1. DE BABYLONE À L’ÉTERNITÉ Après la prise de Jérusalem par l’armée de Nébucadnetsar, des captifs sont déportés à Babylone, une marche de plus de mille kilomètres. Parmi ces captifs, il y a quatre jeunes gens, Daniel, Hanania, Mischaël et Azaria, issus de familles princières. On leur donne une solide instruction. Assez vite, ils se font remarquer par leur fidélité à Dieu et leur intelligence. Un soir, le roi Nébucadnetsar est agité. Il a eu un rêve. Il sait que ce rêve est important. Mais il ne s’en souvient plus. En pleine nuit, il convoque ses sages, ses devins, ses astrologues, et il leur demande de lui expliquer le rêve. C’est impossible ! lui disent-ils. Comment expliquer un rêve alors qu’il ne s’en souvient même plus ? Le roi devient menaçant : Si vous ne me dites pas quel rêve j’ai fait et ce que ce rêve veut dire, vous serez mis en pièces ! Dans la nuit, on réveille Daniel et ses amis, car eux aussi font partie des sages de Babylone, et ils doivent mourir comme eux. Daniel demande un délai. Il dit à ses amis de supplier Dieu de les sauver. Chapitre 2 versets 19 à 22 : Alors le secret fut révélé à Daniel dans une vision pendant la nuit. Et Daniel bénit le Dieu des cieux. Il dit : Béni soit le nom de Dieu, d’éternité en éternité ! A lui appartiennent la sagesse et la force. C’est lui qui change les temps et les circonstances, qui renverse et établit les rois, qui donne la sagesse aux sages et la science aux intelligents. Il révèle ce qui est profond et caché, il connaît ce qui est dans les ténèbres. Daniel se rend auprès du roi qui lui dit, au verset 26 : Es-tu capable de me faire connaître le songe que j’ai eu et son explication ? Dans sa réponse, Daniel précise que personne n’est capable de faire ce que le roi demande. Versets 27 et 28 : Ce que le roi demande est un secret que les sages, les astrologues et les devins sont incapables de révéler. Mais il y a dans les cieux un Dieu qui révèle les secrets, et qui a fait connaître au roi ce qui arrivera dans la suite des temps. Ainsi, le rêve de Nébucadnetsar concerne la suite des temps, l’avenir. Verset 29 : Sur ta couche, ô roi, il t’est monté des pensées touchant ce qui sera après ce temps-ci, et celui qui révèle les secrets t’a fait connaître ce qui arrivera. Voici le rêve. Versets 31 à 35 : O roi, tu voyais une grande statue. Cette statue était immense, et d’une splendeur extraordinaire. Elle était debout devant toi et son aspect était terrible. La tête de cette statue était d’or pur. Sa poitrine et ses bras étaient d’argent. Son ventre et ses cuisses étaient d’airain. Ses jambes, de fer. Ses pieds, en partie de fer et en partie d’argile. Tu regardais, lorsqu’une pierre se détacha sans le secours d’aucune main, frappa les pieds de fer et d’argile de la statue, et les mit en pièces. Alors le fer, l’argile, l’airain, l’argent et l’or, furent brisés ensemble, et devinrent comme la paille qui s’échappe d’une aire en été. Le vent les emporta, et nulle trace n’en fut retrouvée. Mais la pierre qui avait frappé la statue devint une grande montagne, et remplit toute la terre. Le roi est stupéfait. C’est exactement le rêve qu’il a eu, il s’en souvient maintenant. Et Daniel lui donne alors l’explication de son rêve. Versets 37 et 38 : O roi, tu es le roi des rois, car le Dieu des cieux t’a donné l’empire, la puissance, la force et la gloire. Il a remis entre tes mains les enfants des hommes, les bêtes des champs et les oiseaux du ciel, et il t’a fait dominer sur eux. C’est toi qui es la tête d’or. Près de 600 ans avant JC, Nébucadnetsar conquiert un empire qui va du golfe persique à la Méditerranée et à la mer Rouge, avec Babylone pour capitale, la ville la plus remarquable de ce temps-là. La tête d’or convient à la gloire de Nébucadnetsar, de sa capitale, de son empire. Mais pourquoi la statue n’est-elle pas toute d’or ? Pourquoi l’empire de Nébucadnetsar ne subsisterait-il pas pour toujours entre les mains de ses descendants ? Selon le plan de Dieu, l’empire babylonien devrait un jour s’effacer. Nébucadnetsar voulait peut-être se révolter contre un tel avenir en faisant ériger plus tard une statue d’or, que les représentants de tous les peuples de son empire devaient adorer. Toute en or ! Babylone, toujours ! Hé ! bien non ! Daniel avait dit à Nébucadnetsar, verset 39 : Après toi s’élèvera un autre royaume, moindre que le tien. Ainsi, le glorieux empire babylonien serait remplacé par une puissance moindre. Quelle chute ! Le moins fort allait prendre la place du plus fort. Cela allait être réalisé par Cyrus, le roi venant de l’Orient, à la tête des Mèdes et des Perses, deux nations alliées, alors que Belchatsar, petit-fils de Nébucadnetsar, dirigeait Babylone. Chose extraordinaire, 120 ans avant la naissance de Cyrus, le prophète Esaïe, inspiré par Dieu, annonce l’œuvre de Cyrus en faveur d’Israël, et il cite même son nom : Cyrus ! Vous trouvez cela dans Esaïe 44:28 et au chapitre 45. Ainsi, les Mèdes et les Perses envahissent l’empire babylonien et assiègent Babylone protégée par des hauts murs. L’Euphrate traverse la ville, mais des barrières de bronze plongent dans le fleuve et empêchent d’entrer dans la ville. Un soir, Belchatsar et ses invités festoient et boivent dans les vases sacrés du temple de Jérusalem. Alors une main mystérieuse trace sur un mur des mots qui indiquent que l’empire babylonien est parvenu à sa fin. Cette même nuit, Belchatsar fut tué. Les Mèdes s’emparent de Babylone. Car pendant qu’on festoyait à l’intérieur, à l’extérieur les Mèdes détournent le fleuve. Ils entrent dans la ville par le lit asséché du fleuve, par-dessous la barrière. Mais après les babyloniens, les Mèdes et les Perses cèdent la place à un autre empire, conformément à l’annonce de Daniel 2:39 : Après toi (Nébucadnetsar), s’élèvera un autre royaume (Mèdes et Perses), moindre que le tien, puis un troisième, qui sera d’airain, et qui dominera sur toute la terre. Après un long règne, les Mèdes et les Perses sont battus par les Grecs d’Alexandre à la bataille d’Arbèle, en 331 avant JC. En quelques années, Alexandre conquiert l’empire le plus étendu qui ait jamais existé, de la Grèce à l’Egypte et jusqu’en Inde. Conformément à la prophétie, ce nouvel empire dominera sur toute la terre, la terre connue à cette époque-là. Après la mort d’Alexandre à Babylone, l’empire grec sera divisé. Mais l’influence de la Grèce restera très importante pendant des siècles. Après le départ de Jésus, c’est en grec que tous les auteurs du Nouveau Testament vont écrire. Et la philosophie grecque influencera beaucoup l’Eglise. Mais voici qu’une nouvelle puissance monte sur la scène du monde, conformément à l’annonce de Daniel 2:40 : Il y aura un quatrième royaume, fort comme du fer. De même que le fer brise et rompt tout, il brisera et rompra tout, comme le fer qui met tout en pièces. Peu à peu, les légions romaines absorbent les anciens royaumes de l’empire grec, s’installent en Gaule, en Grande-Bretagne, le long du Danube ou dans la région de l’Euphrate, un immense territoire soumis à la loi de fer de Rome, et qui va durer cinq siècles. Quand Jésus naît, c’est l’empire romain qui domine le monde, sous le règne de l’empereur Auguste. Un gouverneur romain, Ponce Pilate, décide de la mort de Jésus, sous le règne de l’empereur Tibère. C’est le général romain Titus, qui deviendra ensuite empereur, qui détruit Jérusalem et brûle le temple. Pendant plus de deux siècles, avec des empereurs comme Néron ou Dioclétien, Rome persécute à mort les chrétiens, elle les livre aux bourreaux ou aux bêtes fauves. Mais des invasions barbares vont mettre fin à une longue domination. Venus du nord, des peuples s’installent dans l’empire romain. Daniel 2:41-43 annonce que le quatrième empire sera divisé, et que les divisions subsisteront : Comme tu as vu les pieds et les orteils en partie d’argile de potier et en partie de fer, ce royaume sera divisé, mais il y aura en lui quelque chose de la force du fer, parce que tu as vu le fer mêlé avec l’argile. Et comme les doigts des pieds étaient en partie de fer et en partie d’argile, ce royaume sera en partie fort et en partie fragile. Tu as vu le fer mêlé avec l’argile, parce qu’ils se mêleront par des alliances humaines. Mais ils ne seront jamais unis l’un à l’autre, de même que le fer ne s’unit pas avec l’argile. L’empire romain est en effet envahi et divisé par dix nations barbares, elles sont dix, comme les doigts de pied de la statue : les Alamans, les AngloSaxons, les Francs, les Burgondes, les Visigoths, les Lombards, les Suèves, les Ostrogoths, les Hérules, les Vandales. Ces dix symbolisent l’Europe qui est née des divisions de l’empire romain. Les Alamans ont fondé l’Allemagne, les Anglo-Saxons l’Angleterre, les Francs la France, etc. Mais sur ces dix nations, trois ont disparu : nous allons savoir pourquoi quand nous étudierons le chapitre 7 de Daniel. Verset 43 : Ils se mêleront par des alliances humaines. Mais ils ne seront pas unis l’un à l’autre, de même que le fer ne s’unit pas avec l’argile. Nous avons ici, résumée, toute l’histoire de l’Europe jusqu’à ce jour. Des dirigeants de nations comme Charlemagne, Frédéric Barberousse, Charles Quint, Louis XIV, Napoléon Guillaume II ou Hitler ont cherché à unir l’Europe, par la guerre, des traités d’alliances ou des mariages. Mais ils se sont toujours heurtés à la parole : ils ne seront pas unis l’un à l’autre. L’Europe veut s’unir, mais elle étale ses divisions. De nos jours, c’est plus que jamais d’actualité. Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, de plus en plus de nations européennes cherchent à s’unir. En 1951, il y a eu la Communauté européenne du charbon et de l’acier. Puis, lors du traité de Rome, en 1957, il y a eu la Communauté économique européenne et la Communauté européenne de l’énergie atomique. Ces trois institutions ont fusionné en 1967. Après le traité de Maastricht, en 1992, un marché unique a été organisé, dans lequel les biens, les capitaux, les services, et les personnes qui ont un passeport européen, peuvent circuler librement. On a créé une banque centrale européenne et une monnaie unique, l’euro. Le traité de Maastricht a été révisé par le traité d’Amsterdam, en 1999, et le traité de Nice, en 2001. Le pouvoir de décision, au sein de l’Union européenne, est réparti entre la Commission européenne dont le siège est à Bruxelles, le Conseil des ministres, le Conseil européen qui réunit au moins deux fois par an les chefs d’Etat, le Parlement européen dont le siège est à Strasbourg, les Comités (Conseil économique et social, Comité de régions), et la Cour européenne de justice qui siège au Luxembourg. L’Union européenne met en œuvre des règlements qui concernent des domaines aussi divers que l’agriculture, l’industrie, l’éducation, l’environnement, la santé, la justice, la sécurité ou la politique étrangère. De plus en plus de pays veulent entrer dans l’Union européenne. Ils étaient 6 en 1957. Actuellement, 25 pays composent l’Union européenne, et 5 autres sont candidats. Et pourtant, malgré une volonté d’union comme il n’en a jamais existé de pareille, malgré une apparente unité, l’Europe est profondément divisée, dans presque tous les domaines. Chaque Etat membre cherche d’abord son intérêt propre. L’Angleterre ou le Danemark disent non à l’euro, la France ou les Pays-Bas ont dit non à la Constitution européenne en 2005. Daniel 2:43 l’avait annoncé depuis longtemps : Ils se mêleront par des alliances humaines. Mais ils ne seront pas unis entre eux, de même que le fer ne s’unit pas avec l’argile. Et s’il est une époque où de telles alliances s’organisent, et cette fois-ci non pas dans la guerre, comme c’était souvent le cas autrefois, mais dans la paix, c’est bien notre époque. Quelle place occupons-nous dans la statue ? Le bas des dix doigts de pieds, qui représentent l’Europe. C’est là que nous sommes, à l’époque que la Bible appelle le temps de la fin. Mais que vient faire le fer dans les pieds et les doigts de pieds ? Le fer, nous l’avons vu tout à l’heure, représente Rome, l’empire romain. Or cet empire romain a disparu. C’est vrai. Mais Rome a remplacé Rome. La Rome papale a remplacé la Rome impériale. La Rome papale a été la puissance dominante en Europe pendant plus de mille deux cents ans, deux fois plus longtemps que la Rome impériale. Elle a régné en tant que puissance politique et religieuse. Elle a certes perdu de sa puissance, à la fin du XVIIIe siècle. Mais alors que de nos jours l’Europe essaie de s’organiser, la Rome papale doit retrouver une puissance plus grande encore que par le passé. Et elle jouera un rôle considérable dans les derniers jours. Nous allons le voir avec précision quand nous étudierons Daniel chapitre 7 et Apocalypse chapitre 13. Ainsi, vous le voyez, dans la statue du rêve de Nébucadnetsar, tous les détails comptent. Le fer des jambes se retrouve dans les doigts de pieds. Si la Rome impériale a disparu, elle se prolonge avec la Rome papale. Mais que se passe-t-il alors que l’Europe tente de s’unir tout en restant divisée ? Que se passe-il au temps de la fin, notre époque ? Les gouvernements humains explosent, ils sont pulvérisés ! Versets 44-45 : Dans le temps de ces rois, le Dieu des cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit et qui ne passera pas sous la domination d’un autre peuple. Il brisera et détruira tous ces royaumeslà, et lui-même subsistera éternellement. C’est ce qu’indique la pierre que tu as vue se détacher de la montagne sans le secours d’aucune main, et qui a brisé le fer, l’airain, l’argile, l’argent et l’or. Le grand Dieu a fait connaître au roi ce qui doit arriver. Le songe est véritable et son explication certaine. Quelle est cette pierre qui pulvérise la statue et les royaumes qu’elle représente, et qui, selon le verset 35, devient une grande montagne et remplit toute la terre ? La pierre, dans la Bible, est une image de JésusChrist. Se comparant lui-même à une pierre, Jésus dit, dans Luc 20 :18 : Celui sur qui elle tombera, elle l’écrasera. La pierre qui frappe les pieds de la statue, la pulvérise, devient une montagne qui remplit toute la terre, c’est Jésus qui revient, qui met fin aux royaumes des hommes et établit son royaume éternel. Ce royaume n’est pas l’œuvre des hommes, il n’est pas établi progressivement. Il s’établit soudain, à l’heure où on ne s’y attend pas, à partir d’une terrible catastrophe. Dans la violente tourmente de l’histoire humaine, des royaumes se succèdent : Babyloniens, Mèdes et Perses, Grecs, Romains, nations européennes. Au temps des divisions et des tentatives d’union de l’Europe, la pierre frappe la statue là où nous sommes, tout au bas, au niveau de ses pieds. Dans ce cataclysme, cette fin du monde, rien ne subsiste des gouvernements humains. Dans Actes 1:6, les disciples demandent : Seigneur, est-ce en ce temps-ci que tu rétabliras le royaume d’Israël ? Bien des siècles devaient s’écouler avant que ce rétablissement se fasse. Nous voici à la fin des siècles. Jésus revient bientôt pour rétablir toutes choses. La pierre que tu as vue se détacher de la montagne sans le secours d’aucune main…, dit Daniel à Nébucadnetsar. De quelle montagne s’agitil ? C’est du ciel que Jésus revient sur terre. Or la Bible parle d’une montagne qui n’existe pas sur terre et dont nous pouvons déjà nous approcher par la foi. Hébreux 13:22 : Vous vous êtes approchés de la montagne de Sion, de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste. C’est de là que la pierre se détache, sans intervention humaine, sans le secours d’aucune main, avant de frapper la terre. Car sur la grande horloge de Dieu, le temps est venu de mettre fin à la longue et terrible histoire des hommes. Es-tu prêt pour la venue de la pierre ? Es-tu prêt pour l’éternité ? Surpris, consterné, émerveillé, Nébucadnetsar se prosterne devant Daniel et dit, au verset 47 : En vérité, votre Dieu est le Dieu des dieux et le Seigneur des rois, et il révèle les secrets. Daniel avait dit, au verset 45 : Le songe est véritable, et son explication certaine. Nébucadnetsar se préoccupait de l’avenir de son royaume. Il comprit, ce soir-là, qu’il travaillait pour des choses qui allaient être détruites et que Dieu dirige les événements. Et nous ? Pour quoi travaillons-nous ? Pour le néant ? Une seule chose compte, en ces derniers jours : c’est de laisser le Seigneur diriger notre vie et de vivre à la lumière de ses révélations. Ce qu’il nous annonce dans sa parole est certain et véritable. Le monde court à sa fin. Quant à nous, courons pour le royaume éternel qui ne sera jamais détruit. Il y a de la place pour chacun de nous.