2. Analyse :
Commentaire de traduction : les points en gras correspondent aux cas de figure
vus en cours et qu’il fallait donc repérer et commenter.
Remarquez qu’à aucun moment il n’est fait mention du traducteur, de
stylistique (lourder, « sonne mieux »…) etc.
1)….appeared so suddenly and silently you’d have thought he’d just popped out…
Il apparut si soudainement et dans un tel silence qu’il semblait avoir jailli du sol.
Dans le segment en anglais, tiré d’un récit fictif au passé, on a l’expression d’une
appréciation « would have thought » associée à une origine exprimée par le pronom
YOU.
En anglais, YOU peut référer directement au co-locuteur ou avoir une valeur générique
(cf. you never know ≈ one never knows). Dans les deux cas, YOU implique la prise en
compte d’une relation à « l’autre », relation que l’on peut qualifier d’intersubjective
(représentation du couple locuteur / co-locuteur).
Dans le passage vers le français, la traduction par VOUS ou TU est exclu du fait du
cadre de fiction posé par le récit.
« Que tu aurais pu penser / que vous auriez pu penser »
Ici, on construirait une référence au co-locuteur, ce qui n’a pas lieu d’être dans le récit.
Une traduction littérale est donc exclue. On dispose en français du pronom ON qui peut
avoir une valeur générique équivalente à YOU dans ce contexte :
« qu’on aurait pu penser »
Cependant, le point de vue à l’origine de l’appréciation est dans ce cas encore identifié
à un ou plusieurs sujets, incluant le locuteur. Or, on sait que dans bien des contextes, la
relation intersubjective construite en anglais disparaît dans le passage vers le français
(cf. discours de la recette de cuisine). C’est l’option illustrée ici puisque l’origine de
l’appréciation n’est pas mentionnée en français. C’est le verbe SEMBLER portant sur sujet
IL référant au personnage et son action qui permet d’exprimer une modalité appréciative
non repérée par rapport à un sujet quelconque.
2) he’d just popped out of the ground.
Il apparut si soudainement et dans un tel silence qu’il semblait avoir jailli du sol.
Dans ce segment en anglais, on a l’expression d’un déplacement selon le schéma :
Sujet + Verbe de mode de déplacement (idée de rapidité/soudaineté) + préposition
(expression de la trajectoire) + complément circonstanciel de lieu.
Il s’agit d’un schéma classique en anglais qui pose problème dans le passage vers le
français. Premièrement, parce que l’agencement est différent en français, ce qui entraîne
comme conséquence que la trajectoire est exprimée presque systématiquement par le
verbe. Deuxièmement, parce que de manière idiomatique, le mode de déplacement est
souvent omis.
Dans la traduction on remarque que le verbe JAILLIR permet à la fois d’exprimer
l’aspect soudain de l’action et le mouvement vers l’extérieur (exprimé en anglais par
OUT). Il y a ainsi un condensé d’informations sur le verbe et le mode de déplacement
n’est ici pas omis.
3) The cat’s tail twitched and its eyes narrowed.
La queue du chat frémit, ses yeux se rétrécirent.