II) Contenu et méthodes
Pour mener ce travail nous avons développé un code en C couplant les équations
hydrodynamiques du choc et les équations cinétiques du transport des particules relativistes,
permettant un calcul non-linéaire auto-consistent de la forme de la fonction de distribution en
énergie des particules et de la structure spatiale du choc (les rayons cosmiques sont "injectés"
et accélérés par le choc et rétroagissent sur la structure de celui-ci) [3,4]. La partie
hydrodynamique
résout les équations d'Euler (une dimension spatiale effective, en 1D
cartésien ou en 3D à symétrie sphérique) avec un schéma volumes finis utilisant une méthode
de Godunov du second ordre en temps ("leap-frog") et en espace (limiteur de pentes). La
partie
cinétique
résout l'équation de transport de la fonction de distribution des rayons
cosmiques (une dimension spatiale, une dimension d'énergie) avec pour la diffusion spatiale un
schéma implicite, explicite (éventuellement accéléré par "super-time-stepping") ou mixte
(Crank-Nicholson).
Le couplage des particules et du fluide est un problème numériquement très exigeant car il
est nécessaire de bien représenter une très large gamme d'échelles spatiales et temporelles
(induites par la diffusion des rayons cosmiques, qui dépend de leur énergie). Cela a conduit à
l’implémentation d'un algorithme de raffinement adaptatif du maillage spatial (AMR) de type
grilles emboîtées. Pour gagner encore davantage en temps de calcul le code a été parallélisé,
selon la dimension d'espace (où l'AMR induit un trop fort déséquilibre de charges) puis selon la
dimension d'énergie (où de bons "scalings" peuvent être obtenus).
III) Avancement et perspectives
Le code est aujourd'hui fonctionnel et validé. Il va faire l'objet d'une publication dédiée
dans une revue à comité de lecture.
L'exploitation scientifique du code a débuté avec l'étude des effets de chocs multiples
(subissant l'effet des particules précédemment accélérées). Nous souhaitons également étudier
différents types de modèles de transport des rayons cosmiques et étudier la question centrale
des énergies maximales accessibles par les rayons cosmiques.
Par la suite nous envisageons un traitement plus détaillé du champ magnétique (inclusion
auto-consistante des ondes assurant le transport des rayons cosmiques) et le calcul de
l'émission haute énergie des particules (hadronique et leptonique).
REFERENCES
[1] Parizot, Marcowith, van der Swaluw, Bykov, Tatischeff, 2004 : Superbubbles and energetic
particles in the Galaxy. I. Collective effects of particle acceleration, A&A, 424, 747
[2] Marcowith, Parizot, van der Swaluw, Bykov, Tatischeff, Ferrand, 2005,
Superbubbles : a
laboratory for high energy astrophysics and cosmic-ray physics
, AIP Conference Proceedings,
745, 287-292
[3] Falle & Giddings, 1987,
Time-dependent cosmic ray modified shocks
, MNRAS, 225, 399
[4] Kang, Jones, Gieseler, 2002,
Numerical Studies of Cosmic-Ray Injection and Acceleration
,
ApJ, 579, 337