sont indicatifs, scientifique et pragmatiques, et qui représentent les caractéristiques de la coopération Sud-Sud. (vi) Prendre les expériences étrangères pour référence, mettre ses qualités en valeur et éviter le jeu de ses insuffisances. Par rapport à ceux des pays occidentaux, le concept et les méthodes de l’aide chinoise à l’étranger présentent beaucoup d’avantages. Mais en même temps, la Chine doit apprendre les expériences utiles de la communauté internationale en matière d’aide à l’étranger. Bien que les pays développés aient connu des échecs, ils ont quand même accumulé des expériences utiles en gestion. La Chine doit en approfondir les recherches. Faute de bons experts des études de développement et d’aide internationale, la Chine doit envoyer plus d’étudiants et de savants aux pays occidentaux pour connaître les expériences heureuses et malheureuses de ceux-ci. Ceci constituera la base de la coopération entre la Chine et les pays occidentaux dans l’aide à l Afrique. (vii) Renforcer la coopération multilatérale. L’aide chinoise à l’étranger a beaucoup contribué à la promotion des avantages mutuels et de la coopération. Mais la Chine est un pays en développement, ses capitaux et canaux d’aide sont limités. Une meilleure coopération entre la Chine et les pays développés facilitera l’aide à l’Afrique et améliorera davantage les relations sino-africaines. Ce n’est pas mal de concurrencer avec les pays développés dans l’investissement en Afrique, les commerces avec l’Afrique et la fourniture de l’aide à l’Afrique. Mais la coopération avec les pays développés sera encore mieux : mieux pour aider l’Afrique à réaliser le plus tôt possible les objectifs du millénaire pour le développement, mieux pour renforcer sans cesse les relations sino-africaines. 12