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La
Première
Fois
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Introduction
La première fois prolonge la démarche initiée avec Je vous ai apporté un
disque. Cette petite forme créée pour un festival qui a connu, à notre
surprise et plaisir, déjà quarante-six représentations dans treize lieux
différents, dont des re-créations bilingues à Aarau et à Moscou.
Le Théâtre en Flammes poursuit son expérimentation sur une forme de
naturalisme du jeu ; un théâtre quelquefois à la limite du genre de la
performance mettant en scène des histoires du quotidien, diocres et
émouvantes, égocentriques et universelles.
La première fois met en valeur des acteurs, leur force d’interprétation,
leurs individualités au service de la création artistique. Seize comédiens
d’âges et de profils différents seront engagés pour une semaine de
répétitions ; chaque représentation réunira neuf d’entre eux, idéalement
jamais dans la même configuration. Ils seront accompagnés par un musicien,
un éclairagiste et un sonorisateur présents chaque soir pour recréer la
représentation, pour que chaque soirée soit unique. Improvisation et prise
de risque dans un cadre à la fois très précis et ouvert à toutes les
audaces sont les mots d’ordre de ce spectacle.
Notes d’intentions
La première fois que j’ai voté aux élections, j’ai voté socialiste et ma
mère m’a fait jurer de ne rien dire à mon père
Une description
Neuf acteurs entrent en scène. Ils s’installent sur des chaises, dispersées
dans l’espace. Puis ils parlent, de manière aléatoire, improvisée. Ils
racontent des premières fois. Chaque récit commence par la même phrase, La
première foisParfois, le récit se concentre en une seule phrase. Parfois, cet
énoncé initial rituel est commenté, et donne des impressions, des informations,
des sensations complémentaires.
Les acteurs parlent quand ils le veulent. Les mots se chevauchent parfois, mais
tous doivent rester audibles, chacun adaptant le volume de sa voix tout en
restant attentifs aux autres. Les acteurs portent des micros HF, on les entend
parfaitement, ils sont proches de nous. Une musique se glisse quelquefois sous
les mots.
Haikus
La parole des premières fois est parfois complétée par un haïku, contemporain
ou ancien. Chaque acteur a appris quelques haikus, qu’il prononce quand bon lui
semble. Ces brefs poèmes complètent le paysage émotionnel et sonore, et sont
une autre manière de formuler des impressions personnelles. Les haïkus
indiquent un trait de la personnalité, de la sensibilité des personnages. Ils
donnent au spectateur des images qui s’ajoutent et se lent à celles contenues
dans les paroles appartenant aux personnages.
La première fois que j’ai été une femme.
Réalité
Le projet n’est pas de demander de se souvenir/d’inventer des moments
extraordinaires, mais de raconter des petites choses importantes, marquantes
malgré ou grâce à leur simplicité, et d’ouvrir ainsi nos imaginaires et notre
capacité d’identification, en dévoilant un pan d’images, de sensations,
d’émotions, avec une brève description, un souvenir, une couleur, tout comme le
font les haïkus. Des acteurs sont sur le plateau, au travail, et ils disent ce
qu’ils veulent bien dire. Ils sont avec leur imaginaire, leur vécu
transfiguré, menti, réinventé, leur corps mis en scène, ils font leur travail
d’acteur…
Musiques
Une création musicale originale sera composée par Stéphane Vecchione. Il a déjà
travaillé avec nous pour deux spectacles : La Supplication et On liquide, et,
très récemment, pour une mise en lecture très musicale de Tokyo, d’Eric Sadin à
la Bibliothèque Cantonale et Universitaire de Rumine.
Le projet musical est apparenté au travail des acteurs. Le matériel sonore,
réunissant les compositions et sons récupérés de et par Stéphane Vecchione sont
stockés dans un laptop. Lors des représentations, ces musiques et ces ambiances
seront diffusées à différents moments et à des volumes variables selon le
déroulement de la représentation. Certaines représentations seront ainsi très
« musicalisées », d’autres beaucoup moins.
Lumière
La lumière sera elle aussi construite selon le même modèle. Elle prendra une
part prépondérante au projet. Architecturée et organisée en amont, elle sera
dirigée en direct par Laurent Junod en fonction du déroulement de chaque
représentation. Parfois très crue et très serrée sur chaque acteur, elle pourra
être plus globale et douce selon les moments. Le projet, si les moyens le
permettent, est d’utiliser des machines avec des faisceaux mobiles, afin de
serrer/élargir les plans, afin de modifier insensiblement le focus et le grain
de la lumière.
*******
Dix minutes avant ma vraie première fois
j’avais encore les skis aux pieds.
Rien que des premières fois
Ce spectacle sera une petite cérémonie, simple, mais pas naturaliste ;
enluminée par la lumière et magnifiée par le son de la voix à travers le micro
et la musique .
Une distribution différente chaque soir permettra que chaque représentation
soit, elle aussi, une première fois. Il s’agit de ne pas créer d’habitude,
de ne pas répéter les mêmes mots, de rester direct et immédiat, au présent,
afin de garder la fragilité et l’imaginaire intacts.
Pour autant, cela reste profondément un travail d’acteur, et non pas une
plongée dans la vie et les secrets des uns et des autres. L’acteur raconte,
invente, puise dans ses souvenirs et sa sensibilité de l’instant, il réinvente,
trafique, complique, allège, pour toutes ses premières fois triviales et
grandioses, touchantes ou drôles.
En tournée, selon les lieux et les dates, l’idée est de recréer en engageant
quelques acteurs « locaux » tout en conservant quelques acteurs du projet
initial.
Oratorio
La première fois pourrait s’approcher d’une forme d’oratorio. Le tout sera en
effet un objet scénique très sonore, avec les mots, les haïkus, les musiques,
le tout parfois se superposant. Cet ensemble fera appel à nos mémoires, nos
souvenirs de gestes, de mots, de situations, de cœurs fracassés, de rires au
bout de la nuit, de ruptures dont on ne se remettra jamais. On sera avec les
acteurs, avec leurs histoires, mais aussi constamment renvoyés à notre propre
biographie, historique et évidemment sentimentale, passée et présente.
DM, octobre 2006
Générique
Interprétation* Jean-Luc Borgeat
Blandine Costaz
Pierre-Isaïe Duc
Lionel Frésard
Piera Honegger
Marblum Jequier
François Karlen
Jean-Marc Morel
Frédéric Ozier
Philippe Panizzon
Julia Perazzini
Selvi Purro
Delphine Rosay
Valerio Scamuffa
Lucie Zelger
Mise en scène Denis Maillefer
Musique Stéphane Vecchione
Lumière Laurent Junod
Son Philippe de Rham
Consultante vestimentaire Isa Boucharlat
Administration et communication Catherine Monney
Création Festival de la Bâtie, Genève
du 11 au 15 septembre 2007
Tournée Belle Usine, Fully
du 21 septembre 2007
Théâtre Arsenic, Lausanne
du 25 au 30 septembre 2007
Salle CO2, Bulle
le 12 octobre 2007
Recréation bilingue (fr/all) Theater Tuchlaube, Aarau
du 7 au 10 mai 2008
Coproduction Théâtre en Flammes Lausanne
La Bâtie Festival de Genève
Théâtre Arsenic, Lausanne
Avec le soutien de l’Etat de Vaud, de la Loterie Romande, de la Ville de
Lausanne, de Pro Helvetia fondation suisse pour la culture, et de la
République et canton de Genève.
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