Annexe 2. Informations médicales
Que faire sur les lieux du sinistre ?
La rapidité d'apparition des effets toxiques des fumées impose une évaluation très
précoce de l'état clinique des victimes. La situation se complique par le fait que ces
accidents ont le plus souvent un caractère collectif. Les aspects cliniques sont très
variés et souvent trompeurs. Ils sont l'expression des phénomènes hypoxiques
(aggravés par la perturbation des échanges gazeux), irritatifs et toxiques tant locaux
que systémiques.
Le bilan circonstanciel
Son intérêt est fondamental. Il repose sur l'interrogatoire des victimes conscientes afin
de tenter de déterminer le nombre de personnes présentes sur le lieu du sinistre ainsi
que les circonstances de l'accident (explosion, suicide avec intoxication associée, ...).
Le principal élément pronostique repose sur la notion de présence de fumées à
l'intérieur d'un espace clos. Il faut penser à prévenir le sur-accident (vapeurs sous
pression, toxiques industriels) notamment s'il s'agit d'un local professionnel. On doit
également s'assurer de la sécurité des intervenants (port systématique de l'appareil
respiratoire isolant).
La prise en charge pré-hospitalière
Les objectifs initiaux de la prise en charge comportent l'extraction des victimes du milieu
toxique, le maintien des fonctions vitales (conscience, ventilation, circulation),
l'oxygénothérapie précoce, la confirmation du diagnostic d'inhalation de fumées et la
prévention des lésions respiratoires ou toxiques d'apparition retardée. La demi-vie
sanguine de certains toxiques étant courte (cyanure), les prélèvements sanguins
doivent être effectués immédiatement (deux tubes héparinés au moins pour le dosage
du monoxyde de carbone et du cyanure).
L'état de conscience : Dès l'arrivée sur les lieux du sinistre, on doit s'attacher à
rechercher toute altération, même transitoire, de l'état de conscience des victimes
(coma, syndrome confusionnel, agressivité, ...). Il convient également d'en noter
l'évolution au cours du temps. On prendra également en compte l'existence de
céphalées ou de vomissements (intoxication au C0).
L'état ventilatoire : Il faut, le plus rapidement possible, libérer les voies aériennes et
administrer de l'oxygène à fort débit (10 l/mn à l'aide d'un masque à haute
concentration) chez toutes les victimes en respiration spontanée ayant été exposées
aux fumées d'incendie. Si la victime est consciente, on l'installera préférentiellement en
position demi-assise (en l'absence de lésions traumatiques associées). Si la victime est
inconsciente et qu'elle ventile, elle sera placée en position latérale de sécurité (PLS),