Le texte intégral de l’interview de Molière :
Guy : Bienvenue à Tout le monde en jase, merci d’être avec nous ce soir. Sans plus tarder, accueillons notre
folle du roi : Dany Turcotte ! (Entrée d’Olivier) Salut Dany, t’as passé une belle semaine ? Bon, parle-moi de
ça ! Eh bien, ne perdons plus de temps et accueillons notre premier invité. Il a été un précurseur dans le
domaine du théâtre, de la littérature, de la comédie et… de l’inceste. Voici Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière !
(Entrée de Valérie-Anne) Bienvenue Molière et merci d’avoir quitté les vers de terre pour passer la soirée avec
nous.
Molière : Ça me fait plaisir.
Guy : Je t’explique comment ça va se passer : je vais m’occuper de te poser des questions sur les éléments
marquants de ta vie et Dany, qui est plus branché au niveau culturel maintenant qu’il est sorti du placard, va
t’interroger sur tes plus grandes œuvres. Alors on va faire votre bio : vous êtes né à Paris en 1622, votre mère
s’appelait Marie de Cressé et votre père, Jean Poquelin, qui était tapissier du roi. Vous avez étudié au Collège
des Jésuites de Clermont, vous avez même obtenu un diplôme en droit à Orléans mais vous avez renoncé à tout
ça pour créer l’Illustre-Théâtre en 1644, l’année où vous avez pris votre surnom de Molière, avec les Béjart,
une famille de comédiens. Malheureusement, vous avez fait faillite en 1645.
Fou : Ça n’a pas été long !
Guy : Et, criblé de dettes, vous avez fait de la prison.
Fou : Vous ne deviez pas avoir des gymnases, des tatoueurs gratuits pis la télé satellite, dans ce temps-là !
Guy : Après votre séjour derrière les barreaux, vous avez entrepris une tournée de plusieurs années avec la
troupe grâce à la protection d’illustres personnages. Qu’est-ce que vous avez fait exactement pendant tout ce
temps-là ?
Molière : Eh bien, j’ai commencé ma carrière d’auteur comique en écrivant, en jouant et en mettant en scène
quatre pièces.
Fou : Vous auriez fait de la concurrence à Gregory Charles !
Molière : D’ailleurs, une de ces quatre pièces, Le Dépit amoureux, a obtenu un très grand succès et cela nous a
permis d’obtenir la protection de Monsieur, le frère du Roi, et, grâce à ce contact, nous avons pu présenter
devant le Roi une farce, Le Docteur amoureux, qu’il a tout simplement adorée et il nous a même donné la Salle
du Petit-Bourbon.
Guy : Vous partagiez d’ailleurs cette salle avec des Italiens, interprètes de la commedia dell’arte et vous étiez à
ce moment directeur de la troupe. Continuant toujours dans votre ascension, votre nouvelle pièce, Les
Précieuses ridicules, a obtenu un succès retentissant en 1659.
Molière : Oui, en effet, et, à partir de ce moment, je n’ai plus su m’arrêter : j’ai écrit cinq pièces de 1660 à
1662, dont la très populaire École des femmes.
Guy : D’ailleurs, L’École des femmes a été si appréciée que le Roi vous a accordé protection et pension, ce qui
a créé bien des jaloux.
Molière : C’est bien vrai, j’avais la réputation de simple farceur, de bouffon, quoi. Alors, lorsque le Roi est
tombé en pâmoison devant mon œuvre, vous pouvez imaginer la réaction de tous les autres dramaturges
sérieux !
Fou : Et, dans cette pièce, on retrouve une caractéristique commune à presque toutes vos pièces, c’est-à-dire
que le personnage principal a un énorme défaut que vous exagérez. Dans ce cas-ci, le héros a une peur maladive
d’être trompé. Et les défauts des personnages empêchent souvent deux amants de s’aimer librement, comme
dans Le Bourgeois gentilhomme.
Guy : De plus, cette pièce marque votre mariage avec Armande Béjart. Madeleine Béjart, l’amante de vos
débuts, était soit la sœur, soit la mère de votre épouse Armande ! Personne ne connaît encore la vraie histoire !
Voici donc (roulements de tambour)… La question qui tue : Préférez-vous les croustilles Lay’s naturelles ou les
croustilles Lay’s ondulées ?
Molière : hum... ondulées.
Guy : Malgré tout, le résultat de ce mariage a été nul autre qu’un fils, Louis, baptisé en 1664 avec, comme
parrain, le Roi Louis XIV et, comme marraine, Henriette d’Angleterre, duchesse d’Orléans.
Fou : C’était quasiment René-Charles, c’te p’tit-là !
Guy : Malheureusement, il est mort dans la même année… Et, toujours en 1664, vous étiez l’organisateur de la
fête « des Plaisirs de l’Île Enchantée », à Versailles, et, comme vous saviez que le Roi appréciait la danse, vous
avez créé le genre nouveau de la comédie-ballet.
Molière : En effet, ce nouveau genre allie danse, musique, théâtre et chansons, ce qui fut très apprécié.
Guy : Malgré tout, vous avez réussi à semer la controverse avec votre célèbre Tartuffe.
Molière : Oui, ce fut un dur moment. Cette pièce traite d’hypocrisie religieuse, alors elle a été bien vite