
APCP  
ASSOCIATION DE PREFIGURATION D'UN CONSEIL DE PRESSE  
 
 Un conseil de presse : une opportunité à saisir par les journalistes 
 
 
 
Quelles garanties offrent les  journalistes  à  leurs  publics que leur travail est  réalisé selon  une 
déontologie  rigoureuse ?  Aucune  profession  ne  peut  prétendre  à  la  crédibilité  auprès  de  ses 
partenaires (public, autorités, etc.) si elle ne leur garantit pas que ses “productions” sont élaborées 
selon des principes éthiques et de qualité. Cela n’a jamais été le cas en France, la profession n’a 
pas su ou voulu donner ce gage de discipline et de bonne volonté. Résultat : son image et la 
confiance du public sont sérieusement écornées.  
 
Un  conseil  de  presse  offrirait  aux  journalistes  une  opportunité  exceptionnelle,  voire 
« historique » :  donner  enfin  vie  à  une  régulation  indispensable  pour  la  reconquête  de  leur 
crédibilité.  Une  régulation  dans  laquelle  ils  auront  leur  mot  à  dire  (à  l’inverse  du  Conseil 
supérieur de l’audiovisuel ou de la Commission paritaire des publications et agences de presse, 
par exemple). L'idée d'un conseil de presse, c'est-à-dire essentiellement une instance nationale de 
médiation (et non pas un conseil de l'ordre), peut constituer une aide (et non un frein) pour les 
journalistes.  
Ceux qui voient dans le conseil de presse la figure d’un Père fouettard destiné à limiter le champ 
d’action  des  journalistes  ne  parlent  assurément  pas  du  projet  d’instance  élaboré  par  l’APCP.  
Notre proposition voit au contraire dans un futur conseil de presse un outil destiné à renforcer 
autant  la  liberté  d'expression  des  journalistes  que  la  qualité  de  leur  travail.  En  effet,  grâce  à 
l'existence d'une telle instance, le journaliste pourra plus facilement exciper de sa liberté et du 
droit  du  public  à  une  information  de  qualité  pour  résister  aux  pressions  des  pouvoirs,  de  la 
publicité  et  même  de  son  employeur.  Il  aura  un  appui  extérieur  face  aux  pressions  externes 
comme  internes,  contre  lesquelles  il  est  aujourd'hui  pratiquement  désarmé.  Il  pourra  alors 
s'appuyer sur sa mission d'intérêt général (« chien de garde de la démocratie », comme le dit la 
Cour européenne des droits de l'homme) pour résister aux pressions multiformes. 
A l'heure où les nouvelles technologies bouleversent la profession, celle-ci peut saisir sa chance 
d'évoluer en créant elle-même (sans attendre que les pouvoirs l’imposent) et en la cogérant une 
instance de mediation avec les éditeurs et le public. Cette régulation sera nécessaire, en outre, 
pour empêcher l’explosion du métier en expressions « citoyennes » ouvertes à toutes les dérives. 
En  montrant  sa  bonne  volonté,  en  s'engageant  à  plus  de  rigueur  dans  son  travail  et  de 
responsabilité face à la société, le journalisme pourra ainsi clairement protéger sa spécificité.  
Un tel conseil serait aussi un lieu de débat public sur les questions déontologiques de la presse: 
pédagogie  sur  les  normes  éthiques  et  les  conditions  d’élaboration  de  l’information,  arbitrage, 
régulation, sanctions  symboliques (médiatiques),  réflexion  sur les évolutions du métier et des 
besoins  du  public,  etc.  Il  améliorerait  ainsi  les  relations  entre  les  publics  des  médias  et  les 
professionnels de l’information.