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Indépendance américaine, guerre de l'
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PRÉSENTATION
Indépendance américaine, guerre de l' (1776-1783), conflit entre les treize colonies
britanniques de la façade atlantique de l'Amérique du Nord et leur pays d'origine, le
Royaume-Uni. La France intervint plus tard comme alliée des États indépendants. Le résultat
de la guerre fut la création d'une nation distincte, les États-Unis d'Amérique. On l'appelle
aussi la Révolution américaine.
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AUX ORIGINES DU CONFLIT
La fin de la guerre de Sept Ans (1756-1763), qui a commencé en Amérique du Nord en 1754
et qui est connue en Amérique sous le nom de guerre française et indienne, déposséda la
France de la grande majorité de ses conquêtes du continent nord-américain et d'Inde au profit
de la puissance britannique. Ainsi, le Royaume-Uni devint la puissance prédominante du
monde occidental. Elle connut, de ce fait, un énorme développement de son commerce
maritime. Le roi George III, qui arriva sur le trône en 1760, était déterminé à exercer son
autorité. Cependant, sa maladresse provoqua une instabilité politique et un manque de fermeté
dans la conduite des affaires intérieures au moment où le conflit avec les colonies américaines
se développait.
2.1
Le Stamp Act (loi sur le timbre)
Grâce à la guerre de Sept Ans, les autorités britanniques comprirent que les colons
d'Amérique ne respectaient ni les Navigation Acts (lois sur la navigation) ni l'autorité
impériale. Pendant le conflit, les marchands coloniaux continuèrent à commercer avec
l'ennemi et à passer des marchandises en contrebande alors que les assemblées coloniales
refusaient constamment de procurer aux responsables militaires des hommes et du
ravitaillement. Après la guerre, le Royaume-Uni se trouva fortement endetté et dut, par
ailleurs, faire face à de nouveaux engagements financiers pour administrer les tout nouveaux
territoires d'Amérique du Nord. Exigeant que les lois sur la navigation soient scrupuleusement
respectées et que les colons, très légèrement imposés, paieraient une partie des coûts de
défense de l'empire, le Parlement de Londres adopta en mars 1765 le Stamp Act (loi sur le
timbre) pour augmenter ses revenus.
Les colons croyaient en une théorie fédérale de l'empire qui partageait l'autorité entre les
colonies et le Royaume-Uni. Dès le début, les assemblées coloniales s'étaient formées sur le
modèle du Parlement de Londres, et avaient réglé des questions intérieures telles que lever des
taxes et des armées et surveiller le pouvoir judiciaire. En pratique, l'Angleterre se chargeait
des questions extérieures telles que déclarer la guerre, administrer les affaires étrangères,
s'occuper du commerce, des affaires indigènes et de la poste. Aux yeux des colons, la loi sur
le timbre violait le droit des sujets britanniques de ne pas être taxés sans consentement de
leurs représentants ; elle rognait l'indépendance de leurs assemblées coloniales et semblait être
la première étape d'un complot qui visait à les priver de leur liberté.
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Des émeutes organisées par une société secrète du nom de Fils de la Liberté éclatèrent dans
les cités portuaires des colonies. Le boycott colonial décidé par les assemblées coloniales,
parallèlement aux marchands, fut si efficace que le commerce entre le Royaume-Uni et
l'Amérique fut paralysé. En octobre 1765, des délégués venus de neuf colonies se
rencontrèrent à New York lors du Congrès contre le Stamp Act et adressèrent des motions au
Parlement et au roi expliquant les doléances coloniales. Le Parlement abrogea la loi sur le
timbre en mars 1766, cédant non pas aux objections constitutionnelles des colons à l'égard des
taxations mais à la demande des marchands britanniques, touchés par la crise économique.
2.2
Les lois Townshend
L'abrogation du Stamp Act ne résolut pas les problèmes financiers. Le Parlement n'avait pas
abandonné le droit de taxer les colonies et, en 1767, il adopta les lois Townshend, du nom du
chancelier de l'Échiquier (ministre des Finances) Charles Townshend. Ces lois imposaient des
taxes sur le plomb, le verre, le thé, la peinture et le papier que les Américains importaient
d'Angleterre. Pour renforcer sa propre autorité et le pouvoir des officiers royaux coloniaux, le
Parlement, toujours à la demande de Townshend, créa aussi l'American Board of Customs
Commissioners (le bureau américain des commissaires aux douanes), dont les membres
étaient chargés d'appliquer scrupuleusement les lois sur la navigation. Les revenus tirés des
nouveaux tarifs douaniers permettraient aux officiers royaux de ne plus dépendre
financièrement des assemblées coloniales, ce qui empiétait encore sur l'autonomie de celles-
ci.
Une nouvelle fois, les colons protestèrent violemment. Les Fils de la Liberté organisèrent des
protestations contre les officiers des douanes, les marchands signèrent des accords de non-
importation des produits britanniques et les Filles de la Liberté prônèrent la non-
consommation des produits taxés par les lois Townshend. La législature du Massachusetts fit
parvenir aux autres colonies une circulaire condamnant les lois Townshend et appelant à une
résistance unie des Américains. Les officiers britanniques ordonnèrent alors la dissolution du
tribunal général du Massachusetts s'il ne retirait pas cette circulaire. Le tribunal refusa par
92 voix contre 17 et fut dissous. Les autres assemblées coloniales, qui avaient tout d'abord
hésité à s'opposer aux lois, signèrent la circulaire en geste de défi, outrées de voir les
Britanniques s'immiscer dans une législature coloniale.
En d'autres termes, les actions britanniques ne firent que renforcer la contestation américaine.
La situation explosa le 21 juin 1768 lorsque les officiers des douanes saisirent le bateau
Liberty de John Hancock, marchand de Boston. Des milliers de Bostoniens se rebellèrent.
Quand la nouvelle de l'émeute du Liberty fut connue à Londres, quatre régiments de l'armée
britannique soit 4 000 soldats environ furent détachés à Boston pour protéger les
commissaires aux douanes, menacés par les Bostoniens.
Le mépris dont firent preuve les troupes britanniques à l'égard des colons menèrent
inévitablement à la violence. Le 5 mars 1770, un drame éclata entre les troupes britanniques et
les citoyens de Boston qui huèrent et conspuèrent les soldats. L'armée tira, tuant cinq
personnes. Le massacre de Boston fit naître une grande rancœur dans la colonie.
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Pour répondre aux boycotts économiques des colonies, le Parlement de Londres, guidé par le
nouveau Premier ministre, lord Frederick North, abrogea les lois Townshend en 1770 mais
conserva la taxe sur le thé pour réaffirmer son droit de taxer les colonies et pour favoriser la
Compagnie des Indes orientales britannique. À Philadelphie et à New York, les colons
interdirent aux navires britanniques de décharger le thé. À Boston, lors de la célèbre Tea Party
de Boston, un groupe de citoyens, déguisés pour la plupart en Amérindiens, aborda le bateau
du capitaine Hall et jeta les caisses de thé à la mer.
2.3
En représailles, le Parlement adopta, en 1774, les lois de coercition rebaptisées par les
colons lois « intolérables ». Pour surveiller l'application de ces lois, le Parlement nomma, au
titre de gouverneur du Massachusetts, le général de corps d'armée Thomas Gage, commandant
en chef de l'armée britannique en Amérique du Nord. Bon nombre de colons pensèrent que les
lois de coercition visaient, une nouvelle fois, à bafouer leurs droits et à confondre autorités
civile et militaire.
2.4
Le premier Congrès continental
Du fait des lois de coercition, le Massachusetts reçut le soutien et la solidarité de toutes les
autres colonies. L'assemblée de Virginie convoqua une réunion des treize colonies et du
Canada pour envisager une action commune contre l'immixtion du Parlement dans les droits
coloniaux. Le rassemblement, connu sous le nom de premier Congrès continental, eut lieu à
Philadelphie en septembre 1774. Le Congrès se composait de représentants des treize
colonies, à l'exception de la Géorgie.
Le Congrès ne chercha pas la rupture avec le Royaume-Uni mais essaya de définir les droits
des colonies d'Amérique, de fixer les limites du pouvoir du Parlement et de s'accorder sur la
tactique à suivre pour résister aux lois de coercition. En octobre, les délégués adoptèrent une
Declaration of Rights and Grievances (déclaration des droits et des doléances) qui rejetait le
droit du Parlement de taxer les colonies ou de légiférer à leurs propos et affirmait que seules
les assemblées coloniales avaient ce pouvoir. Ils concédèrent à contrecœur au Parlement le
droit de régler le commerce. Le Congrès rédigea l'association continentale, accord demandant
aux colonies de cesser toutes relations commerciales avec la métropole jusqu'à l'abrogation
des lois de coercition par le Parlement. Le Congrès leva la séance en prévoyant un deuxième
rassemblement en mai 1775. À cette date, cependant, les hostilités avaient commencé entre le
Royaume-Uni et ses colonies.
2.5
Lexington et Concord
La première confrontation armée de la guerre de l'Indépendance eut lieu dans le
Massachusetts et engagea les forces britanniques de Boston, au nombre d'environ
3 500 hommes. Le général Gage savait que les membres des milices des villes avoisinantes
s'entraînaient et s'organisaient en sections actives, connues sous le nom de « minutemen »,
prêtes à une intervention immédiate. Les munitions et les ravitaillements étaient rassemblés
sous la direction d'un Comité de sécurité agissant pour le compte de l'assemblée provinciale.
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La nuit du 18 au 19 avril 1775, Gage reçut l'ordre de lord North d'envoyer environ
800 hommes pour saisir les munitions rassemblées à Concord, à une trentaine de kilomètres
de Boston. Le mouvement n'échappa pas à la vigilance du Comité de sécurité dont les
messagers à cheval, notamment un orfèvre local du nom de Paul Revere, sillonnèrent la
campagne pour donner l'alarme. Les compagnies de milice d'au moins vingt-trois villes
prirent part aux combats qui se déroulèrent d'abord à Lexington puis près de Concord, ce qui
n'était ni plus ni moins qu'une levée d'armes de toute la campagne contre les Britanniques.
L'offensive des colons ne se termina pas avec la fuite des Britanniques à Boston ; les forces
miliciennes continuèrent d'arriver à l'annonce de la « victoire » atteignant plus de
20 000 hommes et encerclèrent la ville qui resta assiégée du 20 avril 1775 au 17 mars
1776, date de l'évacuation britannique.
2.6
Le deuxième congrès continental et le siège de Boston
Le deuxième congrès continental se réunit à Philadelphie le 10 mai 1775 dans un esprit de
résistance accrue. Les délégués décidèrent de faire du Congrès le gouvernement central des
« Colonies unies d'Amérique », d'accepter que les troupes engagées dans le siège de Boston
deviennent l'« armée continentale américaine » et de nommer, par un vote unanime le 15 juin,
George Washington commandant en chef. Ce fut une manœuvre habile de nommer un homme
de la Virginie qui amènerait très probablement le soutien du Sud à un conflit mené par une
armée composée en majorité de miliciens de la Nouvelle-Angleterre. Malgré tous les
préparatifs de guerre, la plupart des colons britanniques espérait toujours une réconciliation
avec le Royaume-Uni. Dans cette optique, le Congrès adopta la motion d'Olive Branch, qui
réaffirmait la loyauté des colonies à George III et demandait dans une adresse de conciliation
au roi de désavouer les mesures de ses émissaires.
Pendant ce temps, le général Gage avait reçu des renforts. Sa garnison, maintenant forte de
8 000 hommes, était en mesure de tenir les hauteurs qui surplombaient Boston au nord à
Charlestown et au sud à Dorchester. Les colons avaient eu vent de cette intention et, la nuit du
16 au 17 juillet 1775, 1 200 d'entre eux, sous les ordres du colonel William Prescott,
occupèrent Breed's Hill, dominant ainsi Charlestown et le front de mer de Boston, et
commencèrent à se retrancher. Ce fut la bataille de Bunker Hill. Le 17 juin, Gage dépêcha le
général William Howe, accompagné d'environ 2 500 hommes de l'infanterie britannique, pour
prendre la position. Les Britanniques remportèrent la victoire puisqu'ils firent fuir les
miliciens de Breed's Hill, mais, compte tenu des pertes infligées, les colons avaient gagné.
La nouvelle de la bataille de Bunker Hill et la pétition au roi arrivèrent en même temps à
Londres. George III déclara la motion irrecevable et proclama le 23 août que la Nouvelle-
Angleterre était en état de rébellion. Au moment où fut connue l'ampleur des pertes
britanniques à la bataille de Bunker Hill, le gouvernement se rendit compte qu'il se trouvait
face à une véritable guerre et remplaça le général Gage par le général Howe.
Le 2 juillet 1775, Washington prit le commandement des forces américaines avec un effectif
total oscillant entre 13 000 et 17 000 puisque les hommes pouvaient se démobiliser à leur gré.
Washington consacra ses premiers efforts à l'entraînement et à la réorganisation de l'armée. Il
ne pouvait pas envisager le siège de Boston sans artillerie lourde. Il dut donc attendre l'hiver.
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En août, les forces américaines sous les ordres du général Richard Montgomery envahirent le
Canada. Ils prirent Montréal en novembre mais, le mois suivant, après avoir été rejoints par
une deuxième force commandée par Arnold, les Américains furent battus à Québec, où
Montgomery fut tué.
Pendant l'hiver de 1775-1776, le colonel Henry Knox, chef d'artillerie de Washington, amena
59 canons lourds et mortiers de Fort Ticonderoga à Boston. La nuit du 4 mars 1776,
Washington occupa les hauteurs de Dorchester, surplombant Boston au sud. Howe, surpris, se
rendit compte qu'il devait prendre ces hauteurs hérissées de canons s'il voulait garder l'entrée
maritime de Boston. Il décida d'embarquer ses 11 000 hommes et plus de 1 000 loyalistes le
17 mars pour se diriger vers Halifax (Nouvelle-Écosse).
3
L'INVASION BRITANNIQUE PAR LE NORD
Le général Howe s'était simplement retiré pour se réorganiser et recevoir des renforts.
Washington prévoyait que lorsque Howe reviendrait, la ville de New York, avec son vaste
port et l'accès immédiat à l'intérieur du pays qu'offrait la baie d'Hudson, serait très
probablement la place d'où les Britanniques déclencheraient leur invasion.
Le 29 juin 1776, le général Howe arriva au large de Sandy Hook (New Jersey) avec une flotte
commandée par son frère, l'amiral Richard Howe. Au total, cette force compterait
32 000 hommes dont 8 000 mercenaires allemands. Howe attendit presque deux mois avant de
tenter un débarquement en force. Pour faire face à cette attaque, Washington disposait de
moins de 20 000 hommes, dont pratiquement la moitié était des soldats inexpérimentés.
En novembre 1775, le désir de réconciliation avec la métropole qu'affichaient les sudistes
s'évanouit lorsque le gouverneur de Virginie, lord John Dunmore, offrit la liberté aux esclaves
qui se rebelleraient contre leurs maîtres pour rejoindre l'armée britannique. L'idée
d'indépendance gagna un soutien populaire massif à la suite de la publication du pamphlet le
Sens commun (Common Sense) de Thomas Paine, en janvier 1776. Ce pamphlet, publié
anonymement, attaquait George III en le traitant de « brute royale » et condamnait le régime
monarchique. Les arguments qu'avança Paine furent décisifs. Le 4 juillet 1776, le Congrès
continental proclama la déclaration d'Indépendance, stipulant que les colonies « sont et
doivent de droit être des États libres et indépendants ». Par la suite, les Américains ne se
considérèrent plus comme des sujets britanniques rebelles mais comme des citoyens d'une
nation souveraine repoussant l'invasion d'une puissance étrangère.
3.1
Batailles autour de New York
Les troupes américaines furent repoussées vers Brooklyn Heights, où elles perdirent la bataille
de Long Island. Elles durent traverser l'East River en direction de Manhattan dans la nuit du
29 au 30 août. Se déplaçant toujours avec beaucoup de précaution, Howe repoussa les forces
de Washington vers le nord. Une escarmouche sans importance sur l'île de Manhattan fut
suivie par la bataille de White Plains (le 28 octobre) d'où personne ne sortit vraiment
vainqueur. En novembre, les forces de Howe prirent les deux forts que Washington avait
construits pour éloigner la flotte britannique de la rivière Hudson. Washington se replia dans
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