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Il est certes difficile de cerner précisément les effets d’un accord commercial sur les
emplois et sur la croissance, mais il est évident que l’ALÉNA a eu sur l’économie
québécoise et canadienne des effets bénéfiques importants.
Les échanges commerciaux et les flux d’investissements entre le Québec, le Canada, le
Mexique et les Etats-Unis ont nettement augmenté depuis l’entrée en vigueur de
l’Accord en 1994, le commerce total de marchandises en Amérique du Nord intra-zone
ayant atteint en 2000 plus de 659.216 milliards de dollars américains correspondant à
51,7% de leurs exportations totales.
Les échanges de marchandises entre le Québec, le Canada et ses deux partenaires
reflètent cette tendance : les échanges avec le Mexique ont en effet progressé et atteint
12 milliards de dollars américains, tandis que le commerce avec les États-Unis s’est
accru de 11% durant la même période pour se chiffrer à 383 milliards de dollars
américains en 2000; la part du Québec dans ce commerce est de 60 milliards de dollars
américains. La valeur des biens et services qui franchissent la frontière canado-
américaine s’établit aujourd’hui à environ 1 milliard de dollars US par jour. L’ALÉNA
exporte pour 1.312 milliards de dollars américains (87% de la ZLÉA) et importe 11 476
milliards de dollars (97,9 % de la ZLÉA).
L’accès plus facile aux marchés de l’ALÉNA et l’établissement des règles claires sur le
commerce et l’investissement ont accru l’attrait du Québec et du Canada aux yeux de
leurs propres investisseurs et des investisseurs étrangers. En 2000, l’investissement
étranger direct (IED) a doublé au Québec, se chiffrant à 7 milliards de dollars canadiens,
alors qu’il totalisait 3.500 milliards en 1999. Par ailleurs, 69% des investissements au
Québec ont été annoncés par des sociétés américaines. Les flux en sens inverse sont
également considérables : l’investissement canadien direct aux États-Unis et au
Mexique a augmenté de 86% et 324%, respectivement, par rapport à 1993.
Dans un contexte de mondialisation de la production et des marchés, les échanges du
Québec avec ses partenaires sont de plus en plus importants, étant donné que le
Québec exporte 57% de son PIB; ses principaux marchés extérieurs se situent
cependant en Amérique du Nord (reste du Canada et des États-Unis) et il continuera
d’en être ainsi au cours des prochaines années. La proximité du marché américain
(86% des exportations internationales), le plus vaste marché de consommation au
monde, l’accès préférentiel à ce marché procuré par l’Accord de libre-échange et les
perspectives de croissance dans l’ensemble de la région sont parmi les facteurs qui
viennent appuyer ce constat. Le phénomène de continentalisation de l’économie
québécoise s’accentue donc. Malgré cette situation, l’Europe reste toujours un marché
prioritaire pour le Québec, puisqu’il est le deuxième en importance où se dirigent 8,6 %
de ses exportations internationales.
Enfin, l’Accord de libre-échange a joué un rôle catalyseur dans l’évolution du commerce
extérieur du Québec. Il pourrait y contribuer encore davantage, puisque le commerce en
Amérique du Nord peut encore être davantage libéralisé et sera élargi dans le cadre de
la ZLÉA.