Bible Sur le Terrain, Frère Jacques Fontaine OP, 2e partie : Au nom du Fils en Galilée
Jour 10 : Aux sources de l’intelligence chrétienne
Terre de Zabulon et terre de Nephtali, voie de la mer, Pays de Transjordanie,
Galilée des nations ! Le peuple qui demeurait dans les ténèbres a vu une grande
lumière »
- Il a été à Capharnaüm aussi peut-être parce qu’à Nazareth, il était mal vu par sa famille. Si
vous vous rappelez, on raconte que ses parents, ses frères, sa mère : cela veut dire toute sa
famille (les frères, cela a un sens très général dans la Bible) le poursuivent, le prennent pour
un cinglé.
- Et puis il y a peut-être une autre raison, c'est que peut-être, Jésus a appliqué à lui-même le
conseil qu'il donne à ses apôtres : Quand on vous poursuit d'un côté ou d'un autre, allez plus
loin. Il était à Capharnaüm, à la frontière (où il y avait le Centurion, où il y avait Matthieu, le
douanier) et peut-être qu’à un certain moment, poursuivi par la police d'Hérode, (Jésus n'a
jamais injurié personne, mais il a traité Hérode de renard : Allez dire à ce renard : j'ai fait
mon travail… jusqu'à ce que mon heure soit venue…), il a passé la frontière et il a été dans le
pays de Philippe jusqu'à l'Hermon. C’est l’itinéraire d’hier.
Si vous voulez trouver Cana, vous n’avez qu'à vous rappeler la route que nous avons déjà
faite depuis Tabgha ; aux environs, il y a une colline où était autrefois la ville de Kinnereth. Et
sous la ville de Kinnereth, il y a une station de pompage des eaux du lac de Kinnereth.
On la reconnaît facilement avec tous les poteaux électriques ! Et pourquoi n’a-t-on pas fait
cette station un peu plus haut, là où il y a une dénivellation sur quelques kilomètres, de 400
mètres environ ? Eh bien, c'est parce que les circonstances politiques ne le rendaient pas
possible. Alors on l'a faite là, à 200 mètres en dessous du niveau de la mer et l’eau est projetée
dans un lac artificiel ; elle franchit cette ligne, cette voûte nord-sud.
Et voyez la ligne blanche qui est là devant nous, au pied de la laure du Père Willebrands, la
Laure de Netofa
, il y a un village et, en bas, vous distinguez une ligne blanche, c'est le
fameux canal, qui descend vers la plaine côtière, qui va ensuite rejoindre le Yarkon et qui va
irriguer les pays mis en valeur du côté de Lakhish (le 1er jour si vous vous souvenez encore).
Si vous voulez trouver Cana, suivez cette ligne blanche et vous allez voir Cana. Je vais vous
le désigner et la ligne blanche, le canal, toute cette eau, cette artère vitale du pays passe par
Cana. Si cette eau pouvait se changer en vin, comme aux noces de Cana ! Ce serait
extraordinaire, pour la joie du monde entier.
Alors Cana ! vous allez me dire, on est passé par Kafr Kanna (alors là, je renonce à discuter
sur les lieux saints…), je me base sur les études du Père Abel
et, factuellement, ce lieu est
reconnu par tous ceux qui ont étudié un peu la question : il ne s’agit pas de Kafr Kanna, où on
continue de montrer des cruches comme celles qui ont contenu le vin des noces de Cana, il
s’agit de Khirbet Qana avec un Qof [ק], ce n’est pas du tout la même chose dans les langues
sémitiques !
Alors regardez cette ligne de montagnes, il y a la laure du Père Ya’aqov Willebrands, il y a ce
village, il y a ensuite une montagne un peu moins haute et puis une montagne un peu plus
haute et puis une montagne là-bas dans la brume et si vous regardez sur le fond de cette
montagne sombre, vous avez une colline plus claire, beaucoup plus basse, eh bien c’est
Mt 4,15
Monastère autonome melchite catholique, 1963. Père Ya’aqov Willebrands, Higoumène de Lavra Netofa
Félix-Marie Abel OP (1878-1953) : Géographie de la Palestine, 2 v. Gabalda 1938.