Pierre Bourdieu
La leçon sur la leçon
Petit ouvrage, très court qui présente (constitue ?) le discours, la leçon inaugurale prononcée
par P. Bourdieu lors de son entrée au collège de France. Il s’agit d’un discours, il n’y a donc
pas de parties différentes, repérées par des titres, seulement des retours à la ligne qui peuvent
introduire une certaine structure dans le texte, dans le raisonnement et que l’in retrouvera dans
le résumé, de manière à en donner une idée plus proche de la réalité.
Comme l’indique le titre, la leçon que se propose de donner Pierre Bourdieu, porte sur ce rite
d’institution qu’est la leçon inaugurale et par extension sur les rites d’institutions et les
institutions en général, et sur l’objectivation dont doit faire preuve le savant et en particulier le
sociologue.
La sociologie, science de l’institution et du rapport à l’institution produit une distance,
arrache à l’état d’innocence…
« Toutes propositions que [la sociologie] énonce peuvent et doivent s’appliquer au sujet qui
fait la science » nécessité d’une distance chez le sociologue, par rapport à son travail, à
ceux qui le commande ou à qui il le destinerait, lever le voile, s’arracher aux adhérences et
adhésions qui pourraient le tromper.
Sociologie de la sociologie, mobiliser contre la science se faisant la science déjà faite ie
appliquer les principes découverts par la sociologie à la sociologie. Primordial sociologie
de l’enseignement et du monde intellectuel permet connaissance du sujet de connaissance.
Critique qui doit viser cette élite, le monde savant, préconisée par le sociologue, doit aussi
s’appliquer à lui-même, ce qui n’est pas inné, difficile à penser (cf Durkheim et les
marxistes), « s’arracher au sommeil dogmatique ».
« Interrogation critique s’impose comme seule manière d’échapper à ce principe
systématique d’erreur qu’est la tentation de la vision souveraine », ,puisque le sociologue peut
assumer les fonctions du rex archaïque, qui sont de dire les frontières, les limites, ie le sacré,
« pouvoir de constitution qui appartient au dire autorisé de faire exister dans les consciences
et dans les choses les divisions du monde social.
« Sociologie doit prendre pour objet, eu lieu de s’y laisser prendre la lutte pour le monopole
de la représentation légitime du monde social. » En effet, le sociologue qui dit les limites,
classe les individus. Mais ces individus classés ont une conscience, une voix, peuvent refuser
le principe du classement. L’histoire montre que c’est presque toujours sous la conduite de
candidats à la position de dominants (monopole du pouvoir de juger et de classer), souvent
eux même mal classés, que les dominés peuvent s’arracher à l’emprise du classement légitime
et transformer leur vision du monde…
Sociologue découvre qu’il est lui-même impliqué dans cette lutte pour « la construction et
l’imposition de la taxinomie légitime » et décide de se donner pour objet la science de cette
lutte, il s’efforce de « dire la vérité des luttes qui ont pour enjeux [notamment] la vérité ». Les
critères de classement que le sociologue utilise sont le produit de l’histoire des luttes
symboliques qui ont précédé, luttes qui ont pour objet l’existence et la définition des classes et
qui ont par là même contribué à les faire, effet de théorie exercé par sociologies du passé.
(prise en compte système de classement à travers lequel la sociologie a tendance à penser la
société).
Danger concernant le travail du sociologue, du fait même du langage que nous utilisons. En
effet, celui-ci est toujours connoté, utilisation d’adjectifs, d’adverbes qui tendent à condamner
ou consacrer (normatif). Ainsi peut entrainer critiques (ex description rapport plus démunis
culturellement à la culture savante peut être interprété comme manière condamner le peuple à
l’ignorance ou de réhabiliter, célébrer l’inculture..). De même certains sujets où, le fait de