L'expert économiste considère que cette notation vient appuyer les efforts du gouvernement tunisien pour
sortir, très prochainement, sur le marché financier international dans le but de mobiliser 1,1 milliard d'euros à
un taux d'intérêt d'environ 5,75% et à la seule garantie de l'Etat tunisien. Il estime que le rapport de Moody's va
aider la Tunisie dans ses démarches pour l'obtention de ce crédit, malgré son coût onéreux et la polémique
créée à son sujet.
Moody's a conditionné la révision de sa notation par la stabilisation de la situation sécuritaire et la réalisation
d'un ensemble de réformes structurelles économiques et sociales, conditions du reste approuvées par la
Tunisie, a fait remarquer Mourad Hattab, qui appréhende la poursuite de la Tunisie dans sa politique
d'endettement.
Le bout du tunnel est tout proche
L'universitaire Fathi Nouri est d'un avis contraire puisqu'il estime que la confirmation de la notation de la
Tunisie par Moody's est une décision raisonnable et adaptée à la situation économique, sociale et politique de
la Tunisie. Cette notation assortie de perspectives stables permettra de relancer l'activité des opérateurs
économiques et de booster l'investissement étranger, a-t-il estimé, précisant que l'orientation vers la maîtrise
des grands équilibres financiers a permis leur stabilisation, à l'instar de l'inflation, qui constitue un frein à la
croissance, et qui s'est établi à 3,5% en 2015 (contre 5,7% en 2013).
L'expert met l'accent sur la maîtrise du déficit budgétaire, qui a régressé pour s'établir à 3,9% en 2015 (4,4% en
2014), en soulignant aussi la stabilité du défit de la balance commerciale en dépit de son niveau élevé (8,9%) et
du taux de chômage (15,4% en 2015), qui reste important mais pas encore catastrophique, puisqu'il a gardé le
même niveau.
La réforme du secteur bancaire, la promulgation prochaine du nouveau code de l'investissement et le plan
quinquennal de développement 2016-2020 vont permettre de stabiliser la situation et de donner des signes
positifs de sortie de la crise, estime encore M. Nouri, qui fait aussi remarquer que les réserves en devises ont
atteint, à fin février 2016, 123 jours d'importation, dépassant ainsi le seuil minimum de 90 jours, ce qui
constitue, à ses yeux, un important facteur de stabilité. Quant au taux de l'endettement (53,3% à fin 2015), il
reste acceptable par rapport à d'autres pays, assure l'économiste. La stabilité politique, la mise en place d'un
gouvernement élu depuis plus d'une année et l'amélioration de la situation sécuritaire ont contribué à cette
notation, estime M. Nouri, qui admet, cependant, que la situation sociale reste le point faible du pays vu la
persistance de la pression sociale sur le gouvernement et la poursuite des sit-in, malgré la régression de leur
nombre.
Bref, pour l'universitaire, l'économie tunisienne a dépassé la phase du danger et est passé à la phase de stabilité
et des réformes avant d'entamer celle des réalisations.
I. B. (avec Tap).
Post date: 2016-03-03 18:40:06
Post date GMT: 2016-03-03 17:40:06
Post modified date: 2016-03-03 18:40:06
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